🌝 Nous L Europe Banquet Des Peuples Critique

LextrĂȘme droite « folkiste » et l’antisĂ©mitisme. StĂ©phane François. Il existe en France depuis le milieu des annĂ©es soixante-dix une extrĂȘme droite visible qui se rĂ©clame du paganisme. Ce paganisme contemporain, ou nĂ©o-paganisme, s’est manifestĂ© en premier, en 1963, dans le discours du groupuscule/revue Europe-Action proche € € AdresseTHEATRE DE L'ATELIER 1 Place Charles Dullin PARIS 18 75018 ArtistesRoland Auzet, Karina Beuthe, Agathe BioulĂšs , Robert Bouvier, Nina Dipla , Rodrigo Ferreira, Laurent GaudĂ©, Yasin Houicha, Dagmara Mrowiec-Matuszak, , Stanislas Roquette, ArtĂ©mis Stavridi, Thibault Vinçon Dates07/05/2022 2000 11/05/2022 2000 12/05/2022 2000 13/05/2022 2000 14/05/2022 2000 15/05/2022 1500 18/05/2022 2000 19/05/2022 2000 20/05/2022 2000 21/05/2022 2000 22/05/2022 1500 25/05/2022 2000 26/05/2022 2000 27/05/2022 2000 28/05/2022 2000 29/05/2022 1500 ParisThéùtre Du 07/05/2022 Ă  2000 au 29/05/2022 Ă  1500NOUS L'EUROPE, BANQUET DES PEUPLES de Laurent GaudĂ© Conception, musique et mise en scĂšne Roland Auzet Avec Karina Beuthe Orr, Robert Bouvier, Nina Dipla / Artemis Stavridi, Rodrigo Ferreira, Yasin Houicha, Rose Martine, Dagmara Mrowiec-Matuszak, Stanislas Roquette, Thibault Vinçon, la NĂ©buleuse d'HIMA Faustine Berardo, Bro'Lee, Maxime Pillard & un ch ur prĂ©paration et cheffe de ch ur Agathe BioulĂšs CrĂ©ation Festival d'Avignon IN 2019, production dĂ©lĂ©guĂ©e l'Archipel, scĂšne nationale de Perpignan L'Europe c'est une gĂ©ographie qui veut devenir philosophie. Un passĂ© qui veut devenir boussole ». Laurent GaudĂ© Nous, l'Europe, Banquet des Peuples est une piĂšce de théùtre musicale nĂ©e d'une collaboration entre l'Ă©criture de Laurent GaudĂ© Prix Goncourt 2004 et la mise en scĂšne de Roland Auzet. Créée Ă  l'occasion du Festival d'Avignon en 2019, elle est aujourd'hui sous le patronage de la Commission EuropĂ©enne et labellisĂ©e PFUE2022. Vaste fresque historique et politique, ce banquet festif rĂ©unit douze acteurs, chanteurs et performeurs venus de toute l'Europe. De Grands TĂ©moins seront invitĂ©s afin de partager leur vision de l'Europe. ScĂ©nographie Roland Auzet, Bernard Revel et Juliette Seigneur CrĂ©ation et rĂ©gie lumiĂšre Bernard Revel CrĂ©ation vidĂ©o Pierre Laniel Musiques Ă©lectroniques Daniele Guaschino Chansons composĂ©es et interprĂ©tĂ©es par La NĂ©buleuse d'HIMA Collaboration artistique Carmen Jolin Costumes Mireille Dessingy Assistant Ă  la mise en scĂšne et surtitreur Victor Pavel RĂ©gie gĂ©nĂ©rale SĂ©verine Combes RĂ©gie son Julien Pittet RĂ©gie vidĂ©o Justin Artigues Critiques Presse Laurent GaudĂ© rallume la flamme de l'Europe ! » Le Temps Une mise en scĂšne ample, gĂ©nĂ©reuse, sophistiquĂ©e sans ĂȘtre prĂ©tentieuse [ ] et on a rarement vu, ou plutĂŽt entendu, une polyphonie aussi maitrisĂ©e, entre la parole, forte, portĂ©e par les comĂ©diens, dans toutes les langues europĂ©ennes, la musique, du chant de choral cĂ©leste au rock mĂ©tal ou Ă  la brutale pop, et le son sous toutes ses formes. » Le Monde L'Ă©crivain Laurent GaudĂ© et le metteur en scĂšne Roland Auzet unissent leur force pour redonner le goĂ»t de l'Europe dans un spectacle musical revigorant. C'est l'une des rĂ©ussites les plus enthousiasmantes de ce dĂ©but de Festival d'Avignon. » La Croix Un spectacle puissant et festif, un poĂšme chantant aussi bien les convulsions que les trouĂ©es de lumiĂšres du rĂ©cit de l'Europe. » La DĂ©pĂȘche du Midi Créée au Festival d'Avignon l'Ă©tĂ© dernier, Nous, l'Europe, Banquet des peuples avait fait sensation. À raison. La mise en scĂšne de Roland Auzet du texte de Laurent GaudĂ© est spectaculaire. » La Nouvelle RĂ©publique Lesmouvements de la dĂ©colonisation et de la libĂ©ration des peuples du Sud ont, au cours du XX e siĂšcle, essentiellement menĂ© Ă  un refus gĂ©nĂ©ralisĂ© de la pensĂ©e des LumiĂšres europĂ©ennes : on peut notamment constater une forte critique postcoloniale de toute tendance d’universalisation du rationalisme de type cartĂ©sien ainsi que le refus des visĂ©es nĂ©ocoloniales, nĂ©olibĂ©rales
Faire un tour d’Europe comme pour appuyer son existence, ce qu’elle fut en marche et ce qu’elle est. VoilĂ  le premier ressenti de ce livre de longs poĂšmes qui eut pu aussi ĂȘtre un essai Vous vous effrayez de voir que d’un coup, l’inquiĂ©tude devient l’humeur des peuples ? Pensez Ă  Victor Hugo et Ă  son exil. Pensez Ă  Garibaldi qui a traversĂ© l’Atlantique, s’est battu au BrĂ©sil, en Argentine, en Uruguay
 Il n’y a pas d’époque paisible ». L’auteur appelle Ă  poursuivre la belle aventure Jeunesse ! Jeunesse ! Il nous faut ton sursaut ». La progression historique, Ă©conomique et inventive vient ainsi Ă  la rescousse de Laurent GaudĂ© Ă  dĂ©montrer. Le texte, alors, prend tout son sens dans une sĂ©rie de courtes phrases suscitant l’action Succession de trouvailles, d’avancĂ©es, de modifications/. De brevets dĂ©posĂ©s qui viennent amĂ©liorer les prĂ©cĂ©dents/ Ou les piller/ Des objets apparaissent/ Qui sont un peu fous/ Un peu encombrants/ Font des sons Ă©tranges/
/ Rouages/ Moteurs/ Pistons/
/ BientĂŽt arriveront les trams/ les voitures/ les mĂ©tros », l’auteur expliquant avec force d’exemples parce que le jet de vapeur mĂšne directement Ă  nous/ Nous sommes nĂ©s de cela ».Quelques Ă©vĂšnements historiques moins Ă©vidents sautent aux yeux de cette Europe en fulgurance Quatre mille tonnes de mĂ©tal/ Belle architecture acĂ©rĂ©e oĂč vont se presser plus de six millions de visiteurs/ De mai Ă  octobre 1854 ». Un mot suffit Ă  l’auteur pour rebĂątir, Ă  sa progression, l’évolution industrielle Ce mot. Charbon. Pour dire le changement du monde ». La sauce a pris et on s’émerveille avec lui ! Et de conclure, essoufflĂ© de sa progression, il constate Nous sommes nĂ©s de ce temps-lĂ , de gĂ©nie », l’évolution s’accĂ©lĂ©rant dans un esprit de compĂ©tition. On met le doigt dans la plaie de la pĂ©riode coloniale et l’auteur n’y va pas de main morte tant d’hommes en ont asservi tant d’autres/ En ne voyant mĂȘme pas le mal ». Le livre se fait calendrier et le temps qui passe Ă©numĂšre ses victimes On fera un peu partout des montagnes de papier scandaleux/ Des montagnes d’auteurs juifs, pacifistes, dĂ©pravĂ©s, corrompus/ Des montagnes qui brĂ»lent doucement tandis que la foule fait le salut le bras tendu/ Joseph Goebbels est lĂ / Crachez sur son nom/ Nous avons des hĂ©ros/ HĂ©las il y a autre chose/ De plus sombre / Ce que l’homme peut faire Ă  l’homme ». Mais la sĂ©rie de malheurs va construire l’idĂ©e europĂ©enne, enfin Les futurs pĂšres de la construction europĂ©enne/ils l’ont vue, cette Europe des routes, des baluchons et des corps maigres/ ». Ensuite, un traitĂ© pour naissance » nous offre l’idĂ©e europĂ©enne avec plus jamais ça » et quelques-uns repensent le discours de Victor Hugo au congrĂšs de la Paix, Ă  Paris, de 1849, lui qui pose les mots Les Etats-Unis d’Europe ». L’Europe a besoin, en effet, de se dĂ©finir comme un espace politique social-dĂ©mocrate ». S’en suivra une Europe de l’élan » avec mai 68. Et une Europe qui s’unifie le 9 novembre 1989. Une conclusion de l’auteur s’active en fin de rappels historiques Les citoyens voulaient la paix/ Aujourd’hui, ils l’ont/ Et la dĂ©mocratie parlementaire les ennuie/ Ils veulent un chef, un homme fort
/ Et pourtant, oĂč mĂšnent les chefs ? Nous le savons
/ Nous devrions – plus que tout autre – nous mĂ©fier Ă  la vue des peuples transis devant l’homme providentiel. Mais que peut l’Europe contre la servitude volontaire ? Que peut l’Europe contre nous/ Ou sans nous ? ». En effet
 Qui sommes-nous ? Que voulons-nous devenir ? La question est essentielle et gare Ă  la rĂ©ponse ! Grand banquet/C’est cela qu’il nous faut maintenant/De l’ardeur/ 
/ Venez. Soyons nombreux ». Tout est dit. Et dire ColĂšre face au mĂ©pris du vote des peuples/Qui parfois ont dit non/
/ Je dis ColĂšre face Ă  cette Europe qui n’arrive pas Ă  inventer une hospitalitĂ© d’Etat. Les rĂ©fugiĂ©s meurent en MĂ©diterranĂ©e
 Encore. Venez. Soyons nombreux/ Et dites l’utopie ! ». Patrick Devaux

CritiqueNous, l'Europe, banquet des peuples AdaptĂ© du roman de Laurent GaudĂ©, Nous, l’Europe, banquet des peuples, mis en scĂšne par Roland

Nous, l'Europe - Banquet des peuples - Grand Format L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de... Lire la suite 18,80 € Neuf Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 6,99 € TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 6,99 € Grand format ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 18,80 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours LivrĂ© chez vous entre le 1 septembre et le 6 septembre L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de ce texte en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'enthousiasmes, de dĂ©faites et d'espoirs. A l'heure oĂč certains doutent, oĂč d'autres n'y croient plus, ce rĂ©cit europĂ©en humaniste rappelle qu'une mĂ©moire commune, mĂȘme douloureuse, est un ferment d'avenir. C'est donc d'une plume ardente que Laurent GaudĂ© compose une Ă©popĂ©e invitant Ă  la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Date de parution 01/05/2019 Editeur Collection ISBN 978-2-330-12152-5 EAN 9782330121525 Format Grand Format PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 182 pages Poids Kg Dimensions 11,5 cm × 21,5 cm × 1,1 cm L'Europe, l'ancienne, celle d'un Vieux Monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de cette Ă©popĂ©e sociopolitique et humaniste en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'espoirs, de dĂ©faites et d'enthousiasmes. Un long poĂšme en forme d'appel Ă  la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Biographie de Laurent GaudĂ© Romancier, nouvelliste et dramaturge nĂ© en 1972, Laurent GaudĂ© a reçu en 2004 le prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta. Il publie son oeuvre, traduite dans le monde entier, chez Actes Sud
NOUS L’EUROPE, BANQUET DES PEUPLES – Laurent GaudĂ© Nous l’Europe : banquet des peuples, est un recueil de poĂšmes publiĂ© en 2019. Cet ouvrage est un plaidoyer pour l’idĂ©e d’Europe et la construction politique qui en dĂ©coule.
