🏓 Combien De Temps Garder Un Cubi De Vin Ouvert

Unebouteille de vin rouge ouverte se conserve 3 Ă  5 jours Adobestock Un vin rouge entamĂ© se garde entre 3 et 5 jours grand maximum Ă  condition de respecter certaines rĂšgles A commencer par la tempĂ©rature de stockage Il est conseillĂ© de garder le vin rouge dans une cave au fond d’un placard ou dans n’importe quel lieu sombre et

Nous sommes connus pour laisser des bouteilles ouvertes rebouchĂ©es hermĂ©tiquement dans le rĂ©frigĂ©rateur pendant jusqu’à deux semaines, puis retournez-vous et utilisez-le dans un ragoĂ»t. La dĂ©tĂ©rioration de la saveur qui nous dĂ©rangerait si nous buvions du vieux vin n’est gĂ©nĂ©ralement pas un problĂšme lorsque nous cuisinons avec. Vous pouvez aussi le congeler. Combien de temps durera un vin rouge une fois ouvert ? 3 Ă  5 jours dans un endroit frais et sombre avec un bouchon Plus le vin rouge a de tanin et d’aciditĂ©, plus il a tendance Ă  durer longtemps aprĂšs ouverture. Ainsi, un rouge lĂ©ger avec trĂšs peu de tanin, comme le Pinot Noir, ne durera pas aussi longtemps qu’un rouge riche comme Petite Sirah. Certains vins s’amĂ©lioreront mĂȘme aprĂšs le premier jour ouvert. Puis-je cuisiner avec du vieux vin ouvert ? Le vin est parfaitement bon pour cuisiner des mois aprĂšs avoir cessĂ© d’ĂȘtre en forme pour siroter. 
 Une fois qu’il atteint un certain point, tout le vieux vin a juste un goĂ»t de vinaigre de mouffette. Mais cela ne signifie pas que vous devriez le jeter dans les Ă©gouts – ajouter un peu de chaleur et quelques autres ingrĂ©dients de choix lui donneront une nouvelle vie. Peut-on boire du vin rouge 7 jours aprĂšs ouverture ? Vins rouges. Si vous bouchez les vins rouges avec un bouchon de liĂšge et que vous les conservez dans un endroit frais et sombre, vous pouvez toujours les boire trois Ă  cinq jours aprĂšs leur ouverture. Les vins rouges contiennent plus de tanins et d’aciditĂ© naturelle, qui les protĂšgent Ă  nouveau des dommages de l’oxygĂšne. Plus il y a de tanins dans un vin, plus vous passez de temps avec eux. Que faire des restes de vin rouge ? 6 façons d’utiliser les restes de vin Faites votre propre vinaigre de vin. Mixer une vinaigrette au vin. Pocher les poires au vin. Faites mariner du bƓuf, du poulet, du poisson ou du tofu dans du vin. Utilisez les restes de vin dans le liquide de la sauce tomate ou de la sauce. Congelez vos restes de vin. Comment savoir quand le vin rouge se gĂąte ? Votre bouteille de vin pourrait ĂȘtre mauvaise si L’odeur est Ă©teinte. 
 Le vin rouge a un goĂ»t sucrĂ©. 
 Le bouchon est lĂ©gĂšrement poussĂ© hors de la bouteille. 
 Le vin est d’une couleur brunĂątre. 
 Vous dĂ©tectez des arĂŽmes astringents ou chimiques. 
 Il a un goĂ»t pĂ©tillant, mais ce n’est pas un vin mousseux. Pouvez-vous congeler du vin pour cuisiner plus tard ? Le vin rouge et le vin blanc peuvent ĂȘtre conservĂ©s congelĂ©s et c’est un bon moyen d’utiliser les restes de vin, mĂȘme si nous ne recommandons de l’utiliser pour cuisiner qu’une fois qu’il a Ă©tĂ© congelĂ©. 
 Il n’est pas nĂ©cessaire de dĂ©congeler le vin avant utilisation. Comme il n’est pas complĂštement congelĂ©, il dĂ©congelera presque dĂšs qu’il touchera la casserole ou le liquide chaud. Le vin rouge doit-il ĂȘtre rĂ©frigĂ©rĂ© aprĂšs ouverture ? Tout comme vous conservez du vin blanc ouvert au rĂ©frigĂ©rateur, vous devez rĂ©frigĂ©rer le vin rouge aprĂšs ouverture. Attention, les vins rouges plus subtils, comme le Pinot Noir, peuvent commencer Ă  devenir plats » ou avoir un goĂ»t moins fruitĂ© aprĂšs quelques jours au rĂ©frigĂ©rateur. Peut-on attraper une intoxication alimentaire avec du vin ? Vous ne pouvez pas attraper une intoxication alimentaire Ă  partir d’une mauvaise bouteille de vin blanc. Le mauvais vin blanc devient vinaigre. Le vin blanc est antimicrobien et tue la plupart des bactĂ©ries qui peuvent causer une intoxication alimentaire. Peut-on boire du vin vieux de 100 ans ? J’ai personnellement goĂ»tĂ© de trĂšs vieux vins, dont un Porto qui avait environ cent ans, qui Ă©taient fantastiques. 
 Beaucoup de vins, sinon la plupart, sont faits pour ĂȘtre bu plus ou moins immĂ©diatement, et ils ne seront jamais meilleurs que le jour de leur sortie.
Cosmétiques les durées de conservation à connaßtre. Mascara et eye-liner : 3 mois (3 M). Les yeux sont une zone trÚs sensible. Rouge à lÚvres : environ 15 mois (15 M). Blush : 18 mois (18 M). Lait démaquillant, gel démaquillant, eau micellaire : 12 mois (12 M). Lait corporel :
La conservation du vin vous permet d’en profiter entre 3 et 5 jours une fois ouvert. Ainsi, au bout de 3 Ă  5 jours, le vin est pĂ©rimĂ©. Rassurez vous, il est encore possible de l’utiliser, sans danger, pour de nombreux usages. Sauce ou vinaigre vous pourrez utiliser ce vin dans de nombreux plats. Est-ce que le vin pĂ©rime ? Le vin peut se pĂ©rimer. AprĂšs 3 Ă  5 jours d’ouverture, le vin est pĂ©rimĂ© et vous ne pourrez plus le boire. Le vin pĂ©rimĂ© n’est pas dangereux vous serez peut ĂȘtre un peu malade mais aucun risque mortel. Le plus grand danger du vin pĂ©rimĂ© est dans le goĂ»t. Essayez d’en gouter un et vous serez vite vaccinĂ©. Ainsi, le vin blanc se pĂ©rime, tout comme le vin rouge. Ne tardez donc pas Ă  finir une bouteille ouverte. Toutefois, pas de panique. Si votre vin se pĂ©rime, il existe toujours des solutions pour l’utiliser. Vin pĂ©rimĂ© que faire ? Que faire avec le vin pĂ©rimĂ© ? VoilĂ  une bonne question. En premier lieu, si le vin est pĂ©rimĂ© depuis peu de temps, vous pouvez l’utiliser en sauce. À titre personnel, nous utilisons souvent le vin blanc un peu pĂ©rimĂ© pour faire un risotto. Pour le vin rouge pĂ©rimĂ©, vous pouvez vous tourner vers des tagliatelles. Nous avons testĂ© cette recette il y a peu et, croyez nous, c’était un dĂ©lice. Elle nous a bien rĂ©concilier avec la bouteille de vin qui trainait depuis plusieurs jours dans la cuisine. Par ailleurs, vous pouvez utiliser votre vin pĂ©rimĂ© pour faire du vinaigre. Pour cela, il faut d’abord crĂ©er une mĂšre » c’est une pellicule qui se forme Ă  la surface du vin et qui permet de le transformer en vinaigre. Ainsi, laissez une bouteille de vin pĂ©rimĂ© ouverte quelques semaines. Une fois que celle-ci est formĂ©e, versez le tout dans un vinaigrier. Ajoutez-y vos fonds de bouteille lorsque vous ne les finissez pas. Attendez ensuite 4 Ă  6 semaines et vous obtenez du vinaigre. En consĂ©quence, ne vous inquiĂ©tez pas si votre vin se pĂ©rime. Vous trouverez toujours une maniĂšre de l’utiliser pour d’autres usages. Peut-ĂȘtre allez vous mĂȘme faire le meilleur vinaigre au monde ou les meilleurs tagliatelles au vin rouge ? Que ce soit votre vin rouge ou votre vin blanc qui se pĂ©rime, vous avez une solution ! Bien conserver le vin pour Ă©viter qu’il se pĂ©rime Il existe de nombreuses astuces pour bien conserver le vin. En premier lieu, pensez Ă  stocker votre vin dans une cave Ă  la bonne tempĂ©rature. En faisant ainsi, vous pourrez conserver le vin sans le pĂ©rimer pendant de nombreuses annĂ©es. Une fois ouvert, les choses deviennent plus difficile. Pour conserver une bouteille de vin ouverte, vous devez la placer loin de la lumiĂšre et dans un endroit plutot frais. Par ailleurs, une fois votre bouteille ouverte, vous pouvez utiliser une pompe Ă  vide. En utilisant cette derniĂšre, vous pourrez enlever l’air qui se trouve dans votre bouteille de vin et Ă©viterez ainsi son oxydation. Vous pourrez alors conserver la bouteille de vin plus longtemps sans qu’elle se pĂ©rime. Le vin pĂ©rimĂ© n’a dĂ©sormais plus aucun secret pour vous. Toutefois, nous pouvons vous apporter beaucoup plus. Bonne nouvelle, vous pouvez rejoindre gratuitement le club et apprendre le vin. Rejoindre le Club de Vin sur Vin Read more articles
Voiciles principales catégories et combien de temps elles durent si elles sont ouvertes et conservées correctement : Le vin mousseux ne se conservent pas longtemps, de 1 à 3 jours au maximum, au réfrigérateur et avec un bouchon métallique. Le Vin léger, Rosé et blanc doux arrivent à durer au frigo de 5 à 7 jours si bien fermés avec
-44% Le deal Ă  ne pas rater Samsung Galaxy M33 5G 6GB Ram 128 Go 5000 mAh Dual Sim € € Voir le deal NEW YORK CITY LIFE Archives CorbeillePartagez Aller Ă  la page 1, 2, 3, 4, 5 AuteurMessageInvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 147 Lise sursauta tandis qu’il s’indignait qu’elle ait pu couchĂ© avec une FILLE sans qu’il soit prĂ©sent. Elle en aurait presque Ă©tĂ© offusquĂ©e si seulement elle avait pu s’arrĂȘter de rire. A croire qu’il ne s’entendait jamais parler, des fois
C’était incroyable Ă  quel point sa jalousie pouvait avoir diffĂ©rents visages ! Mais pour l’instant, il Ă©tait dĂ©jĂ  reparti sur sa belle voiture, aprĂšs s’ĂȘtre Ă©tonnĂ© qu’elle n’ait pas continuĂ© sa carriĂšre de mannequin. Effectivement si tel Ă©tait le cas, il n’aurait jamais tenu et leurs jalousies communes auraient fini par les dĂ©truire. Et puis, les mannequins voyagent toujours Ă  travers le monde, et il ne l’aurait pas vue souvent. Ca non plus, ni l’un ni l’autre ne l’aurait supportĂ© de toute Ă©vidence. Mais ça, elle comptait lui en parler, mais pas ici. Elle se leva de son fauteuil pour aller prĂ©venir la rĂ©ceptionniste, qui ignorait complĂštement Aaron, qu’ils allaient s’absenter un moment, et qu’elle n’avait qu’à l’appeler sur son cellulaire lorsque les tenues seraient prĂȘtes. AprĂšs coup, Lise rĂ©alisa qu’elle avait peut-ĂȘtre fait une erreur
Cette fille avait son numĂ©ro, son numĂ©ro actuel et non plus l’ancien ! Pour sĂ»r, elle allait tenter de la poursuivre de ses assiduitĂ©s, espĂ©rant quelque chose qu’elle n’aurait de toute façon jamais Si Lise s’était laissĂ©e avoir une fois, elle Ă©tait rĂ©solument hĂ©tĂ©ro et jamais elle ne recommencerait. Elle respectait trĂšs bien la sexualitĂ© de tout le monde, tant que l’on ne l’obligeait pas Ă  adhĂ©rer. Elle retourna donc avec un lĂ©ger air inquiet vers Aaron, lui prenant la main pour le faire sortir de la boutique. Il devrait pourtant savoir qu’elle n’allait pas l’obliger Ă  rester s’il n’en ressentait pas l’envie
 VoilĂ , allons faire une virĂ©e, puisque tu en meurs d’envie ! Je me demande vraiment si j’ai bien fait de t’acheter ce cabriolet, tu ne penses qu’à lui ma parole ! Et au fait, tu ne m’as toujours pas dit ce que c’était ta rĂšgle numĂ©ro deux ! J’ai donnĂ© mon numĂ©ro Ă  la fille, elle m’appellera dĂšs que les tenues seront prĂȘtes. Ca nous laisse tout le loisir du monde pour faire un tour de cabriolet ! »Lise tenait toujours sa main, jusqu’au moment oĂč elle monta dans la voiture et s’installa confortablement. C’était vrai qu’elle Ă©tait paradisiaque, cette voiture
Confortable, fabuleuse, au design de la mort qui tue ! Lise ne regrettait pas du tout de lui avoir offert, au contraire, mais s’il continuait Ă  en parler, elle risquait de la lui confisquer ! Surtout qu’elle ne doutait pas un seul instant qu’une fois rentrĂ©s, il allait s’empresser de joindre Paul pour la lui montrer, et il allait s’empresser Ă©galement de pavaner Ă  l’universitĂ© au volant de ce superbe coupĂ© cabriolet. Ca, Lise en Ă©tait absolument certaine. D’ailleurs, ça lui avait donnĂ© envie de conduire, tout ça
Il Ă©tait fort possible qu’elle se remette aux circuits, et qu’elle dĂ©laisse un peu son vieux vĂ©lo adorĂ© pour faire un tour en solitaire avec sa new beetle, comme elle avait l’habitude de le faire par le passĂ©. AprĂšs tout, si lui avait le droit de se pavaner en voiture, elle ne voyait pas pourquoi elle n’aurait pas le droit d’en faire autant ! Et dĂ©sormais qu’elle Ă©tait opĂ©rĂ©e, elle n’avait rien Ă  craindre Ă  faire des trucs donnant des sensations fortes non ? A cette pensĂ©e, Lise eut un petit rire. Aaron serait Ă  des annĂ©es lumiĂšre de se douter de tout ce qu’elle avait envie de faire
Saut Ă  l’élastique, saut en parachute
Tout ce qu’elle n’avait jamais osĂ© faire mais qui la tenaillait depuis quelques temps. Mais pour l’instant, elle Ă©tait lĂ , avec lui. Cette journĂ©e, cette soirĂ©e comme cette nuit allaient ĂȘtre Ă  eux, et elle ne comptait rien gĂącher
Et puis, il est vrai qu’elle avait un ronronnement absolument fabuleux, cette voiture ! Oui, j’ai couchĂ© avec cette fille ! J’te rappelle que j’avais un sĂ©rieux coup dans le nez. J’me suis juste rĂ©veillĂ©e dans le lit avec elle, Ă  poil, et j’crois que y’avait un autre gars. J’suis plus sĂ»re, j’avais tellement mal Ă  la tronche, c’était horrible ! Mais ce qui m’agace le plus, c’est le fait que ce qui te choque, c’est pas que je l’ai fais, c’est que tu n’y ai pas participĂ© ! Jamais de la vie on fait un plan Ă  plus de deux, tu m’as comprise ? Jamais de la vie une autre fille te touche ! »VoilĂ  que Lise jouait le mĂȘme jeu que lui, Ă  jalouser et Ă  imaginer des choses qui ne se passeraient pas. Disons qu’elle espĂ©rait qu’il n’irait pas jusqu’à lui proposer la chose, mais avec lui, rien n’était jamais assurĂ© par avance. Elle prĂ©fĂ©rait donc prĂ©venir plutĂŽt que guĂ©rir
Manquerait plus qu’il cherche une autre nana ou elle un autre mec pour faire une partie de jambes en l’air ! Non, jamais de la vie elle n’accepterait une chose pareille. Aaron Ă©tait avec ELLE, et s’ils faisaient une partie de jambes en l’air, c’était Ă  deux, pas Ă  trois Ă  quatre ou Ă  on ne sait combien ! Tu sais, si j’avais continuĂ© le mannequinat, tu m’aurais jamais vue. J’aurais Ă©tĂ© aux quatre coins du monde pour des dĂ©filĂ©s, signer des autographes ou discuter avec les crĂ©ateurs. Ca aurait Ă©tĂ© shoot sur shoot, dĂ©filĂ© sur dĂ©filé Sans compter sur le fait que t’aurais pas tenu une minute en me sachant entourĂ©e surtout de gars. Et moi, j’aurais pas tenu une seconde en sachant que tu Ă©tais tout seul, entourĂ© de toutes ces prĂ©datrices qui en veulent encore et toujours Ă  ton corps ! Puis bon, si on voulait fonder une famille, tout ça
Pas possible non plus. Bref, pas pour moi ce genre de carriĂšre oĂč j’aurais Ă©tĂ© loin de toi. Ca m’aurait dĂ©truite. Mais tu as honte que je sois future archĂ©ologue ou quoi ? Au moins, les fossiles et les fouilles te reluquent pas le cul Ă  longueur de temps comme les mannequins masculins le faisaient quand j'Ă©tais dans le mĂ©tier! Monsieur le beau mĂ©decin en blouse blanche ! »Lise aimait bien le taquiner sur le fait que sa blouse blanche lui allait bien
Mais en fait, Ă  bien y rĂ©flĂ©chir, tout lui allait Ă  ravir. Et tandis qu’ils Ă©taient Ă  un feu rouge, elle en profita pour capturer fougueusement ses lĂšvres. Elle se fichait qu’on soit en train de les regarder ou pas
 Ca me donne envie de conduire tout ça, je pense que je vais reprendre le circuit un peu, me faire plaisir avec la vitesse. Puis refaire de la plongĂ©e, monter sur une grande roue, rouler des heures au volant de ma superbe new beetle
AprĂšs tout, puisque ton cabriolet occupe tes pensĂ©es, je vais prendre soin de ma titine aussi, na ! Bon, allez, puisque tu as voulu faire une virĂ©e en cabriolet, surprends moi mon ange ! » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 227 Grimpant Ă  bord de la voiture, il ne tarda pas Ă  retrouver son sourire de gosse en entendant le bruit du moteur. Il en Ă©tait vraiment raide dingue de cette voiture ! ForcĂ©ment ce qui l’indignait le plus n’était pas qu’elle ai pu coucher avec cette fille, mais simplement le fait de ne pas avoir Ă©tĂ© lĂ  ni pour voir, ni pour participer. C’était carrĂ©ment de la torture de penser Ă  ça et ça le fut encore plus au moment oĂč elle lui avoua qu’un autre gars Ă©tait prĂ©sent. Aaron dĂ» lutter de toutes ses forces pour ne rien laisser paraĂźtre de ses Ă©motions, imaginer Lise dans ce genre de situation – et surtout sans lui- relevait vraiment de la torture. Non pas qu’il soit particuliĂšrement intĂ©ressĂ© par ce genre de plan, Lizzie suffisait amplement Ă  faire son bonheur mais disons que si Ă  cette Ă©poque il avait Ă©tĂ© le gars en question, ça n’aurait pas Ă©tĂ© plus mal. ForcĂ©ment, comment voulais-tu que je rĂ©agisse ?!! Puis franchement, tu penses vraiment qu’il en faut si peu pour me choquer ?! Je suis loin d’ĂȘtre un ange je te rappelle puis j’avoue que c’est pas dĂ©plaisant de penser que tu as pu te trouver dans ce genre de situation. T’en fais pas, je te proposerai jamais un truc pareil, dĂ©jĂ , parce que ça me viendrait jamais Ă  l’idĂ©e et deuxiĂšmement parce que je ne veux que toi dans mon lit. Non disons juste qu’à l’époque, si j’avais pu ĂȘtre le gars en question, ça n’aurait pas Ă©tĂ© plus mal
 t’aurais pas prĂ©fĂ©rĂ© que je sois lĂ  plutĂŽt que ce soit ce type dont tu ne te souviens mĂȘme plus s’il a ou non vĂ©ritablement existĂ© ?! » Tout en roulant Ă  vive allure, Aaron songea Ă  ses propos, rĂ©alisant qu’effectivement, leur vie aurait Ă©tĂ© un vĂ©ritable enfer si Lise avait voulu continuer dans cette voie. Bien entendu, il l’aurait soutenu mais de toute Ă©vidence, ça n’aurait pas marchĂ© sur le long terme. DĂ©jĂ  d’une part Ă  cause de la distance il ne supportait pas d’ĂȘtre Ă©loignĂ© d’elle plus d’une heure alors imaginez durant des jours et Ă  des milliers de kilomĂštres l’un de l’autre, non, c’était juste impensable. Puis d’autre part, il y avait cette jalousie et le fait de la savoir entourĂ©e de beaux mannequins tous plus sĂ©duisants les uns que les autres. Aaron se serait montrĂ© vĂ©ritablement insupportable. Quand il l’entendit parler de l’archĂ©ologie, il tĂącha de rapidement l’interrompre Honte ?! T’es folle ou quoi ?! Je trouve ça carrĂ©ment gĂ©nial tu veux dire !! Ne me fait pas dire ce que je n’ai ni dit, ni pensĂ© mon cƓur. Puis d’abord je n’aurais jamais honte de rien te concernant. Je me disais juste que tu avais Ă©tĂ© un mannequin extraordinaire, rien de plus. Beaucoup de filles auraient tout donnĂ© pour avoir ta chance, j’en suis conscient. En revanche, je veux bien concevoir l’idĂ©e que ce soit un milieu pourri et propice Ă  la dĂ©cadence la plus totale mais bon
 tu as quand mĂȘme passĂ© de bons moments je prĂ©sume. Puis tu sais, concernant la blouse blanche
 je suppose qu’en blouse blanche et en plus, au volant du cabriolet, ça doit vraiment valoir le coup d’Ɠil
 »Aaron se remit Ă  rire et se pencha vers elle, prolongeant ce baiser tandis que le feu repassait dĂ©jĂ  au vert. Il entendit les coups de klaxons derriĂšre lui mais n’en fit rien, pas tant que leur baiser n’était pas achevĂ© et autant dire que le reste du monde pouvait bien attendre. Regardant dans le rĂ©troviseur, Aaron soupira doucement et appuya d’un seul coup sur l’accĂ©lĂ©rateur, pris d’un petit coup de folie et d’une soudaine envie de vitesse. Cela faisait des annĂ©es maintenant que Sarah refusait catĂ©goriquement de monter dans une voiture Ă  partir du moment oĂč il s’y trouvait lui aussi et Ă  dire vrai, Paul avait confirmĂ© comprendre pourquoi. Putain, elle en a vraiment dans le ventre cette voiture !! On continue ?! »Le jeune homme n’avait toujours pas relĂąchĂ© l’accĂ©lĂ©rateur, au contraire, il continuait de fixer l’aiguille du compteur qui parcourait le cadran tandis qu’il passait ses vitesses en se dĂ©lectant du bruit du moteur. Un vrai gamin en pleine partie de jeu vidĂ©o. Il roula ainsi sur plusieurs dizaines de kilomĂštres avant de s’arrĂȘter en bord de mer et de descendre de la voiture en sautant par-dessus la porte comme dans les films. Il fit le tour de la voiture, les clĂ©s en main tandis que Lise se trouvait encore assise Ă  sa place. N’allez pas croire qu’il faisait ça Ă  contre cƓur car au contraire, il pensait qu’elle avait le droit de s’amuser un peu elle aussi. Par consĂ©quent, il afficha un large sourire et tendit le bras pour laisser pendre les clĂ©s au bout de ses doigts afin qu’elle les prenne. Je ne vois pas pourquoi je devrais ĂȘtre le seul Ă  m’amuser autant. Tu as envie de conduire, j’adore la vitesse, on a entre nos mains l’engin le plus rapide des Etats-Unis et une route presque dĂ©serte
 fais toi plaisir. RĂšgle numĂ©ro 2 si je suis assez fou pour accepter de te laisser conduire la voiture, accepte vite avant que je change d’avis. » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 256 Il est vrai que la voiture en avait dans le ventre, c’était un vrai dĂ©lice de le sentir, et ça devait ĂȘtre d’autant plus agrĂ©able Ă  conduire ! Mais Lise ne se leurrait pas, si Paul avait Ă  peine le droit de la regarder, jamais Aaron ne la laisserait la conduire. Elle s’était faite Ă  l’idĂ©e, mĂȘme si elle l’avait conduite une fois pour l’amener jusqu’au parking de l’hĂŽpital, ce serait probablement la seule et unique fois qu’elle aurait pu toucher le volant. Elle quitta donc ce genre de pensĂ©es pour se concentrer sur ce qu’il disait. Il n’avait pas honte qu’elle soit future archĂ©ologue, c’était dĂ©jĂ  ça ! Lise n’avait pas vraiment choisi ce mĂ©tier parce qu’il lui permettait une vie de famille, qui plus est
Mais bien parce qu’elle Ă©tait une vraie passionnĂ©e d’histoire et parce que cela lui semblait naturel d’en faire son mĂ©tier. Il ne l’avait jamais vue dans une bibliothĂšque, elle pouvait ĂȘtre tout autant excitĂ©e qu’en face d’une nouvelle robe magnifique ou de nouvelles chaussures
Parfois, Lise n’avait pas l’impression d’ĂȘtre une femme, par certains cĂŽtĂ©s. C’était ce que William s’amusait Ă  lui dire d’ailleurs ! Elle l’avait souvent Ă©tonnĂ© en prĂ©fĂ©rant aller au musĂ©e plutĂŽt qu’aller faire du shopping
Les rĂŽles Ă©taient parfois inversĂ©s au sein de leur amitiĂ©, puisque William avait plus souvent envie qu’elle d’aller faire du shopping. Lise Ă©tait richissime, c’est vrai, mais elle n’était pas superbement dĂ©pensiĂšre pour autant. Elle joignait l’utile Ă  l’agrĂ©able quand il le fallait, et l’achat du cabriolet pour Aaron Ă©tait sa seule vraie folie depuis longtemps. VoilĂ  pourquoi elle venait de lui faire part de son envie de faire des choses un peu plus folles ». Il pourrait venir s’il en ressentait l’envie
Il ne savait pas Ă  quel point Lise Ă©tait une passionnĂ©e de vitesse ! Elle avait une conduite sĂ»re, qui n’était pas sĂšche comme chez beaucoup de gens aimant la vitesse, et elle connaissait ses limites. S’ĂȘtre fait de belles frayeurs sur un circuit les lui avait apprises, et elle ne faisait jamais de choses inconsidĂ©rĂ©es sur une route oĂč il pouvait y avoir d’autres gens. Aaron avait l’air d’ĂȘtre autant amateur de vitesse qu’elle, voilĂ  pourquoi elle avait tenu Ă  lui offrir ce petit bijou. Par amour, on peut faire Ă©normĂ©ment de concessions
Et mĂȘme s’il semblait Ă©perdument amoureux de son cabriolet, Lise savait qu’il n’avait, avant toute chose, d’yeux que pour elle. Tu sais, des fois, William dit que je suis pas une femme. Je peux passer des jours entiers le nez dans des bouquins d’histoire, et je passe largement plus de temps Ă  la plus grande bibliothĂšque de la ville que je n’en passe dans les magasins. J’aime le shopping c’est vrai, mais William dĂ©pense trois fois plus que moi quand on va faire du lĂšche vitrine ! Dis toi que t’offrir ce cabriolet est ma premiĂšre folie depuis super longtemps
A la place, je me donne des sensations fortes. Je n’ai pas besoin de dĂ©penser des milles et des cents pour ĂȘtre bien dans mes baskets
Je n’agis pas fonciĂšrement comme une gamine pourrie gĂątĂ©e, lĂ -dessus. J’ai beaucoup de dĂ©fauts, mais pas ça ! En somme, tout ça pour dire que contrairement Ă  ce que certains pensent, je n’ai pas choisi de faire archĂ©ologie parce que ça me garantissait une vie de couple et de famille plus calme » mais bien parce que je suis une dingue d’histoire. Je pourrais t’en parler de maniĂšre inspirĂ©e pendant des heures
Mon passage prĂ©fĂ©rĂ© ? Les mythologies. J’ai un examen lĂ -dessus le mois prochain, et je pense que je devrais le rĂ©ussir les doigts dans le nez
J’ai tellement bossĂ© dessus ! Mais je m’aperçois que finalement, on parle pas Ă©normĂ©ment de ce qui nous plait, on l’a jamais fait en fait. Dommage non ? Pourquoi tu as choisi mĂ©decine, d’ailleurs ? »C’était humain de vouloir connaĂźtre les goĂ»ts et les couleurs de son cher et tendre. En tout cas, pour Lise, c’était vital. Attention, elle n’avait aucune intention de s’adonner Ă  un vrai interrogatoire, mais le laisser en parler Ă©tait dĂ©jĂ  un dĂ©but. Et puis, ils avaient toute la vie pour s’apprendre, s’apprivoiser. Lise Ă©tait un mystĂšre Ă  elle seule, voilĂ  pourquoi elle avait toujours autant aimĂ© les Ă©nigmes et les lĂ©gendes des autres siĂšcles. Mais visiblement, Aaron n’était pas aussi passionnĂ© qu’elle lĂ -dessus, puisqu’il s’arrĂȘta sans qu’elle ne puisse crier gare, sautant hors de la voiture comme dans les films amĂ©ricains, et fit le tour de la voiture pour mieux lui tendre ses clefs. Il voulait qu’elle conduise ?! Rien que cette proposition Ă©tait allĂ©chante ! Lise descendit donc de voiture, lui sautant au cou pour le remercier d’un baiser passionnĂ©. Elle le fit durer quelques instants d’ailleurs, partant du principe qu’ils avaient tout le temps du monde devant eux, et que le fait de conduire ce petit bijou pouvait bien attendre quelques minutes. Lorsqu’elle sĂ©para son visage du sien, elle prit dĂ©licatement les clefs comme si elles allaient se briser, et se mit Ă  sautiller tout en se dirigeant vers la place du conducteur, bondissant Ă  l’intĂ©rieur comme il l’avait fait pour sortir, avec souplesse et attention. Le sourire aux lĂšvres, Lise avait vraiment l’air excitĂ©e rien qu’à l’idĂ©e de tester le moteur ! Je vais lui faire du bien Ă  ton bijou, t’inquiĂštes pas ! En plus, t’as jamais Ă©tĂ© le co pilote quand c’est moi qui conduit
Tu vas voir si je suis une femmelette ! »Lise mit illico le contact, avant de passer en marche arriĂšre pour revenir sur la route. Il lui suffit ensuite d’appuyer sur le champignon pour se faire des sensations fortes. Lise conduisait lĂ©gĂšrement plus qu’Aaron Ă  certains moments
Elle se testait, et elle testait le cabriolet pour l’instant. La conduite parfaitement Ă  l’aise, elle semblait ne faire qu’un avec le volant, qu’elle semblait caresser en le tournant. Une as du volant, on vous a dit ! ÉNORME !!! »Lise avait exactement la mĂȘme rĂ©action qu’Aaron au moment oĂč il l’avait testĂ©e, ce midi. Le sourire jusqu’aux oreilles, elle aimait ce test de vitesse sur une ligne droite, lĂ  oĂč elle ne risquait rien. Ce ne fut que lorsqu’elle sentit son cellulaire vibrer qu’elle du se garer sur le bas cĂŽtĂ© pour dĂ©crocher. C’était la rĂ©ceptionniste, qui annonçait que les tenues commandĂ©es seraient Ă  leur disposition d’ici une demi heure. Ca ne leur laissait pas Ă©normĂ©ment de temps, mais ce n’était pas bien grave
Il suffisait qu’ils sachent mettre Ă  profit le temps qui leur restait ! Et puis s’ils Ă©taient en retard, ce n’était pas non plus la mort. Ce sera prĂšs d’ici trente minutes. Tu veux occuper le temps comment ? Je continue Ă  te procurer des sensations fortes ou bien on s’arrĂȘte ici et on reste dans la voiture ? On peut toujours arriver en retard, si tu veux parler
Dis moi ce que tu veux mon ange? A moins que tu n’aies en tĂȘte que ton bijou ! Auquel cas, je reste aux commandes ! J’ai dĂ©cidĂ© d’ĂȘtre dominatrice aujourd’hui ! »Lise Ă©clata de rire face Ă  sa derniĂšre phrase qui pouvait prĂȘter Ă  confusion alors que ce n’était absolument pas fait exprĂšs. Elle se pencha pour capturer ses lĂšvres, afin qu'il ne puisse pas rĂ©torquer quoi que ce soit. Rien de tel que de le rĂ©duire au silence d'un baiser... Tu sais quoi? J'ai envie de fraises...C'est un truc de fou, mon obsession du jour! J'y pense depuis que je suis levĂ©e! » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mer 5 Mai - 133 Aaron semblait particuliĂšrement amusĂ© de voir les rĂ©actions de Lise pendant qu’elle conduisait sa petite merveille. Oh il avait confiance en elle et la vitesse ne lui faisait vraiment pas peur donc autant dire qu’il se sentait particuliĂšrement Ă  son aise. Puis c’était amusant de voir Lizzie prendre autant de plaisir que lui en conduisant. Ce cĂŽtĂ© garçon manquĂ© sur les bords lui avait toujours beaucoup plu et c’est aussi ce qui faisait qu’il Ă©tait complĂštement fou d’elle. Qui ne rĂȘverait pas d’avoir une petite amie diablement sĂ©duisante et en plus fan de vitesse et de sensations fortes ?! Se mettant Ă  rire, il Ă©couta ses commentaires et profita de cette petite escapade improvisĂ©e pour se dĂ©tendre, se dĂ©lectant tout aussi bien de la vue qui s’offrait Ă  eux que du spectacle extraordinaire qu’il avait sous les yeux. Il avait beau connaĂźtre Lizzie par cƓur, il s’extasierait toujours de la mĂȘme maniĂšre Ă  chaque fois qu’il poserait son regard sur elle. Quand elle arrĂȘta la voiture, il comprit bien vite qu’il s’agissait de la fameuse jeune femme de la boutique, celle avec qui Lise avait osĂ© avoir une expĂ©rience sans lui
 oh il n’était pas prĂȘt d’oublier ce dĂ©tail et d’ailleurs, il n’allait pas se gĂȘner pour remettre ça sur le tapis dĂšs que l’occasion se prĂ©senterait. Suite Ă  ses questions, il pencha la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©, affichant un sourire volontairement provocant quand elle parla de domination et qui trahissait ses pensĂ©es mais il se reprit bien vite au moment oĂč elle se penchait vers lui pour s’emparer de nouveau de ses lĂšvres. Aaron passa bien vite une main contre sa nuque afin de l’approcher davantage de lui, caressant sa langue de la sienne et glissant sa main dans ses cheveux dĂ©licatement. Il aurait tellement adorĂ© que ce sĂ©jour ne s’achĂšve jamais. Retrouver la dure rĂ©alitĂ© des cours, de New York, de leurs familles et du reste allait s’avĂ©rer extrĂȘmement difficile, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Quand il se recula, il souffla doucement, comme pour se remettre de ses Ă©motions et enchaĂźna Je serais tentĂ© de te rĂ©pondre qu’on pourrait facilement faire un mixte des deux
 du genre combiner un arrĂȘt en voiture ET les sensations fortes en tout genre mais une demie heure, ça passe horriblement vite, surtout quand on est ensemble. Puis tu avais l’air de tellement apprĂ©cier d’avoir le volant entre les mains que je ne voudrais pas gĂącher ton plaisir. »C’est alors que Lise lui parla de son envie de fraises ce qui ne manqua pas de le faire rire. Pourquoi n’y avait-il pas pensĂ©, hum ?! Lizzie Ă©tait une vĂ©ritable mordue de ce dĂ©licieux petit fruit rouge dĂ©clinĂ© sous n’importe quelle forme. Ca t’étonne ?! Tu passes ton temps Ă  manger des fraises. De ma vie entiĂšre je n’ai jamais vu personne consommer une telle quantitĂ© de fraises, je t’assure mon amour, c’est impressionnant. Si tu en as tellement envie, on pourrait peut-ĂȘtre s’en faire monter dans la chambre ce soir
 avec de la chantilly et
 une coupe de champagne, tu en dis quoi ? »Et attention, quand Aaron disait une coupe de champagne », ce n’était pas qu’une façon de parler, il n’avait pas envie que Lise reprenne goĂ»t Ă  l’alcool et encore moins qu’elle fasse des folies avec son foie dĂ©sormais en bonne santĂ©. Afin de mieux la convaincre, le jeune homme se pencha vers elle, ponctuant chaque phrase par un petit baiser dĂ©posĂ© Ă  la commissure de ses lĂšvres. Une petite brise venait de se lever mais malgrĂ© tout, la chaleur se faisait encore bel et bien ressentir, Ă  moins que ce ne soit tout simplement la prĂ©sence de la jeune femme Ă  ses cĂŽtĂ©s, allez savoir
 Je te laisse nous reconduire Ă  la boutique ?! Je prendrai le relais pour rentrer Ă  l’hĂŽtel, rien que pour faire rĂąler mon copain le voiturier. » Il se remit Ă  sourire et attendit qu’elle dĂ©marre pour reprendre la conversation qu’elle avait lancĂ©e quelques minutes plus tĂŽt. Pourquoi avait-il voulu devenir mĂ©decin ? La rĂ©ponse lui semblait Ă©vidente, Aaron n’avait jamais souhaitĂ© faire autre chose, Ă  dire vrai, il n’y avait mĂȘme jamais pensĂ©. Le fait que son pĂšre soit Ă©galement mĂ©decin n’était probablement pas un hasard, cependant, ça relevait de son inconscient et pour Aaron, il Ă©tait hors de question d’admettre un quelconque lien avec le choix de son paternel. Tu sais pour rĂ©pondre Ă  ta question de tout Ă  l’heure concernant la mĂ©decine et bien
j’ai toujours Ă©tĂ© passionnĂ© par le fonctionnement du corps humain. Et lĂ  je parle pas que de l’anatomie fĂ©minine si tu vois ce que je veux dire
 plus sĂ©rieusement, j’ai toujours voulu faire mĂ©decine et ça depuis que je suis gosse. Je crois que la premiĂšre fois que j’y ai pensĂ©, c’est quand je me suis retrouvĂ© Ă  l’hĂŽpital pour un mois
 puis cette idĂ©e ne m’a jamais quittĂ©. Je trouvais ça gĂ©nial de pouvoir guĂ©rir les autres. Quand j’avais six ou sept ans, Sarah m’a posĂ© la mĂȘme question et je lui ai rĂ©pondu Tu sais maman, si je veux devenir mĂ©decin, c’est uniquement pour pouvoir t’empailler le jour oĂč tu seras morte et te garder avec moi le restant de mes jours. » Cette rĂ©plique atroce fait fureur depuis dix-huit ans chaque fois qu’on fait un repas de famille !! Puis je crois surtout que j’avais une certaine motivation non nĂ©gligeable Ă  la base puis tu sais que j’ai toujours eu des facilitĂ©s en cours
 Mais honnĂȘtement je ne pense pas que ça aurait suffit pour m’aider Ă  surmonter les deux premiĂšres annĂ©es de mĂ©decine qui sont gĂ©nĂ©ralement horribles Ă  vivre pour tout le monde. On te met une pression incroyable. Ce qui m’a poussĂ© Ă  rĂ©ussir du premier coup et Ă  arriver dans les premiers au classement, c’est de ne pas avoir levĂ© le nez de mes bouquins pendant ces deux annĂ©es lĂ . J’avais de bonnes raisons de ne pas le faire car c’était soit Ă©tudier, soit penser Ă  toi. Le choix me paraissait Ă©vident Ă  ce moment lĂ  puis de toute maniĂšre, Ă  chaque fois que je refermais mes bouquins tu occupais de nouveau mon esprit. Ah oui et j’oubliais !! Si j’ai voulu faire mĂ©decine, c’est avant tout pour pouvoir me payer toute une collection de cabriolets comme celui-ci. T’en dis quoi, hum ?! Un de chaque couleur
 »Il dĂ©tourna la tĂȘte en direction de Lise tout en affichant un large sourire. Il avait bien remarquĂ© qu’elle Ă©tait presque devenue jalouse de cette voiture – ce qui ne l’empĂȘchait visiblement pas de prendre beaucoup de plaisir Ă  la conduire- du coup, il n’osait mĂȘme pas imaginĂ© s’il en avait toute une collection. C’est vrai, je trouve ça dommage qu’on ai jamais pris le temps de parler de nous et de nos rĂȘves. Finalement, j’ai l’impression qu’on se connaĂźt Ă  la fois trĂšs bien et trĂšs superficiellement. Non pas que ce soit une mauvaise chose, au contraire, je trouve ça fascinant d’apprendre Ă  te dĂ©couvrir. La preuve, je dĂ©couvre des choses intĂ©ressantes comme cette histoire d’expĂ©rience avec 
 comment s’appelle-t-elle ?! Tu crois qu’elle a prĂ©vu quelque chose pour ce soir ?! » Aaron afficha un nouveau sourire taquin, avant de se pencher vers Lise pour dĂ©poser un baiser sur son Ă©paule pendant qu’elle conduisait. D’ailleurs, ils n’allaient plus tarder Ă  arriver devant la boutique afin de rĂ©cupĂ©rer leurs tenues, ce qui laissait dĂ©jĂ  Aaron relativement perplexe. Tu crois vraiment qu’il aura eu le temps de finir ?! Je sais pas si je vais vraiment me sentir Ă  l’aise dans cette tenue. Tu sais qu’on m’a dĂ©jĂ  proposĂ© de poser pour quelques photos ?! J’ai jamais voulu
 c’est dire Ă  quel point je me sens Ă  l’aise avec le milieu de la mode ! » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mer 5 Mai - 203 Entendre Aaron parler de ses rĂȘves Ă©tait assez Ă©trange. IntĂ©ressant, fascinant mĂȘme, et Ă©trange Ă  la fois, parce que Lise avait l’impression d’ignorer tout une partie de lui. Oh, il y avait sĂ»rement des choses qu’il ignorait sur elle Ă©galement, mais pour l’instant, les projecteurs Ă©taient rivĂ©s sur Aaron, et non sur elle. Pour tout dire, ça ne l’étonnait mĂȘme pas qu’il ait dit Ă  Sarah qu’il comptait bien l’empailler Ă  sa mort
La connaissant, elle avait du ĂȘtre horrifiĂ©e par la chose au premier abord, puis elle devait en rire maintenant. Lise en riait elle-mĂȘme, tout en conduisant le magnifique cabriolet qu’elle lui avait offert pour les reconduire Ă  la boutique. Les sensations Ă©taient lĂ , c’était certain
Lise Ă©tait dans son Ă©lĂ©ment, Aaron ne savait pas Ă  quel point. VoilĂ  bien quelque chose qu’il devait ignorer d’elle, puisqu’elle n’avait jamais fait de circuit ni de plongĂ©e Ă  San Francisco. Elle avait gardĂ© ces activitĂ©s lĂ  pour quand elle Ă©tait Ă  New York, en vĂ©rité Mais il devait aimer cette idĂ©e, puisqu’il ne lui avait fait aucune rĂ©flexion. Son cĂŽtĂ© garçon manquĂ© parlait trĂšs fort parfois
Elle Ă©tonnait Ă©normĂ©ment de ses connaissances masculines rien qu’en matiĂšre de conduite, de vitesse ou mĂȘme de boisson. Lise Ă©tait considĂ©rĂ©e comme une warrior dans tous les sens du terme, parce qu’elle Ă©tait capable de supporter bien des choses par rapport Ă  ses potes. C’était sa petite fierté Mais il n’y avait rien de tout cela lorsqu’elle Ă©tait en prĂ©sence d’Aaron Elle se trouvait ĂȘtre parfaitement fĂ©minine, fĂ©line mĂȘme, portĂ©e avant tout sur le charme, la sĂ©duction et l’amour. Il n’y avait pas de cĂŽtĂ© garçon manquĂ© qui tienne, sauf peut-ĂȘtre lorsqu’elle se trouvait au volant de ce magnifique cabriolet, qu’elle jalousait presque Ă  cause des remarques incessantes d’Aaron
D’ailleurs, il reprit de plus belle en donnant pour derniĂšre raison Ă  vouloir devenir mĂ©decin le fait de se payer toute une collection de cabriolet. Rien que pour ça, elle lui donna un coup de poing amical contre son Ă©paule, pour le punir » en quelque sorte. Oh, elle n’avait pas quittĂ© la route des yeux, mais il ne perdait rien pour attendre
S’il continuait son manĂšge, elle allait ĂȘtre bien plus sĂ©vĂšre ! Ah oui, tu veux te faire une collection, hein ? Bah tant pis, ce soir je ferais des bĂ©bĂ©s Ă  mes fraises si jamais tu continues Ă  m’emmerder avec ta folie des caisses ! Puis d’abord, j’suis sĂ»re que sur un circuit je te bats. Question d’entraĂźnement mon ange ! Et si t’es pas sage, je ferais des folies avec mes fraises et tu seras privĂ© de bisous ! »Lise lui tira la langue, son cĂŽtĂ© enfantin ressortant divinement, mĂȘme si elle Ă©tait en pleine conduite. C’était une question de principe, aprĂšs tout, il dĂ©passait les bornes ! Elle accelĂ©ra d’ailleurs un poil pour se donner plus de sensations et oublier cette derniĂšre rĂ©plique
Mais elle ralentit lĂ©gĂšrement tandis qu’il la taquina sur son expĂ©rience homosexuelle. Ah, elle ne risquait pas d’oublier cette erreur, diable ! S’il lui rĂ©pĂ©tait Ă  longueur de temps, Lise ne risquait pas d’oublier cette expĂ©rience qu’elle aurait prĂ©fĂ©rĂ© ne jamais avoir vĂ©cue. Oh, mais si tu veux je lui donne ton numĂ©ro, et je vais aller voir mes amants hein ! Puis tu sais, j’ai eu Ă©normĂ©ment d’expĂ©riences masculines
Des musclĂ©s, des tatouĂ©s, des romantiques, des plans culs
Tout ça tout ça ! J’ai une vie sexuelle active moi, m’sieur ! Mais les plans Ă  plusieurs
Pfeuh c’est juste inintĂ©ressant. Surtout avec cette fille d’ailleurs. Puis tu sais, tu es loin de tout savoir sur moi
Tu n’auras qu’à me faire subir un dĂ©licieux interrogatoire au restaurant si tu veux, je suis prĂȘte ! »Lise eut un petit rire tandis qu’elle garait la voiture, prenant sa main pour y dĂ©poser un baiser charmeur comme si c’était elle l’homme et lui la femme dans l’histoire. Pour pousser le bouchon encore plus loin, elle bondit hors de la voiture comme il l’avait fait plus tĂŽt dans l’aprĂšs midi, et fit le tour de celle-ci afin de lui ouvrir la porte. Elle aimait bien se moquer de lui parfois
Mais elle se fit pardonner avec un baiser lĂ©ger comme une brise dĂ©posĂ© sur ses lĂšvres, en lui murmurant qu’il n’avait pas Ă  s’inquiĂ©ter. Juste un essayage et ils seraient de retour Ă  l’hĂŽtel. D’ailleurs, Ă  peine Lise avait-elle posĂ© un pied Ă  l’intĂ©rieur de la boutique que le couturier bondissait sur elle pour lui dire Ă  quel point il Ă©tait ravi qu’elle lui ait passĂ© commande
Les vĂȘtements Ă©taient prĂȘts, bien sĂ»r ! Seulement, ils n’auraient pas le temps de les essayer pour d’éventuelles retouches, car ils devaient fermer boutique. Lise s’empressa de dire que ce n’était pas grave, et qu’ils repasseraient le cas Ă©chĂ©ant, mĂȘme si elle doutait que ce soit nĂ©cessaire
Et que dans tous les cas, le couturier aurait un coup de fil d’elle le lendemain pour qu’il ait son ressentit sur les vĂȘtements. Lise prit donc les paquets, tandis que la rĂ©ceptionniste approchait pour lui dĂ©poser un bisou sur la joue, en rajoutant qu’elle avait glissĂ© un magnifique corset rouge et noir en cadeau. GĂȘnĂ©e, elle la remercia d’un sourire et poussa presque Aaron Ă  l’extĂ©rieur, pour qu’ils les reconduisent Ă  l’hĂŽtel. Mon dieu qu’elle est gĂȘnante ! M’enfin, je suppose que tes souhaits ont Ă©tĂ© exaucĂ©s, ce soir j’essayerais ton corset et tu devras me dire s’il me va. Je suppose que ça ne devrait pas ĂȘtre une trop dure Ă©preuve pour toi
 »Lise le taquinait, bien entendu
Quel homme n’avait jamais apprĂ©ciĂ© voir une femme en corset ? Mais pour l’instant, elle avait hĂąte de retourner Ă  l’hĂŽtel, pour voir ce qu’il lui avait concoctĂ© pour le reste de la soirĂ©e. AprĂšs tout, Lise avait toujours adorĂ© les surprises
Et tandis qu’ils rentraient Ă  l’intĂ©rieur de la grille de l’hĂŽtel, elle ne pu s’empĂȘcher la remarque suivante Tiens, ce n’est pas le mĂȘme voiturier ! Mais est-ce que tu vas pouvoir supporter de laisser ton fabuleux bijou entre les mains de cet inconnu ? Ca ne va pas te paraĂźtre trop insupportable ? Je te laisse lui faire par avance une tĂȘte au carrĂ©, je t’attends devant la porte de la chambre. »Lise lui fit un clin d’Ɠil, suivit d’un bisou sur la joue, avant de descendre et d’effectivement prendre l’ascenseur pour retrouver leur chambre. Elle attendait patiemment devant la porte
En se tenant de maniĂšre sexy AdossĂ©e au mur, l’un de ses pieds contre
Un vrai pose digne de Tex Avery. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 1914 Tout en arrĂȘtant la voiture devant l’hĂŽtel, Aaron Ă©valua attentivement la confiance qu’il pouvait accorder Ă  ce nouveau voiturier. Humm ouais
 il lui semblait encore plus suspect que le prĂ©cĂ©dent, Ă  la longue, il allait finir par dormir dans la voiture, ce serait beaucoup plus simple pour tout le monde et plus spĂ©cialement pour Lise qui n’aurait plus Ă  supporter ses incessantes remarques concernant ce fameux joujou. En sortant de la voiture, Aaron lança un regard sombre en direction du jeune homme qui devait avoir dix-huit ans tout au plus. La moindre Ă©gratignure sur la carrosserie et Aaron lui ferait une tĂȘte au carrĂ©, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Cela dit, cinq minutes plus tard
 “ J’ai toujours rĂȘvĂ© d’avoir la mĂȘme, mĂȘme modĂšle, mĂȘme couleur. Rien Ă  voir avec ma vieille caisse. Je me la suis payĂ©e avec l’argent qui aurait du servir pour mes Ă©tudes. J’étais pas fait pour ça de toute maniĂšre puis j’aime beaucoup ce job. Je me dis qu’en Ă©conomisant un peu, je devrais pouvoir rĂ©ussir un jour Ă  me la payer. »Aaron Ă©tait dĂ©sormais Ă  la place du passager, main droite pendant de la voiture, grand sourire aux lĂšvres et le jeune voiturier Ă  ses cĂŽtĂ©s. Et oui, croyez le ou non, il venait de sympathiser avec ce jeune garçon et ce, uniquement car ils Ă©taient aussi irrĂ©cupĂ©rables l’un que l’autre devant cette somptueuse voiture. Le jeune voiturier se nommait Kyle et lui avait fait une adorable remarque au moment oĂč il avait aperçu la voiture si bien que tout Ă  coup il lui semblait absolument sympathique. Et attends t’as rien vu encore ! AccĂ©lĂšre un peu et Ă©coute le bruit qu’elle fait. Un vrai bijou. Vas pas trop vite non plus, t’as pas l’air de tellement maĂźtriser
 » J’ai mon permis depuis trois mois seulement. » Ok, ça suffit, arrĂȘte toi lĂ . »Aaron attendit qu’il se gare puis sortit de la voiture avant de jeter un nouveau regard suspect en direction du jeune voiturier. Etait-ce une bonne idĂ©e de le laisser seul avec elle ?! Et si jamais il lui faisait du mal et qu’il profitait du fait qu’il ai le dos tournĂ© ?! Aaron secoua doucement la tĂȘte en rĂ©alisant qu’il parlait de sa voiture comme de sa petite amie, ça devenait vraiment grave Ă  ce niveau lĂ . Il s’apprĂȘtait Ă  dire quelque chose, mais Kyle ne tarda pas Ă  reprendre Ne vous inquiĂ©tez pas, je vais veiller sur elle. Je l’aime trop pour pas y faire attention, vous avez ma parole. »Aaron ne pu s’empĂȘcher de sourire aprĂšs cette remarque. Il venait bel et bien de trouver pire cas que lui. AprĂšs l’avoir remerciĂ© d’un gĂ©nĂ©reux pourboire, Aaron regagna l’hĂŽtel et grimpa dans l’ascenseur afin d’aller rejoindre Lizzie. Il traversa rapidement le couloir et lorsqu’il fut devant la chambre souria niaisement en voyant la position dans laquelle elle l’attendait. Tu as vraiment dĂ©cidĂ© de jouer avec mes nerfs ce soir, hum?! J’étais avec le voiturier
 super sympa ce gamin d’ailleurs. Bon, Ă  partir de maintenant, si je fais encore une quelconque allusion Ă  cette voiture, tu as le droit de m’en faire payer le prix. »Il savait que ce ne serait pas facile de passer le reste du week end sans faire la moindre allusion Ă  cette merveille, mais il fallait impĂ©rativement qu’il passe Ă  autre chose. Aaron ouvrit la porte de leur chambre et quand ils furent Ă  l’intĂ©rieur, il rĂ©alisa que Kyle ne lui avait pas donnĂ© son ticket pour rĂ©cupĂ©rer la voiture. Merde !! Je vais appeler la rĂ©ception pour demander de
 pour
 les..bah pour nos fraises et notre chantilly! »La promesse de ne plus y faire allusion n’aura pas durĂ© bien longtemps et pourtant, il faisait un effort surhumain. Aaron tĂącha de dĂ©faire le premier bouton de sa chemise qui le serrait lĂ©gĂšrement, tout en dĂ©visageant Lise. A propos, c’était quoi ces petites confidences en sortant de la boutique ?! Elle voulait te dire quoi Ă  l’oreille ?! J’espĂšre que c’était pas une proposition indĂ©cente sinon tu vas regretter de ne pas avoir dit oui
 »Il se remit Ă  sourire tout en attrapant le tĂ©lĂ©phone pour appeler la rĂ©ception au sujet de sa voiture. Cependant, Lise Ă©tait toujours Ă  quelques pas de lĂ , aussi, il posa une main sur le combinĂ© afin que son interlocuteur ne puisse pas l’entendre et se pinça les lĂšvres avant de reprendre T’as pas envie d’aller Ă  la salle de bain ou de te changer ?! Oh et il y a une vue magnifique du balcon, tu es allĂ©e voir ? » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 1949 Aaron et cette voiture, c’était une grande histoire d’amour
Lise Ă©tait presque tentĂ©e de regretter de l’avoir achetĂ©e, mais il fallait bien accepter qu’Aaron soit un homme fan de cette voiture. Il en Ă©tait dingue, presque gaga
Et Ă  peine Ă©taient-ils rentrĂ©s dans la chambre, Ă  peine avait-il dit qu’elle pourrait lui faire payer le prix d’une quelconque allusion Ă  sa voiture que Lise sentit qu’il Ă©tait dĂ©jĂ  tentĂ© d’y refaire allusion. Le fait qu’il l’oblige presque Ă  aller se changer lui fit faire une moue proprement outrĂ©e
Il ne pouvait pas passer cinq minutes sans parler de cette voiture ma parole ! Mais Lise le laissa prendre le tĂ©lĂ©phone, tentant de ne pas hurler d’impatience avant d’envoyer Ă  la volĂ©e Oh mais si, elle m’a fait tout plein de confidences bien salaces, et si tu continues de parler de ta fichue voiture, je la prends pour aller faire des cochonneries avec cette fille ! »C’était dit
Lise avait trĂšs mauvais caractĂšre, il ne fallait pas lui en vouloir. AprĂšs tout, ils Ă©taient censĂ©s passer un weekend en amoureux et rĂ©sultat, il parlait de sa voiture Ă  longueur du temps
Ce fut donc avec un soupir non dissimulĂ© que Lise se rendit dans la salle de bain, tout en claquant joyeusement la porte. Elle n’était pas vraiment en colĂšre, mais elle n’était pas en excellente disposition non plus. Ca lui faisait bizarre de ressentir tout ça
Sam n’avait jamais parlĂ© de voitures avec elle, c’était plutĂŽt elle qui le saoulait avec ses circuits, et ça lui faisait presque un coup sur le moral de ne plus ĂȘtre la seule Ă  ĂȘtre chiante lĂ -dessus
