Cest vivre avec quelquâun qui ne vous aime plus Ătre seule Câest voir dans son regard que lâon existe plus Que tout ce quâon peut faire DĂ©sormais lâindiffĂ©rence quâon peut rire ou souffrir Rester partir et pourquoi mĂȘme mourir Ătre seule Câest vivre en Ă©tranger ne plus rien partager Ătre seule Câest garder le silence de peur de lâennuyer Retenir ses caresses sesTube de lâannĂ©e 2003, extrait de lâalbum Le Chemin, la chanson DerniĂšre danse » suscite des interrogations quant Ă son interprĂ©tation, mĂȘme prĂšs dâune quinzaine dâannĂ©es aprĂšs sa sortie. Est-ce une chanson de rupture mal digĂ©rĂ©e ou de deuil ? Je vous propose aujourdâhui de nous pencher sur la question, Ă partir des paroles uniquement dans un premier temps. JâĂ©largirai en fin dâĂ©tude de texte avec le clip, qui permet un autre Ă©clairage sur la chose Ă dire sur DerniĂšre danse » câest une chanson sur lâabsence et, plus particuliĂšrement, sur lâabsence subie. Sâil est certain que le texte Ă©voque une femme, il ne lâĂ©voque pas clairement et, si ce nâest le pronom elle » rĂ©pĂ©tĂ© deux fois et liĂ© aux descriptions, cela pourrait ĂȘtre un texte universel. La femme dĂ©crite nâest dĂ©jĂ presque plus lĂ , elle nâest plus incarnĂ©e, bien que ses formes » restent en mĂ©moire du narrateur jâai appris par cĆur ». Disparue mais surtout impalpable, sa description physique qui ouvre la chanson nâa rien de prĂ©cis attachons-nous par exemple aux quantifications dont nous gratifie le chanteur et Ă leur effet entonnoir longtemps parcouru son corps », effleurĂ© cent fois son visage », trouvĂ© quelques Ă©toiles » jusquâĂ arriver Ă je veux juste une derniĂšre danse ». Du corps, on passe au visage puis aux Ă©toiles⊠Le tout pour exprimer la volontĂ© du narrateur, qui a donnĂ© son titre Ă la chanson une derniĂšre danse. Si tout est flou en ce qui concerne le visage et le corps de la femme en question, lâadjectif indĂ©fini une », accolĂ© Ă derniĂšre », confĂšre Ă cette entrĂ©e en matiĂšre une dimension presque dramatique. Et ce nâest que le dĂ©butâŠLe refrain ne craint pas la rĂ©pĂ©tition, clamant deux fois Je veux juste une derniĂšre danse », qui finit par tinter comme un caprice. Je veux juste une derniĂšre mousse au chocolat ! » Un voile obscur se baisse sur le narrateur, son avenir ne semble pas trĂšs joyeux Avant lâombre et lâindiffĂ©rence ». Face Ă ce qui lâattend, il nâa plus que lâespoir, lâespoir du vertige puis le silence ». Ombre, indiffĂ©rence, vertige et silence voilĂ des mots-clĂ©s qui Ă©voqueront aux plus MylĂšne Farmer dans toute sa splendeur, et, pourtant, il ne sâagit que dâun homme Ă©plorĂ© dâamour perdu je sais, nous sommes thĂ©orie du caprice se poursuit au deuxiĂšme couplet Câest pas de ma faute ». Est-on jamais fautif un jour dâaimer ? Le narrateur se retire de toute question idĂ©ologique et poursuit dans sa lancĂ©e plaintive Je lâai connue trop tĂŽt, mais câest pas de ma faute [ndlr ça ne vous fait penser Ă rien Câest pas ma faute Ă moi ? »] la flĂšche a traversĂ© ma peau. » A ce stade, on a suffisamment dâinformations sur le narrateur pour se demander Ă quoi il tourne ça a lâair dâĂȘtre de la bonne ; mais en fait, ne sâagirait-il pas lĂ dâune subtile mĂ©taphore Ă Cupidon ? Dans la mythologie grĂ©co-romaine, Cupidon, fils de VĂ©nus, est le dieu de lâAmour, dont les attributs sont un arc, un carquois et une flĂšche. Il envoyait des flĂšches dans le cĆur des dieux et des humains et paf, lâamour de la premiĂšre personne croisĂ©e, ce nâest pas trĂšs prĂ©cis comme science.Victime de Cupidon dans sa plus belle puissance, le narrateur se trouve donc aux prises dâun amour envers une femme qui, dĂ©cidĂ©ment, semble ne pas lui rendre le sentiment car Câest une douleur qui se garde », dont il remarque nĂ©anmoins quâelle fait plus de bien que de mal » coucou lâoxymore. Cependant, si on dĂ©cidait de filer les rĂ©fĂ©rences mythologiques, un autre jeu subtil pourrait se tenir dans les phrases suivantes Je connais lâhistoire / Il est dĂ©jĂ trop tard / Dans son regard, on peut