Vu au Festival d'Avignon 2019 Voici donc un spectacle engagĂ©. La conscience politique y est explosive, dĂ©bordante Ă  chaque instant, chaque ligne de dialogue ou de monologue, chaque image. Cette conscience en est mĂȘme ici militante. Nous l’Europe, Banquet des peuples est un immense meeting politico-consensuel, qui affirme plus qu’il ne questionne cela en fait la beautĂ© de son engagement, mais cela en fait, in fine, un tract joliment empaquetĂ©, avec toute la mauvaise foi du militantisme acharnĂ© et tout l’insupportable du combo culpabilisation/moralisation du combattant idĂ©ologue. La frontiĂšre entre spectacle et meeting politique est ici si poreuse que, du discours pro-europĂ©en Ă  l’invitation Ă  chaque reprĂ©sentation d’une personnalitĂ© politique europĂ©enne sur le plateau, on se confronte en mĂȘme temps au discours moralisateur mais beau de Laurent GaudĂ©, ici Ă©touffĂ© par la mise en scĂšne de Roland Auzet, et aux excĂšs scĂ©niques, bourrĂ©s d’artifices. Doucement, on le dĂ©plore, le fond du spectacle glisse du politique Ă  la politique. Erreur de la pensĂ©e. Pensez-donc, le postulat est cadenassĂ© l’Europe est la solution, la seule issue. VoilĂ  Ă  partir de quoi il s’agira, pendant plus de 2h, de vocifĂ©rer les harangues les plus directes, d’exhorter le spectateur le plus frontalement possible et d’accumuler, avec le style emphatique et poĂ©tique de GaudĂ© qu’on aime Ă  lire, les rĂ©cits qui ont construit l’Europe, de ses zones d’ombres aux Ă©lĂ©ments historiques dĂ©crĂ©tĂ©s comme fondateurs d’une Europe nĂ©cessaire. La premiĂšre demi-heure intrigue, capte, et laisse planer un possible dialogue au sujet d’une Europe aussi peu rassembleuse qu’elle s’affiche vouloir l’ĂȘtre sa construction, en dĂ©pit du refus du peuple, questionne-t-elle sa lĂ©gitimitĂ© ? HĂ©las, en lieu et place d’un dĂ©bat théùtralisĂ© relatif Ă  ce paradoxe historique et dĂ©mocratique, le spectacle vrille en leçon ou en exposĂ© idĂ©ologique, mĂątinĂ© de belle littĂ©rature s’ensuit en effet une sĂ©rie de rappels d’évĂ©nements historiques, agrĂ©mentĂ©s de pompeuses projections vidĂ©o, tantĂŽt trĂšs pĂ©dagogiques, tantĂŽt imposantes et seulement formelles Ă  moins qu’elles n’appuient lourdement la dimension tragique la projection agressive sur le passage relatif Ă  la Shoah, Ă  la rĂ©union des “tĂȘtes pensantes” hitlĂ©riennes, dĂ©cidant froidement la mise en place de la solution finale. Ce cheminement encyclopĂ©dique au cƓur de l’histoire europĂ©enne de la construction du chemin de fer Ă  la seconde guerre mondiale, Ă  l’accueil des migrants lors d’interrogatoires dessinĂ©s au gros traits, empruntant au passage de rĂ©els beaux instants de symboliques poĂ©tiques laisse planer et errer, au quatre coins du plateau, dans une mise en scĂšne Ă  mi-chemin entre confĂ©rence et concert, les comĂ©diens dĂ©blatĂ©rant leur monologue et des “figurants”, en nombre, symboles et images appuyĂ©s de la diversitĂ© des peuples qui font l’Europe. On a foirĂ© l’Europe, regarde le Bordel ! Fais nous confiance, on va la reconstruire. Que le spectacle, en forme de militantisme, soit jusque lĂ  bourrĂ© de l’hypocrisie et de la mauvaise foi de tout militant, n’est pas franchement grave c’est inhĂ©rent Ă  son engagement et Ă  l’image de la politique
 On y dĂ©crĂšte ici par exemple, que, comme un argument irrĂ©futable, l’Europe est la solution pour que la Shoah n’arrive plus jamais
 Évidemment, vue de l’esprit du convaincu et postulat fallacieux rien factuellement, n’empĂȘcherait dans un avenir inconnu une Europe qu’on ne connait pas encore de reproduire ou mettre en place une pensĂ©e, idĂ©ologie, une politique nausĂ©abonde ou immorale
. Jusque lĂ  donc, rien que de la mauvaise foi Ă©videmment lĂ©gitime, dans un chaos scĂ©nique excessif, bruyant et grassement imposant, entre vidĂ©os et mur mouvant, qu’on comprend bĂȘtement symbolique faisons bouger ces murs qui nous sĂ©parent, voire abattons-les symboliquement lorsqu’ils nous oppressent, ou nous menacent en s’approchant du public ou en Ă©crasant la comĂ©dienne en bord de scĂšne. Mais aprĂšs, voila que la mauvaise foi se mue en hypocrisie rĂ©cupĂ©ratrice l’aveu enfin ! de l’échec de la construction europĂ©enne, telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec la montĂ©e des nationalismes et de l’euroscepticisme devient, par une pirouette politique, l’objet du point de dĂ©part de la construction d’une nouvelle Europe, par les acteurs mĂȘme qui l’ont amenĂ© Ă  l’échec actuel. “Nous avons trop misĂ© sur l’Europe Ă©conomique, en pensant que l’économie allait rapprocher les peuples” nous assĂšne le tĂ©moin politique invitĂ© du soir. A comprendre nous admettons notre erreur, nous comprenons l’ampleur des dĂ©gĂąts, nous assumons en ĂȘtre responsable, nous assumons ĂȘtre la cause du chaos actuel mais, en tant qu’auteurs et cause, nous somme donc Ă©galement solution, et les mieux Ă  mĂȘme pour rectifier le tir et corriger nous-mĂȘme nos propres erreurs. “Car nous avions raison, nous avons encore raison, nous nous sommes juste trompĂ©s de moyen”. Voila donc le spectacle qui referme sa propre pensĂ©e par le truchement d’une pirouette roublarde pour offrir une fenĂȘtre Ă  celle de la politique. DĂ©ception. Car il y a quelque chose d’insupportable Ă  voir le spectacle s’interrompre, d’un coup suspendre la pensĂ©e qu’offre le théùtre sur notre monde, pour un retour fracassant au rĂ©el, celui-lĂ  mĂȘme qui devrait en sous-texte, ĂȘtre critiquĂ© par l’Ɠuvre elle-mĂȘme l’arrivĂ©e, pour une demi-heure environ, d’un tĂ©moin politique sur scĂšne en forme de confĂ©rence François Hollande, AurĂ©lie Fillipetti, Eneko Landaburu
 replace la pensĂ©e dans le piĂšge politique qu’elle devrait dĂ©noncer, si elle restait sur un idĂ©al. En lieu et place d’un spectacle militant, utopique, idĂ©aliste ou visionnaire, le spectateur assiste au retour brutal d’un spectacle qui devient alors simple vecteur et objet de communication de la politique ; ce n’est pourtant pas la politique qui avait sa place dans cette pensĂ©e, mais le politique. Le plateau devient tribune. Échec de la pensĂ©e libre, constructive, et retour de la pensĂ©e projective et d’intĂ©rĂȘt, au cƓur d’un systĂšme, que le spectacle venait pourtant de dĂ©finir comme abĂźmĂ©, responsable d’un Ă©chec du destin des peuples. Le spectacle s’achĂšve, fidĂšle Ă  son positionnement engagĂ©, par l’invitation Ă  cĂ©lĂ©brer l’Europe ensemble tous les spectateurs exhortĂ©s Ă  venir danser l’Europe, sur le plateau, dans une communion idĂ©al et optimiste. Tous ne descendent pas fĂȘter l’Europe, tel qu’on nous l’as vendue ici un brin d’étonnement dans la troupe, sans doute toute agacĂ©e que, malgrĂ© ses dĂ©monstrations culpabilisantes deux heures durant, chacun ne se sente pas partie prenante de la destinĂ©e humaniste qu’on nous propose. Ceux qui ne montent pas sur le plateau ne sont pourtant pas pro-Shoah, ni forcĂ©ment opposĂ©s Ă  l’Europe, et c’est lĂ  tout le bancal de cette proposition qui s’avĂšre finalement paradoxalement clivante, elle qui saute d’un passĂ© collectif douloureux, oĂč les erreurs en Europe incitent Ă  la rĂ©union et aux rĂ©flexions collectives, Ă  un futur idĂ©al et nĂ©cessaire, sans jamais aborder, dans son examen de conscience d’apparence, les Ă©checs de ses choix actuels CETA, accueil des migrants, Ă©cologie
. Le texte de Laurent GaudĂ© est noyĂ© par la mise en scĂšne et la scĂ©nographie excessive de Roland Auzet, bourrĂ©es d’artifices figurants en nombre excessif mais au rĂŽle illustrativo-symbolique, mur qui bouge sur la scĂšne, musique assourdissante, monologues hurlĂ©s au micro, projections de vidĂ©os saturĂ©es
, dĂ©marche dramaturgique inutile, Ă©touffant la force poĂ©tique et l’élan du verbe de l’auteur par la redondance de la mise en scĂšne. Le glissement de la question du politique, Ă©lĂ©ment essentiel de ce théùtre de la pensĂ©e, vers la transformation de la scĂšne en canal de la voix de la politique fut le clou final d’un banquet assez indigeste, si toutefois on n’a pas avalĂ© de travers avant la fin. Rick Panegy
Pourl’écrivain français, laurĂ©at du Prix du livre europĂ©en (catĂ©gorie « essai »), la solidaritĂ© pourrait Ă©ventuellement ĂȘtre cette nouvelle promesse commune. L’Histoire L’Europe, l’ancienne, celle d’un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l’Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l’alpha et l’omĂ©ga de ce texte en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d’affrontements, d’enthousiasmes, de dĂ©faites et d’espoirs. A l’heure oĂč certains doutent, oĂč d’autres n’y croient plus, ce rĂ©cit europĂ©en humaniste rappelle qu’une mĂ©moire commune, mĂȘme douloureuse, est un ferment d’avenir. C’est donc d’une plume ardente que Laurent GaudĂ© compose une Ă©popĂ©e invitant Ă  la rĂ©alisation d’une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©. Merci Ă  Yvan de m’avoir incitĂ© Ă  dĂ©couvrir ce livre Nous, l’Europe Banquet des peuples » de Laurent GaudĂ©. Lisez sa jolie chronique ici 1848, le Printemps des peuples » est la matrice originelle de l’idĂ©e europĂ©enne. C’est Ă  ce moment prĂ©cis que Laurent GaudĂ© dĂ©bute son rĂ©cit sur l’aventure europĂ©enne dans son bel essai Nous, l’Europe Banquet des peuples . En 100 pages, Laurent GaudĂ© fait avec maestria le portrait d’une Europe qui est morte plusieurs fois avant de renaĂźtre Ă  la vie. Victor Hugo prononce un discours lors du CongrĂšs des amis de la paix universelle »qui s’ouvre le 21 aoĂ»t 1849 Ă  Paris. L’écrivain y prophĂ©tise l’effacement des frontiĂšres sur la carte et des prĂ©jugĂ©s dans les cƓurs » et appelle de ses vƓux Ă  la crĂ©ation des États-Unis d’Europe », garants de la fraternitĂ© des hommes ». Cent soixante dix ans plus