Mais passons. Lise avait des choses Ă  faire pour ĂȘtre radieuse ce soir Remettre la magnifique robe Chanel, se dĂ©barbouiller, se maquiller et mettre les bijoux qu’Aaron lui avait offerts. Elle passa prĂšs d’une demi heure dans la salle de bain, au bas mot, et encore, elle trouvait qu’elle avait Ă©tĂ© particuliĂšrement rapide. Lorsqu’elle ressortit, elle Ă©tait coiffĂ©e, maquillĂ©e, habillĂ©e bien sĂ»r et parfumĂ©e. Pour l’occasion, elle avait fait une sorte de chignon improvisĂ©s avec des petites pinces Ă  cheveux, et elle se trouvait parfaite comme ça. Elle eut un soupir lĂ©gĂšrement gĂȘnĂ© en se prĂ©sentant Ă  Aaron d’ailleurs, comme si c’était la premiĂšre fois qu’il la voyait. AprĂšs tout, ce n’était pas comme si elle Ă©tait extrĂȘmement coutumiĂšre de la chose, surtout en sa prĂ©sence Elle Ă©tait toujours trĂšs bien habillĂ©e, mais elle n’avait jamais portĂ© de tenue pareille devant lui. Pour un peu, Lise se serait mise Ă  rougir
Mais elle se contint en se raclant lĂ©gĂšrement la gorge. Elle ne savait pas s’il allait l’attaquer encore avec sa voiture jusqu’à la pousser Ă  bout ou juste la complimenter, toutefois elle s’avança assez prĂšs pour sentir sa respiration contre son visage. Elle s’avança davantage et captura trĂšs dĂ©licatement ses lĂšvres, sans que son baiser soit profond
C’était juste un avant goĂ»t. Il n’avait pas tort, elle comptait bien jouer avec ses nerfs autant qu’elle le pourrait, peut-ĂȘtre pour lui faire payer le fait d’avoir fait allusion Ă  sa voiture
Ou juste pour le plaisir, et parce qu’elle aimait le savoir en attente d’elle. C’était sa petite fiertĂ© personnelle. Un baiser pour te faire taire, et pour te faire attendre
 Puis qu’il n’y a ni fraises ni chantilly j’en dĂ©duis que tu as appelĂ© pour ta voiture et donc, tu devras supporter mon absence jusqu’à ce que tu sois prĂȘt. PremiĂšre Ă©preuve ! Je t’attends devant la salle de restaurant
TĂąche de ne pas traĂźner, qu’un jeune homme ne me kidnappe pas ! »Lise lui donna un autre baiser suivit d’un clin d’Ɠil, afin de lui prouver qu’elle plaisantait. Elle quitta ensuite la chambre d’un pas lent, sachant pertinemment qu’il la regarderait jusqu’à ce qu’elle quitte la piĂšce. Sauf que maintenant qu’elle avait fermĂ© la porte, il fallait qu’elle trouve Ă  s’occuper jusqu’à ce qu’il apparaisse, magnifique comme d’habitude, dans la salle de restaurant. Comme convenu, elle descendit, presque gĂȘnĂ©e par les regards qui se posaient sur elle, regrettant presque de ne pas avoir attendu dans la chambre qu’il soit prĂȘt
Elle soupira doucement, tĂąchant de rester calme, jusqu’à ce qu’elle n’arrive Ă  destination. Il y avait trois siĂšges second empire devant elle, dont deux Ă©taient dĂ©jĂ  occupĂ©s par des personnes ĂągĂ©es se tenant la main. De toute Ă©vidence, c’était un couple
Mais Ă  cƓur vaillant rien d’impossible, et Lise se risquait Ă  s’asseoir Ă  cĂŽtĂ© d’eux, sans les regarder de peur d’ĂȘtre impolie. Mais ne pas les regarder ne suffit visiblement pas La dame lui demanda ce qu’elle venait faire ici, l’endroit rĂȘvĂ© pour qu’un homme demande une femme en mariage ! Les battements du cƓur de Lise commencĂšrent Ă  s’accĂ©lĂ©rer doucement, tandis qu’elle hochait la tĂȘte de maniĂšre polie, sans oser rĂ©pondre. Son couple avec Aaron Ă©tait un peu atypique
Rien que la premiĂšre fois qu’elle Ă©tait venue chez lui, elle n’avait pas Ă©tĂ© comme les autres Il avait fait des pĂątes, elle s’était moquĂ©e de lui, il l’avait aspergĂ©e d’eau et il s’était retrouvĂ© avec le contenu de la casserole, dĂ©sormais froid, sur sa belle chemise blanche. Peu commun, n’est-ce pas ? Rien qu’à cette pensĂ©e, Lise se mit Ă  sourire, et le vieux monsieur n’hĂ©sita pas Ă  lui dire que c’était lĂ  le sourire d’une femme amoureuse
A croire que ça se lisait sur son visage ! Mais il fallait dire qu’aprĂšs ce qu’ils avaient traversĂ©, il y avait de quoi sourire maintenant qu’ils Ă©taient enfin bien ensemble. Pendant des mois, Lise avait craint que cette histoire ne trouve jamais de fin heureuse
Et ces deux personnes ĂągĂ©es, mariĂ©e depuis cinquante ans visiblement, ne savaient pas combien elle Ă©tait rassurĂ©e. Vous ĂȘtes mariĂ©s depuis cinquante ans ? Mes fĂ©licitations ! Surtout si vous venez ici pour renouveler vos vƓux chaque annĂ©e, je trouve ça adorable. » Oh mais vous savez mademoiselle, un couple c’est comme un champ de bataille
Il y a des jours de paix et des jours de guerre. Vous trouverez forcĂ©ment un Ă©quilibre entre les deux ! » Puissiez vous avoir raison
Cependant, contrairement Ă  vous, je ne suis pas mariĂ©e. »C’était presque triste de le dire. Mais Lise ne se faisait pas d’illusion Aaron avait essuyĂ© une sorte de refus une fois, il ne risquerait sĂ»rement pas de recommencer ! MĂȘme si Lise adorerait qu’il le fasse, justement. Parce que cette fois, elle Ă©tait sĂ»re de la rĂ©ponse qu’elle donnerait. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2051 A la fois troublĂ©, dĂ©stabilisĂ© et complĂštement dĂ©sarmĂ©, Aaron resta sans voix au moment oĂč il vit Lizzie sortir de la salle de bain et sentit trĂšs perceptiblement son cƓur s’emballer dans sa poitrine face Ă  cette divine apparition. Incontestablement, il n’avait jamais vu pareille beautĂ© et d’ailleurs, il dĂ» faire un effort incroyable pour ne pas bafouiller au moment oĂč il la complimenta. Lise avait toujours Ă©tĂ© capable de le dĂ©stabiliser avec une facilitĂ© dĂ©concertante, elle Ă©tait d’ailleurs la seule Ă  y parvenir car Aaron savait rester de marbre face Ă  n’importe qui d’autre. Un simple mot, un simple regard de sa part et il se retrouvait dans la peau d’un adolescent face Ă  son premier flirt. C’était assez mignon de le voir agir comme ça, mais Aaron avait plutĂŽt l’impression de perdre totalement le contrĂŽle, lui qui d’ordinaire restait maĂźtre de la situation et jouait au play boy que rien ni personne n’est capable d’impressionner. Cela dit, il y avait toujours eu entre Lizzie et lui une complicitĂ© incroyable et parfois, il n’avait pas le temps de parler qu’elle anticipait dĂ©jĂ  ce qui allait venir. C’était assez dĂ©sarmant que quelqu’un puisse lire dans vos pensĂ©es de la sorte et vous connaisse bien mieux que vous ne vous connaissez vous-mĂȘme. C’est fou mais parfois, Aaron avait mĂȘme l’impression que tout deux n’étaient qu’une seule et mĂȘme personne. Par le passĂ©, Sarah lui disait souvent qu’il finirait par trouver quelqu’un qui serait son pendant fĂ©minin, car bien que n’ayant jamais rencontrĂ© le grand amour elle-mĂȘme, elle savait qu’il existait et avait essayĂ© de convaincre son incorrigible fils que l’amour ne se limite par Ă  une belle paire de seins ou Ă  des fesses bien rebondies. Elle lui avait dit que cette fille lĂ  le comprendrait mieux que quiconque et qu’elle le mĂšnerait par le bout du nez. Jusqu’ici, il s’était toujours mit Ă  rire en affirmant que celle qui parviendrait Ă  faire chavirer son cƓur n’était pas encore nĂ©e sauf que cette fois, il Ă©tait contraint d’admettre que si Lizzie lui demandait de dĂ©crocher la Lune, non seulement, il le ferait mais en plus de ça, il lui ramĂšnerait les Ă©toiles avec. C’est alors qu’aprĂšs un baiser bien trop court Ă  son goĂ»t, la jeune femme lui annonça qu’elle irait l’attendre devant le restaurant. Manifestement, Aaron ne pouvait qu’éprouver une sentiment de frustration et de dĂ©ception Ă  l’idĂ©e de la laisser s’en aller sans mĂȘme prendre la peine de l’attendre. Il aurait Ă©tĂ© bien trop fiĂšre de lui donner son bras et descendre les escaliers en sa compagnie, pĂ©nĂ©trant dans le restaurant tel un couple glamour, parfait et parfaitement assorti. Sans compter qu’Aaron ne pouvait dĂ©tacher son regard de Lizzie et se doutait bien qu’il en serait de mĂȘme pour tous les hommes qui croiseraient son chemin entre la chambre et le restaurant. C’était sans doute le prix Ă  payer pour avoir osĂ© porter toute son attention envers le cabriolet plutĂŽt qu’envers la femme qu’il aimait et il l’avait certainement bien mĂ©ritĂ©. C’était plus fort que lui, il ne l’avait pourtant pas fait dans le but de l’offenser, mais simplement car il Ă©tait complĂštement fou de son nouveau joujou. Ca lui passerait probablement au fil du temps
DĂšs qu’elle referma la porte, il se leva pour Ă  son tour, se prĂ©parer. Aaron se devait d’ĂȘtre parfait, il fallait qu’il soit Ă  la hauteur de celle qui serait Ă  son bras ce soir. Quand il arriva dans le hall, Aaron ne pu s’empĂȘcher de soupirer doucement en apercevant son reflet dans le miroir. Il faut dire qu’ainsi vĂȘtu, la ressemblance avec son pĂšre Ă©tait particuliĂšrement frappante ce qui avait le don de le dĂ©ranger. VĂȘtu d’un costume qui lui allait Ă  la perfection, Aaron avait pourtant des airs de James Bond des temps modernes et d’ailleurs, les regards troublĂ©s de quelques femmes qu’il croisa le firent sourire. En d’autres circonstances, Aaron n’aurait pas hĂ©sitĂ© Ă  en rajouter un peu, mais depuis qu’il avait retrouvĂ© Lise, il n’en Ă©prouvait ni l’envie, ni le besoin, sans doute parce qu’elle Ă©tait la seule Ă  qui il avait envie de plaire
 Quand il l’aperçu enfin, il remarqua qu’elle Ă©tait en train de parler avec un couple d’un certain Ăąge. Aaron se rapprocha, salua poliment le couple et glissa sa main dans celle de Lise avant de dĂ©poser un baiser sur sa joue. Ne sont-ils pas mignons Georges ? J’ai l’impression de nous voir Ă  leur Ăąge. L’amour est un bien prĂ©cieux, ne l’oubliez jamais. »Aaron ne tarda pas Ă  comprendre qu’ils Ă©taient tout deux ici pour fĂȘter leur anniversaire de mariage, le cinquantiĂšme pour ĂȘtre exact et Ă  dire vrai, la perspective d’une telle relation le laissait rĂȘveur et perplexe Ă  la fois. Tandis que Lizzie et lui suivaient un jeune serveur jusqu’à la table qui leur Ă©tait rĂ©servĂ©e, Aaron pencha lĂ©gĂšrement la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©, visiblement songeur. Cinquante ans, tu te rends compte ?! C’est magnifique je trouve. Tu crois que tu pourrais me supporter aussi longtemps ?! Je veux dire, cinquante ans, c’est pas rien. C’est ça le vĂ©ritable amour, pas les histoires foutues en l’air au moindre coup de vent. Passer toute une vie avec la mĂȘme personne
 c’est quelque chose qui m’aurait sans doute effrayĂ© jusqu’à aujourd’hui.»EffrayĂ©. Le mot Ă©tait faible. DĂ©jĂ  quand une fille avait le malheur de le rappeler aprĂšs un premier rendez vous, Aaron prenait la fuite sans rĂ©flĂ©chir alors imaginez-le envisager une relation sur le long terme, c’était carrĂ©ment impossible ! Pourtant, Lise Ă©tait une vĂ©ritable Ă©vidence Ă  ses yeux, il savait qu’il Ă©tait capable de changer pour elle et d’ailleurs, il en avait envie car il ne se voyait pas passer le restant de ses jours avec une autre personne qu’elle. Tu as dĂ©jĂ  pensĂ© Ă  ça ?! A ce qui pourrait advenir de nous dans quelques annĂ©es, dans quelques mois ?! J’ai jamais vraiment cru qu’on pouvait s’aimer toute une vie. A mes yeux, il Ă©tait possible d’avoir plusieurs grands amours dans une vie, des histoires qui te font changer du tout au tout et qui te marquent dĂ©finitivement. Enfin, ça c’était avant
 depuis j’ai eu le temps de mĂ»rir et de comprendre que quand on aime, ce n’est qu’une fois et pour de bon. »Il dĂ©tourna son regard vers elle, serrant un peu plus sa main dans la sienne avant d’embrasser de nouveau sa joue tendrement tandis que le serveur leur indiquait leur table avec un large sourire, les invitant Ă  prendre place. C’est ce qu’ils firent. Aaron le remercia et le serveur leur proposa alors quelques rafraĂźchissements pour commencer le repas. Connaissant les goĂ»ts de Lise et parce que cette soirĂ©e se devait d’ĂȘtre spĂ©ciale, Aaron commanda une bouteille de vin blanc et quand le serveur fut parti, il dĂ©posa sa main sur celle de la jeune femme d’un geste tendre. Et ne t’en fais pas mon ange, je veille sur ce tout nouveau foi. Tu as un mĂ©decin
bon... futur mĂ©decin
 rien que pour toi. »Il se pencha dĂ©licatement, tout en approchant la main de Lise de ses lĂšvres pour y dĂ©poser un baiser et songea Ă  nouveau Ă  cette histoire de mariage. D’aprĂšs toi, qu’est-ce qui fait qu’on peut s’aimer durant cinquante ans de la sorte ?! »DerniĂšre Ă©dition par Aaron J. Cooper le Jeu 6 Mai - 2141, Ă©ditĂ© 2 fois InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2122 Lise eut un sourire radieux face aux remarques de la vieille dame. Pour un peu, elle se serait imaginĂ©e dans quelques annĂ©es, autant en forme
C’était Ă©trange de s’imaginer dans quelques annĂ©es comme ça, au bras du mĂȘme mari depuis cinquante ans. Avant, Lise aurait Ă©tĂ© pĂ©trifiĂ©e face Ă  cette idĂ©e
Maintenant, elle la laissait rĂȘveuse. C’était merveilleux d’ĂȘtre aussi Ă©quilibrĂ©e dans un couple qui dure, qui reste solide. Ce fut la premiĂšre chose Ă  laquelle elle songea tandis qu’Aaron arrivait, fringuant qu’il Ă©tait, accueillit par un immense sourire de la part de Lise. Elle le dĂ©vorait littĂ©ralement des yeux, n’osant qu’à peine imaginer le nombre de regards qui devaient s’ĂȘtre posĂ©s sur lui depuis qu’il Ă©tait entrĂ©. Mais elle s’en fichait, il n’y en aurait que pour eux ce soir. Au diable les anciennes histoires, les anciens rĂ©flexes, Lise n’était pas lĂ  pour sĂ©duire n’importe qui, elle voulait uniquement plaire Ă  Aaron. Ce fut pourquoi elle eut un sourire non moins radieux face Ă  la derniĂšre rĂ©plique de cette vieille dame, comprenant bien mieux le sens de ses mots maintenant qu’il y a quelques annĂ©es. Avant, Lise n’était qu’une tĂȘte brĂ»lĂ©e souhaitant s’amuser sans jamais se prĂ©occuper du lendemain. Le reste n’avait pas d’importance
En cela, son pĂšre n’avait pas tort, elle avait Ă©tĂ© une enfant sans responsabilitĂ©s, sans conscience. Ce n’était pas dit forcĂ©ment de la maniĂšre la plus aimable, mais elle devait reconnaĂźtre qu’entre Sam et elle, leur pĂšre avait eu du fil Ă  retordre. Mais elle quitta bien vite ce genre de pensĂ©es, manquant d’éclater de rire tandis qu’Aaron Ă©tait Ă©berluĂ© par les cinquante ans de mariage du couple qu’il venait de voir. Il n’avait pas tort, c’était impressionnant. A bien y rĂ©flĂ©chir, Lise Ă©tait totalement prĂȘte Ă  vivre autant d’annĂ©es qu’il lui permettrait Ă  ses cĂŽtĂ©s. Dire que ce serait facile serait un pur mensonge
Mais elle se plaisait Ă  croire que malgrĂ© les difficultĂ©s, ils seraient capable de ne pas s’entretuer et de s’aimer, tout simplement. DĂ©jĂ , ils avaient retrouvĂ© leur ancienne complicitĂ©, et rien qu’à entendre Aaron commander l’un des vins blancs qu’elle prĂ©fĂ©rait la fit sourire. Il la connaissait vraiment bien
Et il souhaitait prendre soin d’elle. Oh, elle n’avait pas l’intention de laisser ses anciens dĂ©bordements alcooliques s’exprimer ce soir
Ce serait inconvenant et Lise n’avait aucune envie de gĂącher la soirĂ©e. Elle serra d’autant plus fortement sa main, goĂ»tant ses lĂšvres avec autant de dĂ©lice qu’autrefois. Rien n’avait changĂ©, c’était comme si leur rupture n’avait jamais eu lieu
Et elle revivait rien qu’en le sachant. Oui, sans conteste, si on a trouvĂ© sa moitiĂ©, on peut vivre cinquante ans
MĂȘme plus, d’ailleurs. Le mariage peut effrayer, mais il peut aussi consolider un couple, et le faire vivre jusqu’à la mort des deux conjoints. Avant, je ne cessais de rĂ©pĂ©ter Ă  Sam que je ne voulais pas avoir la corde au cou, que je n’étais pas assez sage pour ça
C’est vrai que j’aurais trompĂ© n’importe qui si j’en avais eu l’occasion, mais avec toi, jamais je n’aurais osĂ© faire une chose pareille. Parce que dans cinquante ans, je t’aimerais toujours pareillement, Ă  en rompre les battements de mon cƓur. »La discussion Ă©tait trĂšs diffĂ©rente de tout Ă  l’heure
Il n’y avait plus son expĂ©rience homosexuelle qui revenait sur le tapis, il avait oubliĂ© pour un temps sa voiture, il y avait juste cette histoire de mariage. HĂ©las, d’un cĂŽtĂ©, cela lui faisait mal, car cela lui rappelait que lors du NoĂ«l d’il y a trois ans, elle aurait pu se fiancer Ă  Aaron. Douloureuse rĂ©alitĂ©, mais dont elle ne laissa rien paraĂźtre
Du moins, elle essayait, et l’arrivĂ©e du serveur avec le vin fut Ă  point nommĂ© Il dĂ©bouchona la bouteille et mit un fond de vin dans un grand verre, afin de lui faire goĂ»ter. Honneur aux dames, comme dit le proverbe
Lise en huma tout d’abord le parfum, avant de tremper seulement ses lĂšvres pour le goĂ»ter. Il Ă©tait absolument divin
 Huuum, il est parfait. Tu vas l’adorer mon ange. »Lise reposa son verre afin que le serveur la serve un peu plus, attendant qu’Aaron soit aussi servit et le serveur partit pour trinquer. Elle leva son verre sans le quitter des yeux, choquant trĂšs lĂ©gĂšrement leurs deux verres avant de trinquer vĂ©ritablement A nous, Ă  l’amour, et aux mariages qui durent toute une vie. »C’était un peu son souhait, en vĂ©ritĂ©, mais Lise Ă©tait trop fiĂšre pour le dire ouvertement. Elle se contenta donc de boire une lĂ©gĂšre gorgĂ©e de ce vin absolument fabuleux avant de reposer le verre, sans quitter Aaron une seconde des yeux. Elle se souvenait tellement bien de la premiĂšre fois qu’il l’avait invitĂ©e chez lui
Et de la maniĂšre dont elle avait Ă©tĂ© certaine qu’il n’y aurait plus que lui ! Tous ces Ă©vĂšnements entre eux avaient fait qu’elle ne se voyait avec nul autre que lui. C’était Aaron, ou bien elle finirait vieille fille
Lise l’avait toujours dit. Tu te souviens, la premiĂšre fois que tu m’as invitĂ©e chez toi ? On se connaissait depuis trois semaines et on arrĂȘtait pas de se balancer des piques Ă  la figure. Tu aimais mon rĂ©pondant autant que j’apprĂ©ciais le tiens
Et tu avais fait des pĂątes. AprĂšs manger, il en restait dans la casserole, tu n’avait pas tout Ă©goĂ»tĂ© et il restait de l’eau. Je me suis moquĂ©e de toi parce que tu avais les rĂ©flexes culinaires de tous les autres gars que je connaissais
Tu t’es faussement vexĂ© et tu m’as aspergĂ© avec ton robinet. Et moi, je t’ai balancĂ© le contenu de la casserole dessus, Ă  savoir l’eau froide et les pĂątes restantes. Tu m’as soulevĂ©e et emmenĂ©e sous la douche, on s’est battus comme des chiffonniers, et tu as dit que tu te rendais, que j’avais gagnĂ©. J’ai criĂ© victoire, tu m’as embrassĂ©e. Parce que tu n’étais pas comme les autres et que tu as attendu un certain moment avant de le faire, je me suis dit que je ne voulais personne d’autre que toi dans ma vie. Tu Ă©tais
Juste toi. Original, sans barriĂšre de mensonges. En pĂ©nĂ©trant dans ton antre, je savais que je t’aimais dĂ©jĂ . Et aujourd’hui, alors que je suis en face de toi, je t’aime plus que je ne pourrais le dire. Je voulais que tu le saches
C’est un peu ma rĂ©ponse Ă  ta question de tout Ă  l’heure. »Et Lise souriait, de maniĂšre Ă©nigmatique. Ils Ă©taient originaux tous les deux
Comme s’ils Ă©taient chacun une moitiĂ© de l’autre. A cet instant, elle prit sa main dĂ©licatement, n’ayant plus conscience du reste du monde. Elle savait bien que ce ne serait pas facile tous les jours, mais qu’importe ! Aaron, j’ai une question Ă  te poser. Tu n’es pas obligĂ© d’y rĂ©pondre tout de suite, mais je veux quand mĂȘme le faire. Puisque Kitty veut visiblement aller vivre chez Jenny parce qu’elle est trĂšs maternelle avec elle, et parce que je suis convaincue que cet environnement est bien meilleur pour une fillette de onze ans
Est-ce que tu viendrais habiter avec moi ? Tous les jours, toutes les nuits
Tu devras me supporter, mais
J’en ai marre d’ĂȘtre sĂ©parĂ©e de toi. Je veux ĂȘtre avec toi jour et nuit. Je veux ĂȘtre lĂ  quand tu rentres, que ce soit des cours ou de ton stage, je veux pouvoir te faire des bisous dans le cou quand tu travailles, je veux pouvoir t’obliger Ă  rester dans le lit quand tu es pressĂ©, je veux
Vivre avec toi. » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2242 Aux mariages qui durent toute une vie
 voila une affirmation pleine de sous-entendus on ne peut plus explicites. Aaron esquissa un lĂ©ger sourire et bu une gorgĂ©e de vin blanc, dĂ©tournant le regard un instant tant la question du mariage se faisait prĂ©sente, presque gĂȘnante. C’était un vĂ©ritable terrain glissant d’aborder ce point ensemble, il en avait conscience. Bien sur, c’est lui qui les avait amenĂ© Ă  aborder ce sujet lĂ  tout simplement car il Ă©tait important pour lui de connaĂźtre le point de vue de la jeune femme, cependant, il ne voulait pas prĂ©cipiter les choses et mĂȘme s’il lui paraissait Ă©vident qu’un jour, il ferait sa demande, ce n’était pas pour maintenant. Lorsque Lise changea de sujet, parlant de leur premier repas chez lui, Aaron grimaça lĂ©gĂšrement, se souvenant de cette soirĂ©e Ă  la fois magique et catastrophique. Ce qu’il ne lui avait jamais avouĂ©, c’est qu’il avait Ă©tĂ© contraint de faire des pĂątes aprĂšs avoir tentĂ© un repas un peu plus sophistiquĂ© et manquĂ© de mettre le feu Ă  la cuisine. C’est donc en catastrophe qu’il avait choisi de changer son programme et de mettre de l’eau sur le feu. Pas vraiment romantique pour un rendez vous, mais depuis, il avait eu l’occasion de lui prouver Ă  maintes reprises ses talents culinaires ; pizzas, pĂątes et plats surgelĂ©s. Il dĂ©clarait forfait, il ne pouvait vraiment pas mieux faire. Comment pourrais-je oublier !! J’étais dĂ©jĂ  un piĂštre cuisinier Ă  l’époque mais quoi qu’il en soit, c’était une soirĂ©e magnifique. Puis tu n’as jamais osĂ© m’avouer que mes pĂątes Ă©taient immangeables, tu as mĂȘme eu l’audace de prĂ©tendre que c’était dĂ©licieux alors que moi, j’avais l’impression de manger du carton en sauce. Puis c’était notre premier baiser Ă©changé  j’ai attendu longtemps avant de me lancer avec toi. Non pas que je ne voulais pas le faire, au contraire, j’en mourrais d’envie depuis un bout de temps dĂ©jĂ . Tu n’imagines mĂȘme pas Ă  quel point d’ailleurs. J’ai juste
 parfois besoin de temps avant de me lancer. »Etait-il toujours en train de parler de leur premier rendez vous ?! Pas si sĂ»r. Aaron avait compris que la grande question du mariage Ă©tait le point fondamental de cette soirĂ©e mais il ne voulait pas que Lise s’imagine qu’il allait lui demander sa main Ă  la fin de ce repas, il n’en avait pas l’intention. Pas maintenant et pas ici. Il savait qu’elle comprendrait le message qu’il Ă©tait en train de lui faire maladroitement passer, aussi, il caressa doucement sa main dans la sienne tout en reprenant Je t’aime plus que de raison et ça ne changera jamais. Je n’ai aucun doute concernant notre avenir et surtout je n’en ai aucun concernant mes sentiments. »Peut-ĂȘtre que l’expĂ©rience d’il y a trois ans l’avait un peu refroidi mais ce n’est pas vraiment la raison qui le poussait Ă  lui dire tout ça. Aaron se souvenait de la maniĂšre dont il avait organisĂ© cette soirĂ©e de NoĂ«l, tout devait ĂȘtre parfait, magique et inoubliable. Il voulait que cette soirĂ©e reste Ă  tout jamais gravĂ©e dans leurs mĂ©moires. Oh, de toute Ă©vidence, ils n’oublieraient jamais ce fameux 24 dĂ©cembre mais pas pour les mĂȘmes raisons malheureusement. Voyant son sourire Ă©nigmatique, Aaron compris bien vite qu’il y avait quelque chose dont elle souhaitait lui faire part et Ă  dire vrai, changer de conversation ne pu que lui procurer le plus grand des soulagements. Aaron ne rĂ©pondit pas immĂ©diatement, esquissant un lĂ©ger sourire en coin, ce sourire qu’il adoptait chaque fois qu’il Ă©tait sur le point de la taquiner. Il y aura de la place pour ma voiture aussi ?! 
 »Il lui lança un petit clin d’Ɠil et ne lui laissa pas le temps de rĂ©pliquer quoi que ce soit. Bien sur qu’il souhaitait vivre avec elle, c’était une Ă©vidence Ă  ses yeux. A partir du moment oĂč cela implique de devoir passer plus de temps Ă  tes cĂŽtĂ©s, de m’endormir avec toi chaque soir et de me rĂ©veiller en te serrant dans mes bras chaque matin, je ne peux que vouloir. Mais je te prĂ©viens, je ne suis pas facile Ă  vivre au quotidien, tu crois que tu pourras me supporter ?! Plus sĂ©rieusement, c’est tout ce que je souhaite mon amour
 ça devient trop difficile de te voir par intermittence. J’ai besoin de ta prĂ©sence Ă  mes cĂŽtĂ©s et je ne veux plus que nous soyons sĂ©parĂ©s aussi longtemps. »Ces derniers temps, Aaron avait d’ailleurs complĂštement dĂ©sertĂ© son appartement puisqu’il passait le plus clair de son temps chez Lise, ne pouvant dĂ©sormais plus se passer d’elle. La distance, aussi infime soit-elle Ă©tait devenue insupportable, il avait besoin d’elle, c’était un besoin vital. Aaron prit un air soudainement plus sĂ©rieux, se rendant compte que Lise faisait des efforts afin de stabiliser leur relation alors qu’il venait de lui faire comprendre qu’il n’était pas prĂȘt Ă  la demander en mariage. LĂ©gitimement, elle pourrait croire qu’il n’était pas certain de ses choix et de son engagement envers elle, ce qui n’était pourtant pas le cas, car Aaron Ă©tait certain de ses sentiments et de son envie de passer le restant de ses jours Ă  ses cĂŽtĂ©s. Tu sais
 je ne voudrais pas que tu crois que ce qui s’est passĂ© il y a trois ans a une quelconque influence sur ce que je t’ai dit tout Ă  l’heure. Ca n’a mĂȘme strictement rien Ă  voir. J’ai mis longtemps avant de t’embrasser, encore plus longtemps Ă  te dire Ă  quel point je t’aime et
 ça
ça viendra aussi. » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2308 Il est vrai que Lise avait toujours parlĂ© de la cuisine » d’Aaron de maniĂšre trĂšs mĂ©liorative
A raison ou pas, elle s’en fichait, elle voulait simplement qu’il ait l’impression qu’elle Ă©tait ravie de passer ce moment avec lui, ce qui Ă©tait le cas. Il n’avait pas connu cette fille tĂȘte brĂ»lĂ©e qui faisait n’importe quoi juste pour rendre son pĂšre comme son frĂšre complĂštement dingues. Insupportable mais indispensable, voilĂ  ce que Sam disait d’elle. Il fallait dire qu’elle avait Ă©tĂ© pĂ©nible dĂšs sa venue au monde
MĂȘme sa mĂšre le lui disait lorsqu’elle Ă©tait petite ! Mais aujourd’hui, les choses Ă©taient bien diffĂ©rentes Lise avait grandit, mĂ»rit, mĂȘme si ce n’était pas toujours flagrant, elle faisait Ă©normĂ©ment d’efforts pour ne pas agir de maniĂšre Ă©goĂŻste, comme elle l’avait fait trois ans auparavant. Cela dit, elle dĂ©glutit difficilement en entendant qu’Aaron avait besoin de temps pour se lancer dans ce genre de situation
LĂ©gitime, mais un peu dur Ă  avaler. Lise Ă©tait un peu impatiente, qui ne l’aurait pas Ă©tĂ© ? Mais elle ne fit aucune mine déçue. Juste un sourire trĂšs lĂ©ger, un peu gĂȘnĂ©, avant de reprendre une petite gorgĂ©e de vin. Non seulement il Ă©tait bon, mais en plus il l’aidait Ă  cacher son malaise
Oh bien sĂ»r, elle n’avait aucune envie de se vider la bouteille Ă  elle toute seule comme elle l’aurait fait dans n’importe quelle autre soirĂ©e ! Mais il ne savait pas Ă  quel point elle Ă©tait mal Ă  l’aise sur ce genre de terrain glissant. Lise n’avait jamais Ă©tĂ© trĂšs douĂ©e pour le romantisme, et d’autant plus lorsqu’on lui faisait remarquer qu’elle devenait romantique. Elle n’aimait pas ĂȘtre dĂ©masquĂ©e
C’était insupportable de se prendre pour une fille, parfois. Lise Ă©tait une fille spĂ©ciale, on ne cessait de lui dire, mais elle aimait l’ĂȘtre. Faire des trucs de mecs, conduire trop vite, trop boire
Tout ça, ce n’était pas un genre qu’elle se donnait, juste une maniĂšre de penser qu’elle avait toujours eue. Aaron ne l’avait jamais vue ainsi car Ă  San Francisco elle s’était considĂ©rablement assagie, surtout aprĂšs avoir rencontrĂ© le jeune homme. Mais Ă  son retour Ă  New York, la tĂȘte brĂ»lĂ©e Ă©tait revenue Ă  la charge
Lise craignait presque qu’il ne la voit ainsi, bien que la complicitĂ© se soit instaurĂ©e Ă  nouveau. Elle Ă©tait trop sage » en sa prĂ©sence, et elle savait qu’à un moment donnĂ© son cĂŽtĂ© aventurier, aimant le danger finirait par revenir. Restait Ă  espĂ©rer que ce grand retour de flamme n’aurait pas lieu ce soir ! Mais il eut le rĂ©flexe de parler de place pour sa voiture, et le visage de Lise se ferma l’espace d’un instant. Il Ă©tait incorrigible, ce n’était pas possible ! Il se rattrapa bien sĂ»r, mais la demoiselle prit un air offusquĂ© pendant quelques secondes
L’entendre lui dire qu’il ne supportait plus de la voir par intermittences lui fit plaisir, bien sĂ»r, mais d’un autre cĂŽtĂ©, elle Ă©tait tentĂ©e d’avoir peur que cette fichue voiture ne vienne toujours s’immiscer ! Tu ne peux pas arrĂȘter de parler de ta fichue voiture pendant un moment pareil ?! Rhaaa, ça me fiche le bourdon ! Pourquoi je te l’ai offerte hein ? Pourquoi je t’ai pas offert une voiture miniature ! Et puis
Ce qui s’est passĂ© il y a trois ans a forcĂ©ment une incidence, tu le sais aussi bien que moi. Tu te sentais prĂȘt Ă  ce moment lĂ , et si tu ne l’est plus aujourd’hui c’est bien parce que j’ai merdĂ© Ă  ce moment lĂ , non ? Bien que les apparences soient trompeuses, je suis pas romantique, t’inquiĂštes pas. »Difficile de mentir lĂ -dessus, mais Lise avait dĂ©cidĂ© de cacher tout cela Ă  l’intĂ©rieur d’elle. Ca lui ferait un sujet de discussion » lorsqu’elle irait au cimetiĂšre pour mettre des fleurs sur les tombes de sa mĂšre et de son frĂšre. Mais elle serra d’autant plus fortement sa main qu’elle avait un peu de mal Ă  dĂ©glutir
Elle n’aimait pas ce malaise qui la prenait soudainement, comme si elle vivait son tout premier flirt et qu’elle ne savait pas quoi faire. En l’occurrence, ce n’était pas son premier flirt, mais c’était sa seule et unique histoire d’amour. Elle n’en voulait pas d’autre et n’en aurait jamais eu d’autre si jamais ils ne s’étaient pas rabibochĂ©s
Mais ça, Aaron le savait dĂ©jĂ . Du moins, c’était ce qu’elle supposait. Oh, je pourrais trĂšs bien te supporter h24 mon amour
Mais je te prĂ©viens, je suis une tĂȘte brĂ»lĂ©e finie. Je m’étais assagie en allant sur San Francisco et en te rencontrant, mais quand tu n’es pas lĂ , je suis un peu dangereuse comme fille. J’aime faire n’importe quoi, surtout des choses dangereuses qui me donneront des sensations fortes. Je vais tout le temps sur les circuits, et j’adore la plongĂ©e sans masque, parce que je suis relativement forte en apnĂ©e. Je suis pas une fille sage, c’est clair
Insupportable mais indispensable, voilĂ  ce que disait ma mĂšre de moi. Mais je suis exactement comme elle
VoilĂ  pourquoi j’ai toujours rendu mon pĂšre et mon frĂšre complĂštement dingos. Je ne rentrais pas de la nuit sans prĂ©venir, dĂšs l’ñge de quinze ans. Je suis partie Ă  Paris pour mon premier dĂ©filĂ© sans rien dire Ă  ce moment lĂ . J’ai reçu le pire savon de ma vie en rentrant, mais j’ai continuĂ© mes conneries. Pas forcĂ©ment dangereuses, mais comme je me sens un peu inutile, je fais des choses qui me prouvent que je suis vivante. Bah, c’est con, je sais. Maintenant que William s’est assagit, ça risque d’ĂȘtre pire
Il va m’abandonner pour sa petite femme et c’est normal, mais quelque part, ça me fait baliser sĂ©vĂšrement. Je vais avoir l’impression d’ĂȘtre un fossile ! Tu vas pouvoir supporter une horreur pareille toi ? Rien qu’une fille capable d’aller courir dans tout New York Ă  trois heures du matin pour trouver la seule Ă©picerie ouverte qui pourrait avoir des fraises ? »Lise se mit Ă  rire doucement. Cherchait-elle Ă  lui faire peur ? Non, il la connaissait, il savait trĂšs bien comment elle Ă©tait. Une fille pas comme les autres, qui cherche son identitĂ© dans la diffĂ©rence justement. Et cette diffĂ©rence s’exprimait aussi ici, au restaurant, alors que le serveur venait de revenir pour prendre la commande. Étant donnĂ© qu’ils n’avaient jamais Ă©tĂ© au restaurant ensemble, elle n’avait jamais agit comme ça avec lui
Mais elle prenait toujours son dessert avant. Elle commanda donc un fraisier sous une montagne de chantilly d’abord, puis un doublĂ© de carpaccio aux truffes et pour finir, une salade royale. Peu commune, cette Lizzie
A peine le serveur avait-il quittĂ© leur table pour aller passer la commande en cuisine qu’elle s’apprĂȘta Ă  lui expliquer pourquoi elle agissait comme ça Puisque tu n’as jamais Ă©tĂ© au restaurant avec moi, sache que je prends toujours mon dessert avant. J’avais prĂ©venu les serveurs pendant que tu te prĂ©parais, et je crois que j’ai Ă©gayĂ© leur soirĂ©e, car ils ont bien rit. Mais imagine qu’un astĂ©roĂŻde tombe sur ce restaurant et que je meurs, on m’aura privĂ©e de la chose que je prĂ©fĂšre
Alors je prends toujours ce que je prĂ©fĂšre avant ! Logique presque mathĂ©matiques, sinon digne d’une Lise Abbygail Hawkins. »Lise Ă©tait presque morte de rire, mais se retenait. Au moins, elle avait relĂ©guĂ© son malaise aux oubliettes pour un petit temps ! InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 008 En rĂ©sumĂ©, la fin de ce somptueux week-end s’était relativement bien dĂ©roulĂ©e bien qu’Aaron ai eu beaucoup de mal Ă  digĂ©rer les paroles de Lise durant le repas. A croire qu’il y avait encore pas mal de choses qu’elle ignorait Ă  son sujet et il fut difficile de lui faire comprendre que ce qui s’était passĂ© trois ans auparavant n’avait vraiment plus la moindre importance Ă  ses yeux. S’il refusait de la demander en mariage pour l’instant, c’était avant tout pour des raisons personnelles, parce qu’il avait vĂ©ritablement besoin de faire un travail sur lui-mĂȘme. Lise n’avait strictement rien Ă  voir avec cette dĂ©cision, bien au contraire, puisqu’il savait que d’une maniĂšre ou d’une autre, elle Ă©tait la femme de sa vie et qu’il voulait terminer ses jours Ă  ses cĂŽtĂ©s. DĂšs lors, Aaron tĂącha de ne plus faire la moindre remarque concernant la vie de couple, le mariage et surtout
la voiture. Sa derniĂšre plaisanterie Ă  ce sujet Ă©tait plutĂŽt mal passĂ©e et de son cĂŽtĂ©, il avait compris le message. Tout n’est pas rose
 Retour Ă  New York. Faisant d’incessants allers retours entre la cuisine et le salon de son appartement, un bouquin de neurobiologie entre les mains, Aaron rĂ©pĂ©tait en boucle les mĂȘmes phrases, se prĂȘtant au rituel fatidique du bourrage de crĂąne avant les examens de fin d’annĂ©e. Son expĂ©rience sur le terrain l’avait certes, beaucoup enrichi, mais la thĂ©orie reste la thĂ©orie et cette annĂ©e encore, il n’allait pas y Ă©chapper. Tandis qu’il abordait un nouveau chapitre concernant la migration des neuroblastes, il entendit sonner Ă  la porte avec insistance, chose dont il avait horreur. Quand il ouvrit la porte, il reconnu presque immĂ©diatement la jolie blonde qui se trouvait devant lui, Rachel. Aaron avait fait sa connaissance deux ans plus tĂŽt, ils avaient fait leur deuxiĂšme annĂ©e de mĂ©decine ensemble et il savait que Rachel dansait dans une boite de nuit afin de payer ses cours. A plusieurs reprises, elle avait dĂ©clarĂ© sa flamme Ă  Aaron, affirmant ĂȘtre amoureuse de lui, qu’il Ă©tait le grand amour de sa vie et autre baratin fĂ©minin qu’il entendait une bonne dizaine de fois par mois et qui n’avait pas le moindre effet sur lui. Autant dire les choses clairement, Ă  ses yeux, Rachel n’était rien de plus qu’un plan cul. Ils avaient couchĂ© ensemble rĂ©guliĂšrement jusqu’au jour oĂč elle n’avait plus donnĂ© de nouvelles et arrĂȘtĂ© les cours. Aaron n’avait jamais su pourquoi. En l’occurrence, il commençait vaguement Ă  comprendre la raison de cette brutale disparition
 Rachel tenait dans ses bras un bĂ©bĂ© de quelques mois, visiblement, un petit garçon. Du moins, c’est ce qu’il en dĂ©duisit en le voyant vĂȘtu de bleu de la tĂȘte aux pieds. Rachel ?! » Salut Aaron
 euh
 je peux entrer une minute ?! Bien sur, je t’en prie, entre. Je ne m’attendais vraiment pas Ă  te voir, surtout aprĂšs tout ce temps. »Allez savoir s’il ne s’agissait que d’une vague impression mais Aaron avait la vague sensation que Rachel lui cachait quelque chose. Elle semblait mystĂ©rieuse, mal Ă  l’aise, confuse, de plus, que faisait-elle ici aprĂšs plus d’un an passĂ© sans donner de nouvelle ?! Afin de briser le silence qui venait de s’installer et surtout, comprendre ce que Rachel venait faire chez lui en plein milieu de la journĂ©e avec un gamin entre les bras, Aaron dĂ©cida de reprendre la parole. Tu ne me prĂ©sentes pas ? » C’est Tyler, mon fils. Est-ce que tu veux le prendre ?» C'est-Ă -dire que 
 j’ai jamais Ă©tĂ© douĂ© avec les bĂ©bĂ©s. C’est mignon mais je
 non. » Comme tu voudras. » C’est pour lui que tu as arrĂȘtĂ© les cours ? Il est mignon comme tout. Il a le mĂȘme sourire que sa maman. » Et les yeux de son pĂšre. Puis pour rĂ©pondre Ă  ta question, j’ai en effet dĂ©cidĂ© d’arrĂȘter les cours en dĂ©couvrant que j’étais enceinte. Je l’ai appris au cours du quatriĂšme mois en rĂ©alitĂ©, du coup, j’ai Ă©tĂ© prise au dĂ©pourvu et tout s’est enchaĂźnĂ© Ă  une vitesse folle. Cela dit, je suis heureuse d’avoir Tyler. J’ai toujours voulu devenir maman trĂšs jeune, c’est dĂ©sormais chose faite. » Rachel
 excuse moi mais, j’ai du mal Ă  comprendre ce que tu viens faire ici. Attention, ça me fait vraiment plaisir de te voir mais
 » Oui je sais, j’aurais sĂ»rement dĂ» t’appeler plus tĂŽt, je suis dĂ©solĂ©e Aaron. En fait, j’ai un petit service Ă  te demander. Est-ce que tu voudrais bien garder Tyler pour la journĂ©e ? J’ai un entretien d’embauche et la nounou m’a fait faux-bond Ă  la derniĂšre minute pour se rendre Ă  un enterrement, c’est la panique. Je ne peux pas me rendre Ă  cet entretien avec Tyler, tu imagines bien. » C'est-Ă -dire que
 j’y connais rien moi en bĂ©bĂ©. J’avais dĂ©cidĂ© de passer la journĂ©e Ă  la bibliothĂšque, mes examens commencent la semaine prochaine. Il n’y a vraiment personne d’autre qui puisse te rendre ce service ? » Non personne. » Rachel, je suis vraiment pris de court lĂ . Et son pĂšre ?! Il ne peut pas s’en occuper le temps d’une journĂ©e ?» Justement
 » Comment ça justement ? » Justement Aaron, je te demande de garder Tyler pour la journĂ©e. Je te demande de t’occuper de ton fils. »Comment expliquer ce qui se passa dans la tĂȘte d’Aaron Ă  cet instant prĂ©cis ?! Disons qu’il eu d’abord l’impression que le monde Ă©tait en train de s’écrouler autour de lui, s’en suivit un petit rire nerveux et un mouvement de tĂȘte signifiant clairement qu’il n’y croyait pas et qu’il ne pouvait ĂȘtre le pĂšre de cet enfant. Oh non non non non non !! Tu ne me feras pas croire que cet enfant est le mien pour la simple et bonne raison que je n’ai rien Ă  voir avec lui. T’es cinglĂ©e ou quoi ?! » Aaron Ă©coute moi !! Tyler est ton fils. J’en suis absolument certaine, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. » QUOI ?! Comment ça pas l’ombre d’un doute ?! Bien sur qu’il y a de quoi douter !! Tu disparais comme ça du jour au lendemain pour revenir un an plus tard et me coller un mouflet dans les bras en prĂ©tendant que c’est le mien ?! Tu crois vraiment que je vais accepter de gober ça ? » Mais putain Aaron ouvre les yeux !! » Ouvrir les yeux sur quoi ??!! Tu voudrais que je rĂ©agisse comment ?! » Bon crois ce que tu veux ça m’est Ă©gal. En attendant
 »Rachel ne lui laissa pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, elle avait dĂ©jĂ  mis Tyler dans les bras d’Aaron et dĂ©posĂ© les affaires du petit sur la table du salon, biberon, couches, doudou, bref, tout le matos qui le faisait frĂ©mir. J’ai pas le temps de discuter avec toi, j’ai un entretien dans une heure et je suis dĂ©jĂ  en retard. On en reparle plus tard d’accord ?! Donne lui son biberon, il doit avoir faim. » Non !! Rachel attends !! »Trop tard, Rachel Ă©tait dĂ©jĂ  partie. Aaron prit le bĂ©bĂ© Ă  bout de bras, comme s’il tenait un paquet cadeau empoisonnĂ© ce qui semblait beaucoup amuser le petit Tyler puisqu’il souriait tout en gazouillant. Que faire maintenant ?! Aaron l’emmena avec lui jusqu’au salon et prit son tĂ©lĂ©phone portable pour appeler Lise et lui dire qu'il ne pourrait pas venir comme il le lui avait promis. Lui expliquer pourquoi, ça c'Ă©tait encore tout autre chose... C’est moi mon cƓur
 euh
 je vais pas pouvoir venir immĂ©diatement
 un empĂȘchement de derniĂšre minute on va dire
 tu ne m’en veux pas trop ?... ce serait trop long Ă  t’expliquer en fait
 oui
 je t’appelle plus tard
 Lizzie ?! Je t’aime
 » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 036 La fin du weekend s’était trĂšs bien dĂ©roulĂ©e, et autant dire que le retour Ă  la rĂ©alitĂ© avait Ă©tĂ© difficile pour Lise. D’une part, parce que sa petite sƓur arrivait le soir de son retour, et parce qu’elle avait eu Ă  peine le temps de souffler aprĂšs. Il fallait dĂ©faire les valises, l’écouter lui raconter son sĂ©jour, ouvrir les cadeaux qu’elle avait apportĂ©s
En somme, Lise passa le plus clair de son temps Ă  discuter avec sa sƓur, sans oublier de ranger l’appartement, bien peu en ordre. Oh bien sĂ»r, elle aurait pu laisser la gouvernante s’en occuper, mais Lise n’était pas comme ça
Au contraire, c’était quelqu’un d’ordonnĂ©, et Kitty n’aurait jamais acceptĂ© que l’appartement soit dans un tel Ă©tat. Une fois que l’appartement fut en ordre, Lise fit Ă  manger, et elles se remirent toutes deux Ă  discuter. Sauf qu’à la fin du repas, la demoiselle fut aussitĂŽt prise d’horribles vomissements, qui ne se calmĂšrent pas pendant la nuit. Le lendemain, elle avait le visage trĂšs pĂąle, et n’osait rien avaler de peur de toute rĂ©gurgiter. Elle conduisit Kitty Ă  l’école, avant d’aller jusqu’à l’appartement de Jenny pour lui donner une grosse valise pleine d’affaires. Évidemment, il fallait que le dĂ©mĂ©nagement se fasse en douceur, Lise ne souhaitant pas que sa petite sƓur se sente chassĂ©e de la maison. Elle avait donc dĂ©cidĂ© d’étaler ça sur plusieurs semaines, et Kitty resterait le weekend Ă  l’appartement pour l’instant. DĂšs qu’elle fut sortie de chez Jenny, Lise constata que son iphone s’était mis Ă  vibrer lui annonçant un message
Message qu’elle Ă©couta, et qui eut pour effet de l’inquiĂ©ter Aaron semblait perdu, paniquĂ© mĂȘme, et le fait qu’il ne vienne pas la voir sans mĂȘme lui donner de vraie raison n’était pas pour la rassurer. Ni une ni deux, elle prit sa prĂ©cieuse voiture pour se rendre Ă  son appartement, juste pour voir s’il allait bien, et ensuite elle partirait dĂšs qu’elle s’en serait assurĂ©e. Elle gara donc sa voiture juste en face de son immeuble, sortant de son sac la clef de l’appartement d’Aaron. Ils s’étaient mutuellement donnĂ©s leurs clefs respectives, en cas d’urgence
NĂ©anmoins, Lise n’hĂ©sita pas Ă  frapper avant d’entrer, pour signaler sa prĂ©sence et ne pas lui faire choper une crise cardiaque non plus. Elle referma peu aprĂšs la porte derriĂšre elle, essuyant ses pieds sur le tapis de l’entrĂ©e, afin de ne pas dĂ©gueulasser tout son appartement Ă  cause du fait qu’il pleuvait Ă©normĂ©ment dehors. Mon ange, c’est moi ! J’ai eu ton message, je passe juste en coup de vent pour savoir si tout va bien, je te retiens pas longtemps ! »Lise s’était approchĂ©e, un sourire sur le visage, qui se transforma bientĂŽt en expression horrifiĂ©e. Il faut dire que ce n’est pas commun de trouver son cher et tendre en plein milieu de son salon, un beau bĂ©bĂ© dans les bras. Elle en fit tomber son sac Ă  main, d’ailleurs
Il Ă©tait Ă  qui ce bĂ©bĂ© ? Était-ce le sien ? Pourquoi ne lui avait-il rien dit ? Tant de questions se bousculaient dans sa tĂȘte qu’elle en avait presque la migraine
Sans oublier que ses nausĂ©es ne semblaient pas dĂ©cidĂ©es Ă  la laisser tranquille. Le visage de Lise pĂąlit d’autant Ă  cause de la surprise qui se dĂ©roulait sous ses yeux, et elle n’osa rien dire tellement c’était soudain. Elle n’osait pas croire que c’était lui le pĂšre du bĂ©bĂ©, mais pourtant, il fallait bien avouer que la ressemblance Ă©tait frappante Ils avaient les mĂȘmes yeux, tous les deux, et Lise baissa volontairement la tĂȘte pour mettre de l’ordre dans ses idĂ©es. Mais tout ce qu’elle fut capable d’articuler fut ceci Tu m’excuses, il faut que j’aille vomir. »Charmant, mais c’était la vĂ©ritĂ© Lise avait Ă  peine fini de parler qu’elle s’enfermait dĂ©jĂ  dans les toilettes pour rendre un grand pas grand-chose. Elle n’avait rien avalĂ© depuis la veille, n’avait pas cessĂ© de vomir toute la nuit, et pourtant, ses nausĂ©es ne cessaient pas. La surprise n’avait en rien aidĂ© son Ă©tat, c’est vrai
Et quand elle ressortit, elle Ă©tait encore plus pĂąle qu’avant. Elle ne pouvait pas croire qu’il lui avait fait ça Ă  elle, aprĂšs tout ce qu’ils avaient traversĂ©. Elle osait Ă  peine regarder ce foutu mioche devant elle, et pourtant dieu sait qu’il Ă©tait mignon ! Mais Lise n’était pas lĂ  pour s’extasier sur le visage de ce bĂ©bĂ©, elle Ă©tait juste lĂ  pour prendre de ses nouvelles, chose qui Ă©tait tout bonnement inutile. Quant Ă  Lise, elle Ă©tait Ă  deux doigts de la crise de nerfs
Pour un peu, elle se serait mise Ă  chialer, mais elle Ă©tait rĂ©solue Ă  ne rien laisser paraĂźtre de tout cela. A la place, elle Ă©coutait ce pauvre petit bout de chou qui n’avait rien demandĂ© Ă  personne et qui pleurait de grosses larmes de crocodile, sĂ»rement parce qu’il avait faim. Lise Ă©tait sidĂ©rĂ©e qu’il ne fasse rien, elle se rua donc sur les sacs qui se trouvaient sur le sol, se mettant Ă  fouiller dedans pour en sortir une boĂźte de lait maternelle, ainsi que le biberon. Lise avait l’habitude, il ne fallait pas oublier qu’elle avait Ă  moitiĂ© Ă©levĂ©e sa sƓur depuis sa naissance. Elle mit donc de l’eau Ă  chauffer pour qu’elle soit tiĂšde, et mit le dosage de lait en pourdre indiquĂ© sur la boĂźte. Elle referma le biberon avant de le secouer Ă©nergiquement, pour que le tout se mĂ©lange. Elle testa ensuite la tempĂ©rature du lait sur sa main, puis, constatant que le liquide n’était pas trop chaud, se dirigea vers Aaron pour prendre le bĂ©bĂ©. Elle n’allait pas le laisser crever de faim aprĂšs tout ! Elle lui donna donc le biberon, avec de vrais gestes maternels, alors qu’elle n’avait rien Ă  voir avec ce rejeton. Lise se trouvait vraiment trop bonne Ăąme
Ca n’aurait tenu qu’à elle, elle aurait fuit Ă  toutes jambes et n’aurait plus jamais adressĂ© la parole Ă  Aaron. AprĂšs tout, puisqu’il Ă©tait papa, il n’avait plus besoin d’elle ? Oui, elle en Ă©tait Ă  cette analyse lĂ , ne sachant plus ce qu’elle devait penser au juste. Le bĂ©bĂ© mangeait de son cƓur, serrant l’un de ses doigts entre sa petite main, comme si elle Ă©tait sa mĂšre. Pour un peu, Lise se serait laissĂ©e attendrir
Mais il ne fallait pas. Il est mignon
Comme son pĂšre, je suppose. J’allais pas le laisser mourir de faim ce bout de chou, mĂȘme si je suis en droit de penser que sa mĂšre est une grosse salope de pouffiasse ! »Lise n’avait aucune envie d’épargner quelqu’un, Ă  commencer par la mĂšre du petit. AprĂšs tout, mĂȘme si elle ne connaissait pas l’histoire, il n’était pas dur de faire des conclusions. Lise ne voulait pas connaĂźtre l’histoire, en vĂ©rité Ca lui faisait dĂ©jĂ  bien assez mal d’ĂȘtre en train de nourrir un bĂ©bĂ© qui n’était pas le sien, il ne manquerait plus qu’elle soit au courant de sa conception ! Une fois qu’il eut fini son biberon, elle se mit Ă  le serrer contre elle, lui tapotant doucement le dos pour qu’il fasse son rot. Il ne lui fallut pas plus d’une minute, preuve qu’il Ă©tait rapide ce petit ! Elle continua Ă  jouer les mĂšres poules en le berçant dans son petit couffin, attendant qu’il s’endorme. A croire que Lise avait quelque chose d’apaisant, parce qu’il s’endormit comme un loir en Ă  peine quelques minutes. Mais elle n’avait pas envie de se rĂ©jouir de tout ça
Pour l’instant, elle posa dĂ©licatement le couffin sur la table, avant de se tourner vers Aaron, le regardant droit dans les yeux pour s’approcher. Dire qu’elle avait envie de l’embrasser, elle Ă©tait vraiment complĂštement folle
Elle se mit Ă  murmurer Ă  la place, serrant ses poings pour tenter de contrĂŽler sa colĂšre Visiblement tu es plus rapide en besogne avec d’autres plutĂŽt qu’avec moi. Je ne veux pas entendre le fin mot de l’histoire, c’est ta vie visiblement, et pour cette fois, je n’en fais pas partie. S’il se rĂ©veille, tu n’as qu’à lui donner le second biberon que j’ai prĂ©parĂ©. Bonne chance. »Lise s’était dĂ©jĂ  Ă©lancĂ©e vers la porte