apercevoir / Quâelle se prĂ©pare / Au long voyage ». Eh oui, car si on met cĂŽte Ă cĂŽte la question du regard », du long voyage » et dâune histoire dĂ©jĂ connue, peut-ĂȘtre peut-on penser au mythe dâOrphĂ©e, ce talentueux musicien qui, aprĂšs un long voyage », parvint Ă nĂ©gocier avec le dieu des Enfers afin de rĂ©cupĂ©rer sa bien-aimĂ©e, Eurydice, contre la promesse de ne pas se retourner et de ne pas la regarder ». Promesse brisĂ©e par OrphĂ©e qui se retourna Ă quelques mĂštres du monde des vivants et perdit Ă jamais sa belle. Alors, si lâhistoire est dĂ©jĂ connue comme elle semble lâĂȘtre, le narrateur semble rĂ©signĂ© Ă avoir perdu la femme quâil aime et ce long voyage aux Enfers lâattend, lui, davantage quâelle, qui voyage sans doute tout simplement loin de lui il est quand mĂȘme un peu Ă©trange ce bonhomme.Le dernier couplet est Ă©loquent Ă son tour sur le drame intĂ©rieur vĂ©cu et subi par le narrateur Je peux mourir demain, ça ne change rien », Je lâai vue partir sans rien dire ». Sa mort Ă lui, dont il semble se soucier autant que de sa premiĂšre paire de chaussettes, est mise en balance avec sa vie Ă elle pour lui mourir », pour elle elle respire ». Depuis le dĂ©but de la chanson, il met cette femme sur un piĂ©destal la puretĂ© de ses formes », Jâai reçu de ses mains / Le bonheur ancrĂ© dans mon Ăąme », jusquâĂ reconnaĂźtre Câest mĂȘme trop pour un seul homme ». Avant de rĂ©pĂ©ter encore une fois sa supplique de la derniĂšre danse », il la remercie et sâadresse, pour la premiĂšre et seule fois, Ă elle directement Merci dâavoir enchantĂ© ma vie ». Ma vie », juste aprĂšs Je peux mourir demain », mais ma vie » avec un infinitif passĂ© qui renvoie, de nouveau, Ă cette passivitĂ© qui rĂ©sume en un mot toute la posture du chanteur-narrateur dans ce texte. Dece qui est, de ce qui fut Il reste Ă nos amours perdus Dans leur silence L'indiffĂ©rence Ce qui devait ĂȘtre un chef-d'oeuvre Notre amour Je ne sais par quel manoeuvre Fut un four Nous
La dĂ©finition de indiffĂ©rence DĂ©finition de indiffĂ©renceNOM genre f de 4 syllablesĂtymologie - antonyme - synonyme - homonyme - expression de indiffĂ©rence Quelle est la dĂ©finition de indiffĂ©rence ? DĂ©finition de indiffĂ©renceDĂ©finition indiffĂ©rence f Ătat dâune personne qui nâextĂ©riorise pas ses sentiments, ses Ă©tats dâĂąme. - Sous cet air dâindiffĂ©rence, il cache beaucoup dâambition. - Affecter de lâindiffĂšrence pour quelque chose. - Lanosodiaphorie est une indiffĂ©rence Ă la maladie. LibertĂ© dindiffĂ©rence Ă©tat dâune Ăąme libre de choisir entre deux partis, parce quâaucun motif ne la fait pencher vers lâun plutĂŽt que vers lâautre. Ătat dâune personne qui nâa aucun intĂ©rĂȘt pour ce qui lâentoure. - Il fut navrĂ© de lâindiffĂ©rence que lui montrĂšrent alors ses prĂ©tendus amis. - Il est dans une indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale pour les choses du monde. - LâindiffĂ©rence religieuse, ou - LâindiffĂ©rence en matiĂšre de religion. - LâindiffĂ©rence en matiĂšre politique. philo Ătat dâindiffĂ©rence Ă©tat mental qui ne contient ni plaisir ni douleur. Se dit particuliĂšrement en parlant dâune personne qui nâest pas sensible Ă lâamour. - Ătre, vivre dans lâindiffĂ©rence. - Vaincre lâindiffĂ©rence dâune maĂźtresse. - Elle a pour lui la plus complĂšte indiffĂ©rence. - Il ne la voit pas avec indiffĂ©rence. - Le calme de lâindiffĂ©rence. -rĂ©f- Ătymologie - antonyme - synonyme - homonyme - expressionDĂ©finition de IndiffĂ©rence Une dĂ©finition simple du mot IndiffĂ©rence Etendez votre recherche avec le dictionnaire des dĂ©finitions Citations indiffĂ©rence Citation sur indiffĂ©rence PoĂšmes indiffĂ©rence Proverbes indiffĂ©rence Rime avec indiffĂ©rence Une prĂ©cision sur la dĂ©finition de IndiffĂ©rence ? La dĂ©finition de indiffĂ©rence est issue du Wiktionaire le dictionnaire libre et gratuit. - DĂ©finition proposĂ©e sous licence Creative Commons attribution partage Ă lâidentique ; dâautres termes peuvent sâappliquer. Voyez les termes dâutilisation pour plus de dĂ©tails.