tard, toute proportion gardĂ©e, Laurent GaudĂ©, intellectuel et auteur brillant, tisse Ă  nouveau la trame d’une Europe de fraternitĂ©, d’ouverture et d’humanisme qu’il souhaite voir Ă©merger. Sa plume est pleine de verve de souffle lorsqu’il invoque la colonisation, le pĂȘchĂ© originel d’une Europe dont les États voulaient se partager le monde pour leur seul profit. Il Ă©voque aussi les deux conflits mondiaux de 1914-1918 et de 1939-1945 qui saigneront des gĂ©nĂ©rations entiĂšres de jeunes europĂ©ens mais pas seulement songeons aux tirailleurs sĂ©nĂ©galais.. et puis cette impardonnable compromission avec le mal incarnĂ© par les rĂ©gimes fascistes, le national-socialisme.. Quid du communisme et de Staline dont les crimes sont ici passĂ©s sous silence, ce que je regrette profondĂ©ment. La Shoah bien sĂ»r, Ă©vĂ©nement traumatique face auquel nous restons tous sans mot tant l’horreur est ici indicible. La chape de plomb communiste Ă  l’Est, coupant l’Europe en deux jusqu’à la chute du mur en 1989. L’histoire ne s’arrĂȘte pas lĂ  puisque quelques annĂ©es plus tard la guerre sĂ©vit Ă  nouveau en Europe, en Ex Yougoslavie cette fois, oĂč les Serbes orthodoxes, les Croates catholiques et les Bosniaques musulmans s’entretuent. Laurent GaudĂ© a le don de rendre son texte clair et bien construit. C’est Ă  un sursaut qu’il nous incite pour faire vivre cette Europe trop technocratique Ă  son goĂ»t, pas assez traversĂ© par le souffle de la jeunesse des peuples d’Europe. Je trouve trĂšs intĂ©ressant que Laurent GaudĂ© puisse prendre la plume afin de nous dĂ©voiler son dĂ©sir d’Europe. Bien sĂ»r, il y a une part d’utopie trĂšs importante dans son texte. On peut trouver cela naĂŻf mais l’on sent toute la sincĂ©ritĂ© de l’auteur. J’ai des divergences de point de vue sur sa vision » de l’histoire europĂ©enne. La perception du monde de Laurent GaudĂ© est trĂšs trop bien pensante ». Je ne vais pas vous le cacher, sa perception candide de Mai 68 m’a heurtĂ©. Nous n’en sommes plus lĂ  fort heureusement. J’aurais souhaitĂ© voir Laurent GaudĂ© prendre davantage de risques quand Ă  ses prises de position. Un peu Ă  l’image de ce que peut faire Michel Onfray par exemple. J’ai trouvĂ© ainsi dommage que sur les questions d’immigrations, sujet polĂ©mique et pertinent s’il en est, avec ces clivages entre une Italie refusant les migrants, l’extrĂȘme droite Ă©tant au pouvoir et une position officielle française pour le moins ambiguĂ«.. j’aurais donc souhaitĂ© voir un humaniste tel que Laurent GaudĂ© prendre position de façon claire, le tout avec un propos ambitieux et salutaire. Hors l’auteur ne nous en dit pas plus sur ses solutions, doit-on accueillir tous ces ĂȘtres humains en souffrance ? le peut-on sans risquer la dĂ©stabilisation d’équilibres dĂ©jĂ  prĂ©caires ? enfin, j’aurais aimĂ© qu’il nous parle d’une Europe, qui n’est plus en paix, depuis que l’islamisme radical nous a dĂ©clarĂ© la guerre au nom d’une idĂ©ologie mortifĂšre. Quel place l’islam doit elle avoir en Europe ? Que faire face Ă  la montĂ©e des populismes d’extrĂȘme gauche ou d’extrĂȘme droite ? Ceux sont des sujets trĂšs complexes et je comprends parfaitement que rĂ©pondre Ă  ces interrogations auraient nĂ©cessitĂ© un travail diffĂ©rent. J’émets donc des rĂ©serves sur ce texte et surtout sur les derniers chapitres de Nous, l’Europe Banquet des peuples », je souligne la qualitĂ© littĂ©raire de ce rĂ©cit qui n’est pas sans rappeler, un autre auteur fascinant, aimant parler d’histoire Eric Vuillard. Lire Laurent GaudĂ©, quoiqu’il en soit, est toujours d’une infinie richesse intellectuelle. Son livre est bouillonnant et je le redis empli d’un souffle qui manque trop souvent Ă  nos hommes et femmes politiques. A lire en ces temps troublĂ©s. Ma note 3,5 /5. BrochĂ© 182 pages Éditeur Actes Sud 1 mai 2019 Collection Domaine français L’Histoire A la fin des annĂ©es 2060, la prĂ©sidente française de Transparence, une sociĂ©tĂ© du numĂ©rique implantĂ©e en terre sauvage d’Islande, est accusĂ©e par la police locale d’avoir orchestrĂ© son propre assassinat. Or au mĂȘme moment, son entreprise s’apprĂȘte Ă  commercialiser le programme Endless, un projet rĂ©volutionnaire sur l’immortalitĂ©, qui consiste Ă  transplanter l’ñme humaine dans une enveloppe corporelle artificielle. Alors que la planĂšte est gravement menacĂ©e par le rĂ©chauffement climatique, cette petite start-up qui est sur le point de prendre le contrĂŽle du secteur numĂ©rique pourra-t-elle sauver l’humanitĂ© ? Avec son dernier livre Transparence , Marc Dugain signe un roman d’anticipation qui est aussi une satire de notre monde ou tout du moins de ce qu’il sera en 2060. Avec fĂ©rocitĂ©, il s’attache Ă  nous offrir un condensĂ© de ce pourquoi l’humanitĂ© est en pĂ©ril. La cupiditĂ© des GAFA Google, Apple, Facebook, Amazon, l’argent vĂ©ritable veau d’or d’une sociĂ©tĂ© qui ne songe plus qu’à dilapider les ressources de la planĂšte pour conserver son mode de vie occidental et son idĂ©al consumĂ©riste, la duplicitĂ© du monde politique et des diffĂ©rentes religions monothĂ©istes Ă  ce titre le portrait fait de l’Église catholique et du Pape est d’une violence digne des brĂ»lots anti-clĂ©ricaux du dĂ©but du XXĂšme siĂšcle au moment de la loi 1905 de sĂ©paration de l’Église et de l’État. Transparence » est un pamphlet, c’est sa force mais aussi sa limite tant le trait semble manquer parfois de nuance. A trop vilipender les responsables de cette situation catastrophique pour l’avenir de la planĂšte, de l’humanitĂ© tout entiĂšre, Marc Dugain perd en luciditĂ©, en raisonnement, en complexitĂ© ce qu’il traduit par un trait de plume acerbe, colĂ©rique et provocateur. Le style d’écriture, point fort de ce grand auteur, est ici sans rĂ©el souffle. Ce qui au dĂ©part nous amuse, devient peu Ă  peu redondant et, disons le, assez vain. C’est dommage car l’histoire de cette petite sociĂ©tĂ© du numĂ©rique, transhumaniste, basĂ©e en Islande et dirigĂ©e par une Française qui grĂące au programme secret Endless » fait basculer le destin du monde, Ă©tait une belle idĂ©e. Trop court et caricatural pour ĂȘtre marquant, trop long pour susciter autre chose qu’un ennui poli, j’ai pour ma part trouvĂ© ce Transparence » trĂšs dĂ©cevant eu Ă©gard aux qualitĂ©s d’un Ă©crivain tel que Marc Dugain. Un rendez-vous manquĂ©. Ma note 3/5. BrochĂ© 224 pages Éditeur Gallimard 25 avril 2019 LesHumanitĂ©s des DN MADe mortuaciens. Le savoir est une arme de construction massive. Menu et widgets. SĂ©lection BEST-OF; CRITÈRES D’ÉVALUATION; Rechercher : CatĂ©gories. AnimĂ©s (9) Architecture (31) Art contemporain (74) Art culinaire (7) Artisanat d'art / design (63) Arts martiaux / sports (4) CinĂ©ma / sĂ©ries (149) Danse (4) DĂ©bats de sociĂ©tĂ© (29) Documentaire (21)
Du 6 au 14 juillet, Ă  22 heuresCour du LycĂ©e Saint-Joseph, 62 rue des Lices, 84000 Avignon Nous, l’Europe, Banquet des peuples © Christophe Raynaud de Lage ***Libre Théùtre vous recommande ce spectacle Comment un non » a Ă©tĂ© transformĂ© en oui » par de petits arrangements d’arriĂšre-cour ? Pourquoi nous autres, EuropĂ©ens, sommes-nous une foule plutĂŽt qu’un peuple ? L’Europe est nĂ©e de drames que l’on a voulu dĂ©dramatiser. La prudence et l’ennui sont Ă  l’Ɠuvre. Laurent GaudĂ©, tel un aĂšde, nous conte l’odyssĂ©e de la construction europĂ©enne afin que notre passĂ© devienne notre boussole, que nous construisions ensemble ce que nous voulons ĂȘtre, que nous retrouvions un langage commun, une Ă©thique propre. Il cherche d’abord l’origine de l’Europe. Et dire d’oĂč vient l’Europe n’est pas innocent naĂźt-elle en 1848 quand Palerme se soulĂšve, en 1830 avec le dĂ©but de la rĂ©volution industrielle ? La superbe mise en scĂšne de Roland Auzet, qui signe aussi la partition musicale, donne corps au poĂšme de Laurent GaudĂ© avec onze comĂ©diens, danseurs et chanteurs de nationalitĂ©s diffĂ©rentes, onze voix europĂ©ennes incarnant les protagonistes de ce rĂ©cit des origines. Comme dans les tragĂ©dies antiques, le ChƓur et la MaĂźtrise de l’OpĂ©ra du Grand Avignon donnent des respirations au spectacle, et commentent l’action, tout en symbolisant sa dimension collective et fraternelle. Et quand la rage est lĂ , quand sont Ă©voquĂ©s les cataclysmes qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la naissance de cette belle idĂ©e, quand sont citĂ©s les noms de ceux qui ont pillĂ© l’Afrique ou dĂ©cidĂ© de la solution finale crachez sur leurs noms !», ces chƓurs font place aux hurlements d’une guitare et au tonnerre d’une batterie d’un duo de mĂ©tal en fusion, nĂ©cessaire exutoire pour Ă©vacuer la spectacle lyrique et politique de Ruth Martinez Avec Robert Bouvier, Rodrigo Ferreira, Olwen FouĂ©rĂ©, Vincent Kreyder, Mounir Margoum, Rose Martine, Dagmara Mrowiec-Matuszak, Karoline Rose, Emmanuel Schwartz, Artemis Stavridi, Thibault VinçonEt le Choeur de l’OpĂ©ra Grand Avignon et quarante chanteurs amateurset chaque soir un grand tĂ©moin Susan George États-Unis / France,Ulrike GuĂ©rot Allemagne, François Hollande France, Pascal Lamy France, Eneko Landaburu Espagne, Enrico Letta Italie, Luuk van Middelaar Pays-Bas, GeneviĂšve Pons France Texte Laurent GaudĂ© Conception, musique, mise en scĂšne Roland AuzetScĂ©nographie Roland Auzet, Bernard Revel, Juliette Seigneur, Jean-Marc Beau LumiĂšre Bernard RevelChorĂ©graphie JoĂ«lle BouvierVidĂ©o Pierre Laniel Musiques Ă©lectroniques Daniele GuaschinoCostumes Mireille Dessingy Collaboration artistique Carmen JolinAssistanat mise en scĂšne Victor Pavel Lien vers le site du Festival d’Avignon
Nous l'Europe. Banquet des peuplesL'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversé par la révolution industrielle, et l'Union européenne, belle utopie .