Mais elle revint sur ses pas pour rĂ©cupĂ©rer son sac. Aaron ne la retiendrait probablement pas, s’il avait dĂ©cidĂ© de faire sa vie avec une autre. Du moins, c’était ce que Lise pensait, et toutes les preuves le lui laissait penser du reste. Mais Lise Ă©tait pĂąle, elle Ă©tait faible aprĂšs n'avoir rien mangĂ©, et pas vraiment en Ă©tat de reprendre la voiture. Tant pis, elle pourrait toujours pleurer Ă  l'intĂ©rieur de celle-ci en attendant d'ĂȘtre en Ă©tat de conduire. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 116 Assis sur le canapĂ© du salon, Aaron agitait nerveusement sa jambe, coudes appuyĂ©s contre ses genoux et mains jointes contre sa bouche. Le regard sombre et les sourcils froncĂ©s, il observait chacun des gestes de Lise sans vraiment y prĂȘter attention en fait. Pour l’instant, il n’était pas en mesure de lui fournir la moindre explication d’une part parce qu’il n’en avait pas et d’autre part, car il Ă©tait tout aussi paumĂ© qu’elle semblait l’ĂȘtre. Dans l’immĂ©diat, toutes ses pensĂ©es convergeaient autour d’une seule et mĂȘme question se pouvait-il qu’il soit bel et bien le pĂšre de cet enfant ? Bon d’un point de vue technique, oui bien entendu. Cependant, Rachel Ă©tait tout aussi volage qu’il avait pu l’ĂȘtre et par consĂ©quent, Aaron Ă©tait en droit de douter de la parole de la jeune femme. Cela dit, il y avait quelque chose dans le regard de cet enfant qui lui Ă©tait familier, un peu trop mĂȘme et d’ailleurs, ce dĂ©tail n’avait pas Ă©chappĂ© Ă  Lizzie. Que faire ?! Les gestes de Lise Ă©taient prĂ©cis, sĂ»rs et il Ă©manait d’elle une douceur incroyable Ă  croire qu’elle avait un instinct maternel surdĂ©veloppĂ©. Durant quelques secondes, Aaron se surprit mĂȘme Ă  rĂȘver d’une famille avec elle mais Ă©tait-il seulement en droit d’espĂ©rer quoi que ce soit dĂ©sormais ?! Si Tyler Ă©tait effectivement son fils, il savait que les consĂ©quences seraient terribles et que jamais Lise n’accepterait de lui pardonner. Ce n’est que lorsque la jeune femme fut sur le point de partir qu’il dĂ©cida enfin de lui exposer les faits. Il ne voulait pas qu’elle s’imagine que cet enfant Ă©tait le sien
 bon, c’était peut-ĂȘtre le cas, mais il n’en avait pas la certitude. Aaron s’empressa de la rattraper, glissant subtilement entre la porte et celle qu’il aimait, afin de s’assurer quelques secondes durant lesquelles il pourrait tenter un semblant d’explication. Attends Lise
 je te promets que je suis tout aussi perdu que tu peux l’ĂȘtre. Je connais pas ce gamin
 je l’ai jamais vu de ma vie !! J’en avais mĂȘme encore jamais entendu parlĂ© ! Sa mĂšre qui avait totalement disparu de la circulation a dĂ©barquĂ© ce matin en me demandant de le garder et en me balançant Ă  la tronche qu’il Ă©tait mon fils. Je
 j’y comprends rien Lise. Cette fille je l’ai pas vu depuis plus d’un an
 il faut que tu me crois. »A quoi bon ?! Tout collait Ă  la perfection ! Rachel et lui s’étaient frĂ©quentĂ©s il y a environ un an et demi, Tyler devait avoir environ six ou sept mois, alors pourquoi pas ! Sauf qu’Aaron avait toujours fait extrĂȘmement attention Ă  ce que ce genre d’indicent ne se produise pas et qu’il ne comprenait toujours pas pourquoi, s’il Ă©tait bel et bien son fils, Rachel ai attendu tout ce temps avant de lui en parler. Le jeune homme passa une main sur son front, cherchant Ă  se remettre les idĂ©es en place, tout Ă©tant affreusement confus dans son esprit. Sa mĂšre et moi avons eu une aventure il y a environ deux ans. Elle Ă©tait Ă©tudiante en mĂ©decine et on s’est rapidement rapprochĂ©s. Mais c’était rien de sĂ©rieux, simple histoire de sexe
 il nous arrivait d’aller prendre un verre ensemble aprĂšs les cours puis ça se terminait toujours au lit. Mais jamais de sentiment, rien que du sexe. Puis au fil du temps, elle est tombĂ©e amoureuse de moi et j’ai dĂ©cidĂ© qu’on ne se verrait plus. J’ai toujours pris la fuite de cette maniĂšre, je veux pas qu’on s’attache Ă  moi Ă  part
 enfin qu’importe. Rachel et moi on a pris nos distances un certain temps puis le soir de l’anniversaire de Paul, j’ai dĂ©connĂ©. On avait bu, j’étais plus dans mon Ă©tat normal et Rachel est revenue Ă  la charge
 c’est la derniĂšre fois que je l’ai vu. AprĂšs, elle a disparu et arrĂȘtĂ© les cours. Au dĂ©but, je pensais qu’elle avait fait ça Ă  cause de ses examens, elle les avait loupĂ© donc je ne me suis pas vraiment posĂ© de questions. Puis Ă  dire vrai, j’avais pas vraiment envie d’en savoir davantage, ça ne m’intĂ©ressait pas, c’était qu’une aventure, rien d’autre. »Aaron savait que Lise n’accepterait aucune excuse, pas mĂȘme celle du cĂ©libataire macho qui enchaĂźnait les histoires d’un soir. Le jeune homme soupira doucement, dĂ©tournant le regard un instant en direction du bĂ©bĂ© qui Ă  prĂ©sent, Ă©tait profondĂ©ment endormi. Il Ă©tait mignon comme tout mais Aaron refusait que cet enfant soit le sien, non, ça ne se pouvait pas, il ne voulait pas que ce soit possible. Puis elle a dĂ©barquĂ© ce matin. Elle m’a demandĂ© de le garder et quand j’ai refusĂ© elle m’a demandĂ© d’ouvrir les yeux et d’assumer mes responsabilitĂ©s. Putain de merde Lise je te promets que j’étais pas au courant !! Ce gamin n’est peut-ĂȘtre mĂȘme pas le mien !! Rachel, c’est une version de moi au fĂ©minin, comprends qu’elle couche avec tout ce qui lui passe Ă  portĂ©e de main, je vois pas pourquoi y’aurait un seul con dans l’histoire ! J’ai toujours Ă©tĂ© hyper vigilent avec ça
il peut pas ĂȘtre mon fils !! Enfin techniquement oui, mais je sais qu’il ne l’est pas ! »Non, il n’en savait rien en fait, c’est uniquement ce qu’il voulait croire. Aaron Ă©tait visiblement paumĂ© et ne s’était jamais senti aussi impuissant de toute sa vie. Il ne voulait pas que Tyler soit son fils, s’il l’était, cela impliquait de perdre Lise dĂ©finitivement, de perdre son amour et tout ce qu’ils Ă©taient en train de construire ensemble. Il ne voulait pas ĂȘtre le pĂšre de cet enfant. Je ferai des tests
 je ferai
 »Il cessa de parler, totalement dĂ©sabusĂ© par cette situation qui Ă©tait en train de le rendre malade et cette fois-ci, c’est sur ses yeux que sa main se plaqua. Aaron ne pleurait pas, non, il essayait juste de s’empĂȘcher de songer Ă  ce qui allait se passer dĂ©sormais. Lizzie allait partir, il en Ă©tait Ă  prĂ©sent certain. T’as raison de t’en aller
 je suis vraiment qu’un con et surtout, douĂ© pour tout foutre en l’air. Tu mĂ©rites pas ça. Si c’est bien mon fils et bien
je prendrais mes responsabilitĂ©s en main et
 je comprends t’as pas Ă  payer le prix de mon inconscience et de ma connerie. Si tu veux t’en aller, vas-y, mais saches que j’ai Ă©tĂ© honnĂȘte avec toi. » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 145 Lise n’eut pas le temps de partir, car une fois qu’elle eut son sac en main, Aaron se mit entre la porte et elle, l’empĂȘchant pour ainsi dire de s’en aller. Le fait de l’écouter raconter ce genre d’évĂšnement la dĂ©truisait
Oh, elle savait qu’il avait enchaĂźnĂ© les histoires d’une nuit Ă  la mĂȘme vitesse qu’elle pendant ces trois ans oĂč ils ne s’étaient pas vus, peut-ĂȘtre mĂȘme plus vite qu’elle, mais c’était une partie de son histoire qu’elle ne voulait pas entendre. Lise ne pouvait pas supporter de l’imaginer ne serait-ce qu’une seconde dans les bras d’une autre femme
Alors elle Ă©tait en colĂšre, trĂšs en colĂšre. S’il la laissait partir, elle aurait probablement un accident, Ă  cause du choc mĂȘlĂ© Ă  l’hypoglycĂ©mie dont elle Ă©tait la victime, n’ayant rien mangĂ© depuis pratiquement douze heures. Mais si elle restait ici, cela induisait entendre tout ce qu’il avait Ă  lui dire, et ça, elle n’était pas du tout prĂȘte Ă  le faire. Pourtant, elle du endurer tout ça. Pas parce qu’elle l’avait dĂ©cidĂ©, mais parce qu’il l’obligeait. Doucement mais sĂ»rement, Lise ne pu retenir ses larmes, plaquant ses mains sur ses oreilles pour ne plus rien entendre. Diable ce que ça pouvait faire mal
AprĂšs tout ce qu’ils avaient endurĂ© ensemble, aprĂšs sa tentative de suicide, son opĂ©ration, Lise aurait espĂ©rĂ© qu’ils soient un peu en paix. Mais il n’en Ă©tait rien, comme si quelque chose ou quelqu’un Ă©tait toujours sur leur chemin Ă  mettre Ă  l’épreuve le sentiment qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Ce n’était pas ça qui allait faire en sorte que Lise cesse de l’aimer, bien au contraire
Mais c’était l’apocalypse dans ses pensĂ©es. Lise avait peur, peur de le perdre au profit d’une fille avec qui il avait eut un bĂ©bĂ© ! Ca, c’était tellement difficile Ă  accepter pour elle
Pourquoi fallait-il toujours qu’elle soit abandonnĂ©e par ceux qu’elle aimait le plus ? Lise aurait voulu partir, mais elle Ă©tait pĂ©trifiĂ©e sur place. Incapable de faire un mouvement, incapable de mettre de l’ordre dans ses idĂ©es
Elle Ă©tait juste capable de pleurer, et rien d’autre. Lise tenta de lever la main, comme si elle allait le gifler pour essayer de calmer sa colĂšre, mais sa main retomba lourdement contre son corps. Incapable de le frapper, comme quoi. Lise qui avait toujours la gifle si facile, la voilĂ  complĂštement rĂ©duite au silence Ă  cause de ce foutu bĂ©bĂ© ! BientĂŽt, sa nausĂ©e la reprit, et ses courbatures furent lĂ©gĂšrement plus violentes. Lise Ă©tait pĂąle, on aurait dit qu’elle allait s’écrouler si elle faisait ne serait-ce qu’un pas. Elle ne comptait pas faire un malaise ici, mais par contre, elle fut contrainte de retourner illico dans les toilettes pour plonger la tĂȘte dans la cuvette. Dieu qu’elle dĂ©testait ĂȘtre dans un tel Ă©tat ! Surtout que la situation Ă©tait trĂšs mal choisie, et qu’elle ne savait toujours pas quoi faire. Une partie d’elle savait pertinemment qu’elle n’était pas en Ă©tat de conduire, tandis qu’une autre partie lui ordonnait de prendre le volant, que les sensations fortes empĂȘchent son esprit de se remĂ©morer cet horrible moment. Lorsqu’elle ressortit des toilettes, Lise Ă©tait encore un peu plus pĂąle. Elle prit le couffin pour aller le placer dans la chambre d’Aaron, n’ayant aucune envie de continuer Ă  murmurer. Puisqu’elle ne pouvait pas partir tout de suite, et bien elle ne partirait pas. Elle rĂ©apparut aprĂšs avoir refermĂ© la porte de la chambre derriĂšre elle, le regard brillant et les pensĂ©es trĂšs troublĂ©es. Tu m’excuseras, mais j’ai besoin d’un verre. »RĂ©flexe purement typique chez Lise, mais pour une fois, elle n’avait aucune envie d’ĂȘtre raisonnable. Puisqu’elle ne pouvait pas conduire, elle allait rester ici et se souler. C’était peut-ĂȘtre la meilleure idĂ©e qu’elle ait eu jusque lĂ , Ă  son sens. Elle se dirigea donc vers le frigo, constatant avec bonheur qu’il y avait l’air une bouteille de vodka. Comme elle n’avait pas mangĂ©, quelques shooters et elle serait incapable de tenir debout. Elle commença Ă  l’ouvrir, saisissant un shooter dans son placard, ayant de plus en plus de mal Ă  contenir ses larmes. Et si j’étais pas venue, hein ? Tu m’aurais menti, tu m’aurais cachĂ© l’existence de ce foutu mioche ? Mais qu’est-ce que je peux ĂȘtre conne, franchement ! Finalement, j’aurais mieux fait de rester au fond de mon lit Ă  soigner cette putain de grippe qui m’empĂȘche d’avaler quoi que ce soit, plutĂŽt que de venir me faire chier ici ! Et maintenant quoi hein ? La mĂšre va revenir, et si elle t’autorise Ă  faire un test et que tu es le pĂšre ? Tu vas l’épouser aussi ? Putain, je peux pas l’avaler celle lĂ  ! »Lise Ă©tait complĂštement dĂ©sorientĂ©e, la colĂšre et la tristesse prĂŽnant sur tout le reste. Elle ne pu se rĂ©soudre Ă  ne pas boire, tant pis si son foie Ă©tait effectivement neuf. Elle se servit un shooter, un seul, et le but cul sec. Pour l’instant, elle referma la bouteille, l’alcool lui faisait d’ors et dĂ©jĂ  tourner la tĂȘte. DĂ©cidĂ©ment, elle Ă©tait encore dans un Ă©tat pathĂ©tique, sauf que cette fois ce n’était pas sa faute, Ă©tant donnĂ© qu’elle n’avait pas bu une goutte d’alcool depuis leur soirĂ©e au restaurant. Elle se mit Ă  soupirer, peinant Ă  atteindre un fauteuil sur lequel s’asseoir. Elle respirait vite, mais elle n’avait pas de fiĂšvre. Pourtant, elle croyait dur comme fer Ă  une grippe, ça ne pouvait ĂȘtre que ça. Ou bien Ă©tait-ce la tristesse ? Que tu aies Ă©tĂ© au courant ça ne change rien, ce bĂ©bĂ© existe et si tu es son pĂšre il va bien falloir que t’assumes ! Je crois qu’il vaut mieux que je m’en aille avant que cette abrutie revienne, parce que je te jure que tu ne vas pas la reconnaĂźtre si jamais je la croise ! Je vais appeler mon pĂšre, qu’il vienne me chercher, si je prends le volant je vais me planter. Je sais pas ce qui m’en empĂȘche d’ailleurs ! Finalement, tu auras pas mis longtemps Ă  m’abandonner toi aussi ! Putain de vie de MERDE ! »Lise ne criait pas, de peur sans doute de rĂ©veiller le bĂ©bĂ©, mais tout son corps tremblait Ă  cause de la colĂšre. Elle plongea son visage entre ses mains, partant du principe que c’était sĂ»rement la meilleure chose Ă  faire. D’un cĂŽtĂ©, elle n’avait aucune envie d’appeler son pĂšre, pour s’entendre dire qu’elle n’est qu’une idiote inconsciente
Mais d’un autre cĂŽtĂ©, malade ou pas, elle avait effectivement toute l’envie du monde de refaire le portrait Ă  l’autre conne qui venait la gueule enfarinĂ©e aprĂšs un an d’absence ! Celle lĂ , c’était vraiment le pompon, plus que Lise ne pouvait supporter. Je voulais pas savoir ce qui s’était passĂ© entre vous, ça me regarde pas ! Rien que te savoir dans les bras de cette
Fille ! Ahh je vais l’étrangler ! Le pire, c’est que tu te fais Ă  l’idĂ©e que je pourrais partir. Tu es si peu combattif que ça, Aaron ?! Putain, si c’était moi qui Ă©tait enceinte, tu fuirais aussi ?! Tu pouvais toujours me reprocher d’ĂȘtre Ă©goĂŻste et fuyante, c’est exactement ce que tu es aujourd’hui ! Quand je pense que t’as passĂ© le plus clair de ton temps Ă  parler de cette putain de voiture ce weekend, alors qu’à l’autre tu lui as fais un gosse ! Y’a pas un problĂšme quelque part non ?! Putain j’ai encore la gerbe
 »Retour case dĂ©part, Ă  savoir aux toilettes. Lise n’avait qu’une envie, s’enfoncer dans le trou et ne plus jamais en ressortir, quitte Ă  sentir les Ă©gouts pour le restant de sa vie. Lorsqu’elle rĂ©apparut, elle se dirigea vers la bouteille de vodka. Tant pis
Un deuxiĂšme shooter ne lui ferait pas de mal avant d’appeler son pĂšre. Elle but le second verre cul sec, avant de saisir son cellulaire dans son sac. Lise n’aurait jamais imaginer que composer le numĂ©ro de son pĂšre serait aussi difficile que les douze travaux de ce bon Hercule
Et Aaron Ă©tait dĂ©cidĂ© Ă  se complaire dans ses problĂšmes, pour sĂ»r, il ne l’empĂȘcherait pas cette fois. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 220 Aaron fixa la bouteille de vodka qu’elle venait de sortir du frigo et soupira doucement. Il ne voulait pas qu’elle replonge Ă  cause de ses conneries Ă  lui, d’autant que sur ce coup lĂ , il n’avait vraiment rien anticipĂ©. Peut-ĂȘtre qu’au final, un verre ne pourrait pas lui faire de mal Ă  lui non plus
 Non surtout pas !! Il fallait qu’il ai les idĂ©es claires afin de comprendre les Ă©vĂšnements et surtout, d’éviter d’empirer la situation comme il avait l’habitude de le faire ces derniers temps. ArrĂȘte de dire des conneries !! Tu voudrais que je fasse quoi ? Que je prenne la fuite et que je ferme les yeux peut-ĂȘtre ? DĂ©solĂ© mais c’est quelque chose que je ne peux pas faire. S’il s’avĂšre que ce gamin et bel et bien mon fils, j’assumerais entiĂšrement mes responsabilitĂ©s. Faut que je te le dise comment ? Y’a rien eu entre sa mĂšre et moi ! »Sentimentalement parlant bien entendu. La derniĂšre remarque de Lise l’avait vraiment piquĂ© au vif, il la savait dĂ©sorientĂ©e et dĂ©stabilisĂ©e autant qu’il pouvait l’ĂȘtre mais ce n’était pas une raison pour l’attaquer de la sorte. Tandis qu’il marchait de long en large dans le salon, il rĂ©alisa ce que Lise venait de dire. La grippe ? Pourquoi parlait-elle de grippe ?! Elle serait bien la seule Ă  l’attraper en cette saison puis les symptĂŽmes de la grippe Ă©taient discriminables entre mille, Lizzie ne prĂ©sentait rien de tout ça. Toutefois, les pensĂ©es mĂ©dicales lui Ă©chappĂšrent bien vite lorsque Lise parla d’appeler son pĂšre et surtout, du fait qu’il ai pu l’abandonner. Bon sang mais tu vas arrĂȘter de dire des choses aussi insensĂ©es ?! Je t’ai pas abandonnĂ© et j’ai jamais eu l’intention de le faire !! Es-tu aveugle Ă  ce point ?! Tu vois pas que je suis dans la merde, que je suis complĂštement perdu, que je me retrouve avec un gamin sur les bras et que je ne sais pas quoi faire ?! Alors ouais putain de vie de merde comme tu dis !! Sauf que lĂ , t’es en train de me reprocher des choses qui n’ont pas le moindre sens !! Puis merde, je vois pas pourquoi on essaie de discuter, on en est visiblement plus capables ! »Se faisait-il vraiment Ă  l’idĂ©e de pouvoir la perdre ? Bien sur que non !! Jamais il ne pourrait l’accepter en revanche, Lise ne semblait pas vraiment disposĂ©e Ă  rester, que pouvait-il faire ? La sĂ©questrer ? Il Ă©tait en mesure de comprendre que la nouvelle ne soit pas facile Ă  digĂ©rer pour elle non plus, aussi, si elle voulait partir, elle Ă©tait libre de le faire voila tout !! Aaron ne pensait pas pour autant que cela puisse vouloir dire qu’il puisse se faire Ă  l’idĂ©e de la perdre !! Voila donc pourquoi, toilettes ou non, il la suivi tout en continuant son argumentation sur un ton relativement Ă©levĂ© et peu importe si le bĂ©bĂ© Ă©tait ou non en train de dormir, c’était bien le dernier de ses soucis en l’occurrence. Naturellement, sous le coup de la colĂšre, il ne mesura pas l’ampleur de ses paroles, aussi lorsqu’elle lui posa la question fatidique pour savoir s’il serait ou non restĂ© si elle avait Ă©tĂ© enceinte, la rĂ©ponse se fit virulente. En l’occurrence c’est pas moi qui suis parti en apprenant qu’on allait avoir un bĂ©bé  t’as pas de leçon Ă  me donner de ce cĂŽtĂ©-lĂ . »Peut-ĂȘtre que dans le fond, il lui en voulait toujours de lui avoir cachĂ© cette grossesse. A vrai dire, il ne savait plus vraiment quoi penser, ses idĂ©es Ă©taient confuses, il Ă©tait terriblement angoissĂ© d’une part Ă  l’idĂ©e que Tyler soit son fils mais aussi Ă  l’idĂ©e que Lise s’en aille, qu’elle le quitte. Et putain, bien sur que non je ne me fais pas Ă  l’idĂ©e que tu puisses partir !! T’as pas le droit de me dire des choses pareilles Lise !! T’imagine mĂȘme pas ce que j’ai vĂ©cu durant ton absence ni mĂȘme Ă  quel point ça m’a fait souffrir de te perdre !! Je suis terrorisĂ© Ă  l’idĂ©e que tu puisses me quitter, Ă  l’idĂ©e que cette histoire puisse tout foutre en l’air entre nous !! Je dis juste que si ce gosse est bien mon gamin, t’es pas obligĂ©e d’en payer les frais !! On dirait que tu te complais Ă  l’idĂ©e de me faire passer pour la derniĂšre des pourritures alors que j’essaie simplement de me sortir de cette situation de merde dans laquelle je suis embourbĂ© jusqu’au cou !! »Bon tant qu’il y Ă©tait, autant Ă©voquer le reste puisqu’elle voulait impĂ©rativement remettre sur le tapis cette histoire de voiture dont il avait parlĂ© tout le week-end. " C’est quoi ton problĂšme avec cette voiture ?! Tu m’as fait un putain de cadeau de fou, t’as rĂ©alisĂ© mon rĂȘve de gosse en m’offrant cette bagnole, je la conduis pour la premiĂšre fois, tu voudrais que je rĂ©agisse comment ?! C’était juste Ă©clatant pour moi ! Excuse moi de ne pas ĂȘtre Ă  cent pour cent attentif Ă  tout ce que tu me dis !! Puis merde !! AprĂšs tout ce qu’on a vĂ©cu ces derniĂšres semaines, j’estime que j’avais le droit de prendre un peu du bon temps moi aussi !! Et t’as pas de dire que je lui ai fait un gosse
 dĂ©jĂ  on en sait rien et mĂȘme si c’était le cas, Rachel est bien la derniĂšre personne au monde avec qui je voudrais des gamins !! Je comprends que tu sois en colĂšre contre moi mais putain ouvres les yeux !! Si y’a bien un moment dans ma putain de vie oĂč j’ai besoin de toi, c’est maintenant !! C’est ça, appelle ton pĂšre, descends toi une bouteille de vodka, flingue ton foie et on sera revenu Ă  la case dĂ©part comme ça ! Lise
 j’ai besoin de toi
 J’ai la trouille tu comprends ? "Son ton sur cette derniĂšre phrase avait radicalement changĂ©, sans doute parce qu’effectivement, Aaron Ă©tait mort de peur. C’était bien la premiĂšre fois de sa vie qu’il Ă©prouvait un tel sentiment, il avait l’impression d’ĂȘtre impuissant et que la situation lui Ă©chappait totalement. Il ne pouvait rien faire de plus qu’espĂ©rer que ce gamin, aussi mignon soit-il, ne soit pas le sien. Pour rien au monde il ne souhaitait perdre Lise et pourtant, c’est exactement ce qui Ă©tait en train de se produire. S’approchant de la bouteille de vodka, il l’empoignant avec virulence, non pas pour en boire une gorgĂ©e, mais surtout pour que Lise arrĂȘte d’y toucher. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 311 Lise fut Ă©bahie du flot de paroles qui s’échappĂšrent de la bouche d’Aaron
Mais celles qui la heurtĂšrent le plus, ce fut de toute Ă©vidence ce qui avait un rapport avec son avortement. Il l’avait dictĂ©e avec une telle colĂšre froide que le sang de la demoiselle se serait presque glacĂ© sur place. Elle avait peur de le perdre, peur de voir Ă  quel point il lui en voulait encore
Fondamentalement ils Ă©taient loin d’incarner l’image du couple parfait, puisque Aaron n’était pas capable de lui pardonner des choses qui appartenaient, selon ses dires, au passĂ©. Lise avait aimĂ© en parler, mais avait acceptĂ© le fait d’oublier, tout simplement. Le fait qu’il lui balance ça dans les gencives l’anesthĂ©sia soudainement, tandis qu’elle sortait encore une fois des toilettes, prĂȘte Ă  appeler son pĂšre. Jusqu’au moment oĂč elle vit Aaron se saisir de la bouteille de vodka, espĂ©rant qu’elle allait arrĂȘter d’en boire. Mais pour l’instant, ce qui occupait toujours son esprit, c’était la phrase qu’il avait dite alors qu’elle avait la tĂȘte dans la cuvette. Ca, elle ne parvenait tout bonnement pas Ă  le digĂ©rer
Tout comme lui, d’aprĂšs ce qu’elle avait pu comprendre. Lise laissa donc son portable sur la table, saisissant Aaron violemment par le poignet pour finir par plaquer ses poignets contre le canapĂ©. Elle Ă©tait trĂšs en colĂšre...Mais les mots lui manquaient. Cela dit, ils Ă©taient en train de se monter l’un contre l’autre, et Lise ne voyait pas l’intĂ©rĂȘt. Alors oui, si jamais ce foutu bĂ©bĂ© Ă©tait son fils, elle n’arriverait jamais Ă  l’accepter. Elle serait probablement dĂ©truite par cette nouvelle, mais elle disparaĂźtrait de sa vie uniquement Ă  sa demande, c’était chose certaine. Seulement, elle ne doutait pas que cette fille avait qui il avait couchĂ© et qui clamait ĂȘtre la mĂšre de son enfant cherche Ă  tout prix Ă  rayer Lise de la vie d’Aaron, elle en mettrait facilement sa main Ă  couper. Mais maintenant qu’elle le maintenant par les poignets, qu’elle le regardait dans les yeux pour la premiĂšre fois depuis plusieurs minutes, elle Ă©tait prĂȘte Ă  s’effondrer. Elle trouvait tout bonnement monstrueux ce qu’il venait de dire
MĂȘme si elle Ă©tait grandement en tort dans l’affaire, le fait de lui rappeler n’était pas forcĂ©ment utile. C’est monstrueux ce que tu viens de dire
Ai-je rĂȘvĂ© ou as-tu dit que l’on faisait table rase du passĂ© ? Et maintenant, tu viens me balancer Ă  la gueule que je ne t’ai rien dit au sujet de mon avortement ?! Tu te fous de moi, Aaron ?! J’ai fais une grossiĂšre erreur, mais j’ai essayĂ© de tout te dire et tu m’as rĂ©torquĂ© que le passĂ© appartenait au passĂ©, et qu’il fallait avancer. Ah bah ouais, on a vachement avancĂ© ! Je te balance pas de vieux dossiers Ă  la gueule moi ! J’analyse la situation, pas de la meilleure maniĂšre c’est vrai, mais toi tu me balances la pire erreur de ma vie Ă  la gueule ! Tu penses sans doute que ç’a Ă©tĂ© une partie de plaisir, ce putain de curetage ? J’ai pas le droit de m’en plaindre, mais puisque tu remets ça sur le tapis, la douleur a Ă©tĂ© horrible ! Aussi bien celle de ton absence dont j’étais la seule cause que l’intervention elle-mĂȘme ! Alors la FERME alors que tu ne sais rien de cet instant lĂ  ! »Lise avait lĂąchĂ© son emprise, se laissa retomber sur le mĂȘme fauteuil que tout Ă  l’heure. Elle Ă©tait encore au point de dĂ©part, dĂ©cidĂ©ment
Il avait besoin d’elle, autant qu’elle avait besoin de lui, mais la colĂšre les dominait l’un comme l’autre. Encore un peu et Lise retournerait se cacher aux toilettes, pour la troisiĂšme fois depuis son arrivĂ©e. Son regard Ă©tait pointĂ© vers le bas, elle semblait rĂ©flĂ©chir mais ce n’était pas le cas. Elle n’espĂ©rait qu’une chose, qu’il dit quoi que ce soit qui pourrait lui effacer ce qu’il venait de dire. Pour le coup, elle n’avait plus envie de lui faire le moindre reproche, de peur de se prendre une autre remarque sur le passĂ© en pleine figure. C’était lĂąche, mais il avait bien rĂ©ussi Ă  lui couper le sifflet
Puisqu’elle ne pouvait pas conduire et qu’elle n’était pas en Ă©tat d’appeler son pĂšre Ă  l’aide, elle restait lĂ , comme inerte, le visage toujours aussi pĂąle que la neige. Elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait Ă  ce rythme, mais elle tiendrait. Elle se leva donc pour aller ranger son cellulaire dans son sac, plaçant de la mĂȘme occasion le shooter qu’elle avait utilisĂ© dans l’évier. Tout ça sans un mot
Juste avant de retourner illico aux toilettes. Cette fois, elle y resta un certain temps
Quinze bonnes minutes au moins, d’une part pour vomir certes, mais pour se plonger la tĂȘte sous l’eau, histoire de se remettre les idĂ©es en place. Elle prit le temps de s’essuyer, et lorsqu’elle ressortit, la sentence fut sans appel TrĂšs bien, je reste. Tu as besoin de moi alors je reste
Mais je n’oublie pas ce que tu viens de dire. Ah, elle est loin l’image du couple parfait, si le passĂ© te rappelle toujours Ă  l’ordre. Bah, je ne vais pas me plaindre. Je vais attendre que sa putain de mĂšre revienne, puis je reprendrais la voiture si j’en suis capable. Aucune envie de subir les foudres de mon pĂšre en plus de tout le reste. Faut que je rentre soigner cette grippe aprĂšs. »Juste Ă  ce moment lĂ , le bĂ©bĂ© pleurait Ă  nouveau. Il Ă©tait rĂ©glĂ© comme une horloge, celui lĂ  ! Lise saisit le second biberon qu’elle avait posĂ© sur la table pour mieux aller chercher le petit Tyler ensuite. Elle lui donna le biberon avec douceur, une douceur presque maternelle bien que ce bĂ©bĂ© ne soit nullement le sien. Comme la fois prĂ©cĂ©dente, elle lui fit faire son rot, et en profita pour lui changer la couche, le nettoyant avec douceur avant de lui en mettre une propre. Quand tout ceci fut fait, elle le recoucha doucement, le berçant en chantonnant la premiĂšre chanson qui lui vint Ă  l’esprit Au clair de la lune. Bateau comme chanson, mais ĂŽ combien efficace ! Il s’endormit en Ă  peine cinq minutes, et Lise pu rĂ©apparaĂźtre dans le salon, se rasseyant toujours sur le mĂȘme fauteuil. Pour info, je n’ai pas de problĂšme avec la voiture. Tu en as juste parlĂ© tout le weekend, c’est tout. Mais bon, oublie, je suppose que c’était normal. Effectivement, j’ai pas de leçons Ă  te donner, je vais juste te donner les rĂ©flexes que tu devras avoir, je peux rien faire de plus. J’ai Ă©levĂ© Kathryn avec Sam, je sais trĂšs bien ce qu’il faut faire. Alors monsieur butĂ© numĂ©ro un, t’auras qu’à suivre Ă  la lettre ce que je vais t’écrire. Oh, et n’essaye mĂȘme pas de m’empĂȘcher de lui dĂ©foncer la tronche Ă  celle lĂ . Avant de partir, je peux t’assurer que je vais faire en sorte qu’elle se souvienne de moi ! Quand je pense que je m'occupe d'un gamin qui est mĂȘme pas le mien...Putain Lise, tu te ramollis ma pauvre, c'est pathĂ©tique. »Lise se leva, un peu tremblante encore, avant de sortir une feuille de son sac et de se mettre Ă  rĂ©diger tout ce qu’elle avait acquis d’expĂ©rience. Il pourrait toujours brĂ»ler la feuille, elle s’en foutait
Elle n’avait plus la capacitĂ© de se mettre en colĂšre aprĂšs tout ça. Au contraire, ses larmes se remirent Ă  couler tandis qu’elle les essuyait au fur et Ă  mesure, d’un geste rageur. Ce n’était pas le moment de craquer, non vraiment pas. Il fallait qu’elle ait toute sa force pour mettre son poing dans la gueule de cette saloperie dĂšs qu’elle passerait le pas de la porte. Elle ne doutait pas qu’Aaron allait l’en empĂȘcher, mais il ne pourrait pas l’empĂȘcher longtemps. Lise avait de la ressource et de l’expĂ©rience en la matiĂšre ! InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 1414 Effectivement, c’était monstrueux et d’ailleurs, Aaron avait parfaitement conscience du poids de ses mots et de l’effet qu’ils auraient sur Lizzie. Il savait qu’il allait la piquer au vif et c’est sans doute pour cette raison qu’il avait remis sur le tapis cet Ă©pineux sujet. C’était peut-ĂȘtre facile de ressortir les vieux dossiers du passĂ©, cependant, il n’en restait pas moins qu’il n’apprĂ©ciait guĂšre la façon dont elle avait mis en doute sa rĂ©action dans l’hypothĂšse oĂč elle serait enceinte. Il ne serait jamais parti, c’était l’évidence mĂȘme Ă  ses yeux et Ă  dire vrai, il Ă©tait particuliĂšrement peinĂ© que Lise ne s’en rende pas compte. Puis il faut dire que vu les circonstances, le jeune homme n’était plus vraiment dans son Ă©tat normal, ses pensĂ©es avaient du mal Ă  se faire nettes dans son esprit, il avait l’impression d’ĂȘtre au beau milieu d’un cauchemar et n’osait mĂȘme pas imaginer ce qui pourrait se passer dans l’éventualitĂ© oĂč Tyler serait bel et bien son enfant. Il savait qu’il n’y aurait rien de tel pour foutre en l’air leur couple, un peu comme s’il avait pu prĂ©mĂ©ditĂ© d’une part que Rachel tomberait enceinte et d’autre part, que Lise ferait de nouveau partie de sa vie. Non mais tu t’es entendu ?! Ca t’étonne que je ressorte les vieux dossiers du passĂ© vu les circonstances ? Tu te demandes quelle aurait Ă©tĂ© ma rĂ©action alors que tu sais trĂšs bien ce que j’aurais fait et la maniĂšre dont j’aurais rĂ©agi ! Pourtant, tu persistes en disant que j’aurais pris la fuite et tu voudrais que je reste les bras croisĂ©s ?! DĂ©solĂ© mais si t’as fait des conneries par le passĂ©, t’es la seule et unique responsable ! Tu peux pas me reprocher d’avoir Ă©tĂ© absent, ta foutue solitude, tu l’as bien cherchĂ© Ă  ce moment lĂ  ! J’en ai marre de faire comme si tout ça ne m’atteignait pas car c’est faux ! T’as foutu en l’air ce qu’on avait, t’as foutu en l’air nos fiançailles et t’as choisi d’avorter de MON enfant alors les leçons de vie, tu te les gardes. »Aaron regretta aussitĂŽt mais il avait toujours eu une maniĂšre extrĂȘmement stupide de rĂ©pondre aux attaques on le blessait, il blessait en retour en tĂąchant de faire bien plus de mal qu’on ne lui en avait fait. Lise Ă©tait pourtant la derniĂšre personne au monde qu’il souhaitait rayer de sa vie, il l’aimait plus que tout et bon sang, ce qu’il pouvait se sentir nul de lui faire ce genre de reproches, pourtant, il fallait bien que ça sorte Ă  un moment donnĂ©. C’était le seul moyen qu’il avait trouvĂ© de l’atteindre directement, car il savait pertinemment que cela marcherait. Pitoyable. Absolument pitoyable. Aaron prĂ©fĂ©ra laisser tomber la conversation pour l’instant, inutile de rĂ©veiller Tyler qui venait de s’endormir. C’était trop facile d’attaquer Lise sur ce sujet mais Aaron n’avait pas rĂ©flĂ©chi ni Ă  ce qu’il disait, ni Ă  ce qu’il faisait. Cela dit, ça ne l’empĂȘcha pas de remarquer les incessants allers-retours de Lise aux toilettes et inutile de dire qu’il avait la certitude qu’il ne s’agissait pas de la grippe. Elle avait sans doute mangĂ© quelque chose qui lui Ă©tait restĂ© sur l’estomac, rien de plus. AppuyĂ© contre la table du salon, il ne tarda pas Ă  voir Lise refaire son apparition, affirmant qu’elle allait rester et aussitĂŽt, il sentit une vague de soulagement l’envahir. Il avait envie de s’excuser, de lui dire qu’il ne pensait pas un traĂźtre mot de ce qu’il venait tout juste de lui jeter Ă  la figure mais c’était trop tard. Le mal Ă©tait dĂ©jĂ  fait et s’il voulait se faire pardonner, c’était loin d’ĂȘtre gagnĂ©. Quand le bĂ©bĂ© se remit Ă  pleurer, il s’apprĂȘta Ă  aller dans la chambre mais Lise le devança, ce qui, Ă  dire vrai, le soulagea bien plus qu’il ne l’aurait imaginĂ©. Aaron ne s’était encore jamais occupĂ© d’un bĂ©bĂ© de toute sa vie, il ne savait pas comment s’y prendre et Ă  dire vrai, ça l’effrayait un peu. De lĂ  oĂč il se trouvait, il lui Ă©tait possible d’entendre Lise calmer le bĂ©bĂ©, lui parler, lui fredonner une chanson
 elle ferait une mĂšre fabuleuse, il n’y avait aucun doute. La pensĂ©e qu’ils pourraient avoir dĂ©jĂ  un enfant Ă  l’heure actuelle lui traversa de nouveau l’esprit, jusqu’au moment oĂč il se trouva ridicule d’avoir pu remettre ça sur le tapis. A croire qu’il n’avait rien trouvĂ© d’autre Ă  dire Ă  ce moment lĂ  et qu’il ferait bien de respecter un peu le proverbe qui dit qu’il vaut mieux tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Peu Ă  peu, les pleurs de Tyler diminuĂšrent jusqu’au moment oĂč Lise fut de nouveau Ă  ses cĂŽtĂ©s. Se calmant Ă  son tour, Aaron secoua lĂ©gĂšrement la tĂȘte face aux reproches de Lise et comprit qu’il avait peut-ĂȘtre exagĂ©rĂ© le week end dernier
 Non ce n’était pas normal. Si tu m’en parles aujourd’hui, c’est qu’effectivement, cette situation t’a dĂ©rangĂ©. Je ne pensais pas que tu percevais les choses de cette maniĂšre et que mon engouement pour ce fabuleux cadeau puisse ĂȘtre aussi envahissant pour toi. J’étais comme un gamin, c’était le plus beau cadeau que tu pouvais me faire et j’ai voulu en profiter.»Aaron ne prĂ©fĂ©ra mĂȘme pas relever sa remarque concernant la mĂšre du petit Tyler. A dire vrai, il n’avait pas envie de se lancer dans ce genre de conversation qui ne mĂšnerait nulle part. Rachel Ă©tait bien moins Ă  blĂąmer qu’il ne l’était lui-mĂȘme. Elle n’était qu’une gamine qui Ă©tait tombĂ©e enceinte de celui dont elle Ă©tait amoureuse. C’était lui le salaud dans l’histoire, il lui avait toujours fait comprendre qu’il n’éprouvait aucun sentiment Ă  son Ă©gard pourtant, ça ne l’avait pas empĂȘchĂ© de coucher avec elle Ă  maintes reprises. Tout ceci n’était qu’un jeu pour lui, pour Rachel, c’était tout autre chose. Aaron se tenait Ă  distance, il observait Lise Ă©crire ses instructions et il avait mal de la voir aussi triste et dans un tel Ă©tat de rage. Tu as parfaitement le droit de m’en vouloir, aprĂšs tout, c’est pas rien. Je n’ai pas changĂ© entre hier et aujourd’hui, je suis toujours le mĂȘme et je suis toujours aussi amoureux de toi Lise. La seule diffĂ©rence c’est que dĂ©sormais, j’ai peur de te perdre. Pire, je suis mĂȘme totalement terrorisĂ© car je me rends compte que malgrĂ© moi, j’arrive encore Ă  te faire souffrir et que quoi que l’on puisse en dire, les erreurs du passĂ© finissent toujours par refaire surface. Je suis tout aussi perdu que toi face Ă  cette situation, tu peux me croire. Rachel, c’était rien de plus qu’une histoire sans lendemain comme tu as pu en avoir de ton cĂŽtĂ© aussi. J’ai jamais envisagĂ© de la revoir aprĂšs ça et encore moins qu’on aurait un gamin ensemble. A moins que ma mĂ©moire ne me fasse dĂ©faut, je me souviens pourtant qu’on avait fait attention. Je n’ai aucune envie d’ĂȘtre le pĂšre de ce gosse. Je sais que ça ne suffit pas de dire ça mais ce que j’essaie de te faire comprendre c’est que le jour oĂč je deviendrais pĂšre, j’ai toujours rĂȘvĂ© que ce serait un Ă©vĂšnement merveilleux que je partagerais avec toi
 pas avec une fille qui est presque une Ă©trangĂšre pour moi et pour qui je n’aurais pas l’ombre d’un sentiment. Lise
 je t’aime
 je veux pas que cette situation te fasse douter de quoi que ce soit. Puis
 on a encore aucune certitude qu’il soit bel et bien mon fils et crois moi, j’ai pas l’intention d’endosser une paternitĂ© s’il s’avĂšre que Tyler n’a rien en commun avec moi. Comprends juste que si Rachel a vu juste, je ne peux pas le laisser
 c’est une chose que je ne pourrai jamais faire, je sais trop ce que c’est de grandir sans pĂšre ou avec un pĂšre dont le mĂ©pris et l’indiffĂ©rence sont les maĂźtres mots. J’en conviens, c’est difficile Ă  comprendre et Ă  admettre, surtout pour toi. Ca remettrait en question pas mal de choses nous concernant et je doute fort que tu puisses me pardonner. »Lise Ă©tait toujours en train d’écrire et Aaron prĂ©fĂ©ra couper court Ă  la conversation. Il n’avait pas la force de l’affronter de nouveau, d’autant qu’il connaissait la virulence de ses propos et que malgrĂ© lui, il n’était bon qu’à la faire souffrir. S’éloignant d’elle, il alla faire un tour dans la chambre oĂč Tyler dormait paisiblement. Aaron s’installa prĂšs du bĂ©bĂ© et l’observa attentivement
 pauvre petit bout, il n’y Ă©tait pour rien dans toute cette histoire. Mais que faire ?! Choisir entre son fils –si Tyler l’était bel et bien- et Lise, Ă©tait une chose totalement impossible. Lise passait en prioritĂ© mais il ne pouvait se rĂ©soudre Ă  laisser Rachel se dĂ©brouiller seule, aprĂšs tout, ils avaient Ă©tĂ© deux pour le faire,non ?! InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 1448 Lise Ă©tait en train d’écrire mais elle n’avait pas perdu un traĂźtre mot de ce qu’Aaron avait pu dire. Elle n’aurait jamais imaginĂ© qu’il puisse avoir une telle opinion d’elle mais ça la faisait souffrir atrocement de voir Ă  quel point il n’avait rien oublié Pire, il semblait se torturer avec ces idĂ©es qui ne devraient plus avoir autant d’importance, ou en tout cas qui ne devaient pas justifier une colĂšre pareille mais plutĂŽt une discussion adulte. Cela dit, adultes, ils ne l’étaient pas
L’un comme l’autre avaient tendance Ă  agir plutĂŽt Ă©goĂŻstement, comme s’ils cherchaient Ă  se protĂ©ger l’un de l’autre. Lise ne savait mĂȘme pas pourquoi elle Ă©crivait tout ce qu’elle Ă©tait en train d’écrire. AprĂšs tout, ce n’était pas son gamin, et elle faisait des efforts considĂ©rables pour lui. Pas seulement parce qu’elle Ă©tait en train de noter tout un tas de conseils et de marches Ă  suivre, mais aussi parce qu’elle se battait littĂ©ralement contre elle-mĂȘme pour ne pas craquer. C’était tellement plus facile de fuir, de pleurer toutes les larmes de son corps et de tenter de passer Ă  autre chose
Mais cette fois, elle n’était pas capable de fuir, pas encore. Quelque chose la retenait ici, sans qu’elle sache quoi. Mais elle ne rĂ©pondit rien face aux tirades d’Aaron. Non pas par fiertĂ©, mais parce qu’elle ne pouvait pas dĂ©tacher si facilement ses pensĂ©es de ce qu’il lui avait balancĂ© en plein dans les gencives. Le fait qu’il ait une telle image d’elle la dĂ©truisait
Et tandis qu’elle finissait tout juste d’écrire ses instructions, son cellulaire se mit Ă  sonner comme pour la sauver. Lise dĂ©crocha
C’était Kitty, en pleurs. Kitty, calme toi, qu’est-ce qui s’est passĂ© ? DE QUOI ?! Et elle n’a rien fait ?! Comment que je vais lui coller un procĂšs Ă  celle lĂ  ! Tu ne bouges pas de l’entrĂ©e de l’école, j’arrive pour te chercher illico ! Tu m’entends ?! Tu ne bouges surtout pas ! Je serais lĂ  d’ici une vingtaine de minutes si ça roule bien. »Lise Ă©tait tentĂ©e d’ajouter et si je suis capable de conduire sans m’emboutir un mur » mais ce n’était pas la peine de rajouter cette phrase lourde de sens Ă  une petite Kitty dĂ©jĂ  bien paniquĂ©e. Ni une ni deux, elle raccrocha, replaça son cellulaire dans son sac Ă  main et prit le papier dans les mais pour aller le donner Ă  Aaron. De toute maniĂšre, il ne pleurerait pas avant deux heures
Il Ă©tait donc plus ou moins tranquille, Ă©tant donnĂ© qu’il semblait rĂ©glĂ© comme une horloge. Aussi, l’espace de quelques secondes, Lise prit la main d’Aaron pour y dĂ©poser le papier pliĂ©. Elle ne savait pas s’il avait entendu sa conversation, aussi se força-t-elle de synthĂ©tiser la chose, en murmurant afin de ne pas rĂ©veiller le bĂ©bĂ©. VoilĂ  les instructions
Il ne se rĂ©veillera pas avant deux heures, et si jamais c’est le cas, bah
Tu n’auras qu’à m’appeler. Sinon tout est notĂ© ici. Je dois aller chercher Kitty, des idiotes de son Ă©cole l’ont attaquĂ©e et lui ont coupĂ© les cheveux
Elle est en pleurs et sous le choc, elle a besoin de moi. De toute maniĂšre, je crois que tu m’as tout dit, n’est-ce pas ? Je suis dĂ©solĂ©e que tu aies une si piĂštre image de moi, et que je n’ai pas rĂ©ussi Ă  te prouver qu’en trois ans, j’avais changé Mais bon, je suppose que je ne mĂ©rite pas ton pardon. Je te souhaite bon courage, si tu as besoin de conseils, tu as toujours mon numĂ©ro et mon adresse. »Lise ne s’attendait pas du tout Ă  ce qu’il en fasse le moindre usage, mais sait-on jamais, c’était toujours bon de le rappeler. Elle se mit ensuite sur la pointe des pieds, et dĂ©posa la mort dans l’ñme un baiser sur sa joue. Cela sonnait comme un baiser d’adieu et ça la dĂ©chirait que cela se passe comme ça
Mais s’il n’était pas capable de lui pardonner ou mĂȘme de s’expliquer avec elle calmement, ce n’était peut-ĂȘtre pas la peine qu’elle insiste. Elle partit donc
Se dirigeant vers sa voiture, la dĂ©marrant en mĂȘme temps que ses fichues larmes recommençaient Ă  couler. Fichues larmes pourries ! Elles allaient jamais s’arrĂȘter celles là
Quoi qu’il en soit, elle rĂ©cupĂ©ra Kitty complĂštement bouleversĂ©e, tout un cĂŽtĂ© de sa chevelure coupĂ©e. Elle monta en voiture, et en peu de temps, elles furent Ă  nouveau Ă  l’appartement. Il fallait d’abord qu’elle s’occupe d’elle et ensuite, Jenny viendrait la chercher
Mais pour l’instant, Lise s’appliqua Ă  lui couper soigneusement les cheveux, pour Ă©galiser la chose, lui donnant mouchoir sur mouchoir pour qu’elle sĂšche ses larmes. Pour sĂ»r, ça ne resterait pas impuni ! Elle allait s’occuper personnellement des choses, et pour sĂ»r, elle allait mĂȘler son pĂšre Ă  ça, parce qu’elle estimait qu’il Ă©tait Ă©galement responsable de Kitty, mĂȘme s’il n’était pas trĂšs prĂ©sent. Lorsqu’elle eut fini la coupe de sa petite sƓur, elle lui montra le rĂ©sultat dans une glace, elle lui avait fait un joli carrĂ© dĂ©gradĂ© sans frange, afin qu’elle n’ait pas l’impression d’avoir un casque sur la tĂȘte. AprĂšs, elle la serra doucement dans ses bras, en un geste purement maternel et se mit Ă  la bercer doucement. Kitty Ă©tait sous le choc et ça lui faisait mal de la voir souffrir
Elle passa donc prĂšs d’une heure Ă  la cĂąliner avant que Jenny n’arrive, prĂȘte Ă  la gĂąter toute la journĂ©e pour qu’elle se sente mieux. Lise la remercia, d’ailleurs
Si elle n’était pas lĂ , elle ne savait vraiment pas ce qu’elle ferait. Prends soin d’elle Jenny, elle est vraiment sous le choc. J’irais l’amener Ă  l’école et j’irais la chercher demain. J’ai Ă  discuter avec ses petites
Et je passerais un peu de temps avec elle si je le peux demain. En attendant, je vais faire intervenir mon pĂšre, je veux qu’il sache ce qu’il se passe. Bonne journĂ©e Ă  vous deux les filles ! »Lise embrassa sa petite sƓur et salua Jenny de la main, les laissant partir Ă  regret. A vrai dire, elle aurait presque aimĂ© que sa petite sƓur ne parte pas, parce que sa prĂ©sence l’aurait empĂȘchĂ©e de penser aux paroles d’Aaron
Mais elle se dĂ©fendit d’ĂȘtre aussi Ă©goĂŻste. A la place, elle mangea quelques fraises juste aprĂšs ĂȘtre allĂ©e aux toilettes, afin de ne pas avoir le ventre vide. Pour sĂ»r, elle finirait par vomir, mais pour l’instant, ça l’empĂȘchait d’avoir le ventre horriblement gargouillant. SitĂŽt aprĂšs, Lise refusa de rester toute seule chez elle Ă  ruminer
Elle reprit donc le volant. Elle allait se donner un peu de sensations fortes pour une fois
Elle se dirigea donc vers une ligne droite et fit des essais de vitesse plutĂŽt concluants, mais qui eurent pour effet final de lui faire vomir ce qu’elle avait mangĂ©. Retour Ă  la case dĂ©part, il fallait qu’elle rentre avant de souffrir d’hypoglycĂ©mie. La mort dans l’ñme, elle du laisser de cĂŽtĂ© son petit dĂ©lire de vitesse, retournant chez elle sans grande envie. Toutes les cinq minutes, elle contrĂŽlait son cellulaire pour voir si Aaron ne l’avait pas contactĂ©e
Elle se maudissait d’ĂȘtre partie, mais elle n’avait pas le choix. Elle ne pouvait pas laisser Kitty seule ni Jenny s’en occuper sans intervenir ! En rentrant, elle poussa un long et pĂ©nible soupir, s’empĂȘchant de justesse de pleurer. Elle partit ensuite dans la cuisine pour se faire des spaghettis. Incroyable, mĂȘme de simples pĂątes lui faisait penser Ă  Aaron. Elle eut du mal Ă  les avaler une fois cuites, d’ailleurs
Elle du se faire violence, et but pour la peine un verre de grand bordeaux, pour faire passer le tout. Juste un verre, parce qu’elle n’avait aucune envie de se souler avec un grand cru pareil, ce serait pĂȘcher, et elle n’avait plus aucune vodka sous la main. Une fois qu’elle eut finit de manger, Lise avait quand mĂȘme la tĂȘte qui tourne. Pourtant, hors de question de s’allonger
Elle comptait bien veiller son cellulaire tout le restant de l’aprĂšs midi et mĂȘme la nuit entiĂšre s’il le fallait. Pour l’instant, elle Ă©tait assise sur son sofa, son portable posĂ© sur la table basse devant elle, paniquant toute seule. Et si Aaron ne voulait plus jamais lui adresser la parole ? C’était quelque chose qu’elle n’envisageait pas. Elle ressortit donc illico de chez elle reprenant sa voiture. Il fallait qu’elle lui parle, juste une toute petite fois, et aprĂšs elle s’en irait. Elle parvint en un temps record devant son immeuble, du reste, et elle ne prit pas la peine de prendre l’ascenseur Elle monta les Ă©tages aussi vite qu’elle le pu, s’apercevant qu’elle n’avait pas la clef. Elle n’eut donc qu’une solution Frapper Ă  la porte, et prier pour qu’il lui ouvre
Sans lui balancer d’autres vĂ©ritĂ©s Ă  la figure. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 1549 Outre le fait d’avoir passĂ© la majeure partie de son temps Ă  se poser des questions, Ă  essayer de faire le point et d’envisager ce qu’il conviendrait de faire dans l’hypothĂšse oĂč les tests confirmeraient bel et bien sa paternitĂ©, Aaron n’avait cessĂ© de se blĂąmer concernant son attitude envers Lise. Ce n’était pas en agissant de la sorte qu’ils allaient trouver des solutions. Lui qui prĂŽnait toujours la discussion pour rĂ©soudre les conflits avait dĂ©montrĂ© une fois encore combien il Ă©tait impulsif et surtout, qu’il n’était pas vraiment douĂ© pour faire preuve de sang froid face Ă  une telle situation. La vĂ©ritĂ© dans tout ça, c’est qu’il ne savait vraiment plus quoi penser. Il aurait aimĂ© avoir une discussion claire avec Rachel, afin d’en savoir davantage, de comprendre pourquoi elle ne l’avait prĂ©venu avant, pourquoi elle avait dĂ©cidĂ© de refaire son apparition aprĂšs tout ce temps et surtout, comprendre exactement ce qu’elle attendait de lui. Dans tous les cas, Aaron n’était pas prĂȘt Ă  ĂȘtre pĂšre, pas dans ces conditions en tout cas. Et Lise dans tout ça ?! Il ne cessait d’y songer encore et encore, tant il imaginait la douleur et la peine qu’elle devait ressentir. Il n’avait pas Ă©tĂ© tendre avec elle et dans un moment pareil, un moment oĂč ils Ă©taient censĂ©s se soutenir et mettre leur amour Ă  l’épreuve, ils s’étaient simplement contentĂ©s de se dĂ©chirer. Aaron repensa briĂšvement Ă  ce couple rencontrĂ© Ă  l’hĂŽtel et qui clamait haut et fort les bienfaits du mariage et leur amour solide de ces cinquante derniĂšres annĂ©es. Conneries tout ça !! Berçant dĂ©sormais Tyler dans ses bras, Aaron avait coincĂ© son tĂ©lĂ©phone portable entre sa joue et son Ă©paule, essayant dĂ©sespĂ©rĂ©ment de joindre Rachel depuis plus d’une heure maintenant. Il pensait que son entretien d’embauche devait durer une partie de l’aprĂšs midi seulement et voila qu’il Ă©tait dĂ©sormais huit heures passĂ©es et qu’il n’avait toujours aucune nouvelle d’elle. Rachel, c’est encore moi
 je commence vraiment Ă  m’inquiĂ©ter lĂ , j’aimerais beaucoup que tu prennes la peine de m’appeler pour que je sache ce que je dois faire
 Tyler ne pourra pas rester ici Ă©ternellement et
 il faut impĂ©rativement qu’on se parle
 rappelle moi. »Aaron lança son portable en direction du canapĂ© et croisa le regard du petit Tyler, qui dans ses bras, semblait plutĂŽt Ă  son aise et apaisĂ©. Se pouvait-il rĂ©ellement qu’il soit son fils ?! Encore et toujours cette Ă©ternelle question. C’est alors qu’on frappa Ă  la porte et Aaron ressentit une vague de soulagement en imaginant que Rachel avait enfin dĂ©cidĂ© de venir chercher son fils. Il dĂ©posa dĂ©licatement le bĂ©bĂ© dans son couffin, celui-ci s’agita, n’apprĂ©cia visiblement pas qu’Aaron le dĂ©laisse pour quelques secondes. Ouvrant la porte presque brusquement pour que Rachel vienne vite rĂ©cupĂ©rer ce qui lui appartenait, Aaron prit les devants Quand mĂȘme, j’ai cru que tu n’allais jamais
 Lise ?! 