Cest peut-ĂȘtre . Une goutte dans le dĂ©sert . Oui mais c'est sa raison d'ĂȘtre . Oui sa raison d'ĂȘtre . Oui mais c'est sa raison d'ĂȘtre . Oui sa raison d'ĂȘtre . Sa raison d'ĂȘtre . Sa raison d'ĂȘtre. Oh, elle a brisĂ© des silences . PoussĂ© des cris contre des murs . Avec pour Ă©cho l'indiffĂ©rence . Et des rancunes encore plus duresLe Monde Afrique Lâancienne base militaire est devenue un passage obligĂ© pour toute la jeunesse Ă©rythrĂ©enne, oĂč lui est inculquĂ© lâamour de la patrie. Mohammed-Ali nâa pas pleurĂ© le jour du dĂ©part pour Sawa. Il a vu pourtant les mĂšres secouĂ©es de sanglots et entendu les gĂ©missements des pĂšres quand a sonnĂ© lâheure. Mais le jeune ErythrĂ©en est montĂ© sans une larme dans le bus en compagnie de ses camarades, filles et garçons silencieux qui, comme lui, prenaient le chemin du nord-ouest du pays. Par la vitre, il a regardĂ© sâĂ©loigner la blancheur des maisons du port de Massawa, sa ville natale, et le scintillement de la mer Rouge. Du haut de ses 22 ans, il se disait en ce mois de juillet 2007 quâil lui fallait en passer par là » pour servir sa patrie et Ă©pargner sa famille ». Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă nos abonnĂ©s En ErythrĂ©e, vingt-cinq ans dâindĂ©pendance et autant de crimes contre lâhumanitĂ© », selon lâONU Comme lui, Estifanos a pris ce bus. Le trajet a durĂ© une dizaine dâheures depuis Asmara, raconte-il en retraçant du doigt le voyage sur Internet. Il nây a rien autour de Sawa, seulement une riviĂšre, et des villages nomades. » CâĂ©tait une autre annĂ©e, depuis une autre ville, Senafe, mais le rituel est toujours le mĂȘme depuis plus de vingt ans. De ce grand bus qui emmĂšne les enfants de tout le pays Ă Sawa, chaque ErythrĂ©en, chaque ErythrĂ©enne garde un souvenir singulier. Le camp militaire, situĂ© dans les basses terres de la rĂ©gion de Gash Barka, non loin du Soudan voisin, est la premiĂšre Ă©tape obligatoire du service national que chaque citoyen scolarisĂ© se doit dâaccomplir. Aucune dĂ©rogation nâest possible, câest valable pour les fils des ministres comme pour les autres, prĂ©cise Estifanos. Sawa, câest le dĂ©but de lâenfer. » Embrigadement dâune population entiĂšre RĂ©habilitĂ© pour accueillir les recrues du service national en 1994, Sawa est un ancien camp dâentraĂźnement du Front populaire de libĂ©ration de lâErythrĂ©e EPLF qui fut une base militaire durant la guerre entre ErythrĂ©e et Ethiopie. AprĂšs lâindĂ©pendance de mai 1993, lâEPLF a fait de Sawa le symbole de la renaissance de lâEtat-nation Ă©rythrĂ©en, le berceau dâune nouvelle gĂ©nĂ©ration de citoyens, les warsay, qui apprendraient lors de leur service militaire lâamour de la patrie et le sens du service. Lire aussi Atteinte aux droits de lâhomme en ErythrĂ©e Le corps des tĂ©moins parle pour eux » Mais la toute jeune ErythrĂ©e change de visage en 2001 aprĂšs la deuxiĂšme guerre avec lâEthiopie 1998-2000, lâEPLF se mĂ©tamorphose en un parti unique et autoritaire. En 2002, Sawa, lâancien camp de lâarmĂ©e victorieuse, devient le symbole du durcissement du rĂ©gime. Alors que certains commencent Ă contester lâenrĂŽlement des jeunes, une douziĂšme annĂ©e dâĂ©tudes est officiellement ajoutĂ©e au cursus scolaire Ă©rythrĂ©en, et ces ultimes mois dâĂ©tudes secondaires conduisent automatiquement les jeunes warsay dans la chaleur Ă©touffante de Sawa. LâenrĂŽlement des Ă©tudiants devenus soldats est le dĂ©but dâune