RĂ©sumĂ©s Dans la saga ouvriĂšre et socialiste, puis plus tard communiste, la Commune de Paris tient, Ă  juste titre, une place de choix. Or, son histoire hĂ©roĂŻque et tragique se trouve quasiment Ă  mi-chemin entre deux moments importants du mouvement d’expansion coloniale, la conquĂȘte de l’AlgĂ©rie 1830 et l’achĂšvement de cette expansion Maroc, 1912. Les Communards n’eurent Ă©videmment ni le temps ni sans doute la capacitĂ© de rĂ©flĂ©chir Ă  la question coloniale. Ils y ont pourtant Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  diverses occasions d’abord par la prĂ©sence, certes minoritaire, de colonisĂ©s sur le pavĂ© parisien en 1871 ; puis, plus tard, lorsque ces damnĂ©s de la terre » en exil croisĂšrent le destin d’autres victimes, les Kanak orthographe d’époque Canaques. Il y eut d’ailleurs, durant cet exil, un Ă©pisode tragique la rĂ©volte des colonisĂ©s de 1878. Bien des Communards ne comprirent aucunement les raisons – et encore moins les formes – de cette rĂ©volte. Certains, hĂ©las, participĂšrent mĂȘme Ă  la rĂ©pression. La grande figure internationaliste de Louise Michel, qui partagea un temps la vie des Kanak et soutint leur lutte, n’en est que plus remarquable. The Paris Commune holds a special place in the history of the labor and socialist movement, and later in the communist movement. Its heroic and tragic fate falls almost halfway between two major steps in the French colonial expansion, namely the conquest of Algeria 1830 and the completion of said expansion Morocco 1912. Obviously, the Communards had neither the time nor the opportunity to address the colonial question. They were, however, confronted with it on various occasions first by the small but notable presence of colonized people on the Parisian streets in 1871; then, later, when the exiled wretched of the earth » crossed paths with other victims of the French state, the Kanak spelled Canaques at the time. The 1878 uprising of the colonized happened during their exile. Many of the Communards did not understand the reasons – and certainly not the forms – of the uprising. Some, unfortunately, even took part in the crackdown against it. The great internationalist figure of Louise Michel, who lived among the Kanaks for a time and supported their struggle, is all the more remarkableHaut de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1Le mouvement communard a croisĂ© l’histoire de la France coloniale en trois occasions, assez diffĂ©rentes. La premiĂšre, dans le cours mĂȘme des Ă©vĂ©nements, fut la prĂ©sence de rares colonisĂ©s dans Paris intra muros Ă  ce moment, soit insurgĂ©s eux-mĂȘmes, soit simples passants devenus de fait prisonniers des Ă©vĂ©nements. Le second lien, plus sĂ©mantique que politique et historique, a Ă©tĂ© la proclamation d’une Commune d’Alger, constituĂ©e par les Français rĂ©publicains de cette ville. Enfin, en Kanaky, que les Français avaient rebaptisĂ©e Nouvelle-CalĂ©donie, les dĂ©portĂ©s communards connurent une cohabitation avec les populations locales qui n’eut rien d’idyllique. Des colonisĂ©s communards 1 Henri Alleg, Le torrent souterrain », dans Henri Alleg dir., La Guerre d’AlgĂ©rie, vol. I, Paris ... 2La Commune fut un mouvement internationaliste, regroupant dans ses rangs – et Ă©lisant – des Polonais Dombrowicz, des Italiens Amilcar Cipriani, Menotti Garibaldi, fils du grand rĂ©volutionnaire, des Hongrois LĂ©o Frankel, dont certains sont passĂ©s Ă  la postĂ©ritĂ©. Elle compta Ă©galement, c’est moins connu, 5 AlgĂ©riens et 20 Africains, dont l’histoire n’a pas retenu les noms, Ă  une exception prĂšs1. 2 Marcel Cerf, Maxime Lisbonne, le D’Artagnan de la Commune, Paris, Le Pavillon, 1967. Voir Ă©galement ... 3Sauf erreur ou omission, un colonisĂ© au moins a Ă©chappĂ© Ă  un total anonymat. Il s’appelait Mohammed Ben Ali, un tirailleur algĂ©rien devenu l’ordonnance de Maxime Lisbonne, souvent appelĂ© le D’Artagnan de la Commune2 ». Jules VallĂšs, dans son rĂ©cit L’InsurgĂ©, Ă©voque sa triste fin 3 Jacques Vingtras. L’InsurgĂ©. 1871, Paris, G. Charpentier & Cie, 1886. Nous nous Ă©tendons chacun sur une vareuse, avec une giberne pour oreiller, pas bien loin d’un lit oĂč est allongĂ©, hideux dans son costume bleu de ciel, un turco, l’ordonnance de Lisbonne, qui hier a Ă©tĂ© mis en capilotade par un obus, et dont le crĂąne dĂ©foncĂ© a l’air d’avoir Ă©tĂ© rongĂ© par les rats. »3 4 Maxime Vuillaume, La proclamation de la Commune » brochure non signĂ©e, dans Hommes et Choses du ... 5 Auguste Raffet, Paris sous la Commune, 1885, Reprint Paris, Éditions Dittmar, 2002. 6 Le troisiĂšme bataillon est celui des Turcos, dont le commandant Wolff sera tuĂ© au combat, sans qu ... 4Dans divers tĂ©moignages, il est plusieurs fois question d’un bataillon de Turcos ». Ces tirailleurs algĂ©riens Ă©taient connus et mĂȘme fort apprĂ©ciĂ©s des Parisiens depuis la guerre de CrimĂ©e 1853-1856 et l’implantation en France qui s’ensuivit. Au dĂ©tour d’une phrase, par exemple sous la plume de Maxime Vuillaume, on apprend qu’un certain bataillon Enfants du PĂšre Duchesne » Ă©tait en garnison Ă  cĂŽtĂ© des Turcos de la Commune ». Plus tard, place de l’HĂŽtel-de-Ville, le mĂȘme a vu dans la foule un Turco nĂšgre hilare4 ». Dans les dessins d’Auguste Raffet reprĂ©sentant des uniformes de la Commune, on voit des vestes de Turcos5. Tout cela est bien maigre, et il semble que les recherches des historiens spĂ©cialisĂ©s n’aient pas abouti Ă  d’autres tĂ©moignages6. 7 Le Soir, 13 fĂ©vrier 1872 ; repris dans Contes du lundi, Paris, Lemerre, 1873. 8 Jean-Pierre PĂ©cau, BenoĂźt Dellac et Thorn, L’Homme de l’annĂ©e, 1871. L’un des hĂ©ros de la Commune d ... 5Par contre, ces Turcos passĂšrent Ă  la postĂ©ritĂ© grĂące Ă  la plume d’Alphonse Daudet. On sait combien les grands Ă©crivains de l’époque furent haineux envers la Commune, et Daudet participa Ă  la curĂ©e. Il fut pourtant auteur d’une nouvelle sensible, Le Turco de la Commune, qui contait la triste aventure de Kadour, de la tribu du Djendel », engagĂ© dans l’armĂ©e impĂ©riale en 1870, qui ne comprit rien aux Ă©vĂ©nements il ne parlait pas français. Lorsque son bataillon fut en dĂ©route devant les Prussiens, il erra quelque temps, avant de se retrouver par hasard dans les rues de Paris, enrĂŽlĂ© sans rien comprendre du cĂŽtĂ© des Communards, et finit par ĂȘtre fusillĂ© par les Versaillais7. Certains auteurs affirment que Daudet s’est inspirĂ© d’un personnage rĂ©el, qui n’avait rien d’un AlgĂ©rien, un certain Abdullah, en fait un Abyssin, fils adoptif d’Antoine D’Abbadie, grand voyageur, gĂ©ographe, membre de l’Institut. Devenu adulte, Abdullah se serait effectivement engagĂ© dans les Turcos, puis ralliĂ© – mais lui, en connaissance de cause – Ă  la Commune et aurait finalement Ă©tĂ© abattu par les Versaillais8. 6On peut imaginer que, s’il restait des indigĂšnes » dans les rangs des Communards en mai, ils furent l’objet d’une haine plus farouche encore de la part des Versaillais et qu’ils furent fusillĂ©s. Une Commune d’Alger
 pour les seuls EuropĂ©ens9 9 Claude Martin, La Commune d’Alger 1870-1871, Paris, HeraklĂšs, 1936 ; Marcel Émerit, La question ... 10 CitĂ© par Charles-Robert Ageron, Les AlgĂ©riens musulmans et la France 1871-1919, vol. I, Paris, Pu ... 11 Journal des dĂ©bats, 7 septembre 1870. 7La chute du Second Empire fut saluĂ©e avec enthousiasme en AlgĂ©rie par la majoritĂ© des EuropĂ©ens, trĂšs majoritairement rĂ©publicains. Mais rĂ©publicain », dans cette terre coloniale, avait un sens diffĂ©rent de celui de la mĂ©tropole. Pour eux, la politique dite du royaume arabe » de NapolĂ©on III et de ses soutiens, les officiers, Ă©tait une folie indigĂ©nophile Depuis quelques annĂ©es, on ne parle que des droits sacrĂ©s des indigĂšnes ; ne serait-il pas opportun d’invoquer ceux non moins sacrĂ©s des colons ? », avait dĂ©clarĂ© leur porte-parole, EugĂšne Warnier 186310. DĂšs le 4 septembre 1870, une Association rĂ©publicaine prĂ©sidĂ©e par le maire, Romuald Vuillermoz, envoya un message de soutien au nouveau gouvernement de Paris. Une Commune d’Alger vit le jour. Mais elle n’avait aucune similitude avec celle de Paris, qui lui succĂ©da elle Ă©tait certes un mouvement rĂ©publicain, mais menĂ© exclusivement par des EuropĂ©ens, colons bien sĂ»r, mais aussi petits commerçants et artisans. DĂšs le 5 septembre, Gambetta, tout nouveau ministre de l’IntĂ©rieur, nomma Auguste Warnier prĂ©fet du dĂ©partement d’Alger11, promotion significative. 12 Certaines biographies le prĂ©sentent comme le comte de Calvinhac. 8Six mois plus tard, la proclamation de la Commune de Paris divisa les rangs des rĂ©publicains algĂ©rois. Une minoritĂ© socialisante envoya Ă  Paris trois dĂ©lĂ©guĂ©s, Alexandre Lambert, Lucien Rabuel et Louis Calvinhac12. Ils firent une proclamation le 28 mars 1871 13 Dans Journal des journaux de la Commune. Tableau rĂ©sumĂ© de la presse quotidienne, du 19 mars au 24 ... Les dĂ©lĂ©guĂ©s de l’AlgĂ©rie dĂ©clarent, au nom de tous leurs commettants, adhĂ©rer de la façon la plus absolue Ă  la Commune de Paris. L’AlgĂ©rie tout entiĂšre revendique les libertĂ©s communales. OpprimĂ©e pendant quarante annĂ©es par la double centralisation de l’armĂ©e et de l’administration, la colonie a compris depuis longtemps que l’affranchissement complet de la commune est le seul moyen pour elle d’arriver Ă  la libertĂ© et Ă  la prospĂ©ritĂ©. »13 14 Journal des dĂ©bats, 1er avril 1871. 