 Entre je t’en prie. »A dire vrai, aprĂšs son dĂ©part digne d’un adieu cinĂ©matographique, Aaron ne s’attendait pas Ă  la revoir de sitĂŽt. En rĂ©alitĂ©, il avait plutĂŽt imaginĂ© qu’elle essaierait de le fuir durant quelques jours, juste le temps de comprendre et d’analyser la situation. AprĂšs tout, c’était Ă  lui de se sortir de cette galĂšre et surtout, de faire le premier pas pour discuter avec elle et s’excuser. Lorsque Lise entra dans la piĂšce, le visage du petit Tyler s’illumina et il agita mains et pieds depuis son couffin, tout en observant la jeune femme, Ă  croire qu’elle Ă©tait sa mĂšre. Tout en refermant la porte, Aaron reprit Sa mĂšre devait venir le chercher mais je ne sais pas ce qu’elle fait. Je lui ai laissĂ© trois messages sur son rĂ©pondeur mais elle ne m’a toujours pas appelĂ©. Au fait, merci beaucoup pour tes instructions, ça m’a beaucoup aidĂ©. Je pensais pas que changer une couche pouvait ĂȘtre aussi barbare et sans toi, je serais encore en train de me demander dans quel sens ça s’enfile. »Il esquissa un lĂ©ger sourire toutefois visiblement gĂȘnĂ©. Leur derniĂšre conversation n’avait fait que leur faire du mal, aussi bien Ă  l’un, qu’à l’autre et dĂ©sormais, il Ă©tait difficile de savoir par quel bout commencer afin de rĂ©parer les erreurs qui avait Ă©tĂ© commises. Aaron s’avança dans le salon et se baissa pour prendre Tyler dans ses bras puisqu’il s’agitait toujours, cependant, le bĂ©bĂ© Ă©mit quelques sons de protestation, bien trop prĂ©occupĂ© par Lise pour avoir envie qu’Aaron le prenne dans ses bras. J’aimerais qu’on prenne le temps de discuter calmement si tu es d’accord. C’était pas trĂšs malin de ma part de te dire tout ça tout Ă  l’heure, je n’en pensais pas un mot. Tu as faim ? Soif peut-ĂȘtre ?! Tu as avalĂ© quelque chose depuis ton dĂ©part ? Tu es toute pĂąle
 »Non, ce n’était dĂ©cidĂ©ment pas la grippe. Aaron aurait besoin d’en savoir davantage pour dĂ©terminer la cause exact de ses vomissements Ă  rĂ©pĂ©tition mais il savait que ce n’était sans doute pas le moment de jouer aux apprentis mĂ©decins. Doucement, il tapota dans le dos de Tyler pour qu’il se calme avant que celui-ci ne tende les bras vers Lise, essayant d’échapper Ă  l’emprise d’Aaron. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 1621 Pendant quelques secondes, Lise Ă©tait on ne peut plus tentĂ©e de faire marche arriĂšre, afin d’éviter de se prendre Ă  nouveau un mur de froideur en pleine figure. Mais alors qu’elle Ă©tait prĂȘte Ă  partir, ce fut Ă  ce moment lĂ  que Aaron dĂ©cida d’ouvrir la porte, visiblement surprise que ce soit elle. Pour un peu, elle se serait excusĂ©e d’ĂȘtre venue tiens
Elle ne savait vraiment pas ce qu’elle faisait ici, en plus. Le message qu’il avait fait passer quelques heures auparavant Ă©tait trĂšs clair, il ne lui avait toujours pas pardonnĂ© ce qu’elle avait fait et d’aprĂšs ce qu’elle avait cru comprendre, ce n’était pas prĂȘt d’arriver. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, mĂȘme si elle Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ©e que cela se passe ainsi. Ce n’était pourtant pas faute de faire des efforts, mais parfois, les erreurs passĂ©es finissent toujours par avoir le dessus
Le point positif dans tout ça, c’était qu’Aaron semblait s’ĂȘtre calmĂ©. Tant mieux, elle n’avait aucune Ă©nergie pour une joute verbale de toute maniĂšre. Ce qui l’amusait, c’était que le bĂ©bĂ© semblait plus que ravi de la voir
Il remuait joyeusement dans son couffin, comme si elle Ă©tait sa mĂšre. Pour un peu, Lise en aurait rit, si seulement elle avait eu le cƓur Ă  rire. Elle eut toutefois un lĂ©ger sourire amusĂ© tandis qu’Aaron la remerciait de lui avoir laissĂ© des instructions
C’était un mec aprĂšs tout, il n’y en avait pas beaucoup qui avait un sens inĂ© pour changer une couche. VoilĂ  la seule raison pour laquelle elle lui avait laissĂ© une liste de conseils. D’ailleurs, il les avait appliquĂ©es Ă  la lettre, puisqu’il tenait le bĂ©bĂ© d’une trĂšs bonne maniĂšre. LĂ  encore, elle sourit, mais de maniĂšre plus triste
Elle ne pouvait que dĂ©plorer le fait que ce bĂ©bĂ© ne soit pas le sien Ă  elle. Comment faire partie de la vie d’Aaron si de toute Ă©vidence il Ă©tait papa d’un bĂ©bĂ© appartenant Ă  une autre ? Lise prĂ©fĂ©rait ne pas y penser pour l’instant. De toute façon, c’était Beyrouth dans ses idĂ©es, elle Ă©tait incapable de se remĂ©morer combien faisaient deux plus deux
Alors parvenir Ă  mettre un pied devant l’autre tomber semblait ĂȘtre une vĂ©ritable expĂ©dition. Elle soupira doucement en prenant le bĂ©bĂ© dans ses bras, puisque Ă  l’évidence il la rĂ©clamait. Une fois qu’elle se mit Ă  lui tapoter doucement le dos, il se mit Ă  rire doucement, comme si c’était la chose la plus hilarante de l’annĂ©e. A croire qu’il l’adorait cet enfant ! Et dire que pour beaucoup, Lise n’était qu’une tĂȘte brĂ»lĂ©e irresponsable, beaucoup tomberaient de haut s’ils la voyaient portant un bĂ©bĂ© aussi mignon que Tyler, sans avoir de mauvais gestes. Elle se mit Ă  marcher dans la piĂšce, caressant doucement le dos du petit bout de chou dans ses bras, constatant seulement maintenant qu’elle n’avait toujours pas rĂ©pondu Ă  Aaron. Oh non ne me parle pas de manger
Avant de venir je me suis fait des spaghettis et un verre de vin, mais je sens que mes nausĂ©es vont pas me lĂącher de sitĂŽt, alors je vais Ă©viter d’ingurgiter quoi que ce soit d’autre si c’est pour tout rendre. Disons que c’est une rude journĂ©e, on va dire que c’est pour ça que je suis pĂąle. Je dois couver quelque chose. »Lise se mit Ă  soupirer tandis qu’elle constatait que Tyler s’était endormi dans ses bras. Et bien, elle avait un drĂŽle d’effet calmant sur celui lĂ  ! Elle le reposa dĂ©licatement dans le couffin pour mieux le remettre dans la chambre, afin que son sommeil ne soit pas perturbĂ©. Pour un peu, on aurait pu la prendre pour la mĂšre du bĂ©bé Mais ce n’était pas elle, et Ă  sa mine dĂ©confite, ça se sentait aisĂ©ment. Elle referma la porte de la chambre pour mieux revenir s’asseoir doucement, le visage effectivement trĂšs pĂąle. Oh, elle mourrait de faim, mais elle n’avait aucune envie de manger quoi que ce soit, de peur de passer encore une heure aux toilettes Ă  vomir sa vie. Dur d’ĂȘtre patraque Ă  ce point lĂ  dans un moment pareil ! J’ai mangĂ© des fraises aussi, mais elles n’ont pas fini dans mon estomac, c’est une tragĂ©die
Quant Ă  ce que tu as dit tout Ă  l’heure, tu es sĂ»r que tu n’en pensais pas un mot ? Moi je n’en suis pas si sĂ»re. Sinon, tu n’aurais pas balancĂ© ces vĂ©ritĂ©s. Tu m’en veux encore et voilĂ , pas de quoi mourir. Je m’en doutais que ça allait me retomber dessus Ă  un moment donnĂ©, c’est logique. Quand on agit aussi connement aussi longtemps, on finit toujours par le payer un de ces quatre. Te mets pas la rate au cour bouillon, c’est vraiment pas la peine. »Façon maladroite de Lise pour dire qu’elle n’avait aucune envie d’en parler. Elle savait pertinemment qu’il le fallait et qu’elle ne se rendait pas service en refusant d’en parler maintenant, mais elle savait que quoi qu’il pourrait dire, ça lui ferait mal. Qu’est-ce qu’elle n’aurait pas donnĂ© pour ĂȘtre dans un trou de souris Ă  ce moment prĂ©cis ! Ne jamais ressortir de son trou, hiberner pendant des mois et surtout oublier cette fichue situation. Comme quoi, il n’avait pas fallut grand-chose pour que leurs anciens problĂšmes refassent surface
Et Ă  cette idĂ©e, Lise soupira, prise encore une fois d’une nausĂ©e. Elle essayait de se contrĂŽler, mais le moment oĂč elle devrait mettre la tĂȘte dans la cuvette n’était pas loin. Elle se mit Ă  en rire, d’ailleurs
La situation Ă©tait tellement cocasse qu’elle trouvait ça comique, Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre capable d’en pleurer. Lise n’avait plus une seule larme en stock, et elle Ă©tait trop fatiguĂ©e pour parvenir Ă  pleurer encore. Tu m’excuses, je trouve la dĂ©co de tes toilettes tellement Ă  chier, je vais aller la refaire, la repeindre, tout ça quoi. »Pour un peu, Lise aurait rit encore
Mais il y avait urgence. Cette fois, elle n’avait pas rien Ă  rendre, c’était bien tout le problĂšme
Elle demeura donc encore un bon quart d’heure dans ces toilettes, qu’elle avait l’impression d’avoir vues toute la journĂ©e. A croire qu’elle les adorait, qu’elle allait se marier avec. Sauf qu’elle ne tiendrait pas longtemps Ă  ce rythme. DĂ©jĂ , pouvoir conduire comme elle l’avait fait Ă©tait un vĂ©ritable miracle
Elle se demandait encore comment elle avait pu tenir le volant sans s’évanouir. DĂ©jĂ , Ă  la tĂȘte qu’elle eut en ressortant de la petite piĂšce, il ne fallait pas ĂȘtre mĂ©decin pour savoir qu’elle n’allait pas bien. Mais elle se rassit, comme si de rien n’était, ne souhaitant surtout pas qu’Aaron se mette Ă  lui dire qu’elle avait une quelconque maladie grave. Ce serait vraiment le pompon ! J’ai du couper les cheveux de Kitty
Demain, j’irais faire leur fĂȘte Ă  ces sales gamines, et je peux t’assurer que mon pĂšre va m’accompagner ! J’irais le chercher par la peau du cul s’il le faut, mais il viendra. Puis aprĂšs, je suis allĂ©e sur mon terrain prĂ©fĂ©rĂ© et j’ai conduis. Je sais pas comment j’ai fais
Je dois avoir de bonnes ressources pour ne pas m’écrouler, que veux-tu. C’est marrant, la mĂšre du petit bout, je la dĂ©teste dĂ©jĂ . Il a fallut qu’elle dĂ©barque et c’est le bordel
Mais on avait sĂ»rement besoin de ça pour se dĂ©chirer encore, je suppose. A croire que je suis bonne qu’à ça, dĂ©chirer
NĂ©anmoins, il y a quelque chose que j’ai oubliĂ© de dire tout Ă  l’heure. »Lise prit une intense inspiration, comme si elle avait du mal Ă  respirer alors que ce n’était pas le cas. Elle avait mĂȘme moins la tĂȘte qui tournait, ça allait sans doute mieux aprĂšs tout. Elle s’accorda quelques secondes de rĂ©pit avant de poursuivre, le visage plus marquĂ© par la tristesse que jamais Je ne savais pas que tu comptais me demander en mariage. Donc je n’ai pas rompu nos fiançailles
Je sais que je suis partie, mais ne me mets pas sur le dos quelque chose dont je n’étais mĂȘme pas au courant. Je sais que je suis la seule fautive dans l’affaire, mais je ne veux pas non plus que tu me prennes pour un punching-ball et que tu en profites pour m’en mettre plein la tronche parce que tu es mal. Parce que laisser quelqu’un qu’on dit aimer derriĂšre soi, ce n’est pas aimer, mais le marteler de paroles blessantes, ce n’est pas aimer non plus. Et si j’ai avortĂ©, c’est parce qu’un jour tu m’as dit que tous ceux qui s’apprĂȘtaient Ă  mettre un enfant au monde faisaient un acte de grande cruautĂ©. J’aurais jamais pensĂ© que tu aurais pu le vouloir avec moi, ce bĂ©bé Sinon jamais j’aurais avortĂ©. Tu te souviens, quand j’avais mis ça sur le tapis, mine de rien ? Bah ta rĂ©ponse m’avait Ă©clairĂ©e soudainement. J’étais dĂ©jĂ  enceinte Ă  ce moment lĂ . J’ai paniqué J’ai fais une connerie. J’ai souffert toute seule. Fin de l’histoire. »Lise ramena ses genoux vers elle, en cette position dĂ©fensive qu’elle adorait tant. AprĂšs tout, il n’y avait rien d’autre Ă  dire
Jamais elle n’aurait imaginĂ© qu’il puisse le vouloir, ce bĂ©bĂ©. Elle soupira Ă  cette pensĂ©e
Il n’y avait peut-ĂȘtre rien d’autre Ă  dire, mais elle ne se sentait pas mieux en le sachant. Faudrait peut-ĂȘtre que je parte avant que sa mĂšre revienne
Sinon tu vas avoir un meurtre sur les bras. Puis je voudrais pas perturber ce qu’elle pourrait t’apprendre, tout ça. Je fais partie de tout ça, moi, j'ai rien Ă  voir lĂ  dedans et j'ai pas Ă  m'immiscer. Conduire va sĂ»rement me faire du bien, du reste. »Lise tenta de se lever, avec du mal c'est vrai. Dieu qu'elle avait soif...Elle Ă©tait complĂštement dĂ©shydratĂ©e avec tout ça. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 1707 Effectivement, ils n’avaient jamais Ă©tĂ© fiancĂ©s et ça, Aaron ne le savait que trop bien, inutile de le lui rappeler. Ce que Lise ne comprenait visiblement pas, c’est qu’à ses yeux, c’était tout comme Ă©tant donnĂ© qu’à l’époque dĂ©jĂ , il n’envisageait pas sa vie sans elle. Il avait longtemps imaginĂ© ce que serait leur vie Ă  prĂ©sent si elle
 si ils n’avaient pas tout dĂ©truit. Aaron lui aurait demandĂ© de l’épouser, ils seraient parents
 par consĂ©quent, il n’aurait jamais eu la moindre aventure avec Rachel et ils n’en seraient probablement pas lĂ  aujourd’hui. C’était ça son point de vue Ă  lui, il ne voulait pas chercher Ă  comprendre le pourquoi du comment. Lise avait dĂ©jĂ  pris soin de lui exposer clairement la situation et Ă  vrai dire, il avait plutĂŽt bien saisi ce qui l’avait poussĂ© Ă  agir de la sorte. Cela dit, comprendre et pardonner sont deux choses diffĂ©rentes et en dĂ©pit des apparences, Aaron avait toujours du mal Ă  accepter que trois ans de leur vie aient pu voler en Ă©clats de la sorte. Alors oui, il tĂąchait de reprendre le dessus, de dire que tout ceci n’appartenait qu’au passĂ© et qu’il fallait aller de l’avant, mais pouvait-on vraiment lui reprocher d’éprouver de la rancƓur vis-Ă -vis du passĂ© ? Aaron s’installa face Ă  elle et secoua doucement la tĂȘte tout en rĂ©flĂ©chissant le plus posĂ©ment possible. Il n’avait pas envie que la situation dĂ©gĂ©nĂšre de nouveau, aussi, il tĂącha de rester le plus calme possible, prenant le temps de rĂ©flĂ©chir Ă  ce qu’il disait sans se laisser envahir par les Ă©motions et les affects nĂ©gatifs de cette journĂ©e merdique. J’ai pas dit que tu avais rompu nos fiançailles, juste tout foutu en l’air... ce qui n’est pas forcĂ©ment vrai mais c’est ce que j’ai voulu dire. Je ne cherche pas Ă  reporter mon mal sur toi, j’aurais simplement espĂ©rĂ© un peu plus de soutien de ta part. Tu as le droit d’en douter mais, je suis tout aussi perdu que toi, si ce n’est plus, tu peux me croire. C’est pas comme si je t’avais trompĂ© et que ma maĂźtresse se pointait comme une fleur avec notre gamin entre les bras. La situation n’a rien Ă  voir avec ça. C’est un accident, les alĂ©as de la vie comme on dit, rien de plus. C’est pĂ©nible pour moi car je sais que cette situation est en train de te faire du mal, je vois bien que tu es malheureuse et je me sens totalement impuissant car ça me tombe sur le coin de la tronche sans avoir pu anticiper quoi que ce soit. Comment j’aurais pu prĂ©voir ?! J’étais mĂȘme pas au courant que Rachel Ă©tait enceinte. C’est pas comme si je t’avais menti ou trahi Lise, pourtant, tu as rĂ©agi comme si c’était le cas. » Aaron continuait de croire que s’il y a bien un moment dans sa vie oĂč il avait besoin d’elle, c’était maintenant mais visiblement, il ne fallait pas trop en demander. C’était dĂ©jĂ  assez surprenant qu’elle se tienne face Ă  lui, qu’elle s’occupe de cet enfant alors qu’elle n’en Ă©tĂ© pas obligĂ©e et surtout, qu’elle soit revenue. Le jeune homme avait bien entendu ses paroles concernant l’avortement, il compris que ses propres paroles avaient pu influencer son choix Ă  l’époque cependant, elle ne savait rien de la rĂ©action qu’il aurait eu si elle lui avait clairement Ă©noncĂ© Ă  voix haute qu’elle Ă©tait enceinte. Inutile de revenir sur ce point, ils Ă©taient visiblement incapable de s’accorder lĂ -dessus. Au contraire, je pense que tu devrais rester. Cette histoire te concerne tout autant que moi
 du moins, c’est ce que je pensais. Un jour tu m’as dit qu’à partir du moment oĂč nous Ă©tions ensemble, nous serions capables de surmonter n’importe quelle Ă©preuve
 c’était des paroles en l’air ?! Ce qu’on dit pour se rassurer l’un l’autre quant Ă  la soliditĂ© du couple, c’est ça ?! Tu as pensĂ© ne serait-ce qu’un instant que Tyler pouvait ne pas ĂȘtre mon fils ? Une erreur n’est pas impossible, c’est pas comme si j’avais Ă©tĂ© le seul Ă  frĂ©quenter Rachel Ă  l’époque. Tu ne m’as pas laissĂ© le bĂ©nĂ©fice du doute Lise. Et mĂȘme quand je te dis que je sais tout au fond de moi que ce gamin n’est pas le mien, tu continues Ă  en douter. Ta rĂ©action ressemble Ă  celle d’une femme trahie, trompĂ©e. Y’a rien de tout ça. Je t’aime
 je t’ai toujours aimé  et je continuerai de t’aimer quoi qu’il arrive. Reste assise, t’es pas vraiment en Ă©tat de te lever et je doute fort que conduire soit une excellente idĂ©e. »Aaron se leva et alla vers la cuisine afin de lui servir un grand verre d’eau fraĂźche. La fatigue n’expliquait pas tout et il demeurait convaincu qu’elle n’avait pas la grippe. Au moment mĂȘme oĂč il lui tendait son verre d’eau, le portable du jeune homme se mit Ă  sonner et il vit le numĂ©ro de Rachel s’afficher sur l’écran. Quand mĂȘme, j’ai cru que tu n’allais jamais me rappeler
 tu fais quoi bon sang ?! 
 Quoi ?! 
 Non Rachel, c’est pas possible
 n’insiste pas, c’est non !! 
 tant que les tests n’ont rien prouvĂ© je ne suis rien du tout tu as bien entendu ? 
 Bien sur que j’ai l’intention de les faire, tu pensais pas que ta parole allait me suffire quand mĂȘme ? 
 Entendu
 je t’attends alors. »Il raccrocha et soupira doucement. Impossible de lui faire entendre raison, Rachel Ă©tait persuadĂ©e qu’Aaron Ă©tait le pĂšre de son enfant. Ou alors, c’était simplement ce qu’elle se confortait Ă  croire Ă©tant donnĂ© qu’elle avait toujours clamĂ© haut et fort qu’elle Ă©tait Ă©perdument amoureuse de lui et qu’elle comptait bien lui mettre le grappin dessus. Aaron reprit place sur le fauteuil tout en expliquant la situation Ă  Lizzie. Elle arrive
 vu le bordel qu’il y avait autour d’elle, je prĂ©sume qu’elle travaille toujours au mĂȘme endroit et que son histoire d’entretien d’embauche c’était du pipeau
 Ă  l’époque elle bossait dans une boite de nuit assez
 spĂ©ciale on va dire. Pas besoin de te faire un dessin. Elle m’a dit que j’étais rien de plus qu’une ordure si je faisais des tests pour reconnaĂźtre mon propre fils, que j’étais un vrai salaud de ne pas avoir confiance en elle. Mais j’en ai rien Ă  foutre, je veux des preuves formelles !! Elle arrive d’ici une heure ou deux au plus tard. Je te force pas Ă  rester si tu n’en as pas envie, cependant, je refuse que tu prennes ta voiture ou que tu restes seule. A part les vomissements, tu as de la fiĂšvre ?! Maux de ventre ?» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 1739 Situation plutĂŽt compliquĂ©e Ă  gĂ©rer pour Lise, qui en avait assez d’avoir des problĂšmes. RĂ©action quelque peu Ă©goĂŻste, mais pour une fois, elle n’avait pas envie de batailler pour rien. Alors oui, elle agissait comme une femme trahie alors qu’elle ne l’était pas
Mais comment rĂ©agir d’une meilleure façon ? Elle n’était pas infaillible aprĂšs tout. Il le savait ça, elle avait toujours eu du mal avec les responsabilitĂ©s, depuis que sa mĂšre Ă©tait morte et qu’elle assumait tout. En somme, son arrivĂ©e Ă  San Francisco n’était qu’une fuite de plus
Qui s’était soldĂ©e par la rencontre d’Aaron et deux ans merveilleux, c’est vrai, mais c’était une fuite quoi qu’il en soit. Cela Ă©tant, elle n’allait pas lui dire une chose pareille, d’autant plus qu’il avait du s’en douter quand elle lui avait racontĂ© son histoire. Il Ă©tait intelligent, et elle n’avait jamais eu besoin de lui faire un dessin pour qu’il comprenne. Sauf que cette fois, elle n’était pas dans la capacitĂ© de fuir
Elle arrivait Ă  peine Ă  se mettre debout, alors conduire Ă©tait tout bonnement exclus. Oh, elle pourrait toujours appeler Jenny Ă  la rescousse, mais cela revenait Ă  dire qu’il faudrait lui expliquer pourquoi elle n’arrivait pas Ă  se dĂ©placer toute seule, et pourquoi elle Ă©tait dans un Ă©tat de tristesse aussi intense. Pourquoi les choses ne pouvaient-elles pas ĂȘtre simples entre eux ? Paul avait raison, leur couple Ă©tait chaotique, toujours au bord de l’irruption volcanique
Pourtant, ils s’aimaient comme deux fous. Et ce sentiment qu’elle ressentait, s’il la faisait souffrir, c’était lui et lui seul qui l’avait poussĂ©e Ă  venir ici. Sans quoi, elle serait restĂ©e chez elle Ă  ruminer sa peine, Ă  passer du salon aux toilettes, et probablement Ă  boire le restant de la bouteille de vin qu’elle avait entamĂ©e. Pas cul sec, mais elle l’aurait fini seule, petit Ă  petit. Lise n’était pas idiote
Pourtant elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait lĂ , hormis s’occuper d’un gamin qui n’était pas le sien. Pour un peu, elle culpabiliserait presque d’ĂȘtre lĂ , Aaron n’en avait pas la moindre idĂ©e
Mais pour l’instant, il s’engueulait avec la mĂšre de Tyler, qui visiblement Ă©tait une Ă©goĂŻste finie elle aussi. A croire qu’il faisait collection ! Mais pour l’instant, l’heure n’était pas au jugement. Elle n’écoutait pas vraiment la conversation, se contentant de rester assise comme une Ă©lĂšve sage en buvant son verre d’eau. Et quand il se rassit Ă  cĂŽtĂ© d’elle, Lise soupira doucement en posant le verre Ă  peine entamĂ© sur la petite table en face d’elle. A croire que l’eau Ă©tait bien plus difficile Ă  boire que l’alcool
Mais il fallait dire aussi qu’elle avait du mal Ă  avaler quoi que ce soit aujourd’hui. De mieux en mieux dis moi
Pauvre gosse. Effectivement, pas la peine de me faire un dessin. Tu as couchĂ© plusieurs fois avec une pute, et puis voilĂ  le tableau, j’ai vraiment pas besoin ni envie d’en savoir davantage. Seulement voilà
Tu as beau dire que tu connais les femmes, visiblement ce n’est pas le cas. Elle va te mettre une pression folle
Tout faire pour te mettre le grappin dessus et les femmes sont trĂšs fortes en la matiĂšre. Si elle y arrive, je la dĂ©monte, c’est tout. Je ne sais mĂȘme pas si je vais me retenir de la frapper dĂ©jĂ  quand elle va arriver. Mais bon dieu, pourquoi tu veux que je reste ?! Pour qu’elle s’attaque Ă  moi ?! Remarque, je pense pas qu’elle pourra me faire autant de mal que je pourrais lui en faire, mais c’est dommage que je puisse pas rentrer, parce que pour le coup, je vais vraiment avoir une irrĂ©pressible envie de la dĂ©truire. Crois moi Aaron, si je t’aimais pas, je ne serais pas lĂ . Tu peux me reprocher ce que tu veux, mais pas de ne pas t’aimer. »Puis vint la question des symptĂŽmes
Excellente question. Lise n’avait jamais Ă©tĂ© trĂšs douĂ©e pour dĂ©crire ce qu’elle ressentait lorsqu’elle Ă©tait malade. Bien sĂ»r, il y avait les Ă©vidences, Ă  savoir nausĂ©es et vertiges, typiques de la grippe, mais elle se trompait peut-ĂȘtre. AprĂšs tout, elle Ă©tait future archĂ©ologue, pas mĂ©decin. Ce n’était pas un milieu pour elle, elle n’avait pas assez de sang froid pour supporter tout ce qu’un mĂ©decin peut avoir Ă  supporter. Mais Lise Ă©tait parfois Ă©tonnĂ©e qu’Aaron ait choisi cette voie
Lui qui Ă©tait si sanguin quand il s’y mettait ! La question n’était pas lĂ  c’est vrai, mais il n’y avait rien de honteux Ă  se la poser. Puis Lise soupira Ă  nouveau, paniquĂ©e Ă  l’idĂ©e de rencontrer la mĂšre de ce bout de chou adorable, qui dĂ©marrait bien mal dans la vie. Surtout si Tyler montrait un intĂ©rĂȘt particulier pour elle en prĂ©sence de sa mĂšre, elle osait Ă  peine imaginer la chose. Je sais pas
Je pense pas avoir de fiĂšvre, mais j’ai de violents vomissements toutes les cinq minutes, un mal de crĂąne horrible, des courbatures dans les bras et les seins
De lĂ©gĂšres crampes au ventre aussi, par moments. Ca doit ĂȘtre une grippe intestinale, je te dis, j’irais voir un toubib demain et voilĂ  ! Pas de quoi s’inquiĂ©ter. »Lise reprit le verre d’eau pour en boire Ă  nouveau une gorgĂ©e, fermant les yeux tout en buvant. Elle avait du mal Ă  fixer son attention, pour tout dire. Mais qui n’aurait pas Ă©tĂ© dans le mĂȘme Ă©tat qu’elle ? Elle avait sĂ»rement du manger un truc qui n’était passĂ©, ajoutez Ă  cela l’épisode d’aujourd’hui et c’était l’apocalypse dans sa tĂȘte et dans son corps. AprĂšs tout, ce n’était pas comme si elle Ă©tait dans une forme olympique d’ordinaire. Elle reposa le verre d’eau Ă  nouveau, ramenant Ă  nouveau ses genoux vers elle. Lise allait rester, la mort dans l’ñme
Elle le faisait pour Aaron, bien qu’elle soit lĂ©gĂšrement morte de trouille Ă  l’idĂ©e de l’entrevue avec l’ancienne maĂźtresse. Je n’ai pas dit que c’était des paroles en l’air
La preuve, je suis lĂ . Mais imagine ta rĂ©action si un de mes anciens amants revenait avec mon fils sous le bras ! Tu serais ravi, tu serais prĂȘt Ă  me serrer dans tes bras et Ă  faire comme si de rien n’était ? Tu es dĂ©jĂ  incapable de me pardonner pour des Ă©vĂšn

Vinen carton : plutÎt courte sa conservation ! Les vins en carton cartonnent!Fini le temps du conteneur en plastique rigide, le cubitainer.Vive le bag-in-box (le sac dans le carton) qui permet de conserver le vin sous vide d'air, dont le cÎté écolo a séduit les vignerons romands.A la demande d'ABE, l'Ecole de Changins a mesuré la durée

OĂč se conserve le vin ? Vous pouvez placer les bouteilles dans le placard ou dans le rangement de la cuisine ou du placard. Les coins sombres sont les endroits idĂ©aux pour une conservation optimale du vin. Les bouteilles doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©es de la lumiĂšre. Les rayons UV peuvent dĂ©grader le goĂ»t du vin. Comment incliner les bouteilles de vin ? * La bouteille de vin doit ĂȘtre Ă©tirĂ©e pour que le bouchon soit en contact avec le vin et ne se dessĂšche pas. Il n’est pas nĂ©cessaire de retourner la bouteille en cave si cela empĂȘche la cuve qui se forme dans le vieux vin de coller aux parois de la bouteille, il est prĂ©fĂ©rable d’éviter les mouvements. Est-ce que le vin se pĂ©rime ? Le vin peut expirer. AprĂšs 3 Ă  5 jours d’ouverture, le vin est pĂ©rimĂ© et vous ne pourrez plus le boire. Le vin pĂ©rimĂ© n’est pas dangereux – vous pouvez ĂȘtre un peu malade, mais vous ne risquez pas la mort. Le plus grand danger du vin pĂ©rimĂ© est dans le goĂ»t. InsĂ©rez un tournevis entre le robinet noir et le bouchon de poche pour retirer le robinet. Remettez le sac dans sa boĂźte en carton en positionnant le manchon dans le trou de la boĂźte. Soufflez dans votre poche pour retrouver du volume. Sirotez le vin de la canette dans votre poche. Comment conserver du vin rouge en cave ? Cette tempĂ©rature de vieillissement est de 12°C et doit ĂȘtre homogĂšne dans toute la cave afin de faire vieillir le vin au maximum. Ainsi, vous pourrez vieillir en toute sĂ©curitĂ© vos vins rouges, blancs, rosĂ©s et champagne Ă  12°C en cave. Il est essentiel que cette tempĂ©rature soit stable. Comment savoir si ma cave est bonne pour le vin ? Les sept rĂšgles d’or d’une bonne cave Une tempĂ©rature constante. L’idĂ©al est d’environ 12°C. 
 HumiditĂ© Ă©levĂ©e Elle doit varier entre 70 et 80%. 
 Les rayons UV foncĂ©s sont nocifs pour le vin. 
 Bonne aĂ©ration et aĂ©ration. 
 Pas d’odeurs anormales. 
 Aucune vibration. 
 Un dispositif de sĂ©curitĂ© Comment humidifier une cave Ă  vin ? Vous pouvez simplement placer un bol d’eau au fond de la cave. L’eau du bol s’évapore progressivement et augmente le taux d’humiditĂ© dans la cave Ă©lectrique. N’oubliez pas d’apporter un hygromĂštre pour vĂ©rifier quand vous devez remplir le bol d’eau. Quand sortir le vin rouge de la cave ? La plupart des amateurs de vin recommandent de sortir une bouteille de la cave au moins quarante-huit heures avant de l’ouvrir, puis de la conserver debout Ă  tempĂ©rature ambiante. Comment conserver du vin rouge ? Il est donc important de conserver le vin Ă  l’écart de toute source de chaleur cuisiniĂšre, four, micro-onde ou tout simplement du soleil
 Certains professionnels conseillent de garder le vin rouge ouvert au rĂ©frigĂ©rateur jusqu’à 2 Ă  5 jours, selon le vin , et retirez-le quelques heures avant de servir. Comment faire vieillir du vin sans cave ? Comment les bouteilles sont-elles prĂ©parĂ©es pour ĂȘtre conservĂ©es sans cave ? Rangez les bouteilles dans des cartons ou, si vous ne le faites pas, roulez-les dans du papier journal elles isoleront de la chaleur ; Laissez vos bouteilles; Remplacez rĂ©guliĂšrement le bouchon qui peut se dĂ©tĂ©riorer en remplissant votre bouteille de vin. Quel vin peut se garder 20 ans ? Si vous avez reçu une bonne bouteille de Bordeaux, comme Pauillac, Saint EstĂšphe, Margaux, vous pouvez la conserver 10 Ă  20 ans. S’il s’agit d’un Bordeaux supĂ©rieur plus simple, 5 ans maximum. En Bourgogne ou en Beaujolais, tout ce qui est gĂ©nĂ©rique se conservera 3 ou 4 ans. Les bons vins de Bourgogne se conservent 10 Ă  20 ans. Comment bien conserver un vin ? Pour une bonne conservation du vin, il vaut mieux Ă©viter de retourner les bouteilles dans tous les sens, sinon le vin se dĂ©gradera et les tanins changeront. Il est donc recommandĂ© de dĂ©poser les bouteilles de maniĂšre Ă  ce que le bouchon reste en contact avec le vin. De cette façon, le bouchon ne se dessĂšche pas.

Oui et il le faut ! La tempĂ©rature idĂ©ale pour consommer le vin blanc se situe entre 8 et 10° C, selon le type de vin. S'il est sec, buvez-le bien frais, autour de Quelle tempĂ©rature conserver le vin rouge ? Pour mieux comprendre le vin, il est important de connaĂźtre quelques rĂšgles concernant la tempĂ©rature de service Rouge et rouge tannique 16 – 18°C. Rouge et blanc 14°16°C. Comment rĂ©gler tempĂ©rature cave Ă  vin ? Plus la tempĂ©rature varie, plus le vin travaille et passe. C’est aussi une des raisons d’investir dans un vin moyen 5°C en hiver, 25°C en Ă©tĂ©, pas question de le ranger dans votre garage. La meilleure solution est de diviser vos peurs ou vos problĂšmes en une sĂ©rie d’étapes plus petites. Quelle tempĂ©rature pour une cave Ă  vin de service ? Dans la cave Ă  vin Ă©lectrique et naturelle, la tempĂ©rature idĂ©ale de conservation et de vieillissement du vin se situe entre 10 et 14°C. D’autre part, la consommation, qui varie selon le type de vin. Cette tempĂ©rature parfaite permet au vin de conserver son arĂŽme et sa qualitĂ©. Comment savoir si ma cave est bonne pour le vin ? Les sept rĂšgles de l’or pur sont bonnes TempĂ©rature rĂ©guliĂšre. L’idĂ©al se situe autour de 12°C. 
 Une humiditĂ© Ă©levĂ©e doit varier entre 70 et 80%. 
 Les rayons UV foncĂ©s endommagent le vin. 
 Bonne ventilation et aĂ©ration. 
 Il n’y a pas d’odeur. 
 Aucune vibration. 
 Protection du produit Comment conserver du vin rouge ? C’est pourquoi il est si important que votre vin ne provienne d’aucun endroit chaud plaques de cuisson, fours, micro-ondes, ou tout simplement du soleil
 Certains experts recommandent de garder le vin rouge ouvert au rĂ©frigĂ©rateur, jusqu’à deux Ă  cinq jours selon les le vin et le sortir quelques heures avant de servir. Comment faire vieillir du vin sans cave ? Comment prĂ©parer vos bouteilles pour qu’elles restent hors de la cave Ă  vin ? Rangez vos bouteilles dans des boĂźtes en carton ou, Ă  dĂ©faut, pliĂ©es dans un journal elles mettront au chaud ; Jetez vos sacs ; Remplacez toujours le bouchon qui peut ĂȘtre rĂ©duit en rechargeant votre bouteille de vin. Quel vin peut se garder 20 ans ? Si vous avez reçu une bonne bouteille de Bordeaux, comme Pauillac, Saint EstĂšphe, Margaux, vous pouvez la conserver 10 Ă  20 ans. Quant au stupide top bordelais, il y a cinq ans. En Bourgogne ou en Beaujolais, toute chose courante dure trois ou quatre ans. Un bon vin de Bourgogne peut se conserver 10 Ă  20 ans. Comment bien conserver un vin ? Pour bien conserver votre vin, il est prĂ©fĂ©rable d’éviter Ă  tout moment de faire tourner vos bouteilles, sinon votre vin s’épuisera et les boĂźtes changeront. Il est donc recommandĂ© de poser vos bouteilles de façon Ă  ce que votre bouchon soit toujours en contact avec le vin. De cette façon, le liĂšge n’est pas sec. OĂč se conserve le vin ? Vous pouvez ranger vos bouteilles dans un placard ou dans un placard ou un placard de rangement de cuisine. Les coins sombres sont idĂ©aux pour le stockage du vin. Les bouteilles doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©es de la lumiĂšre. Les rayons UV peuvent rĂ©duire le goĂ»t du vin. Est-ce que le vin se pĂ©rime ? Le vin peut ĂȘtre Ă©puisĂ©. AprĂšs trois Ă  cinq jours d’ouverture, le vin est parti et vous ne pouvez plus le boire. L’excĂšs de vin n’est pas nocif il peut ĂȘtre lĂ©gĂšrement malade mais pas mortel. Le grand danger du vin fini rĂ©side dans le goĂ»t. Comment incliner les bouteilles de vin ? * Une bouteille de vin doit reposer sur le sol afin que le bouchon rencontre le vin et ne se dessĂšche pas. Il n’est pas nĂ©cessaire de changer la bouteille dans le magasin Ă  domicile Comment rĂ©utiliser un cubi ? Prenez un sac en plastique dans une Bible vide InsĂ©rez le volant entre le tuyau noir et la poche dans la poche pour retirer la pompe. Remettez le sac dans sa boĂźte en carton en plaçant votre main dans le trou de la boĂźte. Respirez dans la poche pour redonner du volume. Comment ouvrir une poche de vin ? Mais comment commencer Ă  retirer ce support du goulot d’une bouteille de vin ? 
 En serrant la butĂ©e/pompe et son embase avec, par exemple, une queue de cuillĂšre ou de fourchette. Trucset astuces pour conserver les vins aprĂšs ouverture. Quelques conseils simples et accessibles pour tous, pour un usage particulier : rebouchez les bouteilles aprĂšs ouverture. conservez les bouteilles ouvertes au frigo. stockez vos bouteilles loin de toute source de lumiĂšre. En revanche, si vous ĂȘtes un professionnel du vin : Ă©quipez Le charme de la jeunesse Les rosĂ©s tirent leur charme de leur fraĂźcheur et de leur fruitĂ©. La plupart sont Ă  apprĂ©cier dans l’annĂ©e, en particulier ceux qui sont issus de pressurage. Au-delĂ , ils tendent Ă  s’éventer, ou prennent des arĂŽmes Ă©voluĂ©s ou oxydĂ©s qui ne s’accordent pas avec leur bouche lĂ©gĂšre. Des rosĂ©s de garde Toutefois, les rosĂ©s de macĂ©ration les plus colorĂ©s peuvent parfois supporter une annĂ©e en cave supplĂ©mentaire. Les clairets, forts de leur structure lĂ©gĂšrement tannique, sont de ceux-lĂ . Les tavel affichent eux aussi un potentiel intĂ©ressants ils s’épanouissent pendant trois, voire cinq ans. Certains cĂ©pages apportent aussi du corps et des perspectives de garde, comme le mourvĂšdre, qui compose au moins 50 % des bandol rosĂ©s. La syrah et le cabernet-sauvignon possĂšdent Ă©galement ces qualitĂ©s. Enfin, de rares cuvĂ©es Ă©levĂ©es dans le bois peuvent affronter la garde c’est le cas de certains rosĂ©s de Provence, du Languedoc, de Bourgogne marsannay, ou encore du rosĂ©-des-riceys, appellation champenoise confidentielle, situĂ©e dans l’Aube. Ils sont souvent vendus en bouteille colorĂ©es un signe qu’ils ambitionnent une place en cave. Ceux qui passent par le bois acquiĂšrent aprĂšs quelques annĂ©es des nuances Ă©voluĂ©es de rose fanĂ©e, de fruits secs et mĂȘme des notes oxydatives pouvant Ă©voquer le porto. Des vins de gastronomie Ă  apprĂ©cier sur des viandes blanches ou du petit gibier. Pourconserver correctement un produit pour le bois, il faut le mettre dans un endroit frais et Ă  l'abris du soleil. Mais pas dans un endroit trop froid, par exemple Ă©viter de le mettre dans un garage pas chauffĂ© l'hiver ou dans une voiture en Ă©tĂ©. Un produit pour le bois est-il toujours efficace aprĂšs avoir Ă©tĂ© ouvert il y a plus d'1 an ?