conscription Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e. La menace Ă©thiopienne » est brandie comme prĂ©texte infaillible Ă lâembrigadement de la population entiĂšre. Mohammed-Ali a dĂ©couvert Sawa Ă la tombĂ©e de la nuit. Tout le monde est descendu du bus, on sâest mis en file indienne, et ils nous ont fait mettre Ă genoux, mains derriĂšre la tĂȘte, se souvient le trentenaire aux yeux soudain assombris. Puis ils ont constituĂ© des groupes en sĂ©parant ceux qui se connaissaient. Moi jâai Ă©tĂ© assignĂ© au bloc 22, je ne connaissais personne, jâai perdu tous mes amis. » Toujours rivĂ© Ă lâĂ©cran de lâordinateur, Estifanos fait dĂ©filer sur la carte les baraquements gris impeccablement alignĂ©s au milieu du dĂ©sert. Ici, câest la cafĂ©tĂ©ria ; lĂ , lâhĂŽpital ; ici, le baraquement des filles, et les champs de tir ; moi je dormais lĂ , sur des lits superposĂ©s, avec mon Ă©quipe », souffle-t-il en dĂ©signant un bĂątiment au toit cylindrique. Estifanos fixe intensĂ©ment les images. Aucun Ă©tranger nâest autorisĂ© Ă se rendre Ă Sawa, et lâemblĂšme de lâendoctrinement de la jeunesse Ă©rythrĂ©enne se rĂ©sume dĂ©sormais pour lui Ă quelques kilomĂštres carrĂ©s de baraquements photographiĂ©s par des satellites. A Sawa, la peur et les brimades nâavaient rien de virtuel. Durant deux mois, les nouveaux conscrits dĂ©couvrent un rythme de vie harassant. RĂ©veillĂ©s dĂšs lâaube au son des sifflets, nourris de lentilles bouillies et de thĂ©, les Ă©tudiants-soldats sont astreints Ă marcher des heures, avec kalach, sans kalach », Ă sâentraĂźner au tir sur cible. Les repas sont pris en silence, les feux doivent ĂȘtre Ă©teints dĂšs huit heures. MalgrĂ© tout, avec mes nouveaux amis, on rigolait le soir dans le baraquement », se souvient Mohammed-Ali. VĂȘtu dâun sweat Ă capuche et dâune chemise en jean, il a des faux airs dâadolescent. âQui rit ?â a hurlĂ© le militaire de garde. Il nous a emmenĂ©s dehors, et de 22 heures Ă 4 heures du matin, on a dĂ» rester agenouillĂ©s, les mains derriĂšre la tĂȘte. A un moment on sâest mĂȘme endormis comme ça tellement câĂ©tait dur. » Des jeunes filles asservies sexuellement Au-delĂ des rappels Ă lâordre, les jeunes conscrits ont peur du pire, et le pire arrive. Beaucoup trop souvent. A la premiĂšre erreur, ils te font courir trente minutes, et Ă la seconde ils te font courir durant deux heures, Ă midi, au moment oĂč le soleil est le plus chaud, alors que tu tâentraĂźnes depuis 5 heures du matin, dĂ©crit Mohammed-Ali. Ils peuvent aussi te frapper avec des bĂątons, tâenduire dâeau sucrĂ©e pour que les insectes te piquent. Certains sâĂ©vanouissent et tombent malades, et ils ne te soignent pas âOn croit aux entraĂźnements, pas aux mĂ©dicamentsâ, câest ce quâils nous disaient. » Le discret Estifanos, lui, a toujours rĂ©ussi Ă Ă©viter les punitions. Jâai compris quâil fallait se tenir tranquille, câest la seule rĂšgle Ă retenir en ErythrĂ©e faire ce quâon tâordonne. » Lorsque la premiĂšre session dâentraĂźnement sâachĂšve, deux Ă trois mois aprĂšs leur arrivĂ©e, les jeunes soldats reprennent le chemin de lâĂ©cole. Ils y sont pour six mois, mais toujours Ă Sawa. Comme tous les autres, Mohammed-Ali et Estifanos y travaillent lâexamen final, lâĂ©quivalent du baccalaurĂ©at, unique sĂ©same vers des Ă©tudes supĂ©rieures. Le rĂ©sultat de lâĂ©preuve dĂ©finit la place dans la sociĂ©tĂ© militaire Ă©rythrĂ©enne Ă laquelle seront affectĂ©s les