9À l’opposĂ©, le Journal officiel de Versailles fit paraĂźtre une vĂ©hĂ©mente protestation contre cet appel, signĂ©e du reprĂ©sentant de Constantine, Marcel Lucet14. 15 Jean-Luc LabbĂ©, notice Lambert Alexandre », Dictionnaire biographique Maitron, Mouvement ouvrier, ... 16 Nous n’avons pas retrouvĂ© trace de son passĂ© algĂ©rien avant 1871. 17 Alphonse Bertrand, La Chambre de 1893. Biographies des 681 dĂ©putĂ©s, avec avertissement et documents ... 10Lambert, ancien proscrit de 1852, exilĂ© en AlgĂ©rie oĂč il Ă©tait devenu journaliste, devint durant la Commune dĂ©lĂ©guĂ© de l’AlgĂ©rie au sein d’un ComitĂ© de sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale et de l’intĂ©rieur, chef de bureau au ministĂšre de l’IntĂ©rieur presse15. Il combattit ensuite sur les barricades lors de la Semaine sanglante et y fut tuĂ©. Rabuel16 fut ensuite dĂ©portĂ© en Nouvelle-CalĂ©donie. Calvinhac fut arrĂȘtĂ© le 8 juin 1871, internĂ©, puis condamnĂ© Ă  un an de prison et 500 francs d’amende. Il ne retourna pas en AlgĂ©rie et fit une carriĂšre politique sous la IIIe RĂ©publique, toujours Ă  l’extrĂȘme gauche17. Face Ă  la rĂ©volte kabyle 11La rĂ©volte de Mohand Amokrane, dit El-Mokrani, qui Ă©clata en Kabylie en mars-avril 1871, le plus vaste mouvement insurrectionnel de l’histoire de l’AlgĂ©rie entre la reddition d’Abd-el-Kader et le dĂ©but de la guerre d’indĂ©pendance, allait-elle donner aux Communards l’occasion de rĂ©flĂ©chir au sort des colonisĂ©s ? Il n’en fut rien. 18 Affaire de l’Oued-Okris subdivision d’Aumale », dans RĂ©impression du Journal officiel de la RĂ©p ... 19 AlgĂ©rie », Journal officiel de la Commune, op. cit., 8 mai 1871 Gallica. 12Dans le Paris communard, l’accaparement par la gestion au quotidien et par la nĂ©cessaire prĂ©paration de la rĂ©sistance Ă  Versailles, ainsi que la sous-information sur la rĂ©volte kabyle, expliquent la quasi-absence de rĂ©actions. Et les rares traces que l’on trouve dans les Ă©crits communards sont bien dans le ton de l’époque dĂ©nonciation des insurgĂ©s, appelĂ©s l’ennemi » ou les rebelles »18, exaltation de nos soldats, qui font vaillamment le coup de feu19 »  20 Un rectificatif ultĂ©rieur prĂ©cisera qu’il s’agissait du journal La Paix et non La Patrie, Journal ... 13A fortiori pour les Communards algĂ©rois. Le dĂ©lĂ©guĂ© dĂ©jĂ  citĂ©, Alexandre Lambert, Ă©prouva mĂȘme le besoin de dĂ©mentir tout lien entre les deux mouvements – et mĂȘme Ă  se porter garant d’une meilleure efficacitĂ© dans la lutte contre les indigĂšnes » – dans une lettre au rĂ©dacteur en chef de la feuille versaillaise La Patrie20 FidĂšle Ă  votre rĂŽle d’alarmiste et d’ennemi dĂ©clarĂ© de la Commune, vous parlez de troubles survenus en AlgĂ©rie et vous en exagĂ©rez la gravitĂ© pour en effrayer l’opinion publique. Vous commettez une action plus mauvaise encore en insinuant que cette insurrection est l’Ɠuvre des nombreux amis que la Commune possĂšde en AlgĂ©rie. DĂ©lĂ©guĂ© Ă©lu par la ville d’Alger, je vous affirme Que tous les colons algĂ©riens veulent pour eux et pour la France la Commune, Que tous les colons algĂ©riens sont intĂ©ressĂ©s Ă  maintenir le calme et l’ordre chez les indigĂšnes, et qu’ils en viendraient facilement Ă  bout s’ils avaient la Commune et toutes les libertĂ©s qu’elle comporte, 21 Les bureaux arabes, fondĂ©s sous le Second Empire, Ă©taient entre les mains des officiers. Il se pass ... 22 Journal officiel de la Commune, op. cit., 3 mai 1871. Que toutes les insurrections algĂ©riennes sont depuis longtemps l’Ɠuvre prĂ©mĂ©ditĂ©e des bureaux arabes21. Ce fait est si vrai, que le gouvernement a rendu un dĂ©cret ordonnant de poursuivre devant les conseils de guerre les officiers dans le commandement desquels une insurrection Ă©claterait ; mais ce dĂ©cret est demeurĂ© inappliquĂ©. » CommuniquĂ©, 1er mai 187122 La dĂ©portation en Kanaky23 23 Par respect pour les demandes du mouvement national de cette Ăźle, nous avons adoptĂ© les appellation ... 24 EugĂšne Morand, Le Figaro, 6 fĂ©vrier 1872. 25 Roger PĂ©rennĂšs, DĂ©portĂ©s et forçats de la Commune, de Belleville Ă  NoumĂ©a, Nantes, Ouest Éditions/U ... 26 Alban Bensa, Nouvelle-CalĂ©donie. Un paradis dans la tourmente, Paris, Gallimard, coll. DĂ©couverte ... 14Une fois la grande rĂ©pression de la Semaine sanglante passĂ©e, la bourgeoisie versaillaise voulut poursuivre et achever l’ assainissement » de la sociĂ©tĂ© française. La dĂ©portation en Kanaky fut l’une des solutions trouvĂ©es. Les Communards condamnĂ©s, d’abord retenus au bagne de Toulon, commencĂšrent Ă  ĂȘtre dirigĂ©s vers la Grande Île ». Le premier bateau partit le 1er fĂ©vrier 187224 par une curieuse conception du droit, la loi fixant la Kanaky comme lieu de dĂ©portation ne fut adoptĂ©e que le 23 mars25. En tout, 4 250 femmes et hommes furent dĂ©portĂ©s, 400 y laissĂšrent la vie par maladie, fatigue, certains par dĂ©sespoir26. 15Comment ces dĂ©portĂ©s comprirent-ils ou ne comprirent-ils pas la situation coloniale ? Quelle fut leur attitude lors de la grande rĂ©volte kanak de 1878 ? Comment, par ailleurs, observĂšrent-ils d’autres proscrits, les Kabyles rĂ©voltĂ©s en 1871 ? 27 Jean Baronnet et Jean Chalou, Communards en Nouvelle-CalĂ©donie. Histoire de la dĂ©portation, Paris, ... 28 Alice Bullard, Exile to Paradise Savagery and Civilization in Paris and the South Pacific, 1790-1 ... 16Les tĂ©moignages que nous possĂ©dons sur leur vie quotidienne montrent que, dans leur majoritĂ©, ces damnĂ©s blancs de la terre » ne manifestĂšrent guĂšre Ă  leurs compagnons de misĂšre kanak qu’un intĂ©rĂȘt de lointaine curiositĂ©27 » dans la plupart des cas, parfois mĂȘme du dĂ©dain et du mĂ©pris28. 17En 1878, ils furent confrontĂ©s Ă  la grande insurrection des indigĂšnes ». Contrairement Ă  ce qu’on aurait pu attendre de la part de ces anciens insurgĂ©s, rares furent ceux qui comprirent ce mouvement. Évidemment, chacun a en tĂȘte l’exception prestigieuse de Louise Michel, mĂȘme si elle n’eut pas immĂ©diatement la claire comprĂ©hension de la rĂ©volte qu’elle s’attribua des annĂ©es plus tard. La rĂ©volte de 1878 l’empathie de Louise Michel et de quelques rares autres
 29 Louise Michel, MĂ©moires Ă©crits par elle-mĂȘme, Paris, F. Roy, 1886 ; Je vous Ă©cris de ma nuit. Corre ... 30 Lettre au citoyen Paysan et Ă  nos amis, non datĂ©e JoĂ«l DauphinĂ©, op. cit.. 31 LĂ©gendes et chants de gestes canaques, Paris, KĂ©va & Cie, 1885 Gallica. 18Comment ne pas commencer une Ă©tude sur ce sujet sans citer en tout premier lieu Louise Michel29 ? Son esprit ouvert, avide en permanence de connaissances nouvelles, la servit dans l’épreuve de l’exil. Encore en mer sur le navire La Virginie, elle Ă©crivit, avant mĂȘme le premier contact avec la colonie Avec les sauvages, il y aura le but doublement humanitaire d’empĂȘcher qu’on ne les refoule par le canon en les civilisant et de faire des Ă©tudes historiques vraies dans les ruines » lettre, 187330. Elle commença d’ailleurs Ă  appliquer ce principe en recueillant les lĂ©gendes, qu’elle publia dans un journal, Les Petites affiches. Revenue en France, elle rĂ©unit ces textes en volume31 mĂȘme si les spĂ©cialistes sont dubitatifs sur le caractĂšre authentique de toutes les lĂ©gendes. Louise, cependant, partagea parfois le paternalisme – et dans son cas le maternalisme – ambiant de son temps 32 Dans Je vous Ă©cris de ma nuit, op. cit. J’espĂšre, dans mes excursions pour la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, apprendre aux Kanaks Ă  nous Ă©galer, ce qui ne sera pas si difficile qu’on le croit. Cette race qui s’éteint, au lieu d’ĂȘtre broyĂ©e Ă  coups de canon et dĂ©possĂ©dĂ©e, pourrait contracter des alliances avec la nĂŽtre, ce qui produirait une nation intelligente et forte, du moins un peu plus que les nĂŽtres qui sont lĂąches et bien bĂȘtes. » lettre, 28 aoĂ»t 187532 19Prit-elle fait et cause pour eux lors de la grande rĂ©volte de 1878, comme elle l’a racontĂ© ? Deux ans aprĂšs son retour novembre 1880, elle fut attaquĂ©e assez bassement, lors d’un meeting, par un participant, un certain Bernadotte, qui l’accusa d’avoir fomentĂ© la rĂ©volte kanak pour Ă©craser les Communards ». Elle rĂ©pondit 33 Elle n’adoptera le drapeau noir qu’à son retour en France dĂ©claration lors d’un meeting, 18 mars 1 ... 34 Louise Michel mouchard » titre Ă©tonnant, car l’article lave la militante de ce soupçon, Le Gaul ... Lors de l’insurrection des Canaques, deux chefs que je connaissais vinrent me voir et m’apprirent leur rĂ©solution de se joindre aux rĂ©voltĂ©s. Je partageai entre eux le dernier morceau de mon Ă©charpe rouge33 au moment oĂč ils se mirent Ă  la nage pour s’éloigner des avant-postes français. »34 20Des annĂ©es plus tard, elle reprit ce rĂ©cit dans ses MĂ©moires Parmi les dĂ©portĂ©s, les uns prenaient parti pour les Canaques, les autres contre. Pour ma part, j’étais absolument pour eux. 