MbG W p$m ĂŻ&- i s L'Ă / -U. ihg $%' Ă­mĂ­fi WWW mm ȂS3P LA FRANCE AVANT ET DEPUIS LA RÉVOLUTION, Moyens d'y rĂ©tablir Vordre ; intĂ©rĂȘt des puiffances Ă  ce rĂ©tablijsement. Par M. le Marquis de B*****. AoĂ»t J 7 9 3- n a w?, ‱/Ì'aLTKN LA FRANCE AVANT ET DEPUIS LA RÉVOLUTION. Moyens d'y rĂ©tablir V ordre ; intĂ©rĂȘt des puis* fances Ă  ce rĂ©tablissement. Les brillantes Ă©poques de la monar* chie Française , l’ensemble , la beautĂ© , la grandeur de ce royaume l’ont rendu l’objet de l’envie ; & le François , par la lĂ©gĂšretĂ© de son caraĂ©tere, tantĂŽt ivre de sa prospĂ©ritĂ© , tantĂŽt dĂ©clamant sans mesure contre un gouvernement dont il ne connoissoit pas les superbes ressorts, r i BudĂ©, l’homme le plus savant de son Ă­ĂŹecle, faisoit dĂšsdors aux Français le reproche qu’ils n’ont cessĂ© de mĂ©riter depuis. Lisez , page 89, in PatidccĂ­as. In PatriĂą suĂą Galliperegrinari vidcntur , soli propĂš hominum rerum suarum ignari. A ij 4 a donnĂ© plus que tout autre peuple, dan* une erreur assez gĂ©nĂ©ralement rĂ©pandue. L’homme sent difficilement le bien-ĂȘtre que la patrie lui conserve ; c’est un bien. fait trop gĂ©nĂ©ral , pour ne pas trouver beaucoup d’indiffĂ©reras & encore plus d’in- grats. La frivolitĂ© est le principe de nos torts envers l’Etat*, par {'ignorance oĂč elle nous laisse, tant fur ce qu’íl fait pour nous, que fur fes droits & fur nos devoirs. NĂ©s dans le plus beau des royaumes , jouissant d’avantages vainement souhaitĂ©s par nos voisins ; nous-mĂȘmes avions autorisĂ© les autres nations Ă  croire que la France languissait fous le joug d’un intolĂ©rable despotisme. En effet , que devoit penser {'habitant de l’Europe , lorsque sans ĂȘtre sorti de ses foyers, il lui tomboit dans les mains le livre d’un de nos habiles Ă©crivains qui, en parlant du royaume s’écrioit Quel spectacle affligeant que celui de phifeonomies esclaves de vingt - quatre millions d'ĂȘtres penfans ! quelle vie enfin , que celle qui rfofflt autre chose qu’un songe pĂ©nible y le rĂȘve dĂ©goĂ»tant dlune mort ? perpĂ©tuelle. Les gens sensĂ©s se disoient bien, que ces dĂ©clamations croient exagĂ©rĂ©es . mais ils ne pouvoient croire qu'u n pays dont on parloir ainsi , pĂ»t ĂȘtre celui oĂč, tout pesĂ© dans une juste balance , l’homme Ă©toit le plus heureux. L’opinion des calamitĂ©s auxquelles nous Ă©tions en proie, s’est soutenue long temps, parce qu’elle s’étayoit fur tous les spĂ©cieux sophismes rĂ©pandus dans les Ă©crits rĂ©volutionnaires; & parce que bien des gouvernemens , croyant avoir Ă  punir la France de prĂ©tentions parfois excessives, on se prĂȘtoit volontiers Ă  la satisfaction de paroĂźtre juste, en saisissant les plus sĂ»rs moyens d’abaisser un trĂŽne dont l’éclat blessa si fort la vue. L’état oĂčl’a rĂ©duit une horrible rĂ©volution , ne semble mĂȘme pas assez dĂ©sespĂ©rĂ© au grĂ© de ses envieux. Au milieu de si tristes dĂ©combres , on croit voir encore le germe de grandeur qui faifoit dire Ă  S. GrĂ©goire Alitant la dignitĂ© royale ejl supĂ©rieure Ă  la condition, des autres hommes , autant la dignitĂ© & les droits de la couronne de Aiij 6 France P Ă©lĂšvent au-dessus dt toutes les autres. Ah! qu’on cesse de nous jalouser, qu’on ne nous envie plus une prospĂ©ritĂ© dont les sources font taries pour des siĂ©cles, & peut-ĂȘtre dessĂ©chĂ©es Ă  jamais ; mais que l’équitĂ© triomphe des prĂ©ventions qu’on eut contre notre ancien gouvernement ; que les hommes, qui savent remonter des effets aux causes, conviennent qu’il Ă©toit absurde de croire sans rĂ©serve aux vices reprochĂ©s Ă  l’administra- tion de nos rois, lorsqu’on voit leur royaume s’ĂȘtre agrandi de toute part, & semblable Ă  un puissant aima n , avoir attachĂ© Ă  lui des provinces que d’autres potentats ne purent conserver. Qu’on suspende au moins sa critique sur les principes d’un gouvernement, fous lequel la France eut une population immense ; population qui , dans plusieurs provinces Ă©toit dispropor- tionnĂ©e avec l’étendue du territoire, & l'on dira comme l'Auteur du contrat social Toute chose d''ailleurs Ă©gale, le gouvernement fous lequel les citoyens peuplent & se multiplient davantage , ejl infailliblement le meilleur. Or, { ? 1 nos plus terribles dĂ©tracteurs ont mille fois rĂ©pĂ©tĂ© , que la France avoit vĂźngt-fix millions d’hommes. Ou’on se rappelle & qu’on apprenne Ă  quel point l’agriculture & les arts florissoient, lorsque dans les annĂ©es de paix, l’affluence & la dĂ©pense des Ă©trangers, dĂ©dommagement en grande partie des frais de la guerre ; enfin , lorsqu’au moment de la rĂ©volution tous les ports offroient des signes non Ă©quivoques du commerce le plus Ă©tendu & le plus lucratif. Nous savons bien qu’en parlant de la prospĂ©ritĂ© du commerce , nous trouverons des personnes qui s’eflbrcent depuis long-temps de prouver, que notre industrie trop excitĂ©e , est un malheur pour la nation il est de mode, de reprocher au grand Colbert la multiplicitĂ© de ces manufactures , autour desquelles se dĂ©velopperont des richesses d’agriculture, dans des contrĂ©es bien nĂ©gligĂ©es auparavant. Nous savons qu’un apĂŽtre des Ă©conomistes a dit La France pojsede Us denrĂ©es de nĂ©cessitĂ© , & avec La plus heureuse stuatlon pour les dĂŻsrĂŻhiier. Toutes les nations pou- A iy t ! t Volent ĂȘtre dans fa dĂ©pendance ; M. de Col- berr La mit dans celle de toutes. IL prodigua les riches es & les rĂ©compenses , pour Ă©lever & maintenir des manufactures fafueufes ;il n a- yoit pas les matiĂšres premieres ; il en provoqua r importation de toutes fes forces , & prohiba l'exportation de celles du pays , c’étoit faire un traitĂ© tout Ă  t avantage des Ă©trangers . Quand des vainqueurs auroient dictĂ© ces conditions , elles ri auroient pas Ă©tĂ© plus dures Ă  celui qui les auroĂŹt reçues. Voici encore une de ces dĂ©cisions tranchantes, Ă  Jaquelle il faut croire fans examen , & fur la parole du grand homme qui la profĂ©ra. On pourroit demander cependant , si depuis M. Colbert, notre population a diminuĂ© , si notre agriculture ne s'elĂŹ pas de beaucoup amĂ©liorĂ©e, fi nos vins ont cessĂ© d’ĂȘtre bus dans toutes les parties du monde, si leur culture & leur exportation ne fe font pas accrues , fi ce que nous avons tirĂ© de foie du dehors , peut entrer en, balance avec les profits des Ă©toffes vendues Ă l’étranger, I 9 i fi la laine achetĂ©e Ă  l’Espagre nous a fait sortir autant de numĂ©raire que celui qu’a fait entrer en France la vente denos draps ; si ce ne font pas prĂ©cisĂ©ment nos manufactures de luxe qui nous ont permis de lever des tributs considĂ©rables & annuels,fur tous les peuples qui nous avoi- Ă­inent, ainsi que fur ceux qui font , quant Ă  nous , aux extrĂ©mitĂ©s de l’Europe. 2 r A la mort du rĂ©gent, aprĂšs le systĂšme il ne restoit que 668 millions d’or ou d’argent mon- noyĂ© ; Ă  la mort de Louis XV, il circuloit su moins 1800 millions d’argent monnoyĂ©. Ainsi le commerce seul gagna sous savant dernier rĂ©gnĂ© un milliard 1J2 millions. 2 M. Colbert fit en grand, & suivant les circonstances, ce que Louis XI avoit Ă©tĂ© louĂ© d’avoir entrepris. AprĂšs avoir dit de ce roi tout ce que malheureusement il y eĂ»t Ă  en dire, nous lisons le passage qui fuit CĂ­ II faut nĂ©anmoins ,, lui rendre la justice, de convenir qu’il avoit „ d’excellentes vues politiques. II est en effet le „ premier denos rois, aprĂšs Charlemagne , qui „ ait jugĂ© le commerce & l’industrie dignes de 3, son attention. Voyant que les manufactures On pourroit pousser plus loin cet examen , mais notre objet n’est pas de donner un ouvrage fur les produits de l’in- dustrie. Nous n’examinerons pas davantage jusqu’à quel point ont Ă©tĂ© fondĂ©es les rĂ©clamations contre le traitĂ© de commerce entre la France & T Angleterre i ; il fut conclu dans un temps, oĂč dĂ©jĂ  l’un des moyens le plus fĂčr de fe crĂ©er une rĂ©putation , & mĂȘme d’arriver aux grandes places, Ă©toit de blĂąmer tout, abfolu- „ Ă©trangĂšres atdroient l’argent du royaume fans 5, retour, il appella des ouvriers de Grece & „ d’Italie en France , pour y fabriquer des Ă©toffes „ prĂ©cieuses ; & pour les y fixer & les encourager ,, au travail, il les exempta de tous droits & -, impĂŽts, ainsi que les Français qui fe forme- ,, rent fous eux. „ Art de vĂ©rifier les dates, tome premier, page 624. 1 Le traitĂ© avec l’Angleterre, tour-Ă -tourfi vantĂ© & fi critiquĂ© , fit Ă©changer les productions de notre fol, que personne ne pouvoit nous enlever, avec Ăźes productions des arts que notre industrie pouvoit conquĂ©rir. La vie de Louis XVI, par M. de Limon, page ĂŻĂŻ ment tout ce que faisait le gouvernement i . Ce qu’il y a de certain , c’est qu’à l’instant oĂč l’on assembla les Etats- GĂ©nĂ©rauy., Marseille jouifĂ­oit des Ă©normes produits, tirĂ©s principalement du Levant; tandis que les Anglais, engagĂ©s dans leur guerre avec l’AmĂ©rique , s’étoient vus forcĂ©s d’interrompre leur navigation dans la MĂ©diterranĂ©e. Huit cents vaisseaux alors couvroient la riviere de .Bordeaux; une nouvelle-ville, plus considĂ©rable que l’an- cienne s’éievoit Ă  Nantes ; celle-ci prou- voit, par fa magnificence , la prodigieuse somme d’argent que le commerce de cette citĂ© avoit Ă  dĂ©penser. La Rochelle, dĂ©jĂ  fort relevĂ©e du tort qu’avoit fait Ă  sou trafic de pelleteries la perte du Canada , ne prĂ©sentoit pas un aspect moins satisfaisant. En suivant toute la cĂŽte, jusqu’àDun- i Bien des gens fans vertus & fans talens , croient en criant contre leur siecle & contre leur gouvernement, s’excul'er du moins Ă  leurs yeux de leurs vices & de leur incapacitĂ©. T2 kerque, on voyoit par-tout des vaisseaux aborder, vivisierles places de J’Orient & de 8. Malo, Grand-ville Ă©toitplus que jamais une abondante pĂ©piniĂšre de matelots. Cherbourg devenoitune place importante. Les nĂ©gocians du Havre bĂątissoient une nouvelle ville, parce que l’ancienne ne fiiffisoit plus pour les loger , & pour emmagasiner les riches produits de leurs spĂ©culations. D’imqnenscs travaux bien combinĂ©s , rendoient Dieppe le portĂ -plus accessible , -te-plus commode &fe-plus vaste. Rouen , Paris & Lyon saisissent de grandes affaires avec toute l’Europe. Lisbonne payoit annuellement Ă  la ville de Rheims plus de quinze cents mille livres'tournois pour une simple Ă©toffe de laine , nommĂ©e Bayitte. OrlĂ©ans , en vingt ans, avoit doublĂ© d’industrie , & fa population s’é- toit fort accrue. Amboife commençoit Ă  travailler l’acier presqu’aussĂŹ bien qu’il se fabrique Ă  Birmingham, & les ouvriers des Quinze - Vingt Ă  Paris, surpassaient en ce genre tout ce qui s’étoit fait de plus 13 beau Ă  Londres i . La verrerie de S, Louis en Lorraine , & du Montcenis en Bourgogne , opĂ©roient avec une adresse Ă©gale Ă  celle de Stourbridge 2. Enfin , de tous cĂŽtĂ©s l’industrie Ă©toit en activitĂ© , Ă  la mĂȘme Ă©poque oĂč l’on se dĂ©chaĂźnoit contre un traitĂ© qui devoit avoir portĂ© un coup mortel Ă  notre commerce. MM, Holkers employoient, tant Ă  Rouen que dans les environs , quinze mille personnes Ă  la fabrique des cotonnades 3 . Les 1 Ce faitĂ­Ă­Ă­rĂ©voquĂ© en doute, parce que rĂ©tablissement des Quinze-Vingt n’étoit que dans fa naissance. Le maĂźtre ouvrier fut long - temps abligĂ© de donner ses ouvrages comme fabriquĂ©s en Angleterre , fans quoi on ne les eĂ»t pas achetĂ©s ; mais on reconnut que la plus belle Ă©pĂ©e qui eut jamais paru, Ă©pĂ©e crue anglaise par les Anglais les plus connoisseurs, avoit Ă©tĂ© faite & achevĂ©e de tout point aux Quinze-Vingt. 2 Ville du comtĂ© de Worcester en Angleterre. 3 Ces manufactures de coton rachetĂšrent Ă  bas prix des Anglais, les cotons que ceux-ci furent forcĂ©s de vendre , & qu’iis avoient acca- C 14 cazimirs les plus fins, les meilleurs, se travailloient anx Andelis 1 . Le moulin Ă  coton de Louviers , Ă©galoit en beautĂ© Sc en utilitĂ© de mĂ©chanisme, tout ce qui se voit de mieux dans ce genre Ă  Manchester , Ă  Broomsgrove & dans d'atitres parties de l’Angleterre. En 1788 , la foire de Guibray avoit Ă©tĂ© plus florissante que jamais, & la balance de ses ventes portĂ©e Ă  un million au-delĂ  du dĂ©bit ordinaire. 2 Il s’en falloit de beaucoup , cju’à la mĂȘme Ă©poque , Je commerce de la parĂ©s Ă  un taux fort haut Ă  Lisbonne, croyant par lĂ  faire tomber ce genre d’industrie en France ; cette spĂ©culation , qui tourna Ă  notre profit, causa alors d’énormes banqueroutes en Angleterre. 1 Chez Messieurs FlavĂźgni. 2 MalgrĂ© tout ce qu’on Ă©crivit contre le rĂ©tablissement de la compagnie des Indes, fous le rĂ©gnĂ© de Louis XVI, il partit nombre de couriers de Paris , pour annoncer Ă  Londres , comme une victoire pour l’Angleterre , le dĂ©cret de PAssern- blĂ©e Nationale qui supprima cette compagnie. ĂŻ-f Grande-Bretagne vit sa prospĂ©ritĂ© rĂ©pandue aussi Ă©galement sur la surface des trois royaumes. Bristol diminuoit Ă  mesure que LĂź- verpool s'agrandissent. Newkastel & Glaskow se plaignoient hautement & aVec grande raison de leur dĂ©cadence. Deux villes se bĂątissoient en Irlande, l’une auprĂšs de Waterfort , l’autre Ă  quelques lieues de Dublin. On espĂ©roit tant de ce second Ă©tablissement, que son fondateur le nomma prospĂ©rĂ© ; mais les habitans ne tarderent pas Ă  l’abandon- ner , faute de pouvoir s’y soutenir; & jamais ce qui a Ă©tĂ© construit auprĂšs de Waterfort, n’a Ă©tĂ© occupĂ© parles Genevois qu’on devoit y placer. Ges faits, observĂ©s fur les lieux mĂȘmes, font rapportĂ©s ici fans nulle prĂ©vention. Ils n’affoiblissent en rien la juste admiration que mĂ©rite, dans l’en. semble de son administration , le ministĂšre anglois. Alors on fouffroit encore de la sĂ©paration des colonies, alors l’An- gleterre Ă©toit rĂ©duite au point qu’il avoit 16 Ă©tĂ© dit peu de temps avant dans la chambre des Pairs 11 ne nous refle pas mĂȘme l'efpoir de voir la dette nationale se borner au point qui touche immĂ©diatement la banqueroute forcĂ©e i . Mais la nation , au lieu d’aggraver par des folies , le mal qui venoit d’arriver Ă  la mere- patrie, re- jetta tout ce qu’il y avoit d’ñcrefĂ© dans les reproches de l’OppoĂ­ition. Qn ne fit pas aux ministres un crime des fautes que les plus grands hommes commirent fonvent. On sentit que le plus sĂ»r moyen de hĂąter le retour de la prospĂ©ritĂ© , Ă©toit dans une union intime entre le souverain & son peuple. A partir de cette Ă©poque } l’Angleterre s’éleva rapidement Ă  la splendeur qui assure Ă  la fois le bonheur de cette gĂ©nĂ©reuse nation, & la gloire du cabinet de St. James. La France, dans le traitĂ© de paix de 1783 , s’étoit mĂ©nagĂ©e des conditions i Voyez la rĂ©ponse de lord Schelbufn aiĂ­ discours du roi d’Angleterre, en 1781. clic Ă­ n Conditions utiles & honorifiques i ; au dehors eĂŹleĂ©toit considĂ©rĂ©e ,elle avoit au- dedans d’imtnenses ressources pour rĂ©tablir l’ordre dans ses finances 2. MalgrĂ© 1 Elles eussent pu ĂȘtre meilleures encore j k en juger par ce qu’un ministre Britannique dit en 1785, pour se justifier d’avoir fait la paix Ă  la suite du triste exposĂ© de la situation oĂč se trouvoit l’Angleterre, il termina son discours par ces mots bien remarquables. “ Je jure fur mon honneur, qu’à la vue de toutes cesconsi- j, dĂ©rations, j’ai Ă©tĂ© plus de huit jours fans dor- jj mir, & je poursuis dire, fans presque prendre 3, de nourriture, tant j’attendois avec impatience Ă­, Y ultimatum que j’avois envoyĂ© en France, j, tant je craignois qu’il ne fut pas adoptĂ©, Sc j, que le conseil de Versailles , instruit comme 33 nous de notre situation critique dans l’Inde, 33 ne rompit toute nĂ©gociation, ou du moins j, n’étabiit des prĂ©tentions exhorbitantes. Qui 33 me reprochera donc Ă  prĂ©sent quĂš le secret de 5, TĂ©tĂąt est divulguĂ© , de rn’ĂȘtre trop pressĂ© Ă  Ă­, faire la paix „ ? 2 Si Ton nĂłus accuse d’exagĂ©ration dans ce qui vient d’ĂȘtre tracĂ© fur TĂ©tĂąt oĂč Ă©toit la France B 18 cela, c’étoit Ă  qui rĂ©pĂ©teroit que le royaume Ă©toit perdu , si l’on ne se pres- avant la rĂ©volution ,nous pouvons rĂ©pondre, que notre maniĂ©rĂ© de voir est celle de bien des gens Ă­Ă ges. Voici comme s’exprimoit en 1789 un Ă©crivain estimable. K L’état de la France n* j, pouvoit se comparer Ă  celui oĂč elle se trouvera a, Ă  l’époque du rĂ©tablissement de l’autoritĂ© 33 royale. ,, Toutes les parties del’administration Ă©toient j, rĂ©glĂ©es par des loix sages, ou par „ copstans. Celles-lĂ  mĂȘme oĂč l’opinion pu- 33 blique indiquoic des rĂ©formes, pouvoĂ­ent ĂȘtre „ regardĂ©es comme des Ă©tablissemens provisoires, 3, qui permettoient d’attendre, fans de grands ,, inconvĂ©niens , les amĂ©liorations dĂ©sirĂ©es. Les „ impĂŽts Ă©toient forts, Ă  la vĂ©ritĂ©, mais rĂ©gu- „ liĂ©rementperqus. Ils ont Ă©tĂ© accrus d’une ma- 3, niere effrayante, & le contribuable est Ă©crasĂ©. 3, Le peuple Ă©toit tranquille & sans armes ; il 3, honorait la religion & ses ministres ; il chĂ©rissoit „ .& respectoit son roi, une excellente police j, veilloit pour sa sĂ»retĂ©, la justice lui,Ă©toit dis- , 3> tribuĂ©e avec plus d’impartiaĂ­itĂ© & de promp- „ titude, Ă  moins de frais que dans aucun autre „ Ă©tat de l’Europe. Les crimes y Ă©toient rares, i9 soit pas fie le rĂ©gĂ©nĂ©rer, en lui donnant une constitution. On s’obstina Ă  n’attrl- buer qu’au bazard la belle organisation d’une machine qui marchoit fi majestueusement depuis tant de siĂ©cles. Dire qiĂ­un ,, en comparaison des pays dont on exalte le „ gouvernement. Four s’en assurer, il suffit de „ comparer le nombre des jugemens Ă  mort des j, assises d’Angleterre, avec ceux rendus par les „ cours supĂ©rieures de France. L’agriculture, le 3, commerce , les manufactures y florissoient par- 33 tout , signe certain de l’aisance universelle. 3, On bĂądssoit, on dĂ©frichoit ; le peuple Ă©toit „ mieux vĂȘtu , mieux nourri que jamais ; les arts „ d’agrĂ©ment, une certaine Ă©lĂ©gance de mƓurs , ,3 l’amĂ©nitĂ© & la gaietĂ© deshabitans, indice fur ,3 de leur contentement, appelloienc de toutes ,3 parts dans le royaume les Ă©trangers, qui ne le 3, quittoient qu’à regret. Une armĂ©e nombreuse 33 brave & disciplinĂ©e, une marine plus formi- 33 dable qu’elle n’avoit jamais Ă©tĂ©, dĂ©fendoient „ l’Etat. Des alliances puissantes ajoutoient en- 33 core Ă  fa force & Ă  fa considĂ©ration. Essai fur 3, les deux dĂ©clarations du roi faites le 23 juin » i?8y, page 34 & JĂź- ib empire qui subsfĂŻe depuis plus de treize cetĂźts ans , & qui a toujours Ă©tĂ© croijfant en ri. chejses & en gloire , n'a pas de confĂźitution ; des cruellement faire la critique de ceux qui en ont & la condamnation des personnes qui veulent lui en donner une i . Mais tout raisonnement Ă©toit Ă©touffĂ© par les cris de la moderne philosophie. II Ă©toit gravĂ© dans les arrĂȘts d’un funeste destin que les rĂȘves de cette philosophie parviendraient Ă  dĂ©truire de fond en comble les monumens de la sagesse de nos ancĂȘtres. Des ministres pervers engagefent les gens de lettres Ă  se livrer aux brĂ»lans transports de leur imagination. Sans doute que plusieurs d’entre’ux furent abusĂ©s par le dĂ©sir d’ĂȘtre utiles* Ă  leur patrie;mais les autres, orgueilleux, atrabilaires , furieux depuis si long-temps i Lettre Ă  M. le comte de Lally, par un gentilhomme français, publiĂ©e en fĂ©vrier dernier. Lettre qui ne iauroit ĂȘtre trop lue, trop connue t '.rop mĂ©ditĂ©e. { - r } que les productions de leurs plumes ne leur eussent valu, ni les rĂ©compenses dĂ©cernĂ©es aux dĂ©fenseurs de l’Etat, ni les dĂ©corations rĂ©servĂ©es aux grands services, ne virent plus d’autre bonheur pour eux que dans ^anĂ©antissement de tout ce qui blessoit. leur vanitĂ©. L’un fous le titre d’orateur aux Etats-GĂ©nĂ©raux , publia, avant leur rassemblement, un ouvrage dans lequel il dit en parlant du roi Sommes votre dĂ©lĂšgue de vous rendre compte de fa conduite ...... La cour croĂźt - elle que le crime atroce de leçe - majefle nationale , au premier chef , fe punifle par le repos & les douceurs d'une vie molle & voluptueuse ? La fin de cet ouvrage n’est pas moins remarquable dans l’endroit oĂč son auteur enjoint Ă  la nation cc de changer „ toute la constitution civile & politique, ajoutant „ Que fi elle conserve le monarque, elle doit le mettre dans l'impossibilitĂ© absolue de faire le mal , ou de le laisser faire. Dans le mĂȘme moment on autorisa le dĂ©bit du livre , i oĂč l’abbĂ© de Mably i Lebel, libraire, exposoit ce livre au pied B iij 2 ± dit Ne laissons fubjĂŹfĂźer aucune magifra- ture hĂ©rĂ©ditaire. Quand une nation fera parvenue au but que l'Angeterre doit aujourd'hui se proposer, qui empĂȘchera qu a l'exemple des anciens Romains , elle ne supprime mĂȘme jusqu au nom de roi? Voye{ ce qui Je passe sous nos yeux. Un toi de Suede gĂ©mit de fa condition , & Je croĂźt le plus malheureux des hommes, parce qu'il nef pas aufp puissant qu un roi d'Angleterre. Celui - ci pense qu'on lui a fait une injuf ice criante , de ne pas le laifer defpotiser comme un roi de France, qui imagine Ă  Jbn tour qu'il n'y a de vraiment grand , de vraimant puissant, qu!un roi de Maroc , qui n'a qu'Ă  vouloir pour ĂȘtre obĂ©i ; & qui , sans craindre une rĂ©volte, du grand escalier de Versailles. M. de Villedeuil secretaire d’Etat , lui en fit dĂ©fendre la vente; deux jours aprĂšs il le reproduisit avec l’autori- sation d un ministre, dont malheureusement la volontĂ© n’étoit que trop prĂ©pondĂ©rante, au moment oĂč les Etats - GĂ©nĂ©raux s’assemblerent. primĂČ prudentes , dein vulgum , diutijjimĂš pro- vindasfefdlit. Taxite. { SZ coupe en s 1 amusant des tĂȘtes, pour montrer son adresse. SĂ»rement aucuns de nos rois n'ont enviĂ© le fort d u roi de Maroc, pas mĂȘme celui du sultan de Constantinople. Mais c’étoit avec ces exagĂ©rations, toujours insultantes & criminelles, que nos Ă©crivains abusĂšrent de la crĂ©dulitĂ© de leurs lecteurs. Ils peignirent des couleurs les plus rembrunies, des abus qu’il Ă­alloit fans doute corriger. Ils se gardĂšrent bien de prĂ©senter ces abus comme les chenilles qui attaquent un bel arbre. II souffre pendant une saison; mieux soignĂ© TannĂ©e d’ensuite , il reprend toute la fraĂźcheur de sa verdure. L’esprit de vertige qui s’étoit emparĂ© de la nation atteignit nĂ©cessairement ses reprĂ©sentans aux Etats-GĂ©nĂ©raux. j, Et pour comble de maux apporta dans la France j. Des harangueurs du temps l’exĂ©crable Ă©loquence. Le ton de la sociĂ©tĂ© devint celui des dĂ©putĂ©s ; en vain quelques hommes Ă©clairĂ©s s’efforcerent - ils de conserver les droits F iv l 24 de la raison; en vain tentĂšrent-ils d’en- gager Ă  rĂ©parer l’édifice sans le dĂ©truire , bientĂŽt on put appliquer Ă  l’AssemblĂ©e Nationale ce qu’Anacharsis disoit des AthĂ©niens Qu'il ne pouvoit ajjse^ s'Ă©tonner de voir que dans leurs dĂ©libĂ©rations , cĂ©toient les sages qui parloĂŹent , & les fous qui dĂ©ci~ doient. BientĂŽt auffi ces fous mirent au jour une constitution qui dĂ©sorganisa en-Ăź tiĂ©rement la France, & qui substitua l'a- narchie Ă  sordre. On vit tout auffi promptement le souffle empoisonnĂ© du jacobinisme culbuter d’absurdes conceptions. Gette seconde rĂ©volution renversa toutes les idĂ©es des personnes qui s’obs- tinoient Ă  croire que la nation Ă©toit fort attachĂ©e Ă  cette constitution. Sans doute fut-on obligĂ© de reconnoĂźtre son inconsis- tence, lorsqu’on vit avec quelle facilitĂ© ses ennemis Ă©toient parvenus Ă l’anĂ©antir. Cependant bien des gens n’en persistĂšrent pas moins dans la pensĂ©e qu’il salloit tirer de cet informe ouvrage, les matĂ©riaux propres Ă  fabriquer une constitution plus passable ; constitution qui s’a- Ă­ 25 da’ptant, autant qu’il seroit possible, Ă  la situation des esprits , ne choquĂąt pas trop les idĂ©es d’un peuple qu’on supposoit ra- foĂ­Ă­ant de la libertĂ© ; constitution qui rendit au roi de France assez d’autoritĂ©, ou assez d’apparence d’autoritĂ© pour qu’il put ĂȘtre replacĂ© dĂ©cemment furie trĂŽne 1 . Ici encore l’ancienne jalousie faisoit- 1 On lit dans une lettre d’une grande cour, adressĂ©e aux principaux souverains en juillet 1791. “ Qu’il falloit toutefois laisser les voies „ ouvertes Ă  rĂ©tablissement pacifique d’un Ă©tat 3 , de choses en France , qui sauvĂąt du moins la 3, dignitĂ© de la couronne , & les considĂ©rations 33 essentielles de la tranquillitĂ© gĂ©nĂ©rale. „ Ce fut la connoissance des termes moyens vers lesquels on voyoit pencher quelques cabinets, qui enhardit les factieux, qui leur fit concevoir le projet de renverser tous les trĂŽnes del’Eurppe, qui leur fit commettre le plus affreux des crimes. Lorsque les souverains s’enlevent l’un Ă  l’autrp des provinces , ils font quelquefois un faux calcul , mais lorsqu’ils font indisscrens sur la dignitĂ© d’une autre couronne, ils ne se disent pas assez combien ils exposent la sĂ»retĂ© de la leur. 26 desirer de voir ce royaume aux prises avec une charte qui y perpĂ©tuĂąt fagita- tion, & qui laissĂąt aux autres puissances la libertĂ© de se consolider Ă  mesure que la France s’affoibliroit & se ruineroit. Le petit nombre de personnes qui, pour le bien de l’humanitĂ© , souhaitoit un juste Ă©quilibre entre le pouvoir des souverains & le degrĂ© de libertĂ© qu’il convient qu’aient les sujets , Ă©toient plus d’accord fur le vƓu d une constitution pour la France , que fur les moyens de la rendre bonne, & de la faire agrĂ©er. Lorsque les habitans des Ăąpres montagnes de la Suisse se divisoient au point de vouloir se combattre , lorsque la discorde fatale croyoit avoir atteint son but, un vieillard respectable descendit d’un rocher ; Nicolas de FluĂ© se prĂ©sente au milieu de ses concitoyens ; il parle, & puissant comme l’Éterne] qui l’inspiroit, il calme les ressentimens, il fait couler des larmes ; la tendre fraternitĂ© reprend tout son empire , & la paix est l’ouvrage d’un homme vertueux. Mais il avoit Ă  27 } parler Ă  des hommes simples, Ă  des hommes pauvres , Ă  des hommes qui n’avoient pas Ă©tĂ© pervertis. Aujourd’hui Nicolas de FluĂ« crieroit dans le dĂ©sert. Nous ne voyons que trop Ă  quel point il est aisĂ© de porter nos contemporains au mal , combien il est difficile dc leur rendre les vertus qui feroient leur bonheur, & combien, ainsi que l’a dit Bossuet, " ils vont s’enfoncant dans l'iniquitĂ© Quel est l’orateur qui, se prĂ©sentant Ă  une assemblĂ©e souillĂ©e de tous les genres de cette iniquitĂ©, oseroit se flatter de la faire revenir sur sbs pas ? Quel seroit le ThaĂŻes dont les apologues ingĂ©nieux parviendroient Ă  suspendre les cris fĂ©roces de ces tribunes, oĂč des monstres soldĂ©s n’appuyent que les opinions les plus barbares ? Quel seroit le souverain qui se respeĂ©teroit assez peu pour traiter avec les meurtriers d’un roi'? Enfin, quel seroit le code assez sublime pour servir de loi Ă  quarante-quatre mille municipalitĂ©s, qui s’emparent impunĂ©ment des droits de 28 la plus arbitraire souverainetĂ© , Ă­ 8c qui ne sont contrariĂ©es qu’autant que quel- i Au mois de nrars 1790, M. Desmeunier traita d’inĂ­ĂŹnuations injurieuses les observations faites par M. de CazalĂšs fur ce qu’ìì falloit donner dc la force au pouvoir exĂ©cutif , & fur le danger de charger les municipalitĂ©s de l’excrĂĄcc de ce pouvoir. On cria bien davantage encore lorsque , dans la mĂȘme sĂ©ance , M. de Montlaufier dit, que les plans proposĂ©s invejĂŹiroicnt des corporations de toute la force publique ; qu’on verrait fe 1 enouveller l’exemple de ces anciens maires du palais , qui f ais oient, tout en tenant les rois renfermĂ©s dans leurs palais ,‱ que le monarque ne feroit plus qu'un membre paras te placĂ© en- dehors de la constitution , une vraie superfĂ©tar tion politique. M. Neker a depuis suivi la mĂȘme idĂ©e, lorf- qu'il demande fie fgnifie le titre d'un reprĂ©sentant hĂ©rĂ©ditaire de la nation , s’il ne doit plus la reprĂ©senter au moment oĂč l’on traitera des sacrifices qu’on exigera d'elle? A-t-on pris garde , ajoute-t-il , que dans un royaume appelle Ă  payer cinq ou fĂŹx cents millions , une si vaste contribution couvre tout , environne tout,, U saisit les hommes & les choses par une infi - 29 ĂŹ ques-unes d’entr’elles semblent vouloir rentrer par moment dans les sentiers de la justice? Quel seroit le pouvoir exĂ©cutif qui, par la seule persuasion , rĂ©prime- roit la licence de ces horribles clubs, oĂč les motions les plus inhumaines font les plus applaudies? Une cruelle expĂ©rience a suffisamment dĂ©montrĂ© que , pour le bonheur du monde, les souverains doivent plus que jamais se resaisir de la prĂ©tendue majestĂ© du peuple. i Dans tous nitc de rapports connus U inconnus , & fous l’ancien rĂ©gime , ne payoient que 18000 L., fe virent obligĂ©es de payer 40000 L., & au-delĂ , fans compter les dons prĂ©tendus patriotiques. 39 1 mort, sans qu’elle serve en rien au bien de leur patrie; qui leur donnent tous les peuples de l'Europe pour ennemis; qui, lorsqu’il a Ă©tĂ© question de priver Louis XVI du trĂŽne & de la vie, ont dĂ©clarĂ© que c’étoit vm crime de leze-nation que de la consulter sur le sort de son souverain , que de laisser Ă  cette nation la libertĂ© de repousser avec horreur une dĂ©cision qui la couvre d’un Ă©ternel opprobre ? On apperçoit au milieu des forfaits dont ces scĂ©lĂ©rats ont rendu le peuple complice , que s'ils ne le retendent pas dans une continuelle crainte, il se seroit plus d’une fois affranchi de leur joug» DĂ©jĂ  lorsqu’il peut Ă©chapper Ă  la surveillance , il Ă©coute attentivement ceux qui disent , comme Solon aux AthĂ©niens „ C’est vous-mĂȘmes qui avez Ă©levĂ© vos „ tyrans, en leur donnant des gardes , „ en vous armant peur Ă©tablir leur ty- „ rannie , & c’est ce qui vous a fait tom- „ ber dans cet esclavage si honteux. „ II ne suffit pas d’ordonner Ă  un peu- „ pie d’ĂȘtre libre, pour qu’il le soit; il C iv l 4 ° » saut changer dans les citoyens la ma» » niere de voir , de sentir, de penser , cm n leurs anciens prĂ©jugĂ©s triompheront de s, tout ce qu’on fera pour les combattre. 33 Si quelques lĂ©gislateurs ont rĂ©ussi Ă  33 affermir un gouvernement libre en 33 wĂšme - temps qu'rls l’ont Ă©tabli , ils ne „ donnoient fans doute des loix qu’à une 33 poignĂ©e d’hommes renfermĂ©e dans une 33 mĂȘme ville. „ i Avant de prĂ©tendre Ă  la confiance des peuples , ils eurent ou affectĂšrent les sen- timens d’une faine morale ; ils ne tentĂšrent pas d’établir leurs systĂšmes , en annihilant tous principes religieux. La raison seule & futilitĂ© n’auroient pu faire adopter les rĂ©glemens de Minos, de Zoroas- tre , de Seleucus., de TriptolĂȘme & de Numa , s’ils ne se fussent pas prĂ©sentĂ©s aux nations comme les organes de la DivinitĂ© 2. Au contraire , des insensĂ©s 1 Mably Observations fur shisioire de France, tome II, page 122. Çz Mai non f u alcuno ordinatore di leggi 4 * fe sont eleves parmi no'us, clans une de ces Ă©poques fatales , oĂč las de notre repos, nous voulions des nouveautĂ©s. On defiroit de voir changer la face du gouvernement, non dans la vue d’établir une Ă©galitĂ© chimĂ©rique , mais dans l'ef- pĂ©rance que des changemens mettroient chacun au - dessus de son adversaire. Âinsique cela s’étoit vu souvent, !e Français confondant la licence la plus extrĂȘme avec la libertĂ© , crut qu’il feroittoujours libre , parce qu’on-ne vouloir pas le rĂ©primer. Mais s’il existe peu de nations qui fe soient plus distinguĂ©es par fa bravoure , par fa bouillante ardeur, par son Ă©tonnante intrĂ©piditĂ© , on n'en connoĂźt pas qui passe plus aisĂ©ment de la confiance JĂŹraordinarie iti un popolo , che non ricorrcjsc a Dio , perche , altrimcnti, non sarrebero uccet- tate ; perche sono molti bĂ©ni conojciuti da uno prudente , iquali non hanno in Jc raggioni evi- denti da poter-glĂŹ persuadere ad alu ni, Dis- corjĂŹ di machiavcl fopra Lib, i , cap. XI, s 42 ; LU dĂ©couragement , de la fureur Ă  la consternation. C’est en vain que les factieux ont cru fur la pĂ©rilleuse parole d une ambition déçue que Lorsqu on emploie la monnoie des illusions , on a des trĂ©sors inĂ©puisables 1 . C’est en vain qu’ils entassent ruses fur ruses, pour prolonger fivresse de ce malheureux peuple. Ses pertes se multiplient trop pour qu’il ne finisse pas par les sentir. Le prĂ©sident HĂ©nault en parlant des calamitĂ©s qu’éprouva la France , aprĂšs l’introduction des grands fiefs , dit Le caractĂšre des Français demandoit , pour leur bonheur , qu ils fujfent gouvernĂ©s par un seul, 11 Ă©toit donc nĂ©cessite de les ramener Ă  ces temps heureux oĂč ils n'avoiene qu' un maĂźtre , au lieu de les laisser sc dĂ©truire par un amour dlindĂ©pendance dont ils n apperce- voient pas les fuites. Ils ont plus besoin que jamais qu’on les retire du prĂ©cipice dans lequel leur aveuglement les a jetĂ©s ; & st 1 Du pouvoir exĂ©cutif dans les grands Etats, page j41, 43 1 l’on s’y prend bien , ils bĂ©niront bientĂŽt ceux qui les obligeront Ă  rentrer fous un pouvoir qu’ils aimoient. Qu’allons-nous devenir ? C’est ce que chaque Français tant soit peu sensĂ© demande Ă  demi-voix Ă  son voisin. Peu de personnes osent rĂ©pondre ce qu’elles pensent; mais les insurrections royalistes prouvent cependant qu’il en est qui disent r “ Sauvons le „ vaisseau du naufrage ; chassons du ti- „ mon des pilotes coupables de tant de » mauvaises manƓuvres ; que chacun „ travaille Ă  regagner le port dont nous „ sommes sortis avec tant d’impruden- 33 ce au lieu d’aller chercher la chimĂ©- „ rique perfection d’une isle inconnue , ,, reprenons le chemin de nos maisons 3, paternelles ; le temps les avoit enfu- 33 mĂ©es , on peut les reblanchir, les re- 33 crĂ©pir fans les abattre. Instruits par les 33 malheurs qui viennent de fondre fur 33 nous , l’administration fera plus atten- 33 tive , le peuple moins exigeant, moins 33 inquiet; & s’il rĂ©flĂ©chit bien Ă  ce qu’il ,3 vient d’avoir fous les yeux , fa frayeur 53 44 de tontes les nouveautĂ©s fera telle qu’on .u ne pourra plus lui en faire adopter le 33 trompeur appas. „ DĂšs que la sage conduite du gĂ©nĂ©ral JVlonk lui eut fait atteindre son but, dĂšs que Charles II fut proclamĂ© , la noblesse ne fut pas moins satisfaite que le peuple. Celui- ci libre de toute contrainte fit Ă©clater une joie immodĂ©rĂ©e ; on le voyoit courrir ça & lĂ  avec des transports incroyables ; & tel ctoit le nombre des royalistes , qu'on ne pouvait concevoir oh Ă©toient ces personnes qui avoient occasionne tant de troubles i . Nous verrons les mĂȘmes signes de satisfaction , accompagner en France le rĂ©tablissement de la royautĂ© & de toutes ses prĂ©rogatives. Les rĂ©voluteurs, pour mieux subjuguer le peuple , ont changĂ© tout ce qui existoit, en prĂȘchant un civisme dont la signification est inconnue aux trois quarts de la nation. Ils dĂ©fendirent de pronom i Histoire universelle par des Anglais pages 6y & 79. 45 *er ce qui dĂ©fignoit une fraternitĂ© particuliĂšre. L’habitant de Reames n’oĂ­a plus s’appeller Breton, ni celui de Dijon, Bourguignon. On a dĂ©figurĂ© Ja France en gĂ©ographie , comme en gouvernement. Lorsqu’on pourra travailler Ă  rĂ©tablir l'ordre , on sera aidĂ© par ce sentiment qui attache & qui ramene l’homme aux habitudes de fa jeunesse. Malheur Ă  celui qui prononce fans Ă©motion le nom de fa contrĂ©e ; malheur Ă  celui qui revenu dans son hameau , ne s’empresse pas d’aller fe mettre Ă  sombre de l’arbre q u'il planta dans son enfance. Le Lapon ne fouffri- roit pas qu’on changeĂąt le nom de fa stĂ©rile patrie. Le Français impatientĂ© d une nomenclature inintelligible , la relĂ©guera avec ses auteurs fur les rochers du Calvados. On maudira la brillante dĂ©nomination d’une cĂŽte d’or , oĂč ne circulĂšrent que des assignats dĂ©criĂ©s dĂšs le jour de leur Ă©mission. i i YoicĂ­ ce qu’écrivoit en janvier 1790 un dĂ©putĂ© Ă  l’assemblĂ©e nationale “Nos confrĂšres s 46 Ees rebelles actuels n’ont pas mĂȘme eu le mĂ©rite de l’invention dans aucune de leurs dĂ©marches ; ils ont supprimĂ© la noblesse , comme le long parlement d’Angleterre, crut avoir mis les pairs au niveau des autres hnbitans du royaume ; ils ont Ă©tabli une Ere, comme alors fur le grand sceau d’Angleterre se placerent ces mots De la premiĂšre annĂ©e de libertĂ© rĂ©tablie par w savent bien que ces 1200 millions d’assignats „ font 1200 millions de prises de poison distri- ,, buĂ©es au public. Les dignes satellites de la ,, majoritĂ© ont, comme d’ordinaire, assiĂ©gĂ© les „ portes ; les docteurs qui ont fait accoucher, „ par violence, decedecret, en vouloient deux „ milliards. Ils savent bien que ce poison, dont ,, ils auront leur part, fera dans le premier mo» 3, ment leur fortune , & celle des agioteurs qui les ,3 soudoyent, & que c’est un coup mortel portĂ© ,3 Ă  la noblesse, Ă  la magillrature , & sur-tout „ au clergĂ© qu’ils ont jurĂ© d’enterret avec la „ religion ; car ces gens - lĂ  ne veulent plus de ,3 religion. Ils n’oscnt le tout haut, parcs qu’il leur est nĂ©cessaire de garder le ,5 masque, mais ils en conviennent tout bas. „ 47 la grĂące de Dieu , en 1648. Leurs commissaires , leurs Ă©missaires dans toutes les parties de la France nous rappellent Ces prĂ©dicateurs ambulants qui alloient de ville en ville , de village en village , apporter les nouvelles joyeuses de 8Evangile ; c’est ainsi qu'ils s’exprimoient i . Tous ces prĂ©dicateurs nĂ©s dans la lit du peuple Ă©toient. fans Ă©ducation , & pour suivre cette profession ils avoient tous quittĂ© leurs mĂ©tiers. Tels font Jourdan , le Gendre , Cochon , le Coin- tre , Santerre & mille autres. Les rebelles ont aussi remis au jour le plan tracĂ© 2 Ă  la Rochelle, Je 10 mai 162 i parles religionnaires, division du royaume en dĂ©partemens, en districts & en municipalitĂ©s ; tout s’y trouve. 3} 1 Docteur John Walkers, attempt 147 & suivantes. c Plan perfectionnĂ©, mais essentiellement calquĂ© fur les synodes tenus depuis $72 jus- qu’en 16 R ç. ; Depuis, ces scĂ©lĂ©rats se sont livrĂ©s Ă  des imitations plus atroces. Celui qui osa proposer 43 La seule diffĂ©rence , c’esl que de; chefĂą imposans par leurs possessions, par leurs talents , dirigeoienĂą des hommes qui croyoient combattre pour la cause de Dieu. Ces hommes obéíssoient Ă  des guerriers cĂ©lĂ©brĂ©s par des victoires, & dont les noms Ă©toient rĂ©vĂ©rĂ©s depuis bien des sieoies. Cependant l’autoritĂ© de diviser le corps de son roi pour en envoyer les parties Ă  chaque dĂ©partement, changea en une horrible motion le beau vƓu de Montrofe qui pĂ©rissant fidete Ă  Charles II, dit aux Ecossois “ Je desirerois que ma chair fut distribuĂ©e dans „ toutes les villes de la ertirĂ©tientĂ©, comme „ un tĂ©moignage de mon attachement Ă  la cause „ pour laquelle je vais pĂ©rir L’ordre donnĂ© par Santerre d’étousser par des bruits de guerre la voix de Louis XVI, parlant pour la derniere fois Ă  son barbare peuple , fut une imitation de ce qui se pratiqua en 1662 ĂĄ InexĂ©cution de Vane. Sans doute que les instigateurs de cette recherche de cruautĂ© envers notre infortunĂ© monarque, pensĂšrent qu’il falloir en agir avec un roi, comme on s’étoit conduit avec fimpla- cable ennemi de Ăźa royautĂ©. lĂ©gitime r 49 r lĂ©gitime prĂ©valut. L’idĂ©e d’une rĂ©publique Françoise, s'Ă©vapora ainsi que la chaleur de l’esprit de parti ; on la regarda bientĂŽt comme cent autres erreurs que prĂ©sentent les ambitieux pour s’élever aux dĂ©pens d’un peuple toujours abusĂ©, parcs qu’il est toujours crĂ©dule; Ă  plus forte raison la rĂ©publique jacobine aura le mĂȘme sort. En proposant de renvoyer chaque individu Ă  la position oĂč il se trouvoit, par exemple, au i janvier 1786 , & de rĂ©tablir Tordre ancien , il ne seroit pas question de remettre en vigueur certains impĂŽts, tels que la gabelle & les aides, impĂŽts que depuis bien des annĂ©es, les administrateurs les moins populaires de- siroient de dĂ©truire. 11 ne s'agiroit pas davantage du retour de plusieurs abus, de la restitution des grĂąces accumulĂ©es & trop onĂ©reuses Ă  TEtat; enfin de tout ce qui grĂ©voit le pauvre , fans que le service public gagnĂąt en proportion da poids dont Ă©toient certaines charges. Il est aisĂ© de se persuader qu’auj’our» D So d’huĂŻ que l’illusion a Ă©tĂ© dissipĂ©e par de tristes rĂ©alitĂ©s , tout possesseur, qui depuis quatre ans tremble fans cesse pour fa propriĂ©tĂ©, verroit avec plaisir renaĂźtre le jour oĂč le pillage, oĂč l’incendie ne feroient plus regardĂ©s comme des transports de civisme , oĂč le gouvernement monarchique pourroĂ­t faire veiller comme autrefois Ă  la .furetĂ© de tout particulier , oĂč la justice administrĂ©e par des magistrats expĂ©rimentĂ©s & non Ă©lus nu hasard , seroit de nouveau fous l’inspection des parlemens, dont la nation dans un temps d ivresse mĂ©connut les services. Rendue Ă  elle-mĂȘme, revenue de fes prestiges, elle verroit rĂ©tablir ces parlemens avec autant de satisfaction qu’elie mit de lĂ©gĂšretĂ© Ă  les sacrifier. BientĂŽt on se rappel- leroit que a i’inĂ­iitution des cours fouve- „ raines nous sauva d’ĂȘtre cantonnĂ©s & 3 , dĂ©membrĂ©s comme en Italie & en 33 Allemagne , & qu’elle maintint ce. 3, royaume en son entier. Les rois , „ nous dit MĂ©zeray, considĂ©raient l’au- „ guste tribunal du parlement, comme { S T i5 le cƓur de leur royaume. Ils avoietlt „ un grand foin d’en Ă©loigner tout ,5 venin Sans doute , objectera-t on, que les pat* lemens se sont trop souvent Ă©cartĂ©s des principes qui dictĂšrent, en 1484, la rĂ©ponse du premier prĂ©sident de Lavaquerie a u duc d’OrlĂ©ans , que le parlement rĂ­itoĂŹt ĂŹnfĂŹituĂ© que pour rendre la jujlice. MaĂ­Ăą souvent la maladresse des ministres fit passer la justice & la raifort du cĂŽtĂ© des tribunaux. Un Ă©crivain impartial n’entre* prendra pas de justifier la versalitĂ© de la conduite des parlemens. En 1454, nous le voyons s’élever avec force contre les lettres patentes qui tendoient Ă  Ă©tablir une Ă©galitĂ© de droits entre cette cour souveraine & celle de Toulouse. En 1754, d’autres vues lui font tenir un langage diffĂ©rent ; ce n’est plus fur les autres parlemens qu’il veut avoir la supĂ©rioritĂ©, c’cst au-dessus de l’autoritĂ© royale qu’il songe Ă  s’élever, & pour y parvenir, il fait revivre fous le nom de !'unitĂ© , entre tous les parlemens du royaume, le systĂšme D ij s §2 de TunĂźon proscrit du temps de la fronde". De lĂ  sortirent mille assertions pins que hasardĂ©es. O u'en conclure ? c’est que les corps les plus respectables, les plus utiles, les plus nĂ©cessaires , font quelquefois des fautes graves , tristes rĂ©sultats d’une majoritĂ© surprise. Encore en dernier lieu l’effervescence gĂ©nĂ©rale nuisit Ă  la sagesse des dĂ©libĂ©rations du parlement de Paris. Nous conviendrons, qu'entraĂźnĂ© par les clameurs de ses plus jeunes membres, il publia des arrĂȘts irrĂ©flĂ©chis. Mais qui pourroit oublier ces notnbreuses dĂ©cisions qui furent des objets d’admiration pour toute l’Eu- rope? ij Combien le peuple ne dĂ»t - il i Quand la Pologne envoya l’élite deS grands hommes qu’elle avoit en 1373 , annoncer au duc d’Anjou , depuis Henri III, son Ă©lection comme roi de Pologne, les ambassadeurs polonois qui avoient trouvĂ© bien des choses Ă  blĂąmer dans le luxe ridicule, & la lĂ©gĂšretĂ© française, furent saisis de vĂ©nĂ©ration en voyant le parlement assemblĂ© , L en y entendant plaider. Cela fit dire Ă  l’un de ces ambassadeurs ; qu’il ne s’étonnojt plus s 53 pas Ă  des remontrances qui, en Ă©clairant ie souverain , lui prĂ©sentoient la vĂ©ritĂ© sous les formes les plus faites pour la rendre respectable ? Combien ne rĂ©sista- t-il pas aux prĂ©tentions ultramontaines , lorfqu’elles furent abusives ? Combien ces parlemens n’en impoferent-ils pas Ă  tous ceux qui vouloient arbitrairement opprimer la nation ; tandis que d’une autre part ils mĂ©ritoient f Ă©loge renfermĂ© dans ledit de juillet 1644, oĂč il est dit de tout tans la cour de Paris rendit de grands & signalĂ©s services aux rois dont elle fait rĂ©gner les loix. Un auteur anglais a observĂ© , qu’il Ă©toit bien glorieux pour nous, que le roi de France n’eĂ»t jamais pu corrompre un seul membre de son parlement, tandis que le roi d'Angleterre corrompoit avec tant de facilitĂ© tous les membres du sien. „ si divers princes de la chrĂ©tientĂ© avoient sou- ,, vent commis le jugement de leurs diffĂ©rens , 5 Ă  cet auguste sĂ©nat , puisque ces graves pec- ,, Tonnages qu’il voyoit en robe rouge , Ă©toient f , comme autant de rois. 54 L’AssemblĂ©e Nationale n’a supprimĂ© les parlemcns que parce qu’elle voyoit en eux les vrais ministres , les vrais dĂ©fenseurs des loix fondamentales du royaume. Une assemblĂ©e qui vouloit s’emparer du pouvoir de son souverain, ne pouvoit pardonner au parlement de Paris d’avoir , en 1593 , conservĂ© la couronne Ă  la maison de Bourbon , malgrĂ© les menĂ©es d’une grande puissance , Sc ^asservissement des Etats-GĂ©nĂ©raux convoquĂ©s par le duc de Mayenne. Le beau rĂ©quisitoire de M. SĂ©guier l rappellent trop Ă  de sages principes, pour qu’on ne s’empressĂąt pas d’étouffer la voix de ceux qui avoient le courage de les cĂ©lĂ©brer. L’AssemblĂ©e Nationale s’índigna des dĂ©libĂ©rations de divers par- lemens ; fou courroux se dĂ©veloppa surtout contre sari Ă©tĂ© de la chambre des vacations de Rouen , oĂč il est dit que lorsque le premier monarque de t univers , acca^ blĂ© de chagrins aussi cuisans qu immĂ©ritĂ©s , 1 En dĂ©cembre 1 7 SS 55 daigne faire taire en lui tout autre sentiment que celui de son inĂ©puisable tendresse pour ses peuples ; enfin , quand on a vu ce prince digne Ă  jamais du respect des nations , bravant tous les dangers , venir au milieu de fa capitale essayer encore par texemple de ses vertus & des tĂ©moignages louchans de fa popularitĂ© , de ramener fis sujets Ă©garĂ©s , de vrais & fidĂšles magistrats ne peuvent que bĂ©nir tant de bontĂ©s , & gĂ©mir en filence fur terreur de leurs concitoyens. II Ă©toit Ă©vident que tant qu'on laisserait subsister des cours souveraines qui s’exprimoient , qui se conduisoient ainsi , elles conserveraient des moyens d’éclairer le peuple, de confondre les factieux , & d’opposer un ordre salutaire Ă  une horrible anarchie. Le plus intrĂ©pide scĂ©lĂ©rat n’est jamais entiĂšrement exempt de la frayeur qu’uu jour ses crimes ne soient punis ; les auteurs de tous nos maux savoient trop que, dans tous les temps les parlemens ont poursuivi avec un courage respectable , les perturbateurs d u repos public. 