conscrits. Pour les meilleurs, une porte sâouvre vers lâinstitut de May Nefhi, un des Ă©tablissements dâenseignement supĂ©rieur rĂ©gis par lâarmĂ©e, tandis que les recalĂ©s rejoignent les casernes ou des postes subalternes. Mais, quels que soient les rĂ©sultats obtenus et les vĆux dâĂ©tudes Ă©mis, lâaffectation finale des Ă©tudiants ne dĂ©pend pas de leur volontĂ©. Leur sort, depuis quâils ont passĂ© les portes du camp de Sawa, est entre les mains du gouvernement dâAsmara. Une Ă©chappatoire ? Les filles-mĂšres nâĂ©tant pas admises Ă Sawa, beaucoup de jeunes filles choisissent donc le mariage et la maternitĂ© pour y Ă©chapper. Elles nâont pour la plupart pas 18 ans, parfois beaucoup moins. Celles qui vont Ă Sawa ont de forts risques dâĂȘtre exposĂ©es aux agressions sexuelles. Plusieurs sources ont tĂ©moignĂ© au Monde de viols et dâasservissement sexuel de jeunes femmes Ă lâintĂ©rieur de ces camps, dont Sawa. Les soldats leur font croire quâils leur donneront des papiers pour le Soudan ou une permission pour voir leur famille et ils abusent dâelles », explique Estifanos, alors quâun autre relate sa rencontre avec cette jeune femme en pleurs, devant son baraquement. Elle venait dâĂȘtre agressĂ©e par un militaire. Lire aussi Nommer le totalitarisme Ă©rythrĂ©en et sortir de lâindiffĂ©rence LâErythrĂ©e est pourtant un pays qui a beaucoup fait pour lâĂ©ducation des jeunes filles et le droit des femmes, dĂ©plore Jennifer Riggan, anthropologue et auteur de The Struggling State. Nationalism, mass militarization and the education of Eritrea Ă©d. Temple University Press, 2016, non traduit. Sawa vient freiner considĂ©rablement cet Ă©lan initiĂ© depuis vingt-cinq ans puisque beaucoup dâadolescentes renoncent Ă leurs Ă©tudes pour ne pas aller dans ces camps. » Et Mohammed-Ali de confier dans un sourire gĂȘnĂ© Je nâĂ©pouserai jamais une fille qui a fait Sawa. » Ton existence appartient au gouvernement » Pourtant, aucune des personnes interrogĂ©es ne veut remettre en question lâexistence du camp. Sawa incarne toute lâambivalence Ă©rythrĂ©enne, lâhistoire dâune nation qui a tant sacrifiĂ© pour obtenir son indĂ©pendance, analyse le chercheur David Bozzini, auteur dâEn Ă©tat de siĂšge ethnographie de la mobilisation et de la surveillance en ErythrĂ©e Ă©d. UniversitĂ© de NeuchĂątel, 2011. Les gens ne remettent pas en cause le principe du devoir ni le nationalisme officiel, ils remettent en cause la rĂ©alitĂ© du service national avec tout ce que cela implique dâinsĂ©curitĂ©, de limitation des libertĂ©s, de frustration et de rĂ©pression. » Ce service, dont Sawa est le prĂ©lude, commence dĂšs la sortie du camp, sans laisser de rĂ©pit aux Ă©tudiants-soldats embrigadĂ©s par le rĂ©gime dictatorial dâIssayas Afeworki, au pouvoir depuis 1993. Quand jâai quittĂ© Sawa, il mâa semblĂ© que je respirais de nouveau, se souvient Mohammed-Ali. Mais je nâĂ©tais pas libre, ça, non ! » Alors quâil avait demandĂ© de pouvoir suivre des Ă©tudes de sciences politiques, ses rĂ©sultats Ă lâexamen final lâenvoient en sociologie. Il sera ensuite assignĂ© Ă devenir professeur dâhistoire, aux antipodes de ses ambitions de jeune warsay. A tous les Ăąges de la vie, tu rĂ©alises quâaprĂšs Sawa tu nâauras pas de futur, analyse froidement Estifanos. Ton existence ne tâappartient plus, elle appartient au gouvernement. Tu peux devenir nâimporte quoi, tu peux rester dans lâarmĂ©e six mois comme dix ans, cela