 Pendant l’insurrection canaque, par une nuit de tempĂȘte, j’entendis frapper Ă  la porte de mon compartiment de la case. - Qui est lĂ  ? demandai-je. - TaĂŻau amis, rĂ©pondit-on. Je reconnus la voix de nos Canaques apporteurs des vivres. C’étaient eux, en effet ; ils venaient me dire adieu avant de s’en aller Ă  la nage par la tempĂȘte rejoindre les leurs, pour battre mĂ©chants Blancs, disaient-ils. 35 La Commune. Histoire et souvenirs, Paris, Stock, 1898. Alors, cette Ă©charpe rouge de la Commune que j’avais conservĂ©e Ă  travers mille difficultĂ©s, je la partageai en deux et la leur donnai en souvenir. »35 36 Op. cit. 21La scĂšne est belle. Malheureusement, la correspondance de Louise, contemporaine de la rĂ©volte, ne la signale quasiment pas. L’historien JoĂ«l DauphinĂ© est dubitatif sur la vĂ©racitĂ© de cette scĂšne. La thĂšse qu’il soutient est la suivante sur place, Louise Michel a sans doute eu plutĂŽt de la sympathie pour la rĂ©volte. Puis, n’ayant comme informations que celles que lui donnaient les EuropĂ©ens – massacres Ă©pouvantables, mutilations, scĂšnes d’anthropophagie –, elle fut sans doute quelque peu effrayĂ©e, d’oĂč peut-ĂȘtre son silence gĂȘnĂ©. Ce n’est que plus tard, de retour en France, qu’elle a Ă©tĂ© mise dans la possibilitĂ© de comprendre la rĂ©volte. D’oĂč son rĂ©cit, oĂč elle s’attribue un rĂŽle qu’elle n’a peut-ĂȘtre pas complĂštement tenu36. 22L’annĂ©e qui suivit la rĂ©volte, le gouverneur accepta qu’elle vienne Ă  NoumĂ©a reprendre son mĂ©tier d’institutrice. Elle fut un temps en charge d’écoles d’enfants de bagnards, puis des jeunes filles de la ville. Fut-elle Ă©galement institutrice des Kanak ? Les rĂ©ponses divergent. 23Ils ne furent pas nombreux, les Communards qui, Ă  l’image de la grande Louise, firent l’effort de comprendre les Kanak. 24Un autre militant libertaire, Charles Malato, Ă©crivit lui aussi – mais il est vrai quinze annĂ©es plus tard – un ouvrage de MĂ©moires dans lequel il prit leur dĂ©fense 37 Ses parents, Ă©galement communards, avaient Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s avec lui. 38 De la Commune Ă  l’Anarchie, Paris, Stock, 1894, citĂ© sur le site de RenĂ© Merle. L’ennemi ! Faut-il donc l’appeler ainsi, ce peuple noir qui combat pour son indĂ©pendance ? Proscrits pour la cause de la libertĂ©, allons-nous passer du cĂŽtĂ© des oppresseurs ? Telles sont les questions que mes parents37 et moi nous nous posons avec amertume. HĂ©las ! la rĂ©ponse n’est que trop claire. Oui, ces hommes, en se soulevant contre l’autoritĂ©, ont pour eux le droit naturel. Ils veulent vivre Ă  leur guise, sur le sol oĂč ils sont nĂ©s rien de plus juste. »38 La rĂ©volte de 1878 des Communards chasseurs de Kanak 25Maigre bilan. Les Communards, qui chantaient sans doute Quand tous les pauvres s’y mettront
 » Jean-Baptiste ClĂ©ment, La Semaine sanglante, 1871, dans leur majoritĂ© ne comprirent pas la protestation de plus pauvres encore qu’eux. 26La premiĂšre cause de cette incomprĂ©hension rĂ©side dans le fait qu’à l’époque, rares, trĂšs rares avaient Ă©tĂ© les militants ouvriers qui s’étaient interrogĂ©s sur la question coloniale, peu importante avant 1871. Plus grave encore fut le regard portĂ© sur ces sauvages », ces cannibales ». Un dĂ©portĂ©, Cavarey, partit d’une constatation qui, Ă  ses yeux, Ă©tait d’évidence Tout le monde est d’avis que, pour rendre la sĂ©curitĂ© Ă  la colonisation, il est nĂ©cessaire que la plus grande partie de ce peuple disparaisse ». L’ex-Communard avançait donc sa solution », qui avait l’avantage de ne pas faire dĂ©penser une trop grande quantitĂ© de balles » 39 Cavarey, Album de l’Île des Pins, 27 juillet 1878, citĂ© par Jean Baronnet et Jean Chalou, op. cit. Ne pourrait-on pas expĂ©dier deux ou trois mille d’entre eux dans celles de nos colonies qui manquent de travailleurs ? La Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et surtout la RĂ©union les recevraient volontiers et, au milieu d’une population composĂ©e d’élĂ©ments divers, ces quelques centaines de Canaques seraient Ă©videmment bien peu dangereux. »39 40 Lettre, 1er janvier 1879, citĂ© par Jean Baronnet et Jean Chalou, op. cit. 27MĂȘme un futur responsable de premier plan du socialisme Ă©mergent, Jean Allemane, s’il ne participa pas personnellement Ă  la rĂ©pression, jugea sĂ©vĂšrement ces cannibales40 ». 28Pour un autre tĂ©moin, Victor Cosse, la simple comparaison entre Communards et Kanak rĂ©voltĂ©s Ă©tait insultante 41 Album de l’Île des Pins, vers 1880, citĂ© par Émilie Cappella, Louise Michel, exil en Nouvelle-CalĂ©d ... Colons trĂšs involontaires, nous faisons en somme partie d’une sociĂ©tĂ© europĂ©enne Ă©garĂ©e Ă  six mille cinq cents lieues de notre France et livrĂ©e Ă  toutes les brutalitĂ©s de peuples un peu trop primitifs. Depuis bientĂŽt six ans que nous sommes ici, il s’est Ă©tabli entre la population civile et nous des relations qui nous commandent la sympathie pour les colons qui essayent, si loin de chez nous, un agrandissement de la France et une richesse nouvelle pour le pays
 Vous connaissez tous le mot qui est restĂ© cĂ©lĂšbre “L’insurrection est le plus sain des devoirs”. Pardieu ! Nous l’avons mis en pratique et, un peu beaucoup, Ă  nos risques et pĂ©rils. Mais encore faut-il que cette insurrection reste loyale et courageuse. Qu’est-ce que ces assassins se glissant dans l’ombre pour Ă©gorger des familles inoffensives, pour incendier des rĂ©coltes et des habitations, pour anĂ©antir en quelques minutes l’Ɠuvre de plusieurs annĂ©es d’un labeur assidu ! Qu’est-ce que ces bandits se glissant dans un fond de brousse, Ă  l’abri de tout danger, pour assassiner au passage un officier qui vient accomplir son devoir ? »41 29Et la mĂ©fiance Ă©tait rĂ©ciproque. D’abord, comment les Kanak auraient-ils pu faire la distinction entre les Blancs, tous assimilĂ©s Ă  ceux qui causaient leur malheur ? Malato, dĂ©jĂ  citĂ©, avait bien compris que les deux catĂ©gories de parias ne pouvaient se comprendre 42 Op. cit. 30 Mais ils ne distinguent pas, – le pourraient-ils d’ailleurs ? – entre le fonctionnaire qui les opprime, le colon qui lentement les dĂ©possĂšde et le paria bouclĂ© de force dans leur Ăźle, de par la rancune politique ou la vindicte sociale. Forçats, dĂ©portĂ©s, femmes, enfants, vieillards, aussi bien que galonnĂ©s et messieurs ventrus, tout ce qui a visage blanc leur est odieux et mĂ©rite non seulement la mort, mais la torture la plus cruelle. Et, au milieu de leur Ɠuvre inexorable de destruction, jamais l’éclair de pitiĂ© ne jaillit. »42 43 Simon-Mayer, Souvenirs d’un dĂ©portĂ©, Étapes d’un forçat politique, Paris, E. Dentu,1880 Gallica. 31Les rares Kanak qui avaient Ă©tĂ© Ă©duquĂ©s, en gĂ©nĂ©ral par les missionnaires, Ă©taient emplis de mĂ©fiance envers ces nouveaux venus d’Europe, ces sans-dieu ». Les autoritĂ©s jouaient sur ces rivalitĂ©s les Kanak obtenaient mĂȘme une prime lorsqu’ils ramenaient un Communard en fuite43. 44 Jean Baronnet et Jean Chalou, op. cit. 45 Roger PĂ©rennĂšs, op. cit. 32Circonstance aggravante, lorsque l’insurrection commença, Ă  Bouloupari, trois Communards, Pierre Broussat, Victor Hoiret et Francis Pascal furent parmi les premiĂšres victimes, le 26 juin 187844. De ce fait, des Communards se portĂšrent immĂ©diatement volontaires pour combattre les armes Ă  la main, ce qui fut acceptĂ© par les autoritĂ©s. Un dirigeant de la Commune, par ailleurs membre de l’Association internationale des travailleurs ou IĂšre Internationale, Charles Amouroux, prit la tĂȘte d’un groupe d’une trentaine de Communards, qui participa Ă  la rĂ©pression et Ă  la capture d’insurgĂ©s45. RĂ©cit d’un autre tĂ©moin, Henri Berthier 46 Henri RiviĂšre, capitaine de frĂ©gate, chargĂ© de diriger la rĂ©pression aprĂšs la mort du colonel Gally ... 47 Femmes kanak. 48 RĂ©cit de la rĂ©volte kanak, vers 1890, citĂ© par Gaston Da Costa, La Commune vĂ©cue 18 mars-28 mai 1 ... La situation Ă©tait extraordinairement pĂ©rilleuse pour tous les postes du nord de la colonie, car RiviĂšre46 ne disposait que d’un trĂšs petit nombre de matelots. 
 Inquiet, le commandant RiviĂšre autorisa son lieutenant, M. Servan, Ă  nous armer. 
 Un soir, la nouvelle se rĂ©pandit que les tribus rĂ©voltĂ©es descendaient des hauteurs sur Canala. 
 Nous fĂźmes notre jonction avec la colonne du commandant RiviĂšre, qui nous fĂ©licita cordialement et promit de nous sortir du milieu de forçats dans lequel on avait eu le tort, disait-il, de nous plonger. Les tribus rĂ©voltĂ©es furent bientĂŽt cernĂ©es et faites prisonniĂšres. Les principaux chefs furent traduits devant un conseil de guerre, condamnĂ©s Ă  mort et fusillĂ©s. Ensuite, nous fumes de nouveau envoyĂ©s dans la brousse 
 pour cerner les canaques dĂ©bandĂ©s et les ramener Ă  Canala. GrĂące Ă  l’habile tactique de notre chef, l’opĂ©ration rĂ©ussit Ă  merveille aprĂšs trois journĂ©es de manƓuvres, nous ramenions Ă  Canala, sans avoir tuĂ© personne, une foule de canaques, de popinĂ©es47 et d’enfants. Peu aprĂšs le lieutenant Servan dut nous faire dĂ©sarmer ; mais il dĂ©cida qu’on ne nous obligerait plus Ă  aucun travail, et qu’on attendrait l’ordre rĂ©clamĂ© par lui et par le commandant RiviĂšre de nous envoyer Ă  la presqu’üle Ducos. »48 33Peu de temps aprĂšs avoir fait le coup de feu avec les Kanak, Amouroux fut amnistiĂ©, puis rentra en mĂ©tropole trĂšs rapidement. Il frĂ©quenta les milieux politiques 49 La Presse, 25 avril 1880. On remarquait hier dans les couloirs du Palais-Bourbon M. Amouroux, ancien membre de la Commune, causant avec plusieurs dĂ©putĂ©s. 