11 falloit anĂ©antir ces cours pour anĂ©antir D iv c 56 ensuite la royautĂ© ; elles doivent revivre avec le monarque, & tandis que celui ci s’abandonnera aux mouvements d’une sage clĂ©mence , le glaive d’une sĂ©vere mais parfaite justice , doit ĂȘtre remis entre Jes mains des magistrats dignes de la constance de tous les bons Français. Nos malheureux compatriotes n’ont eu que trop de sujet de les regretter, en se voyant vexĂ©s par des juges vendus au crime; ils n’ont que trop souffert des indĂ©centes contestations, des dĂ©cisions monstrueuses de cette foule de tribunaux, de dĂ©partements , de districts & de municipalitĂ©s, formĂ©s en grande partie de ce qu’il y a dc plus abject; il faut que le retour du bon ordre disperse ce ramas d’hoin- mes mĂ©prisĂ©s. Parmi les membres de l’ancienne administration , il en est beaucoup qui se sont rendus tellement coupables pendant ]a rĂ©volution, que bien certainement ils se feroient justice , & ne profiteroient pas du pardon que la prudence & l’hu- nianitĂ© pourroient dicter. Les retraites 57 volontaires Ă­ourniroient doive des places Ă  donner, ou des rĂ©formes Ă  opĂ©rer fans chagriner quiconque mĂ©rite des Ă©gards. Il a Ă©tĂ© dit plus haut, que les propric- taires des moindres possesiions applau- diroient au retour des antiques tribunaux, & de proche en proche Ă  celui de l’ancien ordre des choses. Cette assertion ne paroĂźtra pas Ă­ĂŹ hasardĂ©e Ă  toute personne qui, ayant bien connu la France avant la rĂ©volution , peut s’appercevoir aujourd’hui de Terreur du tiers-Etat, lorsqu’il s’obstina Ă  dĂ©naturer le gouvernement monarchique , dans l’espoir d’a- mĂ©liorer sa condition. II n’est pas un seul homme sensĂ© dans cet ordre , qui ne sente prĂ©sentement tout ce qu il a perdu. L’aristocratie de la noblesse Ă©toit une dĂ©signation vuide de sens, puisque la noblesse de France ne formoit aucun corps, &puisqu’elle n’avoit aucune part eflentielle & privilĂ©giĂ©e Ă  Tadministration du royaume. Le mĂ©rite plus que la nais. sauce, portoit au superbe poste d’inten» l 58 fiant les subdĂ©lĂ©guĂ©s, les sĂ©crĂ©tasses, & tout ce qui tenoit au dĂ©partement de ces intendans. Toutes les jurisdictions de premiĂšre instance, se composoient des membres du tiers - Etat. Ceux-ci Ă©toient aisĂ©ment admis dans les sept huitiĂšmes des tribunaux du royaume. Les places de greffier, de procureur, de notaire, de tabellion , places lucratives n’étoient point exercĂ©es par la noblesse. Les commissaires des guerres, les fermiers, les receveurs, les trĂ©soriers gĂ©nĂ©raux, enĂ­in, tous les nombreux employĂ©s de la finance Ă©toient du haut tiers-Etat. Toutes les cures, la plupart des canoni- cats, les richesses du clergĂ© rĂ©gulier ali- mentoient des citoyens dont on n’exi- geoit aucunes preuves de noblesse. Il u'en salloit pas pour arriver aux dignitĂ©s de la plupart des chapitres des cathĂ©drales. Rien ne fermoit Ă  la vertu & aux talens l'accĂšs Ă  l’épiscopat. Le commerce du royaume appartcnoit exclusivement au tiers-Etat, parce que le dĂ©faut de capitaux & les prĂ©jugĂ©s avoient empĂȘchĂ© que 59 5 la noblesse ne profitĂąt des ordonnances de Louis XIV & de Louis XV, qui permettent Ă  cet ordre le commerce en gros , & les spĂ©culations maritimes. Toutes les compagnies chargĂ©es des approvisionnemens , tant des armĂ©es de terre que de mer , Ă©toieut formĂ©es par des membres du tiers-Etat. II en Ă©toit de mĂȘme de tous les bureaux de la grande, de la petite chancellerie , & des bureaux des sĂ©crĂ©ta ires d’Etat. ExceptĂ© les premiers emplois de la cour , des milliers de commensaux du souverain n’étoient pas gentilshommes. Les rois de France ont de tout temps tirĂ© plus de ministres du tiers-Etat que de la noblesse, & les ministres nĂ©s gentilshommes, que le mĂ©rite ou la faveur Ă©levoient en dignitĂ© , Ă©toient d’aprĂšs l’ordre des choses plus ou moins dominĂ©s par des membres du tiers-Etat. L’homme de mĂ©rite, apprĂ©ciant les talens de ses premiers commis, se livroit nĂ©cessairement Ă  leur expĂ©rien. çe , & donnoit sa confiance Ă  des hommes qui lui en paroissoient dignes. L’homme l 6° } au-dessous de fa place , malgrĂ© toute la prĂ©somption de la mĂ©diocritĂ©, tie pou- voit se paĂ­ler d’anciens travailleurs qui tcnoicnt dans leurs mains le fil de Tad- ministration. Amsi, de tous cĂŽtĂ©s, le tiers- ittat joignoit aux moyens de s’enrichir toute TautoritĂ© du gouvernement ; ainsi, cet ordre par son influence & son pouvoir , Ă©toit devenu principalement responsable des abus de l’administration ; & lorfqu’un peuple aveuglĂ© crioit toile contre la noblesse, & vive h tiers-Etat, il lan- ^oit un injuste anathĂšme sur les dĂ©fenseurs de la patrie, & bĂ©nidoit une classe de citoyens dans laquelle se trou- voient des hommes qui s’étoient le plus Ă©cartĂ©s des bienfaisantes intentions d u roi. Un ouvrage qui parut dans le mois de mars 1789, 1 } ouvrage qu’on ne voulut pas lire , parce qu’il ne caressent pas la folie O Voyez lettre d’Armand de Chapt de Kastignac Ă  messieurs du tiers-Etat. Paris 2; mars iyg E 66 vocat qui par son Ă©loquence avoir fait triompher le bon droit, Ă©toit mille sois plus considĂ©rĂ© dans la sociĂ©tĂ©, que ne le sont aujourd’hui tous les municipaux , tous les employĂ©s de la rĂ©volution, Ă©levĂ©s Ă  ces emplois par une fantaisie populaire qui souvent tourne contre eux le lendemain de leur Ă©lection. Les Target, les Bailli, les Camus , les Lafayette , les Treillard, les Montesquiou , lesDumou- rier , mal-adroits ambitieux, si dĂ©concertĂ©s en ce moment, avoient chacun dans leur sphere une existence heureuse. Lorsque l’autoritĂ© royale assuroit la tranquillitĂ© de leur Ă©tat, elle leur permettoit de se livrer Ă  tous les calculs d’une louable ambition; chaque membre de la noblesse mouvoir quelqu’appui , chaque membre du haut tiers voyoit plus ou moins de quelle maniĂšre avanceroit la fortune de fa famille. Si l’injustice d’un ministre nuisoit Ă  quelques sujets du roi, que de moyens n’avoit - on pas de se tirer de peine ! Le successeur de ce ministre Ă©toit ordinaire'* §7 tnent favorable Ă  sopprimĂ©, quarid ce rseut mĂȘme Ă©tĂ© que par esprit de contradiction , & par le dĂ©sir de faire la satyre de 'administration de son prĂ©dĂ©cesseur. Enfin les abus d’autoritĂ© exercĂ©s par un individu , ne font pas fans appel, comme ceux qui dĂ©rivent d’un dĂ©cret rendu Ă  la majoritĂ© d’hommes ou achetĂ©s ou sĂ©duits par fart d’un insidieux orateur s I . i M. Necker en parlant de l’accumulation des pouvoirs dans l’AssemblĂ©e Nationale s'exprime ainsi “Ah ! si l’on appelle libre un pays j, fous le joug absolu d’une telle puissance , Ă­ĂŹ 3, l’on appelle libre un pays oĂč la sĂ»retĂ© des pĂ©r- 3, sonnes, le respect pour les propriĂ©tĂ©s , le main- 33 tien de la tranquillitĂ© publique dĂ©pendent du talent d’un orateur, & du moment qu’il a i’arc 33 de choisir pour entraĂźner les suffrages ; si l’on „ appctle libre un pays oĂč il n’existe aucune 3, balance d’autoricĂ©, oĂč le pouvoir exĂ©cutif n’eĂ­t 3, qu’un vain nom, oĂč ses droits ne font plus „ qu’une supposition , oĂč l’opinion des sages n’a „ plus de crĂ©dit, oĂč la religion n’a plus d’em- j, pire, oĂč les mƓurs mĂȘme rĂ©imposent aucune „ loi 3 si l’on appelle libre un gouvernement Ë ij 68 } Quel est le ministre , tel despotique qu’on veuille le supposer, qui eĂčt prononcĂ© les dĂ©cisions Ă©manĂ©es de l'Assern- blĂ©e Nationale ? Quel Ă©toit fintendant assez osĂ© pour ordonner de par le Roi, ce que commandent journellement les districts & les dĂ©partemens ? Avant la rĂ©volution on avoit Ă  se plaindre de ce que les hommes n’étoient pas des dieux , de ce que quelques-uns abu- soient de leur autoritĂ©; mais que de prĂ©cautions n’avoient - ils pas Ă  prendre pour s’assurer l’impunitĂ© de ces abus? Combien les abus vĂ©ritablement criants Ă©toient- ils rares? Combien n’étoit-il pas au contraire certain que l’enfemble ries citoyens Ă©toit tranquille dans ses foyers, dans ses fonctions , & que lorsque l’un d eux s’étoit Ă©levĂ© en grade ou en fortune , il jouissoit solidement des avantages dus Ă  fa bonne „ ains composĂ©; il faut n’avoir aucune idĂ©e des ,, premiers principes de l’organií’ation sociale }Ă­ . Du pouvoir exĂ©cutifs page f 6g 1 conduite , ou mĂȘme Ă  son adresse? I! éíoĂ­fc aisĂ© de recueillir les faits qui eussent dĂ©vouĂ© h la haine publique les ministres qui, depuis l’avĂ©nement de Louis XVI, avoient disposĂ© des ordres arbitraires. Personne ne croira qu'en renversant la Bastille, on ait eu Ja modĂ©ration d'Ă©pargner leur rĂ©putation. Cependant il n’a paru rien de circonstanciĂ© ni de prouvĂ©, Ă  l’appui des cris lancĂ©s vaguement contre le despotisme. On s’est bornĂ© Ă  dire de ces ministres qu’ils Ă©toient des monstres , parcs qu’ils Ă©toient les serviteurs de la royautĂ© , comme on a fait depuis Ă  leur maĂźtre un crime d’ĂȘtre roi. Louis XI, durant touc son rĂ©gnĂ© , sacrifia moins de malheureux Ă  fa sombre politique, que le tribunal rĂ©volutionnaire n’envoya d’hommes Ă  la mort dans un seul jour. t Ses atroces dĂ©cisions sem- 1 La barbarie de ce tribunal tious rappelle ce grand & terrible tableau que nous faic Tacite de la situation de Rome. Jacuit immensa JĂŹ rages omnis sex us, omnis eetas ; ĂŹnluflre r, ignobi- E iij s 72 blables auxLoix deDracon , ne font pas Ă©crites avec de l’encre , mais avec du sang. On observera peut-ĂȘtre que nos ancĂȘtres n’ont pas mieux valu que nous , & que les massacres du 2 septembre, n’ont encore Ă©tĂ© qu’une odieuse imitation des horreurs du quinziĂšme siecle. Sans doute que les ordres sanguinaires du monstre PĂ©thion , les difperfĂź, aut Ă ggerati ncque propiaquis , aut amicis adfiflere , inlacrymare , ne vijere qui- dem diutiĂčs , dabatur ;sed circumjeóíi euftodes , U in mƓrorem cujufquc inlenti , caxpora putre- facĂ­a adfcSĂ­abantur , dĂčm in Tiberim trahercn . tur ubi fiuitantia , aut ripis adpuĂŹja , non cre- mare quifquam , non contingcrc. Intcrddcrat sortis humana c^mmercĂŹum vi metĂźisquantum- quesdvitia glijeeret, miseratio arccbatur . Rome fut jonchĂ©e de morts , hommes, enfans, grands Sc petits , entassĂ©s ou dispersĂ©s ; les parens, les. amis n’osoient les consoler, les pleurer & presque les voir; par - tout des gardes Ă©pioient la douleur publique , & ne quittoient les cadavres qu’aux bords du Tibre oĂč ils les jettoient ; fĂŹ le flot les ramenoit, on craignoit de les brĂ»ler, de les toucher. L’humanitĂ© sĂ©do’t Ă  la terreur, & la pitiĂ© Ă  la barbarie. ?ĂŻ nous. retracent la lĂąche condescendance de ce prĂ©vĂŽt de Paris qui, en 141&, d i foi t de mĂȘme Ă  la populace Mes amis , faiees ce qu il vous plaira 1 . Mais ces. 1 “Ce dpc de Bourgogne fit publier parla „ ville , qu'il vouloit la paix ÂŁ? le bien du „ royaume, N contendoĂŹt Ă  chajser hon , les j, ennemis . N ejĂŹrangers qui mal avoient gou- verne U Roi U k Dauphin, fĂ«fc. Assez tĂŽt „ aprĂšs le commun de Paris fit esniotion, & ,z s'amassa grande assemblĂ©e de menues gens qui „ allerent aux prisons, oĂč ils tuerent tous les „ prisonniers. LĂ , fut tue le comte d’Armagnac , j, Raymonet de la Guerre, le chancelier &plu- 3, sieurs autres grands seigneurs. MĂ©moires de 3, Pierre de Fenin, 33 Quand le prĂ©vost vitqu’ils Ă©toient {ces mĂȘ- 3, mes gens, ainsi Ă©chauffĂ©s de la fanlce ire qui „ les menoit, il n’osa plus parler de raison , de M .pitiĂ©, ni de justice, & il leur dit mes amis, 3, faites ce qu’il vous plaira , & tant tuerent de ,3 gens Ă  Paris, que hommes, que femmes, de- „ puis cette heure de minuit jusqu'au lende- ,3 main douze heures , qu’íls furent nombrĂ©s. „ mille cinq cents dix-huit. 33 Journal de Paris.. j page 41 3 annĂ©e 1418-. E 72 abominations ne se commirent que paree qu alors la rĂ©bellion dĂ©soloit de toutes parts un royaume , dont le roi tombĂ© eu dĂ©mence, ne pouvoit faire exĂ©cuter les loix. { i . Nous savons aussi , que pour Ă©garer plus L’histoire chronologique de Charles VI, porte les tuĂ©s & noyĂ©s a trois mille, ajoutant ces mots “ Car si un homme Ă©toit haĂŻ, son ennemi ,, le Faisoic tuer en ce temps, fous ombre d’étre ,3 de la partie du Loi & du comte d’Arma- » gnac. „ i II est remarquable que malgrĂ© les troubles de ce temps, malgrĂ© la corruption qui s’in- troduilĂŹt en f rance fous le rĂ©gnĂ© de Charles VI, ce qui fit appeller ce rĂ©gnĂ© le tombeau des mƓurs i enfin, malgrĂ© tous Jes flĂ©aux qui accableront ce royaume , depuis f Ă©poque de sa dĂ©mence; ce prince ;,e ! ailla pas d'ĂȘtre chĂ©ri du peuple, qui lui confirma Ă  ses funĂ©railles le titre de fĂ­ien - aime, qu'il lui avoit donnĂ©, lorsju’il monta fur !e trĂŽne; tant la bontĂ© & Ăźa gĂ©nĂ©rositĂ© de son crour Ă©toient connues , & tant on Ă©toit perluade qn il n’étoit que í’occafion , & non la cause des malheurs publics ! Ait devc'ri- jter les dates , tome premier , page 612. f 73 ĂŹ sĂ»rement la nation , on a vu depuis Ăźa rĂ©volution circuler parmi tant d’autres Ă©crits atroces , l’ouvrage intitulĂ© les cri. mes des Rois. A chaque feuille , la calomnie change en forfaits nombre d’actions dont les historiens les plus vĂ©ridiques ont consacrĂ© l’équitĂ©. Nos rois ont Ă©tĂ© des mortels soumis Ă  l’empire des passions. Nous ne lustifie- rons pas Charles IX d’avoir ordonnĂ© le massacre de la S. Barthelemi ; mais une vĂ©ritĂ© bien humiliante peur l'humanitĂ©, c’cst que les crimes que l’on peut imputer aux rois de France , disparussent fous la masse effrayante des crimes du peuple français ; particuliĂšrement des crimes lĂ©gitimĂ©s par 1 AssemblĂ©e Nationale, crimes commis Ă  Paris , Ă  Avignon , dans toutes les parties du royaume, su nom de la constitution. Et l’on nous parle encore en faveur de cette constitution , de ce faux germe Ă©touffĂ© dĂšs fa naissance , que chaque factieux interprĂ©tois Ă  fa guise, & qui loin de pouvoir assurer le bonheur de vingt-quatre w il- 74 ĂŹ lions dffiommes , ne conviendroit pas ĂŻRc-me Ă  une foible peuplade , comme la rĂ©publique de S. Marin. Supposons cependant que cette; constitution provoquĂ©e par l'orgueil, la dĂ©raison & la cupiditĂ© pĂ»t .renaĂźtre & s'Ă©tablir ; voyous li les rĂ©sultats ne devroieni» pas ĂȘtre absolument opposĂ©s Ă  ceux que Les partisans s’en promettoient. La dĂ©mo- eratie dĂ©clara une guerre Ă  mort Ă  l'aristocratie qui n’existoit pas. On voit plus que jamais nue ce n’étoit qu’un sobriquet donnĂ© , comme autrefois on voulut distinguer les Guelpbes & les Gibelins, puisque n ce moment tout qui u'est pas jans - culotte, est aristocrate. .Mais admettons qu’on put faire aller tni instant le gouvernement constitutionnel des armĂ©es 17891,90 & pi ; que mĂ©mo en en corrigeant les plus insoutenables dĂ©fauts , en donnant au pouvoir exĂ©cutif ì’autoritĂ© suffisante pour f exercice des loix, on retrouvĂąt le squelette , l’appa- rencc d’une administration ; qu’arrive-, tait- il alors ? Auffi-tĂŽt que ,, jans nulla 75 difĂŹnBion tous les citoyens feraient admissibles aux places & emplois civils & militaires i , ne serok-ii pas naturel que la noblesse renonçùt pour toujours Ă  servir dans les armĂ©es? Nous entendrons dĂ©formais par noblesse , tout homme vivant noblement, & jouissant d’une soi tune aisĂ©e; or, bien certainement cette classe de citoyens ne verroit rien qui TappcllĂąt Ă  une profession dont les dangers, dont les fatigues , dont les gĂȘnes, dont la m o, notonie en temps de paix , ne seroieut plus compensĂ©s par Thonnenr attachĂ© ciel e va n t Ă  TĂ©tĂąt d'officicr. DĂšs-lors , toutes les places lucratives qu’occupoient fous Taucien rĂ©gime les membres du Tiers- Etat ,‱ places qui furent multipliĂ©es Ă  l’in- Ă­tni fous le rĂ©gime constitutionnel, fe- roient bientĂŽt briguĂ©es & obtenues par des membres de l’ancienne noblesse restĂ©s propriĂ©taires des grandes terres. Ces i Titre premier, article premiet de la Constitution. 76 anciens nobles , quoique privĂ©s de leurs titres honorifiques , donneroĂŹent par-tout i’exclusion Ă  cette nombreuse partie du Tiers-Etat qui, fans ĂȘtre riche cle patrimoine , parvenoit cĂŹ-devant aux emplois indiquĂ©s plus haut. A la fuite des noms illustres , arriveroient les nobles qui, depuis un Ă­iecle ou deux , ont acquis des possessions. Tous ces propriĂ©taires qui , malgrĂ© leurs richesses, n’étoicnt gueres employĂ©s dans l’administtation intĂ©rieure du royaume, prendroientaujourd'hui un autre essor , s’ouvriroient infailliblement une autre carriĂšre , parce que l’épuife- ment des finances, le discrĂ©dit des papiers publics , feroieot que de nĂ©cessitĂ© ler possesseurs des terres deviendroient presque les seuls capitalistes du royaume ; alors , combien ne leur feroit-il pas aisĂ© de fe rendre maĂźtres des Ă©lections , comme le font en Angleterre les seigneurs qui , par les sommes q u'ils donnent, & par l’influence qu'ils fe procurent, placent qui ils veulent dans la chambre des communes ? 77 Quand mĂȘme il seroit poĂ­ĂŻĂŹble qu’une rĂ©vision de la constitution confirmĂąt le ridicule dĂ©cret qui enleve les dignitĂ©s hĂ©rĂ©ditaires , pourroit-on empĂȘcher que malgrĂ© les sophismes des rhĂ©teurs, la nation revenue Ă  elle - mĂȘme , & dĂ©trompĂ©e de toutes les illusions qui l’égarent, ne rendit Ă  des Montmorency , des Rieux , i des Mortcmart, des Latrimouille , des Sire-de-Pont, des Tonnerre , ces respects dictĂ©s par l’habitude & par des souvenirs qui rappellent les plus belles Ă©poques des annales de la France ? Des torrens formĂ©s par des orages passagers , renversent par fois les monumens les plus solides ; mais ils ne peuvent empĂȘcher que les fleuves antiques ne reçoivent les tributs des eaux du ciel & de la terre. Les Thouret, les Barnave , les Cha- i En plaçant id M M. de Rieux immĂ©diatement aprĂšs le nom de Montmorency, on s’elt conformĂ© Ă  la dĂ©cision qui eut lieu en 1547, au sacre d 11 roi Henri II. Voyez les MĂ©moires du marĂ©chal de VillevieĂ­lle. ?8 r Relier sont dĂ©jĂ  rentrĂ©s dant le nĂ©ant j ainsi tomberont leurs scĂ©lĂ©rats successeurs; aprĂšs avoir bouillonnĂ© avec fracas, ils sq dessĂ©cheront comme le limon qui ne laisie aprĂšs lui que sa fĂ©tiditĂ©. Au plus fort de la dĂ©mocratie, n’avons- nous pas vu les AssemblĂ©es Nationales employer, tant qu’il a Ă©tĂ© possible, Ă  la tĂȘte des troupes , tous ceux des nobles qui ont eu la lĂąchetĂ© de servir les rebelles ? Le paysan est fatiguĂ© de l’activitĂ© qu’on lui a donnĂ©e; le laboureur ne Test pas moins de se voir dans la dĂ©pendance de ceux qu’il est forcĂ© d’ctnployer. Le bourgeois Ă  qui ii reste du bon sens, est intĂ©rieurement rĂ©voltĂ© de Tineptie , des vices & de la bassesse des gens qui le commandent. Le retour des seigneurs dans leurs terres fera un jour de fĂȘte pour les habitans des villages, parce qu’il leur rendra l’espoird’une existence moins malheureuse. Le journalier aimera mieux gagner un foible salaire sans sortir de sa paroisse, que de quitter malgrĂ© lui sir maison pour s’aller battre. Le fermier, ’ 79 s il s’est bien conduit envers fou Ă ncicA propriĂ©taire , fera Ă­ĂŹer de le revoir. Celui 'qui aura abusĂ© des circonstances , pourra compter fur une indulgence q'ue l’intĂ©rĂŽĂŻ rendra nĂ©cessaire. Enfin , la lĂ©gĂšretĂ© da caractĂšre français d’accord avec les prĂ©jugĂ©s de tant de fiecles, offrirait aux nobles possession nĂ©s cf amples moyens d c fe faire bien recevoir, s’ils rentraient en France pour y vivre fous le rĂ©gime modifiĂ© de la constitution de 17ÌJ2. II leur servit aisĂ© dc mettre Ă  profit le retOilr d une juste bienveillance de la part dtĂŻ peuple , pour se procurer alors dans leurs provinces tout le crĂ©dit que leur enlevoiĂŹ celui d’un subdĂ©lĂ©gĂșĂ© , d’un receveur des impositions. Ainli renaĂźtrait facilement un nouvel ordre de choses. La haute noblesse briguerait en vertu de la constitution les places de maires dans les villes les plus importantes , en fe faisant ces crĂ©atures, en achetant des suffrages; elle fe soutiendrait dans ces emplois , tout aussi bien que l’on voit dans les cantons populaires de la Suisse , des Ă©lectĂŹoss l 82 feulement pour la forme , confirmer d’é* poque en Ă©poque les fils ,petit-fils , arriere- petits-fils des familles qui gouvernent, ainsi que cela fe voit auffi dans la plupart des villes impĂ©riales , oĂč le peuple elĂŹ opprimĂ© par une lĂ©gion d’administra- teurs. Alors ou placeroit ses parons , fes amis , dans les postes qui dĂ©pendroient des premieres magistratures ; & s’il falloit, pour y parvenir, un scrutin , encore avec de l'argent on arriveroit Ă  fes fins. Dans }a fuite les possesseurs de terres pourroient avoir pour concurrens les riches nĂ©go- cians ; ceux-ci ne tarderoient pas Ă  sentir qu i! seroic difficile de veiller Ă  la fois , ail commerce & Ă  ['administration. Mais de toutes maniĂ©rĂ©s nous devrions Ă  rĂ©tablissement de la constitution de 1791 la plus redoutable des aristocraties , celle des gens riches. 1 1 „ La classe aisĂ©e qui ne travaille pas , „ Ă­a classe opulente deviendroit la maĂźtresse ,, suprĂȘme Jes assemblĂ©es ; & par un excĂšs de „ dĂ©mocratie, vous verriez nĂ©ceslĂĄirement s’éle- C’est 8t C’est aĂźors que nombre Je citoyens sentiroient encore mieux combien on s’est abusĂ© , lorsque la jalousie des stĂ©riles titres de noblesse a provoquĂ© Ășn systĂšme d’éga- ĂźitĂ© , qui Fait qĂșe, dans le tienĂ©tat , des milliers d’hommes distinguĂ©s font redescendus au niveau de la lie du peuple. Les anciennes familles n’tĂŹnt point cette dĂ©gradation Ă  craindre ; tout bon gentilhomme pourra toujours dire Ă  ses enta n s comme Montgommery aux siens » qu'il consentoit de bon cƓur Ă  Ă­artĂȘt qui les privait de la noblesse , s'ils ne faijbient pas des aidions qui les en pussent relever ; mais que lĂ  oĂč ils succĂ©deraient Ă  la venu de leurs ancĂȘtres , il n y avoit pas de puijsĂ nce au monde qui les empĂȘchai de succĂ©der Ă  leur noblesse. Si terreur dans laquelle font tombĂ©s j, ver un genre d’ariĂ­locratie bien terrible, Tarif- 3, tocratie presque absolue des riches. Opinion. j, de Robert , membre de la Convention natiĂČ- 3, nale. Voyez !e Moniteur, No. 117, du 27 » avril 1793. F l 82 des ambitieux, n'eĂ»t conduit qu'Ă  la punition d’une vanitĂ© mal entendue, si des mouvemens excitĂ©s par elle il rĂ©ful- toit une constitution propre Ă  faire le bonheur de la plus grande partie des ha- bitans de la France , tout bon citoyen JionnĂȘte devroit prĂ©fĂ©rer le bien public Ă  des considĂ©rations particuliĂšres, & les propriĂ©taires nobles , ou rĂ©putĂ©s tels , seroient fondĂ©s Ă  voir avec satisfaction statuer un gouvernement qui ramĂ©neroit les notables français aux dignitĂ©s & Ă  i’au- toritĂ© qu’ils avĂŽient dans les premiers temps de la monarchie. Nous avons indiquĂ© comment ils fe retrouveroient fous les noms de maire , de procureur de la commune, de prĂ©sident , de membres de district & de dĂ©partement, saisis de fait des fonctions qu’exercoient autrefois, les miss, les grafions^ les centeniers, les dixainiers , les rachimbourgs , les feabins. Comme autrefois aussi ces notables se rendroient bientĂŽt si permanens dans les places Ă©lectives , que nous verrions , a u dĂ©triment de l’aiuoritĂ© du souverain & l 8Z Ăź Ze la fĂ©licitĂ© da peuple, renaĂźtre iticef* sammentles usurpations d’autoritĂ© , dont naquit le rĂ©gime fĂ©odah II n’existe nulle part de vĂ©ritable dĂ©mocratie. i L’égalitĂ© ne peut subsister entre les hommes ; elle est dĂ©truite par la diffĂ©rence des forces physiques; elle est bien plus dĂ©truite par la diffĂ©rence des facultĂ©s mmales. Les Etats-Unis de l'Ainerique, oĂč nos Français ont Ă©tĂ© prendre les idĂ©es d une libertĂ© dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e dans la plus horrible licence, ces Etats, dont la constitution Ă©prouvera plus d un changement, la ces Etats peuplĂ©s des i II n’a jamais existĂ© de vĂ©ritable dĂ©mo- ^ cratie , & il n’en existera jamais. II est contre j, l’ordre naturel que le grand nombre gouverne j, & que lĂ© petit soit gouvernĂ©. On ne peutima* j, giner que le peuple reste incessamment assem- „ blĂ© pour vaquer aux affaires publiques ; & ,, l’on voit aisĂ©ment qu’il ne sautoir Ă©tablir pour „ cela des commissions fans que la forme de l’administration change. Contrat social de Rousseau, page iiç. 2 Le ministre d’une grande puissance Ă©crl. F 4 i 84 } Ă©migrations de l’Europe, & dans lesquels le temps n’a pas permis qu’il se formĂąt encore de ces familles prĂ©pondĂ©rantes par l’anciennetĂ© des services rendus Ă  la patrie , enfin ces Etats , dont les gouver- nemens font plus dĂ©mocrates en apparence qu’en rĂ©alitĂ© , ne voient-ils pas dĂ©jĂ  parmi eux des distinctions bien prononcĂ©es, & qui de jour en jour Ă©tabliront une ligne plus marquĂ©e de citoyen Ă  voit deNewyork en juin 5789 „ Je fuis bien loin „ de l’enthousiasme , en jugeant les objets qui ,, m’environnent, & je ne trouve aucune raison „ de cĂ©der Ă  la prĂ©tention qu’ont la plupart des „ AmĂ©ricains & leurs admirateurs, quand ils ,, affirment que ces Etats surpassent en politique „ & en philosophie tous les peuples anciens & „ modernes. Quoi qu’il en soit de ces prĂ©ten- „ tions, le vrai est que ces AmĂ©ricains ont Ă©tĂ© „ jusqu’à prĂ©sent sans gouvernement, quoiqu’ils „ en soient dĂ©jĂ  Ă  la seconde forme. Je regarde , comme un spectacle curieux les obstacles qu’ils „ Ă©prouvent Ă  l’organisaĂ­ion du nouveau gou- „ vernement. II y a loin des projets Ă  l’exĂ©su- „ Ă . „ §5 Ăźtoyen ? {i C’est donc en vain que noĂ­ novateurs ont portĂ© jufqu’à Ja puĂ©rilitĂ© leur fureur contre la qualification de noble. II existera dans tous les pays des gens qui, Ă©tant riches, se rendront puissans, des gens qui, Ă©tant vertueux, se rendront illustres , enfin tel homme qui Ă©tant digne d’ĂȘtre connu , ce que les anciens nom- merent nosdbilis,&. par abrĂ©viation nobilis, aura dans fa patrie cette prĂ©pondĂ©rance qui conduit, dans toutes les associations, Ă  des prééminences. 11 existe de ces prééminences fur toute la surface de l’Europe. Elles font excessivement prononcĂ©es en Asie on les trouve en Afrique , en AmĂ©rique ; & les voyageurs autour du monde i Une division de la marine royale de France Ă©tant Ă  Boston en 17L8 ou 17x9, les officiers donnerent un bal Ă  bord des vaisseaux, & furent trĂšs-surpris d’apprendre que les femmes d’hono- rables n’iroient point Ă  une fĂȘte oĂč elles scroient exposĂ©es Ă  rencontrer d’autres dames dont le* maris n'avoient pas le mĂȘme titre que les leurs, eu au moins celui d’écuyer. F z c Z6 > ont observĂ© des castes privilĂ©giĂ©es parmi les insulaires de la mer du sud. A OthaĂși les rang* font marquĂ©s par des distinctions frappante* ; les infĂ©rieurs y ont de grands Ă©gards pour leurs supĂ©rieurs. II y a fies seigneurs cĂźe cantons. II seroit aisĂ© d’appuyer par des rap- prochemens pris dans l'histoire, ce qui Autorise Ă  penser que, st le rĂ©gime cons* titntiounel se rĂ©tablissait, ce .seroit l’an* cienne & mĂȘme la nouvelle noblesse dit royaume qui, sous une autre dĂ©nomination , s’empareroit de toutes les dignitĂ©s, du maniement de tontes les affaires, & qui feule profĂŹteroit d’une rĂ©volution dont le Tiers-Etat se promettoit tant d’avantages. M us, encore une fois, il est plus essentiel d’examiner si le bonheur du royaume, si fa tranquillitĂ© , si fa grandeur dans h paix, si fa furetĂ© dans la guerre , serment les rĂ©sultats de ce nouvel oidre de choses. Il faudroit voir si qua- rante-qtiatre mille maires , si les nombreux membres de tous les dĂ©pnrtemens, si les de districts, choisis infaillible* 87 ment parmi des personnages riches ou des familles considĂ©rables, ne seroient pas gĂ©mir la nation fous cette cohorte de vrais aristocrates intĂ©ressĂ©s Ă  fe soutenir, Ă  consolider, Ă  perpĂ©tuer leur autoritĂ©. Les Danois, aprĂšs avoir long-temps souffert les outrages, les vexations, les exigeances insoutenables des seigneurs qui les opprimoient, & qui rĂ©duisoient Ă  rien f autoritĂ© royale , ne virent d’autre moyen d’amĂ©liorer leur condition , qu’en offrant a leur souverain une autoritĂ© sans bornes. Le premier article de la loi de 1665, promulguĂ©e Ă  la fuite de cette Ă©tonnante rĂ©volution, dit, que tous Us rois hĂ©rĂ©ditaires de Danneniarck & de Nord- wege doivent ĂȘtre regardĂ©s par leurs sujets comme un chef au - dejfus de toutes les lois humaines , & qui , en matiĂšre religieuse ou civile , ne connoĂ­t point d’autre juge que Dieu. On a peine Ă  comprendre comment une nation a pu de son propre mouvement jurer de se soumettre Ă  un pouvoir aussi illimitĂ© , Ă  une volontĂ© dont rien ne balancĂ© les dĂ©cisions arbitraires. U n’ea F 4 88 est pas moins vrai que ce n’est qu’à dater de cette Ă©poque que le Danois a vĂ©cu fous* un gouvernement plus doux , que le commerce a commencĂ© Ă  y fleurir % que les arts vinrent embellir la capitale & les autres villes du royaume, que de tous cĂŽtĂ©s la culture s’étendit & se boni-, fia, & que le Dannemarck prĂ©senta Ă  l’Europe une marine vraiment respeĂ©table & dont les Ă©tabliffemens font superbes. Plus de cent annĂ©es font rĂ©volues depuis que les Da nuis se trouvent bien d’un. gouvernement qui les met Ă  la merci des caprices d’un maĂźtre. Cela est, & cela se peut, parce que le despotisme d’un souverain ne lui donne pas, Ă  beaucoup prĂšs, une autoritĂ© si effective, qu’elle paroĂźt absolue. II y a mille mĂ©nagemens Ă  garder qui lui font dictĂ©s , soit par le besoin d’ĂȘtre aimĂ©, soit par un esprit de justice , soit enfin par la crainte d’ĂȘtre viĂ©time dune rĂ©volution. Le despotisme exercĂ© par une rĂ©union d’siommes investis de f autoritĂ© , est bien plus terrible & plus absurde, joint Ă  ce que les assemblĂ©e.^ { 89 d’une nation qui posscde plusieurs gran. clĂ©s provinces ne font nullement propres Ă  l’éclairer fur ses vrais intĂ©rĂȘts. Tout fe voit dans ces assemblĂ©es d’une maniĂ©rĂ© trop confuse , trop sommaire , trop indĂ©terminĂ©e. " La volontĂ© gĂ©nĂ©rale y est y, rĂ©ellement muette. La plupart des dĂ©. „ putĂ©s, guidĂ©s par des motifs secrets, „ n’opinent pas plus comme citoyens , „ que fi l’Etat n'eĂ»t jamais existĂ© ; & l’on „ fait passer faussement fous le nom de „ loi des dĂ©crets iniques , qui n’ont pour „ but que fintĂ©rĂȘt particulier. „ Ă­i. C’est, comme l’a fort bien dit le factieux Ifnard en parlant de la Convention , une machine Ă  dĂ©cret dans les mains dĂ© une faBlon. Ai n st de la fermentation des passons accumulĂ©es sortent des dĂ©marches & des dĂ©cisions qu’un souverain n’oferoit fe permettre , parce qu’il cramdroit une censure , une critique publique , que les assemblĂ©es bravent fans la moindre pudeur. 3 1 Contrat social, page ĂŻ8i. 2 Un Espagnol, M. le comte d’Ayalg, qui 9 ° Si nous faisons pour un moment l’é- loge d’un gouvernement oĂč le prince se voit. au-dessus des loix , ce n’est pas que nous le souhaitions' pour la France, ce n’est pas qu’il puisse ĂȘtre dĂ©sirable , ni pour un souverain , ni pour une nation. Notre unique objet est de prouver que FautoritĂ© d’un seul, telle arbitraire qu'elle soit, devient prĂ©fĂ©rable Ă  celle d’assem- blĂ©es tumultueuses oĂč d’insolens parvenus , ne professent cet amour violent & fastueux de la libertĂ© , que pour mieux vient de publier un excellent ouvrage intitule De la libertĂ© U de l’égalitĂ© des hommes U des citoyens, dit en parlant des deux lĂ©gislateurs qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la convention nationale Une as- „ semblĂ©e qui ne se respecte pas, qui ne respecte 3, pas l' publique, est le plus cruel, le „ plus dĂ©testable de tous les tyrans. Ceux - ci font jj le mal en tremblant, tandis qu’elle le fait dans „ une forte de calme , qui doit causer un frisson- 33 nement de peur & d’horreur aux peuples qui ,3 vivent fous fa domination, & Ă  ceux qui n’en „ font pas sĂ©parĂ©s par des rochers inaccessibles. 33 Çhaji. 6 . page 160, 9t caclier leur goĂ»t pour l’indĂ©pendance de toute autoritĂ© lĂ©gitime, oĂč ils ne se courbent devant le peuple quejusqu’au moment oĂč ces ambitieux peuvent donner l’eĂ­ĂŻor Ă  leur fureur de dominer i . x Lorsqu’en septembre 1790 , on voulut restreindre la prĂ©rogative royale de S. M. Polonaise, un des membres de la diete, le sieur Kie- 7Ìnski, protesta en ces termes “ Si le roi a lu con- M descendance de laisser mettre en dĂ©libĂ©ration ce qui est suffisamment Ă©tabli par les Pacla „ Connenta , c’estĂ nous Ă  ne point le souffrir, Ă  „ nous fur-tout qui mĂ©prisons les factieux, & 3 , qui sommes convaincus par l’expcrience que „ que les prĂ©rogatives royales, que le trĂŽne, en , 3 un mot, sont le seul & vĂ©ritable rempart de la „ prospĂ©ritĂ© publique. Plus les pouvoirs feront 3, divisĂ©s, moins le gouvernement aura de nerf, „ L’Etat languira & finira par tomber dans le 33 nĂ©ant. Craignons les faux amis du peuple qui „ ne veulent avilir la majestĂ© royale que pour pouvoir exercer plus sĂ»rement leur despotisme „ infiniment plus fatal au peuple que celui dq 53 roi le plus absolu. „ j\l. Nççker a Ă©crit il que la puissance immo- l 92 Dans ees derniers temps on a beaucoup citĂ© CharJemague . comme Celui de nos princes qui a le pins associĂ© Tente de fa nation au gouvernement de l’empire. On a Ă©tĂ© jusqu’a le reprĂ©senter comme soumettant dans les Champs de Mars Ă  la dĂ©cision du peuple , tout ce qu’il souhai- toit d'innover dans l’admĂ­niltration. Cependant l’abbĂ© de Mably, auteur claffi- que des rĂ©volutionnaires, convient que dans les capitulaires, CharĂźemagne pre- noit le titre de lĂ©gislateur suprĂȘme. Ce mĂȘme auteur a puisĂ© dans Hincmar un tableau des assemblĂ©es de ce temps, qui „ dĂ©rĂ©e d’une assemblĂ©e composĂ©e des repiĂ©seru ,, tans de la nation , n’eft pas auffi redoutable que „ le despotisme d’un seul homme, „ Cinq pages plus loin, ils’oublie & nous dit C4 Comment ne ,, seroit-on pas effrayĂ© de l’autoritĂ© d’une as- „ semblĂ©e qm dĂ©cide en un moment & sans appel „ de l’honneur, de la fortune & de la libertĂ© des „ citoyens, d’une assemblĂ©e qui, en proscrivant „ avec une petite majoritĂ© de sufFrases le dĂ©ve- n loppement des avis prĂ©jugĂ©s contraires as. 93 } contraste un peu avec la forme tumultueuse & indĂ©cente de nos prĂ©tendues lĂ©gislatures. L'assemblĂ©e , dit Hincmar, qui se tenoit Ă  La fin de Vautomne , aprĂšs que la campagne Ă­toĂŹt finie , rĂŹĂ©toĂŹt composte que des seigneurs les plus expĂ©rimentĂ©s dans les affaires. . On recherchoit la cause des abus prifens , & on travailloit Ă  prĂ©venir les maux qu'on avoit Ă  craindre. Jamais le public nĂ©. toit infiruit des vues, des dĂ©bats, des projets , ni des rĂ©solutions de cette assemblĂ©e. Un secret inviolable ernpĂȘchoit que les Ă©trangers ne pus- » sentiment de cet f e majoritĂ©, assure par sa ty- » rannie sur les opinions, spn despotisme envers w les personnes ? Comment ne feroit - on pas M effrayĂ© del’antoritĂ© d’une assemblĂ©e qui, fur le s , rapport d’un de ses membres, & fans daigner ,, Ă©couter ni les aeensĂ©s, ni leurs dĂ©fenseurs, remplit les prisons de ses victimes? „ Du pouvoir exĂ©cutif ,pag. 347. M. Neckeren nous peignant si au vrai le despotisme de PAflemblĂ©e Nationale, auroit bien dĂ» nous expliquer ensuite, en quoi il est moins redoutable que le despotisme d’un seul. 94 fint se prĂ©cautionner contre les entreprises dont ils Ă©talent menacĂ©s, & que dans r intĂ©rieur mĂȘme du royaume , des rnĂ©contens ou des esprits jaloux & inquiets s'opposajsent par leur intrigue au bien public. Eginard , en pariant d’une de ces assemblĂ©es, fait dire ces paroles Ă  Charlema- gne J’ai figĂ© au milieu de vous , & f ai pris part Ă  vos dĂ©libĂ©rations , non - seulement comme tĂ©moin , mais encore comme votre roi & votre juge. Le vrai est que Charlemagne comme nous l’a dit Montesquieu tint le pouvoir de la noblesse dans ses limites, empĂȘcha l’oppreffion du clergĂ© & de l’homme libre , mettant un tel tempĂ©rament dans les ordres de l’Etat, q u'ils furent contrebalancĂ©s, & qu’il resta le maĂźtre. Tout fut uni par la force de fĂłn gĂ©nie ; mais ses successeurs moins habiles & moins fermes ne tardĂšrent pas Ă  voir que des administrateurs en trop grand nombre, & recevant trop de puissance de leurs emplois , font Ă©galement nuisibles Ă  la prospĂ©ritĂ© de l’Etat, & Ă  la nĂ©cessaire dignitĂ© de son chef. l 95 'Hugues Capet ayant observĂ© que le droit de rendre la justice uni Ă  la profession militaire, avoit Ă©tĂ© une des causes principales de la chĂ»te des premieres races, ce prince & ses descendans firent en sorte que la noblesse n’eĂ»t plus, pour unique occupation que la guerre. Ils la tinrent en activitĂ© durant la paix, en favorisant le goĂ»t de la chevalerie i , en i “ Les chevaliers qu’on appelloit en latin „ Milites , Ă©toient l’élite non - feulement de la noblesse , niais encore de ceux des sujets qui ,, possĂ©doient les vertus les plus Ă©minentes. Ils „ etoient les plus fermesjoutiens des trĂŽnes , les ,, protecteurs desfoibles U desopprime's , la ter- ,, ra/r des brigands , les amis de P ordre U de la ,, police , le flĂ©au de tous les novateurs , U des „ perturbateurs du repos public. Aussi les rois & „ les princes les plus sages se sont-ils toujours ,3 appliquĂ©s Ă  les maintenir, en les rappellant ,3 aux anciennes loix. „ Hist. de la noblesse hĂ©rĂ©ditaire , page 282. chap. 17. De cet esprit de chevalerie, il ressortit des traits qui seroient incroyables, fi les historiens les plus dignes de fol ne nous les transinettoient. Tels font les. l 96 JtĂŹuĂźtĂźpliaut les JoĂ»tes & les Tournois, 8Ă© en ne nĂ©gligeant rien de ce qui pouvoit lui faire abandonner les pĂ©nibles fonctions de la judicature. faits de Duguesclin, dont le marĂ©chal d’EnclrĂ©- ghen disoit “ Si ce Bertrand ctoĂźt roi de JĂ©ru» j, lalem , tous les Payens ne Ă­eroĂŹent pas capa- j, blĂ©s de lui rĂ©sister. Tels font les faits d’uri Boucicaud, d’un Captai du Buek, qui avec foi» Xante chevaliers, suivis de igo hommes Ă  euX § attaquĂšrent, mirent en dĂ©route & tuefent fepË mille hommes d’une nombreuse armĂ©e de ces Jacquets, qui en ĂŻ^g vouloient exterminer la noblesse. L’hrstoire de la maison militaire des rois de France, prĂ©sente un nombreux catalogue des brillans exploits de nos nobles Français; mais nous observerons qu’ils durent leurs plus Ă©cla-j tans succĂšs Ă  leur attachement auX ioix de la chevalerie , Ă  la vĂ©nĂ©ration des jeunes gens pour' leurs anciens, & au respect des gentilshommes pour ces noms illustres qui dĂ©signĂšrent tant d s' hĂ©ros. Tout noble doit se piquer de se conduire auíßÏ noblement que qui que ce soit, mais pour le maintien de Tordre, il faut qu’rly ait des grada» lions parmi la noblesse , ainftque dans tout autre' Etat. Les { 97 Les nobles & les prĂȘtres furent rem* placĂ©s dans le maniement des affaires publiques, par des hommes de loix, aux- quels la sagesse du gouvernement & l’es- time de leurs contemporains ouvraient Ă©galement une brillante, une utile carriĂšre. Alors une subordination plus rĂ©elle s’établit; les dĂ©sordres devenus plus rares eurent des suites moins funestes. Les français , fous le regue de Louis VIII, commencĂšrent Ă  soupçonner qu’il Ă©toit nĂ©cessaire Lavoir dans l’Etat Une puissance qui en unit , resserrĂąt & gouvernĂąt par un mĂȘme esprit toutes les parties divisĂ©es. Un sentiment encore confus Ă­aisoit entrevoir le besoin d’un lĂ©gislateur unique. La confiance qu’inspira St. Louis, contribua beaucoup Ă  replacer dans la main du prince, cette puissance lĂ©gislative, dont CharlemĂĄgne ĂĄvoit st bien usĂ© , & sans laquelle un roi ne peut assurer la tranquillitĂ© du royaume. Ce retour de soumission vers le trĂŽne n’éprouva aucune opposition , parce qu’on Ă©toit excĂ©dĂ© de tontes parts des abus des autoritĂ©s locales. G 9 * Ă­ Ainsi qu’en cc moment, le peuple Français souffre Ă©galement du silence forcĂ© de ses anciennes loĂ­x, & des ordres arbitraires d’une tourbe innombrable de tyrans. Cependant les seigneurs avoient encore assez de pouvoir pour qu’il nuisĂźt i Voici ce qu’on lit dans une lettre Ă©crite en 178s, oĂč fauteur s’explique avec beaucoup de , vĂ©hĂ©mence contre les ordres arbitraires “ Lorsque nos rois dĂ©livrĂšrent les provinces du 5, joug des tyrans fĂ©odaux, on vit les peuples w accourir avec confiance Ă  l’abri du sceptre pa- „ terne!, en conservant quelques coutumes aux^ „ quelles ils Ă©toĂźent attachĂ©s, & qui ne contra - ,, rioicnt point l’intĂ©rĂ©t collectif. Par - tout le j, respect pour Jes mƓurs appella la raison, l’é- 5, quite, la loi naturelle pour rĂ©gler l’autorĂ­tĂ© & „ l’obĂ©issance. Le souverain eut un pouvoir ab- 5, solu pour protĂ©ger & pour conserver... & les „ ujets recouvrĂšrent une libertĂ© qui n'eut d’au- ,, tre borne que les loix qui defenc’ei ce nuire. 