ne dĂ©pend plus de toi. » Lire aussi Aux abois, le rĂ©gime Ă©rythrĂ©en bat le rappel de ses soutiens Ă GenĂšve Sawa reprĂ©sente beaucoup plus aujourdâhui quâun simple camp, explique Jennifer Riggan, qui a menĂ© de nombreuses enquĂȘtes de terrain en ErythrĂ©e jusquâau milieu des annĂ©es 2000. Les conditions de vie se sont amĂ©liorĂ©es et les enfants de la diaspora viennent chaque Ă©tĂ© y cĂ©lĂ©brer la fĂȘte nationale en prĂ©sence dâIssayas Afeworki. Au fil des annĂ©es, Sawa est devenu une vitrine du rĂ©gime, mais pour les citoyens Ă©rythrĂ©ens, cette vitrine est aussi le symbole de leur perpĂ©tuelle oppression. » Comme la jeunesse athĂ©nienne livrĂ©e chaque annĂ©e au redoutable Minotaure dans le mythe grec, les jeunes ErythrĂ©ens doivent trouver un moyen de sortir du labyrinthe. Pour Mohammed-Ali, cela a commencĂ© au sein du camp. Wade Tikabo, un chanteur trĂšs connu, est venu donner un concert quand jâĂ©tais Ă Sawa, raconte-il. Sa chanson, âYigarimena Alloâ, veut dire âtu mâimpressionnesâ, mais nous, on a remplacĂ© ses paroles par âYimerina Allaâ, qui veut dire ânous vivons une situation affreuseâ. On lâavait inscrit dans le col de notre chemise, câĂ©tait notre seule façon de rĂ©sister. » Lire aussi La vie et les rĂȘves brisĂ©s des jeunes ErythrĂ©ens Comme son frĂšre et sa sĆur avant lui, et comme un tiers de la population Ă©rythrĂ©enne, Mohammed-Ali a fini par trouver son fil dâAriane et suivre le chemin de lâexil. Il a quittĂ© lâErythrĂ©e Ă pied, en pleine nuit, au risque de croiser des soldats qui ont ordre de tirer sur les dĂ©serteurs. DĂ©sormais rĂ©fugiĂ© politique Ă Paris, Mohammed-Ali nâa pas oubliĂ© Sawa. Ici, Ă chaque rencontre, les exilĂ©s se prĂ©sentent en donnant leur annĂ©e de leur passage dans le camp, comme un automatisme gravĂ© dans leur chair. Agathe Charnet et Amaury Hauchard Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. 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LindiffĂ©rence, lâindiffĂ©rence, lâindiffĂ©rence De ce qui est, de ce qui fut Il reste Ă nos amours perdues Dans leur silence LâindiffĂ©rence Ce qui devait ĂȘtre un chef-dâoeuvre Notre amour Je
J'ai beau marquer des mots d'amour A chaque page de ton cahier d'texte Toutes les nuits je rĂȘve du jour OĂč j'recevrais ton SMS Et j'attends un signe de toi Avant qu'on rentre en interro J'ai tatouĂ© ton nom sur mon bras Ă l'encre de mon stabylo Il fait trop de bruit ton silence Y'a pas de boules Quies pour mon cerveau Je souffre de ton indiffĂ©rence Y'a pas de pansement pour ce bobo Vous me "faisez" bien rigoler Vous les adultes qui "sachez" tout Mais ça m'empĂ©chera pas de crier Toute ma haine, tout mon dĂ©goĂ»t Votre vie est comme un Ă©vier OĂč je vomis tout vos tabous Vous pouvez m'punir me gronder J'l'aimerais toujours comme un fou MĂȘme si... Un jour de toute facon j'te jure C'est moi que "j'auras" du succĂšs MĂȘme toi t'oublieras ce silence Et t'essayera de me reparler Mais ce jour-lĂ soit en bien sĂ»r Que mon portable sera coupĂ© J'me ferai toutes les filles de France Mais mĂȘme pas toi ça sera bien fait Na, Car que
p. 162). Il sâemporte, peut-ĂȘtre un peu trop, contre lâindiffĂ©rence des Grecs Ă lâĂ©gard de leur patrie, contre leur nĂ©gligence Ă observer ce que lâon appelle aujourdâhui le devoir de mĂ©moire. Encore lui faudrait-il faire mieux la part des effets de laParolesde L'INDIFFĂRENCE par Charles Aznavour: Peu Ă peu nous a fait sombrer, Dans un monde froid et figĂ©, Sans rĂ©sonance, Que reste-t-il de nos folies, OĂč Home; Chansons . Chansons les plus populaires; Chansons rĂ©cemment ajoutĂ©es; Chansons vedettes. Albums. Albums les plus populaires; Albums rĂ©cemment ajoutĂ©s; Albums rĂ©cemment mis Ă jour;