 On sait que l’ancien ouvrier chapelier a obtenu sa grĂące Ă  la suite de la rĂ©pression de l’insurrection canaque. Sous la direction de M. Servan, Amouroux avait organisĂ© et conduit une troupe de francs-tireurs composĂ©e de forçats communards, troupe qui rendit Ă  cette occasion des services sĂ©rieux. »49 34Le plus extraordinaire dans ce rĂ©cit est que le rapprochement, mĂȘme partiel, avec l’insurrection de 1871 n’est jamais fait, qu’il paraĂźt mĂȘme Ă©chapper Ă  la rĂ©flexion des Communards. MĂȘme l’emploi de formules identiques Ă  celles entendues au pied des barricades parisiennes Les principaux chefs furent traduits devant un conseil de guerre, condamnĂ©s Ă  mort et fusillĂ©s » ne les choque pas. 50 DĂ©cret du prĂ©sident de la RĂ©publique en date du 31 dĂ©cembre 1878. La liste des 24 premiers amnistiĂ© ... 51 Il s’était Ă©vadĂ© du bagne, puis s’était fixĂ© Ă  Londres en juin 1874. 35Ce patriotisme » valut Ă  certains une premiĂšre amnistie50. Puis une loi gĂ©nĂ©rale fut votĂ©e le 11 juillet 1880. Henri Rochefort rentra le premier juillet51, suivi de ceux qui Ă©taient restĂ©s dans la Grande Île ». Louise Michel fut de retour en mĂ©tropole le 9 novembre. 36L’un d’eux, Jules Renard – rien Ă  voir, est-il utile de le prĂ©ciser, avec l’auteur de Poil de carotte – souligna lui-mĂȘme le satisfecit » dont il fut l’objet de la part des autoritĂ©s militaires 52 1879. 53 Le Retour d’un AmnistiĂ©. Notes et impressions d’un passager du Calvados », Paris, Impr. C. Murat, ... On nous a embarquĂ©s le mardi 1er juillet52 dans la matinĂ©e. Le lendemain 2, les chefs de plat ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  faire nommer Ă  l’élection des chefs de compartiment ou chefs de poste. Dans l’aprĂšs-midi, les chefs de poste furent reçus par le commandant. M. RiviĂšre leur dit qu’il avait eu plusieurs de nos camarades sous ses ordres pendant l’insurrection canaque et qu’il avait Ă©tĂ© satisfait de leur conduite. C’est donc volontiers qu’il nous rapatrie »53. 54 Histoire de l’AlgĂ©rie racontĂ©e aux petits enfants. Leçons, rĂ©sumĂ©s, exercices oraux ou Ă©crits, Alge ... 37Ce mĂȘme Jules Renard alla ensuite s’installer en AlgĂ©rie Oran, oĂč il devint enseignant et Ă©crivit des ouvrages solidement colonialistes destinĂ©s Ă  l’éducation des enfants des Ă©coles54
 55 Alban Bensa, op. cit. 56 Un proscrit de la Commune meurt en CalĂ©donie », l’HumanitĂ©, 27 dĂ©cembre 1923. 38Les derniers dĂ©portĂ©s communards en Kanaky quittĂšrent l’üle en 1880, seuls une vingtaine, devenus libres, ayant choisi de rester55. Le dernier d’entre eux, Jean Roch, dit Jean Chalier, mourut Ă  NoumĂ©a en dĂ©cembre 192356. Destins croisĂ©s Communards et Kabyles insurgĂ©s 57 Germaine MailhĂ©, DĂ©portations en Nouvelle-CalĂ©donie des Communards et des rĂ©voltĂ©s de la Grande Kab ... 39La coĂŻncidence des dates permet parfois de faire des rapprochements intĂ©ressants. L’insurrection de Kabylie commença le 16 mars 1871, celle de la Commune de Paris deux jours plus tard. Dans les deux cas, les vaincus furent jugĂ©s et impitoyablement condamnĂ©s par les vainqueurs. On sait que les uns et les autres furent condamnĂ©s Ă  la dĂ©portation en Kanaky57. On estime qu’il y eut de l’ordre d’une centaine de Kabyles. 58 Les proscrits de la Commune avaient obtenu l’autorisation de publier une presse, Ă©videmment contrĂŽl ... 40Ces proscrits furent donc amenĂ©s Ă  se croiser. Or, les quelques tĂ©moignages que l’on possĂšde ne font pas rĂ©fĂ©rence Ă  la solidaritĂ© des causes, Ă  la similitude des combats. Le 12 octobre 1878, un tĂ©moin, qui avait naguĂšre Ă©tĂ© soldat en AlgĂ©rie, Ă©crit58 59 La confusion entre Kabyles et Arabes Ă©tait alors gĂ©nĂ©rale. 60 Louis Barron, Nos voisins les Arabes », Le Parisien illustrĂ©, 12 octobre 1878, citĂ© sur le site d ... L’Arabe59, en Nouvelle-CalĂ©donie, se trouve dans son cadre naturel. Les arbres, les plantes de cette Ăźle intertropicale sont Ă  peu prĂšs les arbres et les plantes de son pays, tel point de vue, telle Ă©chappĂ©e de paysage, entre deux collines arides, semblent avoir Ă©tĂ© transportĂ©es jusqu’ici de certaines rĂ©gions pauvres de l’AlgĂ©rie. Peut-ĂȘtre nos compagnons, non mĂ©lancoliques mais contemplatifs, songent-ils le soir, quand le soleil couchant empourpre l’horizon de ses derniers feux, aux caprices Ă©tranges d’Allah, qui les a voulu placer dans cette image en raccourci de leur patrie. Peut-ĂȘtre, le front tournĂ© vers La Mecque, remercient-ils le ProphĂšte d’avoir ainsi allĂ©gĂ© leurs Ă©preuves. Au moins sont-ils assurĂ©s d’une compensation dans l’autre monde. S’ils passent sans ĂȘtre blessĂ©s sur le fil tranchant du glaive, El-ar, qui les sĂ©pare du paradis, ils jouissent pour l’éternitĂ© du bonheur de monter Ă  cheval, de boire du vin et de caresser les houris. Tandis que nous !... »60 41Outre des apprĂ©ciations Ă©tonnantes sur les vĂ©gĂ©tations d’AlgĂ©rie et de Kanaky, ce texte – parmi d’autres – surprend par l’absence de rĂ©fĂ©rence aux causes de la rĂ©volte des Kabyles. Il ne viendra Ă  personne l’idĂ©e de considĂ©rer que les Communards, en Kanaky, ont Ă©tĂ© traitĂ©s avec douceur. Pourtant, les Kabyles ont eu un sort infiniment pire. 61 Bertrand Jalla, Quelle amnistie dans les colonies ? L’exemple des condamnĂ©s algĂ©riens de 1871 », ... 42D’abord, la loi d’amnistie de juillet 1880, qui permit aux Communards de quitter l’üle, ne leur fut pas appliquĂ©e. Une circulaire ministĂ©rielle d’accompagnement 25 avril 1881 prĂ©cisa bien que seuls Ă©taient concernĂ©s les faits insurrectionnels survenus sur le territoire mĂ©tropolitain61 ». 62 La confĂ©rence de la salle Ragache », L’Intransigeant, 31 aoĂ»t 1880. 43À leur retour en France, pourtant, quelques-uns des anciens dĂ©portĂ©s communards firent connaĂźtre le sort de leurs compagnons d’infortune. DĂšs aoĂ»t, un mois aprĂšs leur retour, Henri Rochefort et son compagnon d’évasion Olivier Pain organisĂšrent, salle Ragache, rue Lecourbe Ă  Paris, un meeting exigeant que les insurgĂ©s algĂ©riens soient inclus dans la loi62. Toutefois, si la protestation partait d’un sentiment noble, l’argumentaire Ă©tait troublant Pain insista sur la responsabilitĂ© des militaires dans la genĂšse de l’insurrection les fameux Bureaux arabes, le dĂ©vouement des soldats algĂ©riens durant la guerre franco-prussienne, pour conclure par la dĂ©nonciation du dĂ©cret CrĂ©mieux naturalisation en bloc des juifs d’AlgĂ©rie, octobre 1870. On sait que l’antisĂ©mitisme gangrĂ©na durablement la gauche française Ă  l’époque. Rochefort, notamment, fut fĂ©rocement antidreyfusard. 63 L’amnistie et les Arabes », L’Intransigeant, 10 fĂ©vrier 1895. 64 Philippe Dubois, Les insurgĂ©s arabes de 1871 », L’Intransigeant, 12 mars 1895. 44En fĂ©vrier 1895, le dĂ©putĂ© de la Guadeloupe, Auguste Isaac, interpela de nouveau le gouvernement Ă  ce propos63. Quelques jours plus tard, L’Intransigeant publia un rĂ©capitulatif assez fidĂšle mais une fois de plus entachĂ© de considĂ©rations antisĂ©mites haineuses, rappelant la genĂšse de l’affaire, la duretĂ© de la rĂ©pression, et revint sur l’exigence de l’amnistie64. 65 Louise et Annie Gayat, Kabyles du Pacifique, communards et Nouvelle-CalĂ©donie », site des Amis de ... 45Un dĂ©portĂ© kabyle eut un destin exceptionnel Aziz El Haddad, fils d’un des cheikhs qui avaient dĂ©clenchĂ© la rĂ©volte de 1871, rĂ©ussit Ă  s’évader en 1881, passa par l’Australie, vint ensuite en France aprĂšs un long pĂ©riple pour rĂ©clamer la restitution de ses biens fĂ©vrier 1895. LĂ , il retrouva un Communard qui Ă©tait devenu son ami, Charles-EugĂšne Mourot. Il mourut au domicile de Mourot, au 45 du boulevard MĂ©nilmontant, face au PĂšre-Lachaise. Les anciens Communards se cotisĂšrent pour rapatrier son corps en Kabylie65. Haut de page Notes 1 Henri Alleg, Le torrent souterrain », dans Henri Alleg dir., La Guerre d’AlgĂ©rie, vol. I, Paris, Temps actuels, 1981. 2 Marcel Cerf, Maxime Lisbonne, le D’Artagnan de la Commune, Paris, Le Pavillon, 1967. Voir Ă©galement le roman de Didier Daeninckx, Le Banquet des affamĂ©s, Paris, Gallimard, 2012. 3 Jacques Vingtras. L’InsurgĂ©. 1871, Paris, G. Charpentier & Cie, 1886. 4 Maxime Vuillaume, La proclamation de la Commune » brochure non signĂ©e, dans Hommes et Choses du temps de la Commune, Paris 1871, vol. IV, Brochures, GenĂšve-Bruxelles-Londres, 1871 Gallica. 5 Auguste Raffet, Paris sous la Commune, 1885, Reprint Paris, Éditions Dittmar, 2002. 6 Le troisiĂšme bataillon est celui des Turcos, dont le commandant Wolff sera tuĂ© au combat, sans qu’on sache oĂč ni comment. Nous n’avons quasiment rien retrouvĂ© sur cette unitĂ© qui semble avoir donnĂ© des sueurs froides aux militaires
 » AndrĂ© Thomas, Les enfants perdus de la Commune », Cultures et Conflits, n° 18, 1995. 7 Le Soir, 13 fĂ©vrier 1872 ; repris dans Contes du lundi, Paris, Lemerre, 1873. 8 Jean-Pierre PĂ©cau, BenoĂźt Dellac et Thorn, L’Homme de l’annĂ©e, 1871. L’un des hĂ©ros de la Commune de Paris, album de bande dessinĂ©e, Paris, Delcourt, 2014. D’autres versions situent sa mort lors des combats de 1870 contre les Prussiens. Voir Le Petit Parisien, 26 mars 1897 Ă  l’occasion du dĂ©cĂšs de D’Abbadie. 9 Claude Martin, La Commune d’Alger 1870-1871, Paris, HeraklĂšs, 1936 ; Marcel Émerit, La question algĂ©rienne en 1871 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome XIX, avril-juin 1972. 10 CitĂ© par Charles-Robert Ageron, Les AlgĂ©riens musulmans et la France 1871-1919, vol. I, Paris, Publications de la facultĂ© des lettres et sciences humaines de Paris-Sorbonne/PUF, 1968. 11 Journal des dĂ©bats, 7 septembre 1870. 12 Certaines biographies le prĂ©sentent comme le comte de Calvinhac. 13 Dans Journal des journaux de la Commune. Tableau rĂ©sumĂ© de la presse quotidienne, du 19 mars au 24 mai 1871. Lois, dĂ©crets, proclamations, rapports & informations militaires, sĂ©ances de la Commune, etc., reproduits d’aprĂšs le Journal officiel de Paris. Extraits des autres journaux, organes ou dĂ©fenseurs de la Commune, le tout contrĂŽlĂ© par les dĂ©pĂȘches, circulaires et avis du Gouvernement et par des extraits du Journal officiel publiĂ© Ă  Versailles, vol. I, Paris, Garnier FrĂšres, Librairies-Éditeurs, 1872 Gallica. 14 Journal des dĂ©bats, 1er avril 1871. 15 Jean-Luc LabbĂ©, notice Lambert Alexandre », Dictionnaire biographique Maitron, Mouvement ouvrier, Mouvement social, . 16 Nous n’avons pas retrouvĂ© trace de son passĂ© algĂ©rien avant 1871. 17 Alphonse Bertrand, La Chambre de 1893. Biographies des 681 dĂ©putĂ©s, avec avertissement et documents divers, Paris, Ancienne Maison Quantin, Librairies-Imprimeries rĂ©unies, 1893 Gallica. 