3 , Pendant ce grand ouvrage, en tort lieu, en ,, route cu confiance , nos rois flipulerent pour ĂŻ, l’humanire. Quels droits Ă  fa reconnoissance 1 „ Lettre de AL de LcdtnĂŻoild M. de BergaJTe. C 99 Ă l’unitĂ© d’autoritĂ©, sans laquelle j dans M grand pays, rien ne Va au bien. Ce ne fut que fous les derniers regnes oĂč l'on vit les ministres qui conciliĂšrent Je mieux leur attachement Ă  la gloire du souverain, & la connoissancĂš des vrais intĂ©rĂȘts du royaume, travailler avec succĂšs Ă  affoiblir l’autoritĂ© des grands vassaux. Us prĂ©fenterent Ă  ceux-ci de stĂ©riles distinctions j & des dĂ©corations en Ă©change de droits utilĂ«s. Dans le mĂȘme temps on accordoit Ă  1 Ă©lite des plĂ©bĂ©iens , des emplois dont l’impoitance rendit bientĂŽt leur condition plus solidement avantageuse que celle de la majeure partie des seigneurs; Successivement toutes les places depuis le syndic d*une communautĂ©,Ă  remonter iusqu’aux dĂ©positaires immĂ©diats de la confiance de nos rois, devinrent la rĂ©compense de quiconque montra des talçns. Comme nou- savons dĂ©jĂ  fait observer, l’éloquence jointe Ă  la probitĂ© fit arriver aux premiers emplois de robe & de l’administration. Ainsi le gouvernement se yit aidĂ© de tous cĂŽtĂ©s par Gij 100 la louable ambition de tous les Rrançals recotnmandab'es, & la noblesse satisfaite d’ĂȘtte en quelque forte exclusivement employĂ©e Ă  la garde de l’Etat, ne pensit plus Ă  fe mĂȘler de l’administration. Elle envisagea presque comme un crime de fĂ©lonie , de ne pas fe consacrera la profession des armes; elle n’eut garde de priver sĂŽ'n pays de ses plus sĂ»rs dĂ©fenseurs , elle remplit les armĂ©es de cet esprit qui les rendit triomphantes ; elle remplit l’univers dĂ© f Ă©clat de fa valeur. Rien ne se croisoit, rĂ­ĂȘn ne se confondoit pins; la royautĂ© Ă©t’oĂŻt le point central auquel tout abou* tĂ­ssoit. L’agrandissement du royaume, la prospĂ©ritĂ© dont nous le vĂźmes jouir fut de plus en plus l’heureux rĂ©sultat d’une balancĂ© sagement tenue. On ne s’avisoit plus de croire qu’aprĂšs avoir vieilli dans l ? Ă©tat militaire , on fut prOpre Ă  manier tous les autres ressorts du gouvernement; ressorts nĂ©cessairement compliquĂ©s dans une vaste machine. On penfoit encore moins qne toute espece d’éducation , que tour genre d'habitude fussent propres Ă  l ÍOI forstier des officiers capables de bien obĂ©ir, & de bien commander. Christine de Pi fan rappelle dans ses MĂ©moires, ce que d st VĂ©gece dans son livre de chevalerie SoĂŹi- vent font profitables en bataille, y celle gens ie Commune , quant efl conduit & gouvernĂ© joub%_ ordre de bons & nobles chevetains. L’état militaire est celui de tous , oĂč le subalterne ne peut ĂȘtre employĂ© utilement que lorsqu’il est rompu Ă  sacrifier Ă  la discipline , jusqu’à son raisonnement. Mais eu mĂȘme temps il est de la sagesse de tout bon gouvernement de favoriser des prĂ©jugĂ©s qui rendent cette obĂ©issance moins pĂ©nible Ă  ceux dont il faut l’exiger. Le jeune paysan qui s’engage & qui fuit Ă  la guerre le fils de son seigneur., reçut dĂšs son enfance les impressions d’un respect qu’il tĂ©moigne par instinct & par habitude. II ne peut ĂȘtre aussi aisĂ© de lui persuader que le fils d’un plus riche laboureur que son pere doive Ă  force d’argent ou de protection , devenir rapidement son chef. II existe des classĂ©s plus relevĂ©es dans la sociĂ©tĂ©, qui en fob O jij 102 gnant d’avantnge l’éducatiĂŽn de leurs familles , ne letir donnent pas encore celle qni prĂ©pare anx qualitĂ©s militaires. Tous les nĂ©gocians n’ont pas cette opulence qui permette de rendre lems en fans Ă©trangers Ă  des habitudes entiĂšrement opposĂ©es au dĂ©sintĂ©ressement que doit avoir un officier ce ne fera point dans un comptoir qu’il prendra le ton noble mais ferme qu’il doit avoir avec fes soldats; le fils du financier, quelque bonne, quelqu’estimable que soit la conversation de son pere , y entendra rarement ce qui fait l’entretien habituel du fils d’un militaire , si & si l’on a vu des i Quoique depuis uue cinquantaine donnĂ©es, la maniĂ©rĂ© d'Ăšnc de la haute finance ne quadre plus avec les satyres de Coileau , il existe encore quelques gens pour qui çes vert furent faits Veux-tu voir tous les grands Ă  ta porte courir, M Dit un pere Ă  son fils, Pont le poil ya fieurir ? M Prends-moi le bon parti, laisse lĂ  tous les livres, 35 Cent francs au denier cinq, combien font-ils ? vingt livres, 0 C’est bien dit, vas, tu fais tout ce qu’il fast lavoir 33 » s 1SZ Ăź en fans de magistrats se distinguer par leur bravoure & leur bonne conduite Ă  l’armĂ©e , on conviendra cependant qu’il leur falloit une vocation particuliĂšre pour rĂ©ussir dans un Ă©tat anqueĂź rien dans leurs entours ne les appelloit. Nous n’adopterons pas l’exagĂ©ration de ces tactitiens qui veulent nous per. suader qu’il faut mĂȘme po“ur les grades infĂ©rieurs dans le militaire des talens prodigieux; nous croyons plus certainement qu’il faut fe vouera une grande patience & qu’on ne verra, embrasser avec zele cet Ă©tat, qu’autant que des prĂ©rogatives honorifiques feront passer fur les peines journaliĂšres qu’il prĂ©sente. Mais lorsque l’état militaire sera ouvert sans exception Ă  tout le monde , lorsque d’ĂȘtre officier ne donnera plus une place distinguĂ©e dans la sociĂ©tĂ© , tout emploi dont les fondions ne seront pas viles, & qui vaudra un millier d’écus , fera sĂ»rement prĂ©fĂ©rĂ© Ă  une sous - lieutenance dont la plus forte paye n’approchoit pas Ă  beaucoup prĂšs de cent pistoles. Alors les rĂ©gimens G iv f 104 } ne seront remplis , comme ils le font maintenant, que de gens auxquels les bassesses feront familiĂšres, & qui comme Ă  prĂ©sent seront l’objet de la risĂ©e & du mĂ©pris de leurs soldats x. Scrvius Tullius connu par son attachement au gouvernement rĂ©publicain , ne pouvant souffrir que son pays dĂ©pendĂźt des caprices de la populace , non content d’avoir fait passer toute l’autoiitĂ© dans le corps de la noblesse & des patriciens , ne permit pas Ă  la derniere classe de porter les armes peur la patrie , il falloit avoir des foyers pour obtenir le droit de les dĂ©fendre 2. Toute la cavalerie fiit r Nos gĂ©nĂ©raux avant le rĂ©gnĂ© de l'Ă©galitĂ© n’étoient pas dans le cas d’adresser au gouvernement des plaintes semblables Ă  celles de Dam. pierre, dans fa dĂ©pĂȘche du ; niai 179; ,Ă  la convention , oĂč il dit “ que les officiers d'un j, bataillon font devenus invisibles , au moment „ qu’il falloit aller au combat Toutes ces lettres des gĂ©nĂ©raux rĂ©voluteurs font fans cesse mention de quelques lĂąchetĂ©s des officiers Ă  leurs prdres. ? Rousseau , contract social, page 203, I2K rangĂ©e sous la premiers cla[ft composĂ©e des plus riches & des principaux de la ville t . Chez les Egyptiens , les gens de guerre appelles Calasyriens & Hermotibiens , Ă©toient un corps sĂ©parĂ© dans l’Etat ; il leur Ă©toit dĂ©fendu d’exercer d autre mĂ©tier que celui de la guerre , que les peres enĂ­'ei- gnoient Ă  leurs enfans. Lycurgue ayant extrĂȘmement goĂ»tĂ© cet Ă©tablissement , sĂ©para de mĂȘme Ă  Sparte les gens de guerre , des autres corps de l'Ă©tat. Plutar- que nous dit qii’il Ă©tablit ainsi une rĂ©publique vĂ©ritablement noble & pure. 2 Nous observerons encore que Lycurgue Ă©toit fi pĂ©nĂ©trĂ© de la nĂ©cessitĂ© d’accorder de grandes prĂ©rogatives Ă  l’hommede guerre, 1 RĂ©volutions romaines de l’abbĂ© De Vertot, tome i, page 26 . 2 On peut se rappeller aussi la rĂ©ponse que lit ce sage lĂ©gislateur Ă  quelqu’un qui lui con- seilloit d’établir Ă  Sparte le gouvernement populaire ,afĂŹn que le plus petit eĂ»t autant d’autoritĂ© que le plus grand. Lycurgue lui tourna le dos aprĂšs lui avoir dit “ Vas rĂ©tablir premiĂšrement chez toi, & nous donne l’exemple io6 } qu’í] statua que le nom d’un mort ne seroit gravĂ© sur son tombeau , que lorsque ce seroit, ou un homme qui auroit pĂ©ri sous les armes pour le service de son pays , ou une femme consacrĂ©e Ă  la religion. Si dans un gouvernement auĂ­si resserrĂ© dans ses limites que celui des LacĂ©dĂ©- rooniens, il y eut par la force des choses des diffĂ©rences si marquĂ©es entre le spartiate , entre l'habitant de la capitale , entre celui du pays, entre celui-ci & les Llotes & les esclaves, ces diffĂ©rences ne sont- elles pas d’une nĂ©cessitĂ© bien plus absolue pour le maintien de la tranquillitĂ© dans une grande nation? Rien ne va, rien ne conduit au bien , si la puissance politique est Ă©galement partagĂ©e entre les diffĂ©rens citoyens. Quand les bras devront faire ce qui est rĂ©servĂ© aux'jambes , la tĂȘte se brisera contre terre , & toute la machine pĂ©rira. Sparte , en distribuant Ă©galement des terres Ă  des citoyens, les fit cultiver par des esclaves. Rome en usa de mĂȘme; ie ^07 citoyen romain Ă©toit libre , mais ton t cc joyaux dont elle avoit Ă©tĂ© dĂ©pouillĂ©e. Si les bornes qu’on s’est marquĂ© dans cet ouvrage, permettoient d’exposer ici tout ce qui dĂ©montre incontestablement qu’il n’est point de propriĂ©tĂ©s plus respectables que celles du clergĂ© , les personnes les plus persuadĂ©es qu’il Ă©toit raisonnable des’emparer des biens de l’église , revien- droient Ă  sentir que la justice, la politique & l’avantage de l’Etat exigent Ă©galement qu’on restitue aux Ă©vĂȘques & aux curĂ©s tout ce qui jfournissoit Ă  leur subsistance & ce qui formoit le patrimoine des pauvres ; mais alors on fe retranche- roit fur la nĂ©ceffitĂ© de dĂ©truire les ordres religieux , pour puiser dans leur fortune les ressources dont f Etat a. si indifpensa- biement besoin. 11 est certain qu’au premier aspect , les monastĂšres ne paroissent pas offrir ni Ă  la religion , ni Ă  la sociĂ©tĂ© , les mĂȘmes avantages que ceux qu elle retire du clergĂ© sĂ©culier. Les moines , en apparence , ne font bons qu’à eux seuls ; un petit nombre desservent les cures ; la majeure partie d’entr’eii'X , reste dans HmĂ©rieur det C *49 5 cloĂźtres; mais e’est peut-ĂȘtre moins la faute des ordres religieux que celle du gouvernement, si depuis long-temps on n’apas tirĂ© de ces cĂ©nobites tout l’avan- tage qu’ils pou voient offrir. Cependant la situation de la plupart de leurs maisons presentoit dĂ©jĂ  un de ces avantages qu’ou n’a su apprĂ©cier qu’aprĂšs la destruction des ordres monastiques. Les villes au- roient encore plus englouti les richesses des campagnes , si des abbayes , dans des vallĂ©es Ă  l’écart des grandes routes, n’eus- sent Ă©tabli des points de consommation qui se trou voient en dĂ©faut par-tout ailleurs, oĂč les riches propriĂ©taires tiroient les revenus de leurs terres, pour allerles dĂ©penser dans les capitales. Quand fut - il plus nĂ©cessaire de s’oecu- per sĂ©rieusement de l’éducation , qu’à une Ă©poque oĂč les mƓurs font arrivĂ©es au dernier degrĂ© de perversitĂ© ? Nous avons souvent entendu dire dans la sociĂ©tĂ©, avant que la rĂ©volution n’eĂ»t fait professer l’athĂ©isme, que s’il n’y avoit pas de religion, il en faudroit faire une pour K iij le peuple. Aujourd’hui fq raison jk l’ex-* pĂ©rience commandent bien plus dĂ©cisi- vement de rappeller les hommes Ă  une croyance Ă  la fois consolante , & le plus grand frein du vice i. On sentira com-. bien en ce moment il sera difficile de trouver parmi les savans , assez de per> sonnes qui joignent Ă  l’art d’enseigner les belles-lettres, ces vrais & purs principes de la religion. D’ailleurs, si comme il faut l’espĂ©rer, il se rencontre des laĂŻcs sages & instruits qui n’aient point donnĂ© , i Rousseau , si souvent citĂ© par nos rĂ©volu- teurs , dit en parlant de l’Evangile “ Sa sain- „ tetĂ© parle Ă  non cƓur ; voyez les livres des ,, philosophes avec toute leur pompe, qu’ils sont ,, petits prĂšs de celui-lĂ ! Se peut-il qu'un livre „ Ă  la fois si sublime & si simple , soit l’ouvrage „ des hommes?. .. OĂč JĂ©sus ayoit-il pris cette „ morale Ă©levĂ©e & pure, dont lui seul a donnĂ© „ les leçons & l’exemple? .. . Ce n’est pas ainsi „ qu on invente ; & les faits de Socrate dont „ personne ne doute, sont moins attestĂ©s que „ ceux de JĂ©sus-Christ. „ Emile, tome III, page 147 & suiy. Ă©dit. de Geneve ,en 1780, 151 ! Ă  tĂȘte baissĂ©e , dans les erreurs & les horreurs de la rĂ©volution , le gouvernement aura un tel besoin de ces sujets fi prĂ©cieux Ă  retrouver , qu’on ne pourra guçres se priver de leurs talens pour l’ tion , & qu’on ne les renfermera pas dans l’enceinte des colleges. Asm que ces collĂšges rĂ©pondent Ă  ce qu’on doit s’en promettre , il faut donc que les instituteurs y soient eux - mĂȘmes contenus par une subordination, & des rĂ©glĂ©s qui ne font bien connues que dans les conventualitĂ©s- Si l’on veut ĂȘtre de bon ne-soi, on ne niera pas que la suppreĂ­ĂŻion des jĂ©suites avoit fait un tort prodigieux Ă  renseignement public, parce que les instituteurs qui les ont remplacĂ©s , ne dĂ©pendantpoint d’un ordre, n'ayant point l’amour-propre , ni les mĂ©nagemens que donne l’es- prit de corps, se respecloient beaucoup moins que des religieux. Lorsque ceux-ci se conduisoient mal dans un college , ils n'Ă©toient pas quittes pour l’abandonner ; des punitions les suivoient par - tout oĂč les renvoyoient des supĂ©rieurs quiconser» K iv 15 * VOÏent sur eux une autoritĂ© perpĂ©tuelle. Les colleges qui, aprĂšs la destruction des jĂ©suites , ont obtenu le plus de considĂ©ration , sont prĂ©cisĂ©ment ceux oĂč les professeurs & les rĂ©gens Ă©toient des religieux. Une fois que Tordre se rĂ©tablira , on ne dira plus, comme un Lequinio Qu il ne saut pas jouiller Venseignement public par des opinions religieuses. On ne souffrira plus qu’on ose annoncer que le peuple sera le seul Dieu , qu’il ne doit pas y en Avoir d’autre i . PensĂ©e barbare autant i Au milieu de toutes les horreurs qui se dĂ©bitent & sc font journellement Ă  la commune de Paris, ce rĂ©ceptacle des plus monstrueuses conceptions, un de nos scĂ©lĂ©rats , nommĂ© Chau- mette , a osĂ© dire hautement, & sans contradiction de personne “II faut un jour de repos aux ,, citoyens. II faut un Dimanche ; mais il ne faut ,, pas que le dimanche soit souillĂ© par des su- ,, perstitions. Nous aurons des fĂȘtes fans doute, „ mais des fĂȘtes morales. Nous cĂ©lĂ©brerons les „ Ă©pouses & les meres ; sur-tout les meres qui „ nourrissent leurs enfans. Nous aurons des fĂȘtes ,, civiques; le 10 aoĂ»t, nous aurons un rassenu 153 que folle; pensĂ©e que l’histoire de toutes les nations ne prĂ©senta jamais. Avant d’ĂȘtre Ă©clairĂ©es par les lumiĂšres de l’évan- gile , elles eurent un tel besoin d’adorer un ĂȘtre supĂ©rieur , qu’on les vit rendre un culte Ă  des dieux qui prĂ©sidĂšrent Ă  toutes leurs Ă­onĂ©tions. Un homme d’es- prit a dit, en parlant de l'homme Pour avoir des amis, il se crĂ©a des dieux. Sur la cime des monts habita POrĂ©ade ; Tout bois eut ses Sylvains , tout ruisseau fa Nayade. IVT. Bossuet, en parlant de ce penchant Ă  rĂ©vĂ©rer des ĂȘtres inconnus, dit, au sujet des peuples idolĂątres , che ÂŁ eux tout Ă©toit Dieu , exceptĂ© Dieu lui-mĂȘme. Mais jamais l’idolĂątrie n’inspira la grotesque fantaisie de transformer en DivinitĂ© des forts de la halle, des poissardes & tous les rassemblemens de bandits. Une fois que la persuasive voix de la raison aura Ă©touffĂ© tous les cris insensĂ©s , profanes „ blement, & le peuple fera notre Dieu ; il ns „ doit pas yen avoir d’autre. „ Moniteur n“. 1S2, du 11 juin 1793. & coupables , on voudra qu’une religion bien entendue rĂ©unisse dans le cƓur des enfans , Ă  la piĂ©tĂ© filiale , un respect profond & salutaire pour toutes les autoritĂ©s lĂ©gitimes. A qui pourra-t-on mieux confier ce foin si important, qn’à des religieux qui ont rĂ©sistĂ© aux offres trompeuses mais sĂ©duisantes des chefs de la rĂ©volution ? La situation d une grande partie des monastĂšres, & la salubritĂ© de l’air qu’on y respire, rendent ces maisons plus propres qu’aucune autre habitation Ă  y Ă©lever j a jeunesse elle n’y retrouvera pas les Ă©cueils qu’on a Ă  redouter dans les villes. La dĂ©pense des parents y fera toujours moins forte. Les grandes maisons offriront des emplacemens suffisans, pour avoir des Ă©quitations, & tous les Ă©tablĂ­sse- mens nĂ©cessaires aux exercices des jeunes gens. C’est de cette maniĂ©rĂ© & de toute autre qu’on tirera le plus grand parti des monastĂšres , en tournant an profit de l’çtat le dĂ©vouement des ministres de la s 155 1 religion. On peut compter plus que jamais de trouver ce dĂ©vouement dans ceux qui ont si bien prouvĂ© ce que peut fur l'homme la croyance cfiun Dieu. Quels citoyens eurent une marche plus ferme, plus noble & plus consĂ©quente, que la trĂšs-grande majoritĂ© de nos ecclĂ©siastiques Français? Tant qu’abusant du nom du roi, l’assem- blĂ©e s’en tint Ă  l'injuste envahissement du temporel, le clergĂ© ne s’affligea que d’ĂȘ- tre privĂ© de$ moyens d soulager les pauvres. Ce 11e fut que lorsqu on attenta Ă  la puretĂ© du dogme , cc 11e fut que lorsqu’011 exigea un serinent criminel,que nos prĂȘtres dirigĂ©s & fortifiĂ©s parla conduite de cent vingt Ă©vĂȘques , prĂ©fĂ©rĂšrent la persĂ©cution & le martyre , Ă  tout ce qu’on leur promenois , s’ils eussent cessĂ© de penser en ministres du vrai Dieu. 1 1 Lorsque le maire Bailli, s’étant approchĂ© du curĂ© de Sainte Marguerite , pour exiger la prestation du ferment, eut usĂ© de tout l’art acadĂ©mique, le respectable ecclĂ©siastique lui rĂ©pondit “ Vous pouvez rougir ce pavĂ© du sang que „ je suis prĂȘt Ă  verser, plutĂŽt que de manquey i§6 Un corps qui se conduit ainsi , peut rĂ©pondre victorieusement aux reproches dirigĂ©s contre son esprit de corps ; & ce qu’un gouvernement a de mieux Ă  faire , est de le laisser concourir volontairement Ă  tout ce qui sauvera l'Etat, de la ruine oĂč l’a plongĂ© la fureur des factions. Cependant comme cette fureur a malheureusement atteint un certain nombre de membres de l’ancien clergĂ© tant sĂ©culier que rĂ©gulier , il se trouvera plusieurs maisons religieuses qu’oti fera dans l’im- poĂ­ĂŻĂŹbilitĂ© ou de completter suffisamment, ou mĂȘme de faire habiter. 11 faudra que ]e clergĂ© sĂ©culier recrute parmi les rĂ©guliers , pour remplir toutes les cures que fera vaquer le renvoi des schĂ©matiques. JParlĂ , le nombre des moines se trouvera ,, Ă  mon devoir ; mais vous ne ferez jamais rou. „ gir ce front sillonnĂ© par les annĂ©es. „ C’est ce mĂȘme Bailli qui, dĂ©concertĂ© par la rĂ©sistance du curĂ© de S. Rocli, lui dit “ Si j’étois „ le seul lĂ©gislateur, votre religion n’existeroit », plus. „ *57 considĂ©rablement diminuĂ©, & le clergĂ©, soutenu par le gouvernement , trouvera dans la vente de ces biens , les moyens de seconder les bienfaisantes intentions du souverain. i i Ce sera dans le mĂȘme accord, qu’on s’oc- eupera du fore des couvens de filies. Des religieuses dont la conduite n’a pas Ă©tĂ© moins belle, moins courageuse que celle du clergĂ©, veilleront plus attentivement que jamais Ă  l’édu'cation de jeunes personnes qu’elles Ă©lĂšveront de nraniere Ă  en faire des femmes respectables, &de bonnes meres de famille. Si la frayeur de fe lier par des vƓux, empĂȘche Ă  l’avenir que ces monastĂšres fe soutiennent ou fe relevent tous, plusieurs peuvent offrir le moyen de multiplier des chapitres , oĂč des chanoinesses Cesseront d'ĂȘtre Ă  la charge de parens estimables & pauvres. II y auroit de ces chapitres pour diffĂ©rentes classes 5 mais les filles des nobles dans les uns, celles du tiers-Ă©tat dans les autres, s’y verroient soumises Ă  une rĂ©glĂ© qui seroit tellement conque & surveillĂ©e, que jamais ces asyles de la religion ne pourroient prĂ©senter un autre degrĂ© de -libertĂ© que celle dont jouit une fille de bien, Ă©levĂ©e sous les yeux d’une mere attentive & pieuse. t 158 Nous ne dissimulerons pas combien lĂĄ restitution des biens enlevĂ©s Ă  l’églife, contrariera l’intĂ©rĂȘt de nombre de particuliers. On fait qu’en vertu du dĂ©cret de l’AssemblĂ©e Nationale qui abolit les dixmes, elle fit Un prĂ©sent de soixante & dix millions aux propriĂ©taires laies, & qti’ii y en eut lin d’assez bonne foi pour remercier cette assemblĂ©e de lui avoir donnĂ© trente mille livres de rente dfe plus.; rentes auxquelles il n’avoit aucun droit , puifqu’il n’avoit acquis ses possessions , ©u qu’il n’en avoit hĂ©ritĂ© qu’en raison de ce qu’elles Ă©toient grevĂ©es de dixmes mais ces dixmes en mĂȘme temps qu’elles fournissoient i’ahment du clergĂ© tournoient au soulagement de la nation qu’il faudroit imposer au prorata de la somme qu’exigeroit le maintien de 1 Ăą religion >- 1 II est difficile de prĂ©voir ce qui remplace- roit la dixme avec moins de gĂȘne pour le contribuable ; cette redevance est certainement la pius proportionnĂ©e aux bienfaits de la nature , k i 59 On porte le nombre des paroisses eii b'rance Ă  44 mille. L’entretieu des prĂȘtres, fans celui des Ă©vĂȘques , & fans compter les autres frais d u culte, a prĂ©sentĂ© Ă  nos prĂ©tendus lĂ©gislateurs une somme de 120,000,000 L. qui les a effrayĂ©s aprĂšs coup. Dans cette circonstance , comme dans bien d’autres , ils ont dĂ©truit fans penser Ă  ce qu’il y avoit Ă  mettre Ă  la place de leurs dĂ©molitions. Us fe font crus quittes envers une immense quantitĂ© de citoyens qu’ils ruinoient, & envers ceux qu’ils alloient grĂ©ver de charges indispensables , en disant qu’ils ordonnoient ces abolitions , sauf Ă  aviser aux moyens de subvenir ctune autre manien Ă  la dĂ©pense du culte divin , Ă  l'entretien des minijĂŹres des autels , a u soulagement des pauvres , aux rĂ©parations & reconstructions des Ă©glises, presbytĂšres & d tous les Ă©tablijsemens , sĂ©minaire se paye dans un moment oĂč i’homme qui recueille cent gerbes, est le plus en Ă­icuatiçn d en abandonner dix. Ă­ Ă  res , Ă©coles , collĂšges , hĂŽpitaux , communautĂ©s , dĂ©putĂ©, ce fera nous qui rĂ©pondrons pout „ vous. Soyez fans InquiĂ©tude; nous avons der riere nĂŽus des gens qui nous soutiennent, & 5, qui notis soutiendront puissamment. ,, Alors, quelques souverains cruellement abusĂ©s! par des imposteurs, croyoient qu’en allant au* devant des fantaisies du peuple, & en com p tank la noblesse & le clergĂ© peur peu de chose , ils fs lĂźvroient Ă  une sage mesure , mais fur - tout Ă  une spĂ©culation de finance certaine ; il faut espĂ©rer qu’ils auront ouvert les yeux sor ce faux calcul, fi Suadere principi, quod oporteat, multĂ­ laboris assentatio ergĂ  principem quemeumque , sineaffectuperagitur. 'lacis, hist. lib. i. i8cs mettre qu’il retournĂąt Ă  son gouverne^ ment d’Irlande , ou de consentir Ă  ce qu’il allĂąt reprendre le commandement de l’armĂ©e dans le comtĂ© d’Yorck. Charles I, loin de prĂ©voir que son autoritĂ© touihoit de JĂź prĂ©s au terme fatal , lui promit fa pro- tecĂ­ion & C assura que le parlement n oserait pas toucher Ă  un seul de fes cheveux. Ă­ Louis XVI fut de mĂȘme induit en erreur, mais elle Ă©toit bien pardonnable. Quel roi fut plus aimĂ© ? quel roi mĂ©rita mieux de TĂštre! C’est de ce prince qu’on peut dire comme Horace le difoit de Quintilius ĂŻhonneur , la bonne foi, soeur incorruptible de lajujlĂŹce , retrouver ont-elles jamais un mortel qui lui ressemble z ? Mais fi son Ă©loge paroiffoit suspect dans un sujet fidele , fit l’on osoit encore penser que ce prince Ășe mĂ©ritĂąt d’ĂȘtre louĂ© que du courage qu’il montra dans les plus horribles crises, i Hume , tome V, page 25 2 ..Cui pudor& justĂŹtiĂ­e soror, „ Incorrupta iides, nudaque Veritas, ,, QuaudĂČ uiiuni inventent parem ? { Ă­8i Ăź {r & qu’Ji conserva dans ses derniers momens ; alors , pour le mieux juger , qu’on se rappelle ce qu’un orateur fameux disoit au parlement d’Angleterre Le roi de France s eji dĂ©pouillĂ© d,u fajle & de la pompe de la royautĂ© ; mais il a montĂ© une marine. 11 a rĂ©duit le nombre des personnes de son service ; mais il a augmentĂ© celui de ss vaisseaux. II a retranchĂ© de son Ă©clat personnel ; mais il a donnĂ© Ă  la France des forces navales qui immortaliseront son rĂ©gnĂ©. Son peuple devenu grand & formidable sous fa domination , ne gĂ©mit pas fous le fardeau des impĂŽts auxquels il faut ordinairement qu une nation fe soumette pour acquĂ©rir de la grandeur & inspirer de la crainte. VoilĂ  de la vraie gloire , voilĂ  de la rĂ©putation bien mĂ©ritĂ©e , voilĂ  un rĂ©gnĂ© qui peut Ă©lever le nom de i Qui pourroĂŹt oublier, que le 20 juin 1792, lorsqu’au moment d’ĂȘtre massacrĂ© , il se trouva un grenadier qui, bien intentionnĂ© pour le roi, lui dit " N’ayez pas peur „ Louis XVIlui prit la main, la mit fur son cƓur & lui rĂ©pondit “ il ne bat pas, il ne craint rien, il est pur M iij 55 182 'Louis XF1 amdejjus mĂȘme du rĂ©gnĂ© fi vante de Henri IF. La France Ă©toit en guerre avec l’An- gleterre, lorsque M. Burck tenoitce langage. Deux aprĂšs , l’AmĂ©rique con- sacroit un monument Ă  la gloire de Louis XVI , & la reconnoiffance gravoit fur l’airain ces mots fi vrais “ Optimq RĂ©gi „ Ludovico XVI. Dans le mĂȘme temps , une ville de France, oĂč la rĂ©volimon eut depuis ,-le plus sinistre caractĂšre, plaçoit au pied d’une image chĂ©rie , cette inscription ; " A Louis XVI, ĂągĂ© de 26 ans,,. DĂ©jĂ  notre roi avoit Ă©tĂ© en Europe f arbitre des plus importantes querelles; dĂ©jĂ  il avoit supprimĂ© dans ses domaines toute espece de servitude ; dĂ©jĂ  il avoit fait effacer du code criminel tout ce qui se sentoit de la barbarie des siĂ©cles passĂ©s. On a brisĂ© le marbre oĂč se lisoit Louis de son domaine a banni l’esclavage , A IAmĂ©rique , aux mers il rend la libertĂ© , ' i83 Ses loixfont des bienfaits ,fesprojetsfont d’un sages Et la gloire le montre Ă  VimmortalitĂ©'. On ne se rappelle plus , que des pauvres secourus dans un cruel hiver par la vigilante bontĂ© du roi, s’unirent pour donner un essor Ă  leur gratitude. Ils se porterent en foule au Louvre, ils formerent en un instant un obĂ©lisque immense; bientĂŽt on y vit attacher cet hommage si lĂąchement oubliĂ© Louis , les indigens que ta bontĂ©'protĂ©gĂ© , Ne peuvent t’élever qu un monument de neige ; Mais il plaĂźt davantage Ă  ton cƓur gĂ©nĂ©reux , J fie le marbre payĂ© du pain des malheureux. Cette scene touchante se passoit le 2 r janvier 1784. Qui eĂ»t pensĂ© alors qu’à pareil jour , neuf ans aprĂšs , tout un peuple verroit en silence , ou encourageroit par des cris fĂ©roces , les meurtriers d’un si bon maĂźtre ? Lorsque l’on considĂ©rĂ©, que LouisXVI n’eut jamais d’autre occupation que celle de rendre ses sujets heureux ; qu’il en fut respectĂ© & chĂ©ri, jusqu’au moment oĂč M iv 184 des factieux communiquĂšrent leur frĂ©nĂ©sie Ă  la nation ; i quel est le souverain qui peut se flatter dĂ©sormais de regner paisiblement, si l’esprit de vertige n’est pas terrassĂ© par la plus grande fermetĂ© ? BientĂŽt on verroit'les peuples & leurs instigateurs remettre en vigueur cette terrible , cette monstrueuse maxime de J. J, Rousseau , lorsqu’il dit En tout Ă©tat de catife , un peuple cfl toujours le maĂźtre de changer ses loĂŹx , mĂȘme les meilleures car s il lui plait de Je faire mal Ă  lui-mĂȘme , qui ef~ ce qui a le. droit de l'en empĂȘcher ? i “ Au milieu du plus beau royaume de „ l’univers , existant avec gloire depuis quatorze „ siĂ©cles, se rĂ©unirent cout-Ă -coup cinq ou six „ cents pervers, couverts de crimes & de dettes, ,, dĂ©vorĂ©s d’arabition , fans conscience, sans reli- „ giort, fans aucune forte de courage, gens in, „ connus ou dĂ©shonorĂ©s ; & c’est fous leurs pok „ gnards qu’à expirĂ© la monarchie c’est par leur „ volontĂ© que fe brisent nos autels & s’anĂ©antit , 3 la religion de nos pores. „ C’est un dĂ©pute siĂ©geant Ă  l'AssemblĂ©e Nationale qui, en 1791, esquissoit les objets qu’il avoir fous les yeux, i§5 Le temps n’est pas Ă©loignĂ© , oĂč montant fur le trĂŽne des CĂ©sars , un grand prince trouva dans bien des parties de ses Etats hĂ©rĂ©ditaires, le germe de la rĂ©volution. La constitution avoit de zĂ©lĂ©s partisans dans le Milanois, dans le Tyro! ; elle Ă©chauffa les tĂȘtes des paysans de la Carniole & de la Carinthie. Un orateur de ces paysans osa rappellera son souverain ce qui ctoit dĂ» Ă  LĂ©galitĂ© , aux droits de l’homme & Ă  la majestĂ© du peuple. Sans la promptitude & l'habiletĂ© avec; lesquelles rassemblĂ©e de TĂ©mefwar fut créée, la manie constitutionnelle fai- foit des ravages en Hongrie. On la trou- voit dans la harangue d’une dĂ©putation de cinquante - deux personnes par-tout on avoit les yeux ouverts fur ce que vaudroit aux peuples des Pays-Bas leur rĂ©bellion. François II, arrivĂ© au suprĂȘme pouvoir , dans des circonstances moins critiques , eut l’art de rallier tous les cƓurs aux intĂ©rĂȘts de ses couronnes. Mais ce qui rĂ©ussit aujourd’hui , ce qui rĂ©ussit pendant une fuite d’annĂ©es glorieuses, i86 c fl toujours sujet Ă  changer dans bien peu de temps, si les peuples ont prĂšs d’eux des exemples de rĂ©voltes impunies ; l i Qu’il foie permis d’obferver que, vraisemblablement Dumourier & ses adhĂ©rens n’eussent pas trouvĂ© tant de facilitĂ©s dans ^envahissement des Pays-Bas Autrichiens , fi le gouvernement eut repoussĂ© avec une juste indignation les principes dĂ©mocratiques que renferme!t une adresse prĂ©sentĂ©e en mars 1791. Entr’autres phrases dictĂ©es par l’efprit du moment, on lit " II nous „ reste Ă  proposer Ă  votre MajestĂ©, de mettre fin ,, une bonne fois & de la maniĂ©rĂ© la plus lĂ©gale, ,, Ă  tous les abus qui ont pesĂ© jufqu’ici fur le „ peuple. Vous paroisse? jaloux , Sire , de fa con- „ fiance ; eh bien , il n’y a qu’un moyen de l’ob- „ tenir toute entiere, c’est d’interroger ce peu- „ pie, de lui demander Ă  lui-mĂȘme quelle est fa volontĂ© , quels font ses dĂ©sirs,,. 11 faut convenir que ce ton avoit Ă©tĂ© provoquĂ© par le souvenir de la dĂ©claration' qui, un an auparavant, portoit ct que le produit des imposi- S tions feroit consommĂ© dans le pays ; que l’ar- „ niĂ©e prĂȘteroit [ferment au souverain & Ă  la „ nation ; qu’elle ne feroit composĂ©e que de na- 5, tionaux, & ne pourroit ĂȘtre employĂ©e hors „ des Pays-Bas ; que l’avancement des grades i87 on ne peut pas constamment entretenir des armĂ©es formidables , on ne peut pas „ n’auroit lieu que fur la prĂ©sentation des Etats, „ & que ces Etats Ă©toient invitĂ©s Ă  imaginer telle- forme qu’ils voudroient pour lier leur nou- ,, veau souverain & fa postĂ©ritĂ© L est ainsi que le sĂ©ditieux rĂ©sultat du conseil d’Etat,du 27 dĂ©cembre 1788 -> Ă©chausta, Ă©gara les tĂȘtes des François , & leur fit former des demandes qui, d'abfurditĂ©s en absurditĂ©s ont prĂ©cipitĂ© la monarchie, le monarque & couvert de deuil, de malheurs & d’opprobres un vaste & superbe pays. Vraisemblablement les communes du Hainaut n’auroient jamais prĂ©sentĂ© leur adrelfĂš, lĂŹ elles n’eussent pas Ă©tĂ© beaucoup trop instruites de la politique qui existoit encore alors, & qui croyoit qu’il y avoit en fin de compte, de grands avantages Ă  retirer pour le souverain, de l’huniiliation des premiers ordres de l’Etat. C’est ce qui se voit clairement dans la lettre Ă©crite Ă  ces premiers ordres , le lendemain de l’adresse des communes. " Quelqu’illĂ©galement & indĂ©cemment qu’ait Ă©tĂ© „ exprimĂ© hier le vƓu public , il ne peut plus ,, vous ĂȘtre douteux satisfaites - le donc, mef- „ sieurs, tandis qu’il en est temps encore ; & con- „ fiez-vous ĂĄ l’empereur, pour que fa sagesse & i88 toujours saisir le point juste , entre une sĂ©vĂ©ritĂ© & une indulgence trop grande. La mĂ©chancetĂ© est plus vigilante que ceux qui la doivent rĂ©primer , elle saisit un moment favorable, elle atteint son but, alors qu’on ne se doutoit pas qu’elle y visĂąt. Dans un ouvrage qui parut en 17g t , on lit avec plaisir tout ce qui est rapportĂ© fur le rĂ©gnĂ© de FrĂ©dĂ©ric II, fur ce rĂ©gnĂ© si extraordinaire , fur cet Ă©tonnant gĂ©nie qui crĂ©a une monarchie redoutable qui, comme le Santorin , 1 s’éleva brusquement au milieu des flots irritĂ©s. Le mĂȘme Ă©crivain dit que pur La valeur de ce hĂ©ros , P Etat Prussien ejl un gĂ©ant plein de nerfs , auquel il manque de la chair. II vient de „ fa bontĂ© infinie concilient les dĂ©sirs de la na- „ tion avec les loix & avec l’organifation consti- „ tutionnelle du pays,,. 1 Les anciens ont Ă©crit que ThĂ©ra, l’ancien nom de l’isle Santorin , Ă©toit sortie du sein de la mer , ainsi que Rhodes & DĂ©los. II paroĂźt que c’eĂ­l une fable , mais il n’est pas question d’examiner çe point d’ivĂ­loire naturelle. iS9 ĂŹ s’approprier ce qui augmentera beaucoup fa substance. Mais c’est dans cette nouvelle acquisition , c’est dans les motifs allĂ©guĂ©s pour s’arrondir, que l’on trouve des motifs plus dĂ©cisifs encore pour que la cour de Berlin ne fe montre pas favorable Ă  la constitution de 1791. Laissant de cĂŽtĂ© tout ce que l’excestive libertĂ© que promet cette constitution , offre de contraste avec le rĂ©gime des anciens domaines Prussiens , ne considĂ©rons que ce qu’il y a Ă  redouter de l’efprit d’indĂ©pen- dance qui a fait des progrĂšs en Pologne. Pourroit-ou-fe flatter que les babitans des pays nouvellement rĂ©unis Ă  la Prusse fe rĂ©veilleront par le fait mĂȘme de ces rĂ©unions, avec une autre maniĂ©rĂ© de penser? N’est il pas au contraire Ă  craindre qu’en s’unissant Ă  une masse oĂč la dĂ©mocratie cherche depuis long-temps Ă  s’insinuer, oĂč elle a mĂȘme fait des progrĂšs , les nouveaux sujets ne corrompent facilement les anciens? EfpĂ©reroit - on Ă  la longue que la force militaire parvint toujours Ă  rĂ©duire des mouveroens de rĂ©bellion? Le 1 9 ° soldat en France s’engageoit volontaĂ­re- ment, se croyoit autrefois fort au-dessus du paysan ; enfin il Ă©toit beaucoup plus sĂ©pare de ses compatriotes qu’il ne Test en Prusse, oĂč le gouvernement peut obliger tout homme de servir , & de servir pendant toute sa vie. On objectera que l’armĂ©e Prussienne est; en grande partie formĂ©e d’étrangers enrĂŽlĂ©s par force ; mais c’est par cette raison que s’ils n’affectionnent pas le pays oĂč ils servent, on ne peut gueres supposer qu’ils aiment davantage leurs drapeaux. L’autre partie de l’armĂ©e Prussienne est composĂ©e de nationaux qui, en temps de paix , n’ont que deux mois de service , & dont les rĂ©gimens font dans les districts , oĂč les dix autres mois ces soldats redeviennent paysans ou ouvriers. Seroit- il bien sĂ»r , dans une rĂ©bellion , de faire marcher de tels hommes contre la ville ou le village qui fournissent les cinq sixiĂšmes de TannĂ©e Ă  ieur subsistances & oĂč ils ont tout ce qui peut les attacher Ă  la vie ? *9 r LĂ  donc plus qu’ailleurs, le souverain ne doit se promettre une paisible obĂ©issance de ses sujets , que Jorsqu’elle aura sa base dans l’opinion ; que lorsque ce sujet ne croira pas fa condition par trop infĂ©rieure Ă  celle des autres peuples ; que lorsqu’il ne lira pas, que lorsqu’il ne se dira pas que son maĂźtre a sanctionnĂ© la rĂ©volte d’une nation , & coopĂ©rĂ© Ă  ce qu’un roi de France ne fut replacĂ© furie trĂŽne que pour ĂȘtre roi de nom & nullement de fait. Les nouveaux domaines de la maison de Brandebourg i vont recevoir une nouvelle constitution ils ne conserveront point le rĂ©gime qu’ils avaient fous l’anarchie Bolonaise. Si la constitution Française de 1791 Ă©toit , comme on sa publiĂ©, si sage, si solide, pourquoi ne l’adopteroit-on pas pour le gouvernement de ces acquisitions ? Pourquoi, portant la guerre en France, n’imiteroit-on 1 On en Ă©value la population Ă  1,136,389 Ăąmes. f 9* pas ceux des conquĂ©rans qui adoptaient ce qu’ils trouvoient de bon chez les peu- p!es vaincus par eux ? Mais non , les princes qui occupent en ce moment les grands trĂŽnes de l’Europe , font trop sages pour vouloir chez eux de la constitution Française de 1791. C’étoitavec les rapsodies dc cette constitution qu’011 avoit administrĂ© la Belgique & la principautĂ© de Liege. La premiĂšre opĂ©ration de fautante lĂ©gitime sut de rappeiler tout Ă  l’ancien ordre; cependant st les souverains croyoient devoir des Ă©gards aux prĂ©tendus vƓux Ă©mis par la multitude, ils eussent donnĂ© quelqu’at- tentĂ­on Ă  toutes ces adresses de remercie- mens, Ă  toutes ces demandes de rĂ©union Ă  la France , adressĂ©es par les Belges & les LiĂ©geois aux peres conscripts de la convention. On se se roi t rappelle que cette convention avoit dans son sein ces mĂȘmes hommes nagueres les plus zĂ©lĂ©s promoteurs du rĂ©gime constitutionnel. 1 On 1 Plusieurs ctoicnt de l’aĂ­semblce constituante. anroit { '9Z tiuroit observĂ© qu’une grande partie de§ fĂ©glemcns donnĂ©s par Ăźes conqnĂ©rĂĄns rĂ©- voluteurs , quoique rĂ©digĂ©s par le jacobinisme , tenoient aux principes constitit- tioiinĂšls de 179t. On ne s’est pas arrĂȘtĂ© Ă  d'austĂŹ misĂ©rables considĂ©rations , parĂ©e qu’encore une fois , il n’est pas de prince assez ennemi de son peuple, assez indiffĂ©rent sur la dignitĂ© & la conservation de sa couronne » pour vouloir cheĂĄ lui une constitution qui ne donna pas un instant de bonheuf Ă  la Franéë; enfi n , une machine dant le jeĂ»na jamais rĂ©joui C Ɠil de fĂ©s aftisans , parcs qu elle n'a jamdis marchĂ© un seul jour \ qui ria pu assurer la vie ni les propriĂ©tĂ©s de perm sonne, 1 qui a fait des milliers d’itl- fortunĂ©s , & qui a rendu le Français atrĂŽ* ce & rĂ©gicide. La maniĂ©rĂ© dont l’Angleterre a repoussĂ© toute fraternitĂ© avec nos rĂ©voluteurs t l’accueil fait aux Ă©migrĂ©s & Ă  nos vertueux ecclĂ©siastiques, tout nous promet qu'une 1. De la viede M. De la Fayette , pat JVL de Rivaie!. N f 194 Ăź nation qui vient de se montrer auffi gran» de, auffi sensible, auffi gĂ©nĂ©reuse, n’é- coutera jamais aucune proposition d’hom- mes rebelles & perfides, d’hommes in- fracteurs des loix divines & humaines. Le cabinet de S. James , aujourd’hui si distinguĂ© par ses lumiĂšres, sentira toute fimportance du rĂ©tablissement de la royautĂ© en France, & combien il estdel’intĂ©- tĂ©rĂȘt du gouvernement Britannique que rien de semblable Ă  la constitution de T791 , ne s’établisse dans un Ă©tat si voisin de l’Angleterre. - Sans doute , Rousseau a poussĂ© les choses beaucoup trop loin , en disant Lepeu- pfe-Anglais pense ĂȘtre libre , il j'e trompe fort ; il ne r r fl que durant FĂ©lection des vtembres du parlement. SitĂŽt qu’ils font Ă©lus , il efl esclave. 11 rĂ­tfĂŹ rien dans les courts momens de fa libertĂ© ; Fus Ăąge qu il en fait, mĂ©rite lien qu il la perde. Des hommes dont le jqgement est respectable ont avancĂ© que le gouvernement Anglais Ă©toit le chef- d'Ɠuvre de l’ùsprit humain. D’autres , dans des Ă©crits sagement raisonnĂ©s, ont C 195 prĂ©tendu que si les pouvoirs distincts res- toient daĂșs le quadre que leur affigne la constitution , ils s’y clioqueroient perpĂ©tuellement en masse; que rarement réíul- teroit-il des mesures Ă©nergiques & utiles de cette lutte ; & qu’elĂŹe n’est avantageuse qu’au moyen de ce q u'avec une adresse infinie , l'un des pouvoirs se rend maĂźtre des autres. Moins tranchans dans nos opinions , nous ne dĂ©ciderons pas Ă­i la constitution Anglaise est auffi bonne en elle - mĂȘme , qu'elle est habilement maniĂ©e par qui sont au timon des affaires , & particuliĂšrement dans ce moment- ci; mais toujours est-il vrai que, l’Anglais en gĂ©nĂ©ral, croit plus Ă  fa libertĂ© qu’il ne la raisonne, & qu’il souffriroit impatiemment qu’un peuple , avec lequel il doit avoir des rapports si journaliers & si immĂ©diats , parut plus libre que lui. Le roi d’Angleterre peut dissoudre son’ parlement, lorsqu’il juge cette mesure nĂ©cessaire. La constitution Française de 1791 , porte que Le corps lĂ©gislatif ne pourra N ij r 96 ĂȘtre dijsous i . La constitution Française annulle toute distinction ; il n’est pas de pays au monde oĂč les ordres soient plus sĂ©parĂ©s qu’en Angleterre , en Ecosse & en Irlande. Les seigneurs d’Ëcosse ont des droits qui approchent de ceux de la souverainetĂ© ; il y a une distance, Ă©norme entre les Pairs des trois royaumes & la noblesse non titrĂ©e. La constitution de 1791 a rĂ©duit le clergĂ© qui a jurĂ© ses dĂ©crets, Ă  des gages trĂšs - prĂ©caires ; le clergĂ© d’Angleterre & d’Irlande possede des propriĂ©tĂ©s, des revenus propres Ă  soutenir sa grande existence , & son influence dans le gouvernement. Combien ces richesses & celles des Pairs , combien la primatie hĂ©rĂ©ditaire de ceux-ci ne prĂȘtent-elle pas Ă  la jalousie de tout le reste des citoyens ! Combien ne s’est-on pas dĂ©jĂ  plaint des vices, vrais ou supposĂ©s dans la reprĂ©sentation parlementaire ! Bien des gens se rappellent ce ĂȘ terrible bon mot de Walpole , lorsqu’il se vanta d’avoir dans son porte - feuille , le si Art. V, chapa. i97 tarif de toutes les probitĂ©s de l’Angle* terre. de mois se sont Ă©coulĂ©s depuis qu’un membre des communes , attaquant cette reprĂ©sentation dit , en parlant du bourg d’Oldsarum Que devenu dĂ©sert , ÂŁ herbe couvrait ses rues ; & que fa feule f abri- queĂ©toit une mauujaclure de membres du parlement ! Combien l’IrlĂĄnde n’a-t-elle pas mĂ©ritĂ© l’attention du ministĂšre Anglais , fur une isle oĂč les deux tiers des habitans professent une autre religion que celle de l’Etat, & oĂč ces habitans exclus de toutes charges, de tout emploi, doivent par lĂ  mĂȘme ĂȘtre enclins pour une constitution dĂ©mocratique , qui Ă©tablissant d’abord la mĂȘme confusion qu’en France, les rendroient susceptibles de ces charges, de ces emplois. On rĂ©pondra fans doute que la conduite aussi sage que vigoureuse du roi & des chefs de l’administration en Angleterre , a contenu la malveillance dans des temps bien difficiles. Ce font de grandes victoires remportĂ©es , mais on n’est pas sĂ»r d’avoir toujours de semblables succĂšs, N iij 198 lorsqu’on est sans cesse en prĂ©sence d’n n ennemi qui ne peut cesser d’íiy&y intĂ©rĂȘt Ă  vous attaquer. Les troubles du rĂ©gnĂ© d’Edouard II, les sombres folies de Wtclef, les funestes diffĂ©rĂ©es des partis de la Rose Blanche & de la Rose Rouge , les haines des Tor- rys & des Whgs, des PĂ©titionner* & des Abhorrers , des Jacobrtes & des Hanovriens , cauferent des maux Ă  F Angleterre , dont fa sagesse lui fera soigneusement empĂȘcher le retour. Cependant cette sagesse pourroit enfin ĂȘtre en dĂ©faut, si de nouvelles tentatives plus secrettes , mieux combinĂ©es , Ă©toient rĂ©itĂ©rĂ©es par les Propagandistes du continent. Combien ne s’apperçnt-on pas Ă  la mort du docteur Price , des progrĂšs que ces ennemis du genre humain a voient faits ! II fut prononcĂ© nombre d'Oraisons funĂšbres , oĂč les principes de la libertĂ© illimitĂ©e percĂšrent de la maniĂ©rĂ© la plus hardie. On les vit alors adoptĂ©s par des personnes qu’on n’avoit pas cru entichĂ©es] de ces pernicieuses maximes. C 199 ĂŹ Ce fut dans ]e mĂȘrae temps qu’un des chefs de l’Opposition, fit sans doute violence Ă  ses vrais sentimens , en se permettant de dire Que la consitution rĂ©digĂ©e par [AssemblĂ©e Nationale, Ă©to'u le clos d'oeuvre delĂ  vertu & de VintĂ©gritĂ© humaine. La dĂ©mocratie est de toutes Jes opinions, celle qui a le plus de sophismes Ă  prĂ©senter pour faire des prose]ites. La dĂ©mocratie Française est & sera une peste qui forcera toutes les lignes de sĂ©paration ; qui troublant par-tout l’ordre , sera pĂ©nĂ©trer par tout sa contagion , si l’on ne guĂ©rit le mal dans le heu mĂȘme oĂč il a pris. naissance ,si l’on n’en extirpe pas la racine. L’Angleterre ne seroit pas arrivĂ©e au degrĂ© de splendeur oĂč elle se trouve , sans les efforts qu’elle eut Ă  faire pour s’élever contre la rivalitĂ© de la France. Elle ne doit pas perdre de vue que la. destrnĂ©lion de Carthage fut une des premiĂšres causes de la dĂ©cadence de Rome. Cette rivalitĂ© entre les deux pays sĂ©parĂ©s par le canal de la Manche , rivalitĂ© qu’un fiecle de calme & de bon gouvernement N iv 200 Ăźle parvĂŹendroit pas Ă  faire reprendre Ă  Ja France , offriroit moins de danger Ă  l’Angleterre que celui qu’elle trouverait dans son intĂ©rieur, si la fureur dĂ©mocratique Ă©toit encouragĂ©e par rĂ©tablissement de la constitution de 1791. Non, elle ne le fera pas, malgrĂ© tous les efforts des factieux; ils n'induiront pas en erreur le cabinet de St. James ; son ambassadeur Ă  la Haye a montrĂ© trop hautement les fentimens de l’Angletcrie fur la rĂ©volution française ll rĂ­y a pas encore quatre-, ans , dit milord Auckland dans un mĂ©moire aux Etats-GĂ©nĂ©raux , que quelques malheureux se qualifiant du nom de philoso- phes , ont eu la prĂ©somption de se croire capables d’établir un nouveau syfiĂȘme de sociĂ©tĂ© civile. A fin de rĂ©aliser ce rĂȘve de leur vanitĂ© , il leur a fallu bouleverser & dĂ©truire toutes les notions reçues de subordination , de moeurs & de religion , qui ont fait jujqiiicĂŹ la sĂ»retĂ© , le bonheur & la consolation du genre humain, heurs projets de defiruciion nont que trop rĂ©ussi ; mais les effets du nouveau syfiĂȘme quils ont voulu introduire ri ont servi qu Ă  2Ol Remontrer l’ineptie & la scĂ©lĂšratejje des auteurs. Les Ă©vĂ©nemens qui Je font fi rapidement succĂ©dĂ©s depuis lors , surpassent en atrocitĂ© tout ce qui a jamais fouillĂ© la page de thifloire. Ce tableau n’est pas fait par un de ces hommes qui parlent fans rĂ©flĂ©chir. C’est l’expreĂ­lion Ă©nergique & fidele d’un ministre dont le mĂ©rite est connu , d’un ministre qui, bien instruit des intentions de son souverain , les manifesta de maniĂ©rĂ© Ă  ce qu’elles rĂ©veillassent l’attention de l’Europe , & qu’elles fussent une nouvelle preuve de l’intĂ©rĂȘt que George III prit au fort du feu roi & de fa famille. iNous remarquerons encore que milord Aukland ne fait pas porter fa juste indignation fur les seuls jacobins ; il ne s’at- tache pas aux rĂ©sultats, il remonte' aux causes; & c’est Ă  tous les rebelles, fous quelques dĂ©nominations qu’ils fe soient montrĂ©s, qu’il dĂ©clare la guerre. La gloire du mĂȘme nom , les souvenirs des obstacles Ă  surmonter pour placer Philippe V sur le trĂŽne d’Espagne , mieux que toutes ces considĂ©rations encore , 202 FĂ©lĂ©vation des senti me us de fa majestĂ© catholique , assurent Ă  notre jeune roi le vƓu & les efforts de la cour de Madrid. Le descendant de Louis XIV ne dira pas au fils de Louis XVI „ Mon ame , Ă  ma grandeur toute entiers attachĂ©e , M Des intĂ©rĂȘts du sang est solidement touchĂ©e. Charles IV contribuera Ă  rĂ©tablir non une royautĂ© constitutionnelle, mais cette noble & antique monarchie, dont tous les princes de la maison de Bourbon partagĂšrent les avantages. Quelquefois de cruelles raisons politiques forcerent les souverains Ă  paroĂźtre insensibles aux malheurs de leurs plus proches parens ; mais ici l’intĂ©rĂȘt de FEs- pagne , l’amour de son roi pour son peuple , secondent Ă  Fenvi f horreur que doit inspirer Ă  sa majestĂ© catholique la constitution de 1791. Quel ravage ne se roi t- elle pas fous un climat brĂ»lant, si elle attaquoit Ă  la fois Finquisition , les richesses du clergĂ© , les RĂŹcos hombres , les grands dc toutes les classes, & les Hidalgos ! De- 203 puis 1713 , le gouvernement fut se dĂ©barrasser des prĂ©tentions des assemblĂ©es du royaume, nommĂ©es Las - Cor tes ; mais elles rcnaĂŹtroient, si nos propagandiĂ­ĂŹes croyoient utile Ă  leurs vues de les remuer, & si leurs succĂšs en France invitoient an soulĂšvement, & le Catalan qui sut si difficile Ă  tranquilliser , & le fier Arragonois qui regrette de -savoir plus que le stĂ©rile plaisir de dire quelquefois Ă  son roi Nous qui valons autant que vous , & qui pouvons plus que vous , nous vous saisons notre roi , Ă  condition que vous conserver nos privilĂšges JĂŹnon , non. Une formule auffĂź hautaine ne signifie rien dans un temps calme 4 mais elle peut ĂȘtre l’étin- celle qui allume un grand incendie , quand le vent de la rĂ©bellion souffle sur tout l’univers. L'Efpagne n’ayant de contact avec le reste de 1 Europe que par la chaĂźne des PyrĂ©nĂ©es , pourroit ĂȘtre dĂ©solĂ©e par toutes les horreurs des systĂšmes modernes, fans qu’aucune puissance du continent fĂ»t Ă  mĂȘme de soutenir ou de venger les 204 Ăź droits de la couronne de Castille. On fait qu’on ne vient pas austi facilement Ă  bout d’une nation rĂ©voltĂ©e , en ne pouvant s’en approcher que par des flottes & des troupes de dĂ©barquement, que lorsqu’on peut faire marcher des armĂ©es de terre; & la France, dĂ©mocratisĂ©e par la constitution , fermeroit autant qu’elle lepour- roic, tous les passages aux armĂ©es des autres souverains. L’on ne fau roi t en mĂȘme temps fe dissimuler que les malheurs auxquels l’efprit de rĂ©bellion exposerait l’Espagne , feraient vraisemblablement aggravĂ©s par la prompte insurrection de ses sujets dans le nouveau monde. Si la monstrueuse constitution de 1791 se rele- voit du coup que lui ont portĂ© les jacobins & les anarchistes, elle forcerait certainement son pouvoir exĂ©cutif d’éviter toute union avec la branche d’un arbre que les dĂ©mocrates veulent finir par dĂ©raciner. Combien les impostures de nos factieux n’avoient-elles pas dĂ©jĂ  fait de ravages , & induit en erreur des hommes 25 qui , honorĂ©s de la confiance d’un grand monarque , devroient ĂȘtre d’autant plus fur leurs gardes ! Combien n’a-t-il pas Ă©tĂ© affligeant de lire dans une lettre du chargĂ© des affaires d’Espagne au rebelle Le Brun, au prĂ©tendu ministre de la prĂ©tendue rĂ©publique Que fil des changemens dans des injlituĂčons politiques affranchiffent un pays de Cantique refipecĂ­ qĂčil crut devoir Ă  fies rois, nulle rĂ©volution ne piut affranchir Us Ăąmes honnĂȘtes du refipecĂ­ quelles doivent Ă  la douleur & Ă  C infortune ! C’étoĂ­t sans doute une intention honnĂȘte , mais bien peu rĂ©flĂ©chie , qui dicta & cette phrase , & tout l’écrit oĂč elle se trouve. Son auteur ne sentit pas Ă  quel point ses expressions, tout en blĂąmant les excĂšs , sembloicnt justifier le principe de la rĂ©bellion qui dĂ©trĂŽna Louis XVI; & c’est le ministre d’un roi qui tient ce foible , cet extraordinaire langage ! On voit ce qu’avoient produit des liaisons avec les philosophes de la trempe d’un Condorcet; on voit ce que pouvoient produire ces trop longs mĂ©nagemens pour des scĂ©lĂ©rats avec les- { 20Ô quels toutes les cours eussent dĂ» rompre toute communication , du moment oĂč il fut Ă©vident que Louis XVI n’avoit plus la liberte de faire connoĂźtre ses intentions. Liais nous retrouvons avec satisfaction la grandeur d ame Castillane & les vrais senti mens de la cour de IVIadrid , dans la dĂ©claration du gĂ©nĂ©ral Ricardos. i j Lions chercherions vainement parmi les autres puissances de l’Europe quelles scroient celles qui delireroient que la constitution de 1791 se rĂ©tablit. Seroit- ce la RuiĂŹie ? La conduite de Catherine II 11’a pas cessĂ© d’annoncer depuis notre rĂ©volution , combien fa grande ame Ă©toit indignĂ©e de ce qui se passoit en France. Seroit-ce la Sucde ? Le rĂ©gent qui la gouverne fait ce qu il doit aux mĂąnes de Gustave JII ; chaque jour il voit du palais qu’il habite, le lieu oĂč un malheureux SuĂ©dois , incitĂ© par la propagande , asiaĂ­lĂŹua Ion souverain. 