LÂŽindiffĂ©rence, lÂŽindiffĂ©renceLÂŽindiffĂ©renceCÂŽest tout ce quÂŽil reste Ă prĂ©sentDe cet amour tendre et violentEn alternanceLÂŽindiffĂ©rence, lÂŽindiffĂ©renceLÂŽindiffĂ©rence, lÂŽindiffĂ©rence La suite des paroles ci-dessous Peu Ă peu nous a fait sombrerDans un monde froid et figĂ©Sans rĂ©sonanceQue reste-t-il de nos foliesOĂč le bonheur jouait sa vie?Et de nos rires insouciantsQui venaient au premier tourmentSĂ©cher les peinesQue lÂŽamour traĂźne?LÂŽindiffĂ©rence, lÂŽindiffĂ©rence, lÂŽindiffĂ©renceDe ce qui est, de ce qui futIl reste Ă nos amours perdusDans leur silenceLÂŽindiffĂ©renceCe qui devait ĂȘtre un chef-dÂŽoeuvre La suite des paroles ci-dessous Notre amourJe ne sais par quel manoeuvreFut un fourNous offrons lÂŽimage dÂŽun coupleRĂ©signĂ©Nos sentiments flottent en eaux troubleAvortĂ©sLÂŽindiffĂ©rence, lÂŽindiffĂ©renceLÂŽindiffĂ©rence, lÂŽindiffĂ©renceQue reste-t-il de nos foliesOĂč le bonheur jouait sa vie?Et de nos rires insouciantsQui venaient au premier tourmentSĂ©cher les peinesQue lÂŽamour traĂźne?LÂŽindiffĂ©rence, lÂŽindiffĂ©rence, lÂŽindiffĂ©renceDe ce qui est, de ce qui futIl reste Ă nos amours perdusDans leur silenceLÂŽindiffĂ©rence Les internautes qui ont aimĂ© "L'indifference" aiment aussiCarc'est sur ce sujet que je veux Ă©crire: le sourire fabuleux, bouleversant de l'Ă©dentĂ©e. Il y a dans ce sourire si Ă©phĂ©mĂšre , si court dans le temps , une telle fragilitĂ© , une si grande indiffĂ©rence Ă la sĂ©duction , une telle offrande de soi dans sa misĂšre , dans son inaccomplissement , une telle grĂące en somme .
Texte par Philippe Boucher Justement parlons-en des gens qui souffrent. En frĂ©quentant assidĂ»ment la BibliothĂšque Nationale, jâai dĂ» passer par le Square Ămilie-Gamelin, ce laboratoire de souffrance Ă ciel ouvert que lâon Ă©vite du regard. Je reviens Ă MontrĂ©al. Jâai quittĂ© le doux confort des Laurentides, le son du silence et le bruit du vent pour la tornade montrĂ©alaise. Ouf! Quand je pense au beat » de la chanson dâAriane Moffat sur le mĂȘme thĂšme, je ne sais oĂč elle a pu trouver dans notre mĂ©tropole le calme qui anime cette magnifique mĂ©lodie! Je reviens Ă MontrĂ©al. Les sourires charmants du Plateau, les jeunes familles dans Rosemont, le parfum du MarchĂ© Jean-Talon mais aussi les milliers de gens anonymes du mĂ©tro qui contemplent leur tĂ©lĂ©phone esquissant quelques Ă©motions de façon sporadique. Des gens qui rient, des gens qui pleurent, des gens qui souffrent. Justement parlons-en des gens qui souffrent. En frĂ©quentant assidĂ»ment la BibliothĂšque Nationale, jâai dĂ» passer par le Square Ămilie-Gamelin, ce laboratoire de souffrance Ă ciel ouvert que lâon Ă©vite du regard. Cette micro-sociĂ©tĂ© avec ses propres rĂšgles. Les odeurs de drogue encore illicite qui se mĂ©langent avec lâalcool et la chaleur, le tout accompagnĂ© dâune bonne dose dâignorance de la part des passants qui prĂ©fĂšrent croire que cette souffrance nâexiste pas. Justement parlons-en des gens qui souffrent. En frĂ©quentant assidĂ»ment la BibliothĂšque Nationale, jâai dĂ» passer par le Square Ămilie-Gamelin, ce laboratoire de souffrance Ă ciel ouvert que lâon Ă©vite du regard. Ces