1' ;\u quartier-g Ă­nĂ©ral de Ceret en Ruiissibon, le ; niai 179 Ăź. { 207 Seroit- ce Je Dannemarck ? IJ n’efĂŹ pas aisĂ© de penser qu’un prince absolu voulĂ»t encourager ses sujets Ă  saisir la premiĂšre occasion de lui enlever son pouvoir. Ce ne seroit pas davantage la Porte, ni le Portugal, ni les souverains d’Italie , ni le Corps HelvĂ©tique ; toutes ces puissances avoient Ă  se louer de leurs rapports avec les rois de France; quelques-unes d’en- tr’elles n’ont Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ©es que depuis que ce royaume a cessĂ© d’ĂȘtre soumis Ă  l’autoritĂ© de Louis XVI. Depuis la fondation de la monarchie , jusqu’à la rĂ©bellion de l’AssemblĂ©e Nationale , jamais aucuns miniĂ»res des rois de France n’auroient osĂ© mettre sous les yeux de ces princes , un plan de conduite semblable Ă  celui que le dĂ©putĂ© Duport lut, le 2t mai 1790, au comitĂ© de la propagande. AprĂšs avoir applaudi avec iVlirabeau Ă  1 heureuse rĂ©volution de ĂŻ rance , qui sera pour tous les peupLs le rĂ©veil. de La LibertĂ© , & pour les rois Lc de La mort , on y examine les moyens d'occuper ces rois d’uue maniĂ©rĂ© si active 20 8 cliez eux , qu’il ne leur soit pas possible de songer Ă  troubler le grand Ɠuvre des Français. Mais commençant par ce qui Ă©toit le plus Ă  la portĂ©e de ces rĂ©gĂ©nĂ©rateurs universels , on convient d’élever la Suisse aux hauteurs de la raison , d'ou ton ries Ă©tonnĂ© par aucun spectacle , ou l’on n’est affaibli par aucun ascendant , oĂč ton nef subjuguĂ© par aucun empire; i c’est- Ă -dire, oĂč l’on n’est retenu par aucune biensĂ©ance, oĂč ne prenant pour guide qu'une excessive ambition , on est dĂ©terminĂ© Ă  renverser tout ce qui lui prĂ©senterait quelqu’entrave. Mais lisons attentivement l’artiele du Corps HelvĂ©tique, La Suisse offre plus d’ob fades que d’autreS contrĂ©es , parce que tarifocratie rend le peuplĂ© heureux dans certains cantons ; cependant il importe qu ils deviennent tous dĂ©mocrates. 2 C'ef par Lucerne ou Fribourg qu il faut com - 1 Phrases ampoulĂ©es d’un autre de ces esprits inquiets qui nous ont fait tant de mal. al le bonheur du peuple ne dĂ©voie ĂȘtre comptĂ© pour rien. mencer f 309 mencer vigoureusement, 6- non par le redou* table canton de Berne. 11 ne faut pas cependant le nĂ©gliger, tant s'en faut ; mais ce ri efi pas le pays allemand qriil faut chercher Ă  sĂ©duire, dĂ©fi le pays conquis , le Pays- de-Vaud l'ouvrage qu on nous a lu Ă  cet Ă©gard efi un bon germe ; peut - ĂȘtre faut - il attendre avant de le semer, f II efi quelques dĂ©tails inexacts dans t entreprise du Major.... & dans fa tyrannique exĂ©cution ; ils font dĂ©crits d'une maniĂ©rĂ© plus touchante dans un ouvrage que j’ai , att sujet du Consensus requis , en 1 ^ 24 , pour l Etat de BernĂ© je prĂȘterai cet Ă©crit Ă  V auteur de C Avis Ă  rHelvĂ©tiĂ© . Berne a commis de grandes atrocitĂ©s en rjgc ; il faut les dĂ©voiler . Mais , je le rĂ©pete , Berne doit suivre le fort des autres cantons arifiocratiques ; Berne ne pourra rĂ©sister Ă  Vimpulsion totale , mais il faut diriger ses 2 On ne seme pas un germe ; ce qui est semĂ© germe ensuite ; mais nos factieux ne se font pas piquĂ©s de plus de correction dans leur style que dans leur conduite. O i lĂ  efforts fur Luceme & FriĂ­ourg ; tout y ejĂ­ dispofL C’est ainsi que sous lĂ© rĂ©gime de la constitution , des perturbateurs du repos de la France, verdoient que d’un pĂŽle Ă  í’autre leurs monstrueux systĂšmes bouleversassent tout i . C’est ainsi qu’ils mĂ©* diterent de longue main les crimes qu’on leur lai'Ta commettre, parce qu’on ne i C'est ainsi qu’ils prĂ©paroient la ruine d’une nation i long-temps l’alliĂ©'e de la France, & qui dejĂ  travaillĂ©e par i’affreux art de nos factieux , s’est peut - ĂȘtre trop livrĂ©e Ă  des sĂ©ductions & Ă  un engourdissement dont les suites pourroient lui ĂȘtre funestes. En Voyant les Suisses Ă  Sem'pacb, Ă  Morgarten, repousser avec tant d'intrĂ©piditĂ© les attaques d’un ennemi fi puissant , mais qui leur faisoit une franche guerre , on est surpris de les trouver indĂ©cis , si circonspects envers des perfides qui, sous le prĂ©texte d’une alliance fĂŹ ouvertement violĂ©e , leur ont fait les insultes sis plus sanglantes. Ah ! ces bons Suisses nous rĂ©duiroieut-ils Ă  rĂ©pĂ©ter en parlant d’eux,ce qu’en disoit'Tacite OĂŹim armis uirifque. , mox memoriĂą nominis , clari. f Lir s ^ ^ ^ pĂČĂčvoit se persuader qu’ils arrivassent Ă  ĂŹeurs fins. On rioit, en 179O, de la ridicule motion tendant Ă  faire quitter au roi le nom de Bourbon , pour lui donner celui de Louis Capet. Quelques mois auparavant, on mĂ©prisoit le passage d’un journal autorisĂ© par i’AssemblĂ©e Nationale , oĂč sauteur dit Tout prince Ă©tranger qui vient se mĂȘler des affaires domefĂŹiques dĂ© une nation , ne mĂ©rite- 1 -il pas la mort? Ne viole t-il pas le droit des gens ? N’attaque- t-il pas la vie , la libertĂ© de chaque individu qui compose cette nation ? Et chacun de ces’ individus n est il pas fondĂ© Ă  lui rendre guerre pour guerre, & Ă  le repousser , soit Ă  force ouverte avec toute la nation , ou seul par ruse & par adresse ? Qu’arriva t-il ? On ne tarda pas Ă  apprendre la mort de deux tĂȘtes couronnĂ©es 1 ; depuis , se forma la lĂ©gion des x Anckarstrom, le meurtrier de Gustave III > avoit dans ses papiers trois lettres trĂšs - signifiantes, du club des jacobins. Carra dit dans une feuille publique, en mars 1792, que l’em* O ij 27 2 tyrannicĂŹdes. L’horreur publique en fĂ­i tomber la dĂ©nomination ; mais la fameuse Montagne de la convention ne prit ce nom qu’en mĂ©moire de ces trop cĂ©lĂ©brĂ©s assassins qui , fous l’aiitoritĂ© d’un chef nommĂ© l’ancien ou le vieux de la montagne , nourrissaient des jeunes gens qu’ils en- voyoient de PhĂ©nicie,immolerauloin tout ce qui leur faĂŹfoit ombrage. Aujourd’hui Ăźe combat est devenu un combat Ă  mort entre les rĂ©gicides de Louis XVI & tous les rois. ObservĂ©s par leurs peuples , en butte Ă  tous les artifices de leurs affreux ennemis , les souverains s’exposent Ă  mille embarras, ils se creusent des abymes dont la profondeur est incalculable, s’il reste pereur Ă©toit mort pour avoir avalĂ© un jacobin qu’il n’avoitpu digĂ©rer, qu’il falloit espĂ©rer qu’il en seroit bientĂŽt de mĂȘme des autres souverains. PĂ©thion, dans le mĂȘme temps, osa dire publiquement qu’iĂ­ falloit se desaire d’une des premieres tĂȘtes couronnĂ©es. Mais les scĂ©lĂ©ratesses perdent de leur activitĂ© Ă  mesure que ces souverains se montrent dĂ©terminĂ©s Ă  extirper la race des factieux- 2t3 une seule tcte de l’hydre. Si cette tĂȘte est la constitution , elle jettera au-dehors de la France son venin. On peut mĂȘme dire qu’aujourd’hui, ce venin est plus Ă  craindre pour les princes les mieux astis fur le trĂŽne , que pour notre infortunĂ©e maison royale dont l'Ă©tat est tellement cruel qu’il ne sauroit empirer. Si Louis XVII pouvoit jamais ĂȘtre abandonnĂ© parles puissances , une contre- rĂ©volution inĂ©vitable termineroit enfin des malheurs dont il ne connoĂźt pas encore toute l’étendue. Des vengeurs, excitĂ©s par tout ce qui Ă©leve l’homme au-dessus de lui-mĂȘme, sortiroient comme ils le font dĂ©jĂ  de toutes les parties de la F rance. Ils fonderoient les armes Ă  la main, un nouveau trĂŽne fur les dĂ©bris de l’échaf- faud de Louis XVI. Pendant ce temps, l’univers Ă©tonnĂ© du peu d’intĂ©rĂȘt que ses maĂźtres auroient pris au fort du fils de tant de rois, verroit tous les germes d’insubor- dination se dĂ©velopper contre des princes insoucians. La reine de France dont la place est Ă  O iij 214 jamais marquĂ©e dans l’histoire , cette princesse dont le courage confondit la barbarie d’un peuple furieux , dont la magnanimitĂ© changea ra n t de fois cn vĂ©nĂ©ration la rage d’une multitude Ă©garĂ©e, dont on a dit avec tant de justesse Que s'il fallut Ă  ses ennemis des crimes , des conjurations & de longues pratques pour la faire, affrffner , il ne fallut Ă  elle qu'un moment pour fe f tire admirer ; enfin l’auguste IYIarie- Antoinette, dont tant de malheurs n’ont pu affoiblir Tanne , verroit ses vertus triompher encore de la mĂ©chancetĂ© de ses geĂŽliers. Nos princes si dignes de l’appui des puissances , par leur amour pour le feu roi, par leur tendre sollicitude pour le roi leur neveu, par leur invariable attachement aux principes de la monarchie, nos princes que nuls dangers n’ont Ă©tonnĂ©s , que nuls obstacles n’ont affoiblis , nos .princes qui n’auroient jamais eu d’ennemis , s’il n’eut pas fallu les comprendre dans ĂŹe systcme destructeur du trĂŽne , peuvent , quelque soja, leur destin, ĂȘtre 21A bien sĂ»rs de trouver dans les respects de tous ies bons Français , la rĂ©compense de leur courage , & le tribut de laplusjuĂ­le recotiuoi fiance. La sƓur de Louis XVI s’est Ă©levĂ© des autels dans tous les cƓurs vertueux. On i’impiorera lorsque la laĂ­lĂŹtude & l’eftroi du crime laissera percer la voix des gens de bien. II» s'aideront de la clĂ©mence des trois princesses que renferme le Temple , pour sauver Paris dune ruine totale. IVlais tandis que le temps & les divisions de nos persĂ©cuteurs ameneroient un ordre de choses moins insoutenable que l’anar- chie , quelle .seroit la suite des tentatives trop promptement interrompues par les princes coalisĂ©s? Osons le rĂ©pĂ©ter encore, il n'en exiĂ­ĂŹeroit plus qui pussent raisonnablement se promettre de transmettre leur sceptre Ă  leur fils ; chaque prince couchant devroit craindre d’ùtre rĂ©veillĂ© par la rĂ©bellion qui ie destitueroit. BientĂŽt on verroit, comme fous le Bas Empire , les gĂ©nĂ©raux d’armĂ©e s’emp.'iraiit du suprĂȘme pouvoir, rĂ©gner quelque temps O iv l 216 jusqu'Ă  ce qu’une soldatesque mutinĂ©e par un autre ambitieux, arrachĂąt Ă  l’usur- pateur l’autoritĂ© & la vie. Galba rĂ©gnoit encore , lorsqu’un bas-officicr & un soldat proclamĂšrent Othon. Ainsi tous les souverains du monde pour s’ĂȘtre laissĂ© dĂ©tourner par de lĂąches conseils du plus majeur de leurs intĂ©rĂȘts, se verroient bientĂŽt persĂ©cutĂ©s de toutes les maniĂ©rĂ©s par les sectes des philosophes nivelleurs. BientĂŽt ces princes connoi- troient jusques dans l’intĂ©rieur de leur palais , jusques dans l’apparent calme de leurs nuits , toutes les inquiĂ©tudes , tous ces noirs soucis qui firent payer si cher Ă  Cromwel, f affreux plaisir d'avoir dĂ©gradĂ© la royautĂ©. Ah ! cessons de craindre qu’il y ait en ce moment un seul ministre, un seul conseiller assez dĂ©pourvu de raison , pour oser proposer Ă  son maĂźtre d’abandonner une cause que , dĂšs la fin de 1789 , George III dĂ©clara ĂȘtre celle de tous les rois. II n’en est pas un en ce moment, que 217 leurs sujets n’élevassent au trĂŽne , si le droit de leur naissance ne les y eut placĂ©s. Ils ont tous Ă©tĂ© contemporains du prince qu’ils pleurent & qu’ils sauront venger. Les malheurs de la maison de Bourbon ne datent pas de ces Ă©poques reculĂ©es qui perdent par le temps , de leur grand intĂ©rĂȘt. Les bons Français portent encore le deuil du roi martyrisĂ©, & dont les vertus seront Ă  jamais l’objetde leurs regrets & de leur culte. Le petit - fils de Marie - ThĂ©rĂšse qui re- leve TĂ©clat de mille qualitĂ©s brillantes , par la sensibilitĂ© de son cƓur , semble avoir dirigĂ© toutes ses pensĂ©es , tous ses regards , vers cette tour du Temple oĂč son sang uni Ă  celui des Bourbons , souffre toutes les horreurs de la plus barbare captivitĂ© , oĂč les mĂȘmes gens qui firent un crime Ă  la reine d’avoir pleurĂ© Joseph II, conservent la triste mais courageuse vie de cette princesse i , On voir aux O Quia pejjirnus quijque diffidcntĂŹĂą pr&~ J'cntium nuitationempavens , advershspubiicuni odium, privĂątarn gratiam prajiarat. Tacite. { 218 effort? prodigieux de la cour de Vienne, on voit dans l’activĂŹtĂ© de ses gĂ©nĂ©raux , que leur souverain compte pour perdu cliaque jour qui peut retarder celui oĂč lu reine & le roi de France verront briser d’odĂźeux verroux. L’éleve d u grand FrĂ©dĂ©ric, celui qu’il annonça comme devant recommencer son rĂ©gnĂ© , prĂ©fĂ©rĂ© Ă  ses palais , aux plaisirs de fa capitale , les fatigues, les dangers d une guerre dont l’obet est fi juste, dont les rĂ©sultats feront si glorieux & si raĂ­Ă­urans pour toutes les autoritĂ©s lĂ©gitimes. Des bords de la Neva juqu a ceux du Tage , des extrĂ©mitĂ©s des HĂ©brides jusqu aux rives duPĂŽ, rives pendant longtemps si paisibles , tous les souverains font marcher de nombreux bataillons. Les Bottes d’Angleterre & d’Espague voient arriver au milieu d elles ce pavillon de Catherine II, qui flotta avec tant de gloire dans toutes les mers connues. La conduite , la fermetĂ© de Pie VI rappellent le courage & la sagesse de S. LĂ©on , si justement surnommĂ© le Grand. Ce qui l 219 rfĂ©toit qu’une rĂȘverie en sortant du eer- veau de FabbĂ© de S, Pierre , ce syĂ­lĂȘme d’union intime de toutes les puissances de FFurope ; aujourd’hui , un profond sentiment d’honneur une indignation Ă©galement profonde vont le rĂ©aliser. La France n’en rompra pas FunitĂ© , car ce n’est pas la France qu’on attaque. La France n’est plus qu’oĂč font les sujets fidĂšles. Les royalistes se joignent, se joindront Ă  tout ce qui se fera pour rendre Ă  Louis XVII le trĂŽne de ses peres. Le cri, { ce cri si douloureux! ce dernier accent de Louis XVI retentit dans tous les cƓurs ; il est le signal du plus noble ralliement, du ralliement le plus essentiel au repos, an bonheur du genre humain ; toutes les peines , tous les travaux fe supportent fans murmure , lorsqu’on se dit que leur objet est de purger la terre des monstres qui la dĂ©solent & qui la dĂ©shonorent. Si chaque Français vertueux a le devoir de consoler les mĂąnes de quelqu’objet chĂ©ri , chaque souverain Ă©prouve sĂ»rement le mĂȘme sentiment pour Louis XVI» 220 pour cet auguste descendant d’unerace,' d’oĂč sortirent la plupart des maisons , qui font aujourd’hui fur divers trĂŽnes de l’Eu- rope ; chaque roi sentit son sang bouillonner en mĂ©ditant sur la longue sĂ©rie d’insultes, qu’au nom d’une absurde constitution des rĂ©voltĂ©s firent endurer Ă  leur souverain. Chaque roi s’est honorĂ© de verser des larmes en suivant Louis XVI, depuis le io aoĂ»t jusqu’au 21 janvier. Je ne me rappelle pas d'avoir fait sciemment aucune offense Ă  personne , 1 nous dit-il dans des termes si touchans ; & cependant, combien ne fut-il pas persĂ©cutĂ© par des hommes qui surpassent en cruautĂ© un Montravers , un Couru ai, ces barbares gardiens d’Edouard II! Quelle horreur de voir Louis XVI brutalement offensĂ© par des ĂȘtres qui, quatre ans avant, r Testament du roi. II nous rappelle le langage que Tacite fait tenir Ă  Germanicus Referatis quibus acerbitatibus dilaceratus , qui- bus ĂŹnstdiis ĂĄrcumventus , miferrimam vitam pejstmĂą morte fmierirn. 22 ĂŻ } tü’cuĂ­Tent pas osĂ© lever les yeux jusqu’à la hauteur des siens ! Lorsqu’on considĂ©rĂ© ce monarque dans tous les refus qu’il Ă©piouva , dans toutes les injustices dont il fut l’objet, dans toutes ses privations, dans les horreurs de fa solitude, dans l’affreusc sĂ©paration de ce qui lui Ă©toit le plus cher, dans cette derniere & dĂ©chirante entrevue, oĂč il dit adieu Ă  son Ă©pouse chĂ©rie, Ă  madame Elisabeth, Ă  cette sƓur au-dessus de tout Ă©loge, Ă  ses en sans en larmes ; enfin , lorsque l’ima- gination aussi attendrie qu’indignĂ©e marche avec luijusqu’à cet infĂąme supplice qu’il sut changer en un superbe trĂ©pas ; quel seroit le monarque qui ne se sentirent pas blessĂ© dans tout ce qui tient Ă  la dignitĂ© royale, Ă  l’honneur de l'humanitĂ© ? DĂ©jĂ  l’accord des princes coalisĂ©s annonce , que pĂ©nĂ©trĂ©s d’horreur pour un crime qu’il est instant de punir , ils se disent unanimement RepouJJons plus que jamais la politique insidieuse qui se rĂ©jouirait de rabaissement ÂŁun trĂŽne, oublions ces motifs de difsĂ©- rens entre nous , sourcefĂącheuse oĂč no s minif- 2 22 } Ites vont trop suivent puiser leur crĂ©dit Occupons -nous T u n intĂ©rĂȘt plus lĂ©gitime. Jl p prenons une bonne fois aux nations qu'on nĂ© touche pas impunĂ©ment Ă  Coint du Seigneur ; montrons - leur que leurs rĂ©voltes , que les diffentions & C anarchie qui en font les fuites inĂ©vitables , peuvent leur coĂ»ter des pertes dĂ© territoires , I leur ravir pour long - temps leur prospĂ©ritĂ© , joncher de morts des champs Ou croijfoient les plus abondantes moissons $ & porter des coups irrĂ©parables Ă  leur commerce , mais que ces audacieuses & folles innovations ne fauroient ĂȘtre de durĂ©e. Apprenons enfin Ă  tous Us peuples , que les jufies prĂ©rogatives de la royautĂ© font comme l’arche sainte Ă  laquelle on ne touchait pas fins ĂȘtre frappĂ© de mort. En mĂȘme temps que les princes agiront d aprĂšs cette dĂ©termination , on peut attendre de la sagesse de ceux qui se montrent avec le plus de force , qu’ils fenti- , Voyez Tarticle II. de la ratification du rĂ©cĂČs ds 1 ’Empire, en date dujo avril 179}. 223 rcnt toute la diffĂ©rence Ă  faire entrĂ© le vertige d’un conquĂ©rant qui ne veut qu’é- tonner, sans songer Ă  ce qu’aprĂšs lui deviendra fou royaume , & la politique rĂ©flĂ©chie d’un Ă©tat qui en Ă©tendant fa domination , veut l’affernvr. Jamais rĂ©union de circonstances n’a Ă©tĂ© plus favorable au noble, au juste projet de rendre Ă  Louis XVII le trĂŽne de ses peres , & de l'y replacer ainsi qu’il doit y ĂȘtre pour le bonheur de ses peuples, pour la tranquillitĂ© des autres couronnes. C’est en vain que de misĂ©rables charlatans, que ces infatigables prĂŽneurs de leur ridicule constitution voudroient en faire recoudre les lambeaux, ils ne parviendront pas Ă  les rassembler. Ce qui fe passe dans tant de dĂ©partemens oĂč l’on agit dĂ©jĂ  hautement contre la convention , oĂč l’on adhĂšre au vƓu que manifeste l’armĂ©e royaliste; les mouvemens des provinces oĂč jamais on ne cĂ©da yo- lontiers Ă  la rĂ©volution , l’extirpation dĂš ce funeste arbre de la libertĂ© renversĂ© dans bien des parties d u royaume, tout c 224 annonce aux puissances qu’enfin la nation rentre en elle-mĂȘme. Lorsque M. le duc de Brunswick s’a- vança si majestueusement en France, lorsque fort de sa rĂ©putation , de ses talons & des braves armĂ©es qui lui Ă©toient confiĂ©es, il eut vu tout plier devant lui, si les immuables arrĂȘts du destin n’en eussent ordonnĂ© autrement, l’Europe & tous les bons Français applaudirent Ă  la dĂ©claration, dans laquelle le gĂ©nĂ©ralissime de Leurs MajestĂ©s ImpĂ©riale & Prussienne dit Ă­ Quelles ri > entendaient point s'immiscer dans k gouvernement intĂ©rieur de la France ; qu elles vouloient uniquement dĂ©livrer le roi , la reine , & la famille royale de kur captivitĂ© pour procurer Ă­ Sa MajestĂ© Tris-ChrĂ©tienne les moyens de travailler fans obfacle Ă  ce qui pourroie assurer 1e bonheur de leurs sujets „ MalgrĂ© la plus cruelle des pertes, le mĂȘme objet est Ă  remplir. Nous avons encore un monarque dans la captivitĂ© ; nous avons les mĂȘmes potentats pour appuis & pour garants de nos 'droits. A ces augustes protecteurs, se joint la majeure 22Z jeure partie des souverains de FEurĂČpCi Tous font armĂ©s aujourd'hui pour rendre Ă  Louis XVII le sceptre odieusement en- levĂ© Ă  son pere. Qu’il est consolant de penser, que ce qui est commandĂ© par la justice & le vĂ©ritable intĂ©rĂȘt des tĂȘtes couronnĂ©es, est aussi ce qui fera le plus facile Ă  l’emploi de leurs forces. A mesure que leurs gĂ©nĂ©raux Rapprocheront de Paris , ils annulleront tout Ă©tablissement illĂ©gal, ainsi que cela s'est effectuĂ© dans la principautĂ© de Liege. Ils rappelleront tous les sujets du roi de France aux emplois qu’ils occupoient avant la rĂ©volution. Ce n’estpoint s’immiscer arbitrairement dans l’intĂ©rieur d’un gouvernement, quand oti u’use des droits de la victoire que pour rendre un pays Ă  un ordre antique , salutaire, & qui ne fut interverti que par la rĂ©bellion. De noires tĂ©nĂšbres avoienc obscurci la France ; les hommes ne se con- noissoient plus ; dans une dĂ©route nocturne, on saisit la petite pointe du jour pour rassembler les bataillons Ă©pars. Lors- qu’il reste uu moyen çl’échapper Ă  figno. P { 226 minie , le fuyard se rallie au drapeau qu’ít suivi l’homme d’honneur. De mĂȘme les malheureuses dupes de tous les partis , saisiront avec empressement la possibilitĂ© de se confondre dans la feule classification de royalistes. A coup fur, & jacobins & constitutionnels Ă©galement trompĂ©s dans leur attente , trouveront une forte de satisfaction Ă  ĂȘtre plutĂŽt subjuguĂ©s par un ordre de choses, qu’ils respectĂšrent long-temps,
Ainsi selon chaque annĂ©e, les vins offrent des caractĂ©ristiques diffĂ©rentes et leur potentiel de garde en est donc affectĂ©. Par exemple, les annĂ©es 2005 et 2008 sont des millĂ©simes nĂ©cessitant une longue garde (l’un en raison des tanins et l’autre en raison de l’aciditĂ© des vins). Les millĂ©simes et 2010 sont de vin rouge ? Ah, le cubi de vin, il est de plus en plus apprĂ©cié  En mĂȘme temps, il a des arguments qui ont de quoi sĂ©duire grande contenance, moins lourd que du verre et facile Ă  stocker. C’est notamment pour cela que la consommation de vin en cubi ne cesse de progresser en France. La Maison Chamvermeil vous livre ses astuces de conservation pour que votre cubi de vin rouge garde toute sa fraĂźcheur. Voir la cave Combien de temps se conserve un cubi de vin rouge Le cubi ou cubitainer est un conditionnement qui agit comme une barriĂšre Ă  l'oxygĂšne. Il protĂšge ainsi le vin qui se trouve Ă  l’intĂ©rieur en Ă©vitant l’oxydation, mĂȘme aprĂšs ouverture. Un cubi de vin peut ĂȘtre gardĂ© minimum de 4 Ă  8 mois quand il n’est pas ouvert. S’il a Ă©tĂ© ouvert, il pourra ĂȘtre conservĂ© de 4 Ă  6 semaines sans s’oxyder. A moins de prĂ©fĂ©rer mettre ensuite son vin en bouteille pour les plus courageux ! Nos conseils pour la conservation d’un cubi de vin rouge Conservation d’un cubi de vin rouge avant ouverture Avant ouverture, il est important de conserver votre cubi de vin rouge dans une position verticale, poignĂ©e vers le haut. Veillez aussi Ă  le garder dans un endroit frais, et Ă  l’abri de la lumiĂšre. En effet, les UV peuvent dĂ©grader le goĂ»t du vin. Mais vous n’aurez pas ce problĂšme avec nos supers cubis Chamvermeil, puisqu’ils ont une double protection grĂące au carton qui ne laissera pas passer la lumiĂšre !Si vous en possĂ©dez une, vous pouvez conserver votre cubi dans une cave Ă  vin bande de veinards !. La tempĂ©rature optimale est de 12°C et elle doit ĂȘtre homogĂšne dans toute la piĂšce. Enfin, il faut veiller Ă  avoir une bonne aĂ©ration. Nous vous conseillons de sortir votre cubi de vin rouge 48h avant de le consommer et de le laisser Ă  tempĂ©rature ambiante. Conservation d’un cubi de vin rouge aprĂšs ouverturePour bien conserver un cubi de vin rouge aprĂšs son ouverture, il est conseillĂ© de le poser Ă  un endroit prĂ©cis et de le dĂ©placer le moins possible. Alors, vous ĂȘtes plutĂŽt cubi de 3, 10, 22 ou 33 litres ? Maintenant, le plus dur sera de choisir ! Produits associĂ©s CuvĂ©e N°I Vin de France Souple, fin et acidulĂ© À partir de 112,50 € Formats Cubi 22 litres, Cubi 33 litres CuvĂ©e SpĂ©ciale - Raison Vin de France EquilibrĂ©, dĂ©licat et harmonieux À partir de 65,50 € Formats Carton 12 bouteilles, Cubi 33 litres, Cubi 22 litres, Bag in box 10 litres CuvĂ©e N°III Vin de France Franc, gĂ©nĂ©reux et corsĂ© À partir de 118,50 € Formats Cubi 22 litres, Cubi 33 litres Vin AOC Blaye-CĂŽtes de Bordeaux 2019 Intense, fruitĂ© et harmonieux À partir de 90,00 € Formats Carton 12 bouteilles, Bag in box 10 litres, Cubi 22 litres Vin AOC Bordeaux SupĂ©rieur 2017 Puissant, fruitĂ© et HVE 89,00 € Format Carton 12 bouteilles PRÉCÉDENT SUIVANT Combiende temps se conserve le vin en cubi ? Un cubi se conserve 8 mois non ouvert et une fois ouvert, le vin contenu dans un bag-in-box se conserve sans aucune forme d’oxydation pendant minimum 4 Ă  6 semaines. Conserver vos BIB de vin Blanc au frigo. Un endroit frais conviendra parfaitement aux BIB de vin rouge. Accueil 9 Comment conserver le vin aprĂšs ouverture, selon les types de vins ? Une bouteille de vin ouverte se conserve Ă  peine quelques jours, puis dĂ©cline inexorablement, subissant les effets de l’oxydation, par le contact du vin et de l’air. La conservation du vin ouvert est vraiment un sujet complexe Cela dĂ©pend de nombreux facteurs, notamment le type de vin vin rouge, vin blanc, vin moelleux ou liquoreux ses caractĂ©ristiques son Ăąge, son aciditĂ©, etc. la quantitĂ© de vin restant dans la bouteille la tempĂ©rature de conservation l’humiditĂ© ambiante les conditions de stockage et de luminositĂ© et aussi des Ă©quipements dont on dispose pour mettre en Ɠuvre les diffĂ©rentes techniques efficaces de conservation plus longue. Conserver les vins aprĂšs ouverture la durĂ©e dĂ©pend des vins Les vins ont tous des compositions diffĂ©rentes et sont ainsi plus ou moins soumis Ă  l’oxydation Les vins blancs se conserve gĂ©nĂ©ralement moins bien que les vins rouges. On peut espĂ©rer conserver un vin blanc ouvert 1 ou 2 jours, alors qu’on envisage de 2 Ă  4 jours pour conserver un vin rouge ouvert. L’aciditĂ© des vins blancs a Ă©galement une influence positive sur la durĂ©e de conservation naturelle. A contrario, certains vins rouges Ă  faible aciditĂ© PH neutre peuvent s’altĂ©rer en moins d’une journĂ©e. Pour les rouges, ce sont les tanins qui influent positivement la durĂ©e de conservation. La conservation d’un vin liquoreux ou moelleux sera en revanche beaucoup plus longue grĂące Ă  une forte concentration en sucre et en alcool qui ralentissent l’oxydation. Les vins jeunes contiennent par ailleurs plus de sulfites et un taux d’alcool supĂ©rieur ce qui peut permettre une conservation plus longue. A contrario, les vins vieux vieillissent trĂšs rapidement au contact de l’air. Trucs et astuces pour conserver les vins aprĂšs ouverture Quelques conseils simples et accessibles pour tous, pour un usage particulier rebouchez les bouteilles aprĂšs ouverture conservez les bouteilles ouvertes au frigo stockez vos bouteilles loin de toute source de lumiĂšre. En revanche, si vous ĂȘtes un professionnel du vin Ă©quipez-vous impĂ©rativement d’une solution professionnelle de conservation pour les bouteilles ouvertes, utilisant les technologies de pointe en matiĂšre de conservation par le vide ou la conservation par l’azote. Elles vous garantiront une qualitĂ© optimale de conservation pour la plus grande satisfaction de vos clients
 Dans la longue histoire du vin de nombreuses autres techniques de conservation ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es, perpĂ©trĂ©es, Ă©voquĂ©es
Si certaines dĂ©veloppĂ©es par nos ancĂȘtres sont Ă  l’origine de nos connaissances actuelles, d’autres ne restent que des mythes sur la conservation du vin et du champagne qui ont la vie dure ! Vous souhaitez vous Ă©quipez dĂ©couvrez nos machines dĂ©diĂ©es aux particuliers ou aux professionnels sur la Boutique AdvinĂ©o cliquez ici Lorsquune bouteille est ouverte, combien de temps la garder? Rien de plus frustrant que de jeter une bouteille de vin Ă  peine entamĂ©e. Comme aucun mode d'emploi prĂ©cis n'existe, on hĂ©site souvent Ă  la conserver ou non. Quelle est la limite? "Un peu d'oxygĂšne ne fait pas de mail aux vins complexes, qui deviennent mĂȘme meilleurs lorsqu
Conserver le vin blanc une fois ouvert est parfois une tĂąche difficile. En effet, comme pour la conservation du vin rouge, la conservation du vin blanc doit respecter certaines rĂšgles. Comment conserver le vin blanc ouvert ? VoilĂ  la question Ă  laquelle nous allons apporter une rĂ©ponse. Comment conserver le vin blanc aprĂšs ouverture ? Le premier Ă©lĂ©ment qu’il convient de vĂ©rifier pour bien conserver le vin est la quantitĂ© de vin restante. En effet, s’il ne reste qu’une trĂšs faible de quantitĂ© de vin, il peut ĂȘtre judicieux de le transvaser dans un autre contenant plus petit. L’oxydation est le principal risque qui pĂšse sur votre bouteille de vin aprĂšs son ouverture. Ainsi, en conservant le vin dans un rĂ©cipient plus petit et fermĂ©, vous limitez le contact avec l’oxygĂšne. Ainsi, pour bien conserver le vin blanc ouvert Placez le dans un contenu le plus petit possible ; Fermez le contenant pour Ă©viter le contact du vin avec l’oxygĂšne ; Placez le vin dans un endroit frais et Ă  l’écart de la lumiĂšre du soleil. Pour assurer une bonne conservation du vin blanc aprĂšs l’ouverture, il faut le conserver dans un endroit frais et Ă  l’écart de la lumiĂšre. Deux options s’offrent Ă  vous la cave Ă  vin ou le frigo. Conserver le vin blanc ouvert au frigo permet d’assurer peu d’exposition Ă  la lumiĂšre et une faible tempĂ©rature. Toutefois, pensez Ă  sortir la bouteille de vin du frigidaire un peu de temps avant la dĂ©gustation. Cela permettra au vin de se rĂ©chauffer un peu et d’atteindre sa tempĂ©rature de dĂ©gustation. D’autre part, conserver le vin ouvert dans votre cave parait naturel. En effet, la tempĂ©rature d’une cave Ă  vin permet d’éviter que le vin Ă©volue trop vite. Par ailleurs, la cave prĂ©sente l’avantage d’ĂȘtre bien protĂ©gĂ©e de la lumiĂšre. VoilĂ  de quoi vous permettre une bonne conservation du vin blanc. Quelle tempĂ©rature pour conserver un vin blanc aprĂšs ouverture ? La tempĂ©rature de conservation du vin blanc doit ĂȘtre faible pour limiter l’évolution du vin. Ainsi la tempĂ©rature de votre frigo sera parfaite pour la conservation du vin. En revanche, veillez Ă  laisser le vin se rĂ©chauffer avant le service la tempĂ©rature de service du vin blanc est gĂ©nĂ©ralement entre 8°C et 10°C. En dessous de ces tempĂ©ratures, vous ne permettrez pas aux arĂŽmes du vin de se dĂ©velopper et vous ne ressentirez rien. Ce serait dommage. Combien de temps conserver le vin blanc ouvert ? La durĂ©e de conservation du vin blanc aprĂšs l’ouverture est variable. Toutefois, plus le vin est sucrĂ©, plus il peut se conserver longtemps. Ainsi, un Sauternes pourra ĂȘtre conservĂ© plus longtemps aprĂšs l’ouverture comparĂ© Ă  un vin blanc de Savoie par exemple. Pour un vin blanc sec, vous pouvez compter sur une conservation de quelques jours deux Ă  trois jours sans problĂšme. Cela Ă©tant dit, la conservation d’un vin blanc liquoreux sera bien plus longue que cela et vous pourrez encore en profiter pendant de belles semaines. Des outils pour la conservation du vin blanc Pour finir, il existe des systĂšmes qui permettent de maximiser la conservation du vin blanc. Les professionnels peuvent ainsi utiliser des distributeurs de vin qui permettent de conserver le vin blanc ouvert pendant longtemps sans le compromettre. Pour les particuliers, nous vous recommandons l’utilisation d’une pompe Ă  vide. Cette derniĂšre permet de vider l’air prĂ©sente dans la bouteille de vin et, ainsi, d’en limiter grandement l’oxydation. En quelques minutes, cette pompe peut dĂ©cupler la qualitĂ© de votre conservation du vin blanc. Acheter la pompe Ă  vide Si la conservation du vin blanc se passe bien, vous aurez la chance de porter un toast avec le contenu de la mĂȘme bouteille. VoilĂ  de quoi prolonger le plaisir de dĂ©guster un vin. En revanche, si la conservation du vin blanc aprĂšs ouverture est un Ă©chec, il se peut que vous obteniez un vin pĂ©rimĂ©. Read more articles
Quelquesconseils pour conserver son champagne. Quelques conseils pour conserver son champagne en cave: – une tempĂ©rature fraiche et rĂ©guliĂšre entre 10 et 12 °. – une humiditĂ© rĂ©gulĂ©e (entre 60 Ă  70 d’hygromĂ©trie) sinon il y a risque de moisissures sur le bouchon et dans le goĂ»t de la bouteille. – une obscuritĂ© quasi totale ï»żLa conservation en cubi ou cubitainer est devenue une pratique populaire. En effet, ce mode de conditionnement a de nombreux avantages facile Ă  transporter et Ă  stocker, Ă©conomique, Ă©cologique et surtout, il rallonge la durĂ©e de conservation du vin. Aujourd’hui, focus sur le cubi de rosĂ©, la Maison Chamvermeil vous dĂ©livre ses conseils d’expert et vous explique combien de temps peut se garder un cubi de rosĂ©. Voir tous nos cubis de rosĂ© ! Nos astuces de conservation pour le cubi de rosĂ© Avant ouverture, nous vous conseillons de placer votre cubi de vin poignĂ©e vers le haut, dans une position verticale. Conservez votre cubi de rosĂ© dans un endroit frais la tempĂ©rature idĂ©ale de conservation est de 12° et celle-ci doit ĂȘtre homogĂšne dans toute la piĂšce. Si vous souhaitez servir votre rosĂ© bien frais, vous pouvez placer votre cubi au frigo 1h avant son ouverture. Et si vous voulez qu’il refroidisse encore plus vite les impatients, levez la main, enlevez la poche du carton de protection. Avec un cubi de vin, vous n’aurez pas Ă  vous occuper de la protection contre la lumiĂšre justement. GrĂące au carton opaque, les UV ne passeront pas et rien ne viendra altĂ©rer le goĂ»t de votre vin que demander de plus !. Combien de temps peut-on garder un cubi de rosĂ© ? Le conditionnement en cubi de vin augmente considĂ©rablement son temps de conservation. En effet, il agit comme une barriĂšre pour l'oxygĂšne et empĂȘche l’oxydation mĂȘme aprĂšs l’ouverture. Tout comme le cubi de vin rouge, le cubi de rosĂ© peut se conserver jusqu’à 8 mois lorsqu'il n’a pas Ă©tĂ© ouvert. Ensuite, aprĂšs l’ouverture, le rosĂ© pourra ĂȘtre dĂ©gustĂ© pendant 4 Ă  6 semaines contrairement au rosĂ© en bouteille qui lui, doit ĂȘtre bu dans les 3 Ă  4 jours maximum pour conserver tous ses arĂŽmes. PassĂ© ce dĂ©lai, il est possible de mettre son vin en bouteille pour augmenter encore sa durĂ©e de conservation plutĂŽt malin !. Une fois ouvert, nous vous conseillons de converser votre BIB de rosĂ© au frigo. Vous savez Ă  prĂ©sent combien de temps peut se garder un cubi de rosĂ©, vous n’avez plus qu’à faire votre choix ! DĂ©couvrir notre sĂ©lection de vins en cubi ! Produits associĂ©s CuvĂ©e Expression - RosĂ© Vin de France Frais, vif et acidulĂ© À partir de 39,15 € 43,50 € Formats Bag in box 10 litres, Cubi 33 litres, Cubi 22 litres Vin AOC Bordeaux Blanc 2020 Brillant, frais et aromatique À partir de 36,45 € 40,50 € Formats Carton 12 bouteilles, Bag in box vendus par 2 3 litres La Grande CuvĂ©e - RosĂ© Vin de France Rond, Ă©quilibrĂ© et acidulĂ© À partir de 45,45 € 50,50 € Formats Carton 12 bouteilles, Bag in box 10 litres, Cubi 33 litres, Cubi 22 litres PRÉCÉDENT SUIVANT
Conservationdu vin en cubi L’un des gros avantages du vin en cubi (ou BIB) par rapport aux bouteilles classiques rĂ©side dans son excellente facultĂ© Ă  conserver son goĂ»t et ses caractĂ©ristiques dans le temps aprĂšs avoir Ă©tĂ© ouvert. Vous pourrez alors savourer votre cubi pour une durĂ©e de 2 Ă  3 semaines sans craindre qu’il ne tourne au vinaigre.

MariageCommunautĂ©BanquetsPostsCombien de temps on peux conserver les cubis de vins ? M MariĂ©e Addicte Mai 2018 Loire Bonjour Ă  touses , je voudrais savoir combien de temps on peux conserver les cubis de vins ? J'en ai pas encore acheter mariage en mai mais Comme cest la foire je me le demandait merci 7 RĂ©ponses M MariĂ©e Addicte Mai 2018 Loire Melanie Le 22 Septembre 2017 Ă  1435 Signaler Merci Ă  toutes pour vos rĂ©ponses RĂ©pondre MariĂ©e Pro Septembre 2018 SaĂŽne et Loire Candice Le 22 Septembre 2017 Ă  1037 Signaler Tant que c'est pas ouvert le vin ce conserve trĂšs bien ! Faut profiter de la foire au vin et des promos ! RĂ©pondre MariĂ©e Experte Juillet 2018 Manche 2 Le 20 Septembre 2017 Ă  2258 Signaler Tu peux ca se conserve bien. Moi j'ai achetĂ© mes vins pr le lendemain mariage en juillet RĂ©pondre MariĂ©e au Top Juillet 2025 Cher Manon Le 20 Septembre 2017 Ă  2117 Signaler Bonjour,Merci pour cette info, me mariant aussi au mois de Mai et voulant prendre des cubis, maintenant je sais que je pourrais les acheter pendant les foires aux vins. RĂ©pondre MariĂ©e Experte Juillet 2018 Loiret Malorie Le 20 Septembre 2017 Ă  2043 Signaler Tant que c'est pas ouvert c'est bon 😊 profite des promos ! 😉 RĂ©pondre M MariĂ©e Addicte Mai 2018 Loire Melanie Le 20 Septembre 2017 Ă  1912 Signaler Voir message citĂ© D'accord merci , cest sur RĂ©pondre D MariĂ©e Addicte Juillet 2018 Indre-et-Loire Didie Le 20 Septembre 2017 Ă  1906 Signaler Un bib quand il n'est pas ouvert peut se conserver, autant profiter des promos !! 😜 RĂ©pondre Articles associĂ©s

Lechallenge rosĂ© et BBQ 2019: remportez cet Ă©tĂ© un Top rosĂ© en cubi! Chaque semaine ChĂąteau BIB offre un cubi d'un dĂ©licieux vin rosĂ©. Il suffit de rĂ©agir sur nos posts Facebook et de tagger la personne avec qui vous aimeriez partager un petit verre de rosĂ© sur une terrasse. Qui sait, la chance vous sourira peut-ĂȘtre. Quelle est la contenance d’un cubi de vin ? A volume Ă©gal – souvent environ trois litres de vin – il est plus lĂ©ger que l’équivalent en bouteilles traditionnelles. Cette praticitĂ© sĂ©duit les consommateurs de vin en cabine. Une fois que vous avez commencĂ©, le sac dans la boĂźte refroidit pendant six semaines ou plus. Quelle quantitĂ© de vin pour 40 personnes ? Bonjour, il vous faut 1/2 bouteille de vin rouge par personne pour un repas, soit 20 bouteilles pour 40 personnes. Pour le vin blanc, comme il s’agit d’un apĂ©ritif, il y a environ 1 bouteille pour 3 personnes, soit environ 15 bouteilles pour 40 personnes. Comment rĂ©utiliser un cubi ? Sortez le sac plastique du BIBℱ vide. InsĂ©rez un tournevis entre le robinet noir et la prise de poche pour retirer le robinet. Remettez le sac dans la boĂźte en carton en plaçant le manchon dans le trou de la boĂźte. Soufflez dans votre poche pour redonner du volume. Comment conserver du vin en vrac ? LE VIN ARRIVE EN DEVELOPPEMENT – Si on le transporte en cubitiners, il faut le mettre en bouteille trĂšs rapidement. – S’il a voyagĂ© en fĂ»t, il doit ĂȘtre laissĂ© au repos pendant quatorze jours avant d’ĂȘtre mis en bouteilles. Los Molinos AOC Valdepenas de Carrefour 
. En blanc Vin blanc de tous les jours sans indication gĂ©ographique de Colruyt. Blygedacht Blanc Afrique du Sud de Colruyt. Domaine Vinsmoselle Rivaner AOC Luxembourg de Delhaize. Comment s’écrit cubitainer ? Cubitainer RĂ©cipient cubique, gĂ©nĂ©ralement en plastique, utilisĂ© pour le stockage et 
 Toutcomme le cubi de vin rouge, le cubi de rosĂ© peut se conserver jusqu’à 8 mois lorsqu'il n’a pas Ă©tĂ© ouvert. Ensuite, aprĂšs l’ouverture, le rosĂ© pourra ĂȘtre dĂ©gustĂ© pendant 4 Ă  6 semaines (contrairement au rosĂ© en bouteille qui lui, doit ĂȘtre bu dans les 3 Ă  4 jours maximum pour conserver tous ses arĂŽmes). Quand faut-il boire le vin ? Ce vin me fait du pied, puis-je cĂ©der Ă  ses avances tout de suite ? Ca y’est, vous venez de faire une folie. L’achat a Ă©tĂ© fait sur un coup de tĂȘte, une contrariĂ©tĂ© qu’il fallait oubliĂ©e, vous voilĂ  chez votre caviste prĂ©fĂ©rĂ© et paf, vous rentrez chez vous accompagnĂ© d’un ChĂąteau Lafite Rothschild 2009. Il est maintenant trop tard pour rationaliser. Arrive par contre la question fatidique Faut-il le boire rapidement ou au contraire, le garder bien au chaud pardonnez l’expression dans la Cave pour le ressortir quelques annĂ©es plus tard ? Se poser la question de la durĂ©e de garde revient Ă  se demander Ă  quel moment un vin va-t-il atteindre son apogĂ©e. Le Club Français du Vin va tacher de vous Ă©clairer sur ce point Ă©pineux. La majoritĂ© des vins abordables sont des vins plaisirs. On dit Ă©galement qu’ils se consomment sur le fruit », c’est-Ă -dire que les vins prĂ©sentent des arĂŽmes primaires et secondaires oĂč le fruitĂ© joue un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant. Ce sont alors des vins trĂšs apprĂ©ciables et les laisser vieillir leur ferait perdre cet aspect gourmand. Cela peut aussi bien concerner des blancs, des rosĂ©s ainsi que des rouges assez lĂ©gers et peu tanniques. Citons pĂȘle-mĂȘle des vins Ă©laborĂ©s Ă  partir de viognier, de sauvignon, de gamay, etc. Les vins plus prestigieux, qui sont Ă©galement plus onĂ©reux, sont souvent ceux qui vieillissent le mieux. Les boire jeune pourrait s’avĂ©rer une mauvaise expĂ©rience tant ils sont puissants. Ce serait un peu comme rĂ©veiller un ours au tout dĂ©but de sa pĂ©riode d’hivernation. Ainsi, le meilleur moyen de leur rendre honneur est de les laisser en cave quelques temps. Ils vous les rendront au centuple ! Le temps passĂ© Ă  se blottir dans la bouteille permettra Ă  vos prĂ©cieux liquides de se patiner, d’arrondir leurs tannins et de dĂ©velopper des arĂŽmes complexes et Ă©lĂ©gants. On trouvera donc, entre autre, les grands Bordeaux, les grands Bourgognes, les ChĂąteauneuf-du-Pape, les Sauternes, etc. Vous n’ĂȘtes jamais Ă  l’abri d’un accident de parcours si vous fondez votre opinion sur la durĂ©e de garde d’un vin uniquement sur son prix et le prestige de son appellation. Ainsi, nous vous encourageons toujours Ă  vous renseigner auprĂšs de votre vigneron, votre caviste ou Ă  dĂ©faut, sur Internet. Mieux ! Achetez au moins deux bouteilles d’un mĂȘme vin et ouvrez-en une en rentrant. Si le vin vous semble fermĂ©, encore trĂšs puissant et peu aromatique, c’est qu’il nĂ©cessite encore quelques annĂ©es Ă  la Cave. Alors prenez votre mal en patience et vous serez surpris de la façon dont il vous remerciera le moment venu ! .