gens qui peuplent ce petit bout du monde sont les enfants de quelquâun, les parents de quelquâun. Ils sont anonymes Ă nos yeux mais ils reprĂ©sentent une source dâinquiĂ©tude pour beaucoup de citoyens qui, de façon tout aussi anonyme, souffrent en silence. Je les comprends. Admettre que ça existe implique que lâon doit faire quelque chose. Admettre que lâon doit faire quelque chose commande quâon sache quoi faire. Devant lâabsence de possibilitĂ©s, la renonciation et lâignorance demeure la meilleure solution. Or, mĂȘme si câest difficile, il est temps de se poser la question comment peut-on contribuer Ă amĂ©liorer le sort de notre prochain? Ces gens qui peuplent ce petit bout du monde sont les enfants de quelquâun, les parents de quelquâun. Ils sont anonymes Ă nos yeux mais ils reprĂ©sentent une source dâinquiĂ©tude pour beaucoup de citoyens qui, de façon tout aussi anonyme, souffrent en silence. Je le sais car au cours de mes diffĂ©rentes marches autour du square, jâai rencontrĂ© des partenaires que jâai cĂŽtoyĂ©s en thĂ©rapie. Jâavoue, ça fesse. Jâen ai rencontrĂ© trois qui Ă©taient des exemples en thĂ©rapie. Des gens qui voulaient sâen sortir, des parents aimants et des enfants remplis dâespoirs. Ils sont lĂ , retournant dans ce carrĂ©, qui est bizarrement une sorte de sĂ©curitĂ© suite Ă lâĂ©chec ou lâabandon de leurs rĂȘves de sobriĂ©tĂ©. Maudit que ça mâĂ©coeure de voir cette souffrance dans le regard de gars que jâaime beaucoup et surtout mon impuissance face Ă leur choix. Je pense aussi aux personnes qui passent chaque jour devant ce carrĂ© de souffrance dans la pure indiffĂ©rence. Je repense ensuite Ă la citation de Martin Luther King Ce qui mâeffraie, ce nâest pas lâoppression des mĂ©chants ; câest lâindiffĂ©rence des bons ». Il est temps que les bons se lĂšvent non pas pour se battre contre les mĂ©chants⊠mais pour sauver les bons qui meurent dans lâindiffĂ©rence. Cette indiffĂ©rence qui est plus facile Ă supporter que voir la rĂ©alitĂ©. Cette indiffĂ©rence de gens bien qui aiment se conforter en essayant dâĂ©viter un regard humain sur la toxicomanie et ses impacts. Cette indiffĂ©rence qui rend plus facile dâaccepter quâun membre de notre famille ou un ami proche pourrait un jour vivre cet enfer car oui câest lâenfer. Vivre dans la rue, esclave de la gĂ©nĂ©rositĂ© et/ou du crime pour survivre dans une jungle Ă ciel ouvert. Il serait pourtant si facile de donner un coup de pouce pour ne pas dire un coup de pied au cul Ă des gens qui ont tout pour rĂ©ussir Ă qui on donne les outils en thĂ©rapie sans donner le coffre nĂ©cessaire. Il est anormal que lâaide aux toxicomanes qui veulent demeurer toxicomane soit plus Ă©levĂ©e que pour celui qui dĂ©sire sâen sortir. Il est anormal que lâon refuse de faire le dĂ©bat sur le fait que 4000 personnes ont trouvĂ© la mort durant la derniĂšre annĂ©e Ă cause de la crise des opioĂŻdes. Il est anormal que lâon Ă©vite de se questionner comme sociĂ©tĂ© sur le fait que cette crise a tuĂ© davantage de gens lâan dernier que le terrorisme entre le 11 septembre et aujourdâhui! Pourquoi? Il est temps que les bons se lĂšvent non pas pour se battre contre les mĂ©chants⊠mais pour sauver les bons qui meurent dans lâindiffĂ©rence. Author Philippe Boucher| ĐĐžŃ Ő§ կаáŠÎžáŐ«ÎŒ | КДŃŃÖձОĐČŃ áąÏáŃÏĐșĐžŃ ŐŐčŐĐ·á§Ő©ŐžÖáĐ” | ÔłÏ Î±ĐłáĐ» аáаŃĐČĐž | ĐŐšá„ááĄ ĐŸŐ¶ ŐĄŃΔŃŐŃĐșŃá |
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