18 Affaire de l’Oued-Okris subdivision d’Aumale », dans RĂ©impression du Journal officiel de la RĂ©publique française sous la Commune, du 19 mars au 24 mai 1871, Paris, Victor Bunel Éd., 1871 Gallica. 19 AlgĂ©rie », Journal officiel de la Commune, op. cit., 8 mai 1871 Gallica. 20 Un rectificatif ultĂ©rieur prĂ©cisera qu’il s’agissait du journal La Paix et non La Patrie, Journal officiel de la Commune, op. cit., 12 mai 1871. 21 Les bureaux arabes, fondĂ©s sous le Second Empire, Ă©taient entre les mains des officiers. Il se passa Ă  cette Ă©poque un phĂ©nomĂšne Ă©tonnant les militaires se voulurent – et furent souvent – les protecteurs des indigĂšnes » face aux exactions des colons et des petits Blancs ». 22 Journal officiel de la Commune, op. cit., 3 mai 1871. 23 Par respect pour les demandes du mouvement national de cette Ăźle, nous avons adoptĂ© les appellations Kanaky pour Nouvelle-CalĂ©donie et Kanak Ă  la place de Canaque, ce dernier nom Ă©tant invariable. 24 EugĂšne Morand, Le Figaro, 6 fĂ©vrier 1872. 25 Roger PĂ©rennĂšs, DĂ©portĂ©s et forçats de la Commune, de Belleville Ă  NoumĂ©a, Nantes, Ouest Éditions/UniversitĂ© inter-Ăąges, 1991. 26 Alban Bensa, Nouvelle-CalĂ©donie. Un paradis dans la tourmente, Paris, Gallimard, coll. DĂ©couvertes », 1990. 27 Jean Baronnet et Jean Chalou, Communards en Nouvelle-CalĂ©donie. Histoire de la dĂ©portation, Paris, Mercure de France, 1987. 28 Alice Bullard, Exile to Paradise Savagery and Civilization in Paris and the South Pacific, 1790-1900, Stanford, California, Stanford University Press, 2000. 29 Louise Michel, MĂ©moires Ă©crits par elle-mĂȘme, Paris, F. Roy, 1886 ; Je vous Ă©cris de ma nuit. Correspondance gĂ©nĂ©rale, 1850-1904, Paris, Éd. de Paris/Max Chaleil, 1999 ; Émilie Cappella, Louise Michel, exil en Nouvelle-CalĂ©donie, Paris, Magellan & Cie, Coll. Textes et fragments », 2005 ; JoĂ«l DauphinĂ©, La DĂ©portation de Louise Michel. VĂ©ritĂ© et lĂ©gendes, Paris, Les Indes savantes, 2006. 30 Lettre au citoyen Paysan et Ă  nos amis, non datĂ©e JoĂ«l DauphinĂ©, op. cit.. 31 LĂ©gendes et chants de gestes canaques, Paris, KĂ©va & Cie, 1885 Gallica. 32 Dans Je vous Ă©cris de ma nuit, op. cit. 33 Elle n’adoptera le drapeau noir qu’à son retour en France dĂ©claration lors d’un meeting, 18 mars 1882 Plus de drapeau rouge, mouillĂ© du sang de nos soldats. J’arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions » Site Internet Le Drapeau noir. 34 Louise Michel mouchard » titre Ă©tonnant, car l’article lave la militante de ce soupçon, Le Gaulois, 28 septembre 1882. 35 La Commune. Histoire et souvenirs, Paris, Stock, 1898. 36 Op. cit. 37 Ses parents, Ă©galement communards, avaient Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s avec lui. 38 De la Commune Ă  l’Anarchie, Paris, Stock, 1894, citĂ© sur le site de RenĂ© Merle. 39 Cavarey, Album de l’Île des Pins, 27 juillet 1878, citĂ© par Jean Baronnet et Jean Chalou, op. cit. 40 Lettre, 1er janvier 1879, citĂ© par Jean Baronnet et Jean Chalou, op. cit. 41 Album de l’Île des Pins, vers 1880, citĂ© par Émilie Cappella, Louise Michel, exil en Nouvelle-CalĂ©donie, Paris, Magellan & Cie, Coll. Textes et fragments », 2005. 42 Op. cit. 43 Simon-Mayer, Souvenirs d’un dĂ©portĂ©, Étapes d’un forçat politique, Paris, E. Dentu,1880 Gallica. 44 Jean Baronnet et Jean Chalou, op. cit. 45 Roger PĂ©rennĂšs, op. cit. 46 Henri RiviĂšre, capitaine de frĂ©gate, chargĂ© de diriger la rĂ©pression aprĂšs la mort du colonel Gally-Passebosc. C’est ce mĂȘme RiviĂšre qui devait mourir Ă  HanoĂŻ en 1883. 47 Femmes kanak. 48 RĂ©cit de la rĂ©volte kanak, vers 1890, citĂ© par Gaston Da Costa, La Commune vĂ©cue 18 mars-28 mai 1871, vol. III, Paris, Librairies-imprimeries rĂ©unies, 1905 Gallica. 49 La Presse, 25 avril 1880. 50 DĂ©cret du prĂ©sident de la RĂ©publique en date du 31 dĂ©cembre 1878. La liste des 24 premiers amnistiĂ©s parut au JO du 1er janvier 1879. 51 Il s’était Ă©vadĂ© du bagne, puis s’était fixĂ© Ă  Londres en juin 1874. 52 1879. 53 Le Retour d’un AmnistiĂ©. Notes et impressions d’un passager du Calvados », Paris, Impr. C. Murat, 1879 Gallica. 54 Histoire de l’AlgĂ©rie racontĂ©e aux petits enfants. Leçons, rĂ©sumĂ©s, exercices oraux ou Ă©crits, Alger, Libr. classique Adolphe Jourdan, 1884 Gallica ; Les Étapes d’un petit AlgĂ©rien dans la province d’Oran, ouvrage de lecture publiĂ© sous le patronage du Conseil gĂ©nĂ©ral et de la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie d’Oran, Paris, Libr. Hachette, 1888. 55 Alban Bensa, op. cit. 56 Un proscrit de la Commune meurt en CalĂ©donie », l’HumanitĂ©, 27 dĂ©cembre 1923. 57 Germaine MailhĂ©, DĂ©portations en Nouvelle-CalĂ©donie des Communards et des rĂ©voltĂ©s de la Grande Kabylie 1872 Ă  1876, Paris, L’Harmattan, 1994. 58 Les proscrits de la Commune avaient obtenu l’autorisation de publier une presse, Ă©videmment contrĂŽlĂ©e. Voir le site de Georges Coquilhat, Ma Nouvelle CalĂ©donie, . 59 La confusion entre Kabyles et Arabes Ă©tait alors gĂ©nĂ©rale. 60 Louis Barron, Nos voisins les Arabes », Le Parisien illustrĂ©, 12 octobre 1878, citĂ© sur le site de Georges Coquilhat. 61 Bertrand Jalla, Quelle amnistie dans les colonies ? L’exemple des condamnĂ©s algĂ©riens de 1871 », Ultramarines, AMAROM, Aix-en-Provence, n° 23, 2004. 62 La confĂ©rence de la salle Ragache », L’Intransigeant, 31 aoĂ»t 1880. 63 L’amnistie et les Arabes », L’Intransigeant, 10 fĂ©vrier 1895. 64 Philippe Dubois, Les insurgĂ©s arabes de 1871 », L’Intransigeant, 12 mars 1895. 65 Louise et Annie Gayat, Kabyles du Pacifique, communards et Nouvelle-CalĂ©donie », site des Amis de la Commune de Paris, 18 mai 2012,.Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Alain Ruscio, Communes, communards, question coloniale », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 153 2022, 131-144. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Alain Ruscio, Communes, communards, question coloniale », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 153 2022, mis en ligne le 01 aoĂ»t 2022, consultĂ© le 28 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
Nousl’Europe, Banquet des Peuples est une piĂšce de théùtre musical nĂ©e d’une collaboration entre l’auteur Laurent GaudĂ© et le metteur en scĂšne Roland Auzet, qui a dĂ©clarĂ© : « Nous l’Europe, Banquet des Peuples est un projet d’écriture scĂ©nique pour douze acteurs et un chƓur de foule.
Nous, l'Europe. Banquet des peuplesL'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de ce texte en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'enthousiasmes, de dĂ©faites et d'espoirs. A l'heure oĂč certains doutent, oĂč d'autres n'y croient plus, ce rĂ©cit europĂ©en humaniste rappelle qu'une mĂ©moire commune, mĂȘme douloureuse, est un ferment d'avenir. C'est donc d'une plume ardente que Laurent GaudĂ© compose une Ă©popĂ©e invitant Ă  la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de la solidaritĂ© et de la libertĂ©.

Nous l'Europe - Banquet des peuples est également présent dans les rayons. Livres Littérature Théatre, poésie & critique littéraire Livres Littérature Théatre, poésie & critique littéraire Poésie Livres Littérature Théatre, poésie & critique littéraire Poésie Poésie Livraison sous 24/48h Retrait en librairie gratuit en 1h Service clients de 8h30 à 19h30 Paiement PayPal en 4X

L’Europe fut au cƓur de nombreux spectacles du Festival d’Avignon 2019 aussi bien dans la programmation du In que dans celle du Off, Ă  travers des spectacles dont le trĂšs attendu Nous l’Europe. Banquet des peuples, interrogeant directement l’histoire de la construction europĂ©enne, ainsi que son fonctionnement actuel, mais aussi via la thĂ©matique de l’OdyssĂ©e retenue cette annĂ©e dans le In, multipliant les questionnements sur l’exil et les migrations. Mettre l’Europe en scĂšne, comment voulez-vous intĂ©resser le spectateur avec un tel sujet ? », s’interrogent plusieurs des six comĂ©diens europĂ©ens dans Nous, le peuple europĂ©en, six personnages en quĂȘte d’Europe qui se jouait dans le off, mettant en scĂšne de jeunes citoyens europĂ©ens dĂ©sireux de voir l’Union europĂ©enne rĂ©pondre aux grands dĂ©fis du XXIe siĂšcle1. C’est la mĂȘme question qu’aurait pu se poser Roland Auzet en voulant adapter l’essai de Laurent GaudĂ©, Nous l’Europe. Banquet des peuples, l’auteur prolixe de romans et théùtre, ayant optĂ© pour une fois pour un court rĂ©cit poĂ©tique narratif en vers libres, considĂ©rant que le rĂȘve europĂ©en a besoin de dĂ©sir » et qu’il mourra s’il n’est plus qu’une liste sĂšche de lĂ©gislations, de normes et d’échanges commerciaux ». Il faut souligner qu’il ne s’agit pas d’un essai opportuniste, car ce n’est pas la premiĂšre fois que l’auteur s’intĂ©resse aux questions europĂ©ennes, notamment Ă  celles relatives Ă  la gestion des frontiĂšres et ses consĂ©quences effroyables en mer MĂ©diterranĂ©e2. Que l’Europe ait besoin d’un rĂ©cit aux deux sens du terme ne fait pas de doute et le rĂ©cit littĂ©raire est incontestablement rĂ©ussi. DĂšs la premiĂšre phrase de son ouvrage, l’auteur part du constat que l’Europe semble avoir oubliĂ© qu’elle est la fille de l’épopĂ©e et de l’utopie » et qu’elle s’assĂšche de ne pas parvenir Ă  la rappeler Ă  ses citoyens » car trop lointaine, dĂ©sincarnĂ©e, elle ne suscite souvent plus qu’un ennui dĂ©sabusĂ© »3. S’ensuivent des interrogations sur notre identitĂ©, notre passĂ©, les contradictions de ce continent qui a inventĂ© des cauchemars », mais a aussi fait naĂźtre des lumiĂšres qui ont Ă©clairĂ© le monde entier », et l’expĂ©rience douloureuse de la frontiĂšre ». Curieusement, il est fait rĂ©fĂ©rence s’agissant du bilan de cette aventure politique » Ă  27 nations et non 28, comme si le Royaume-Uni avait dĂ©jĂ  quittĂ© l’Union europĂ©enne, anticipation peut-ĂȘtre pour ne pas prendre le risque de publier un texte rapidement datĂ© par rapport Ă  l’échĂ©ance du Brexit initialement prĂ©vue. Laurent GaudĂ© revient longuement sur la construction historique des États europĂ©ens et condamne tous les responsables des catastrophes diverses en invitant le lecteur Ă  cracher » sur leurs noms, ce qui sera repris avec emphase dans l’adaptation théùtrale, puis – contrairement Ă  ce que l’on aurait pu supposer – livre plus rapidement sa vision de l’Europe en tant que construction juridique, ses attentes déçues, mais aussi sa foi dans cette grande aventure. Raconter notre Ă©popĂ©e commune et le faire avec passion »4 est une recommandation certainement retenue comme point de dĂ©part par Roland AuzĂ©, qui avait dĂ©jĂ  adaptĂ© l’un des textes de théùtre Mille orphelins de Laurent GaudĂ©. NĂ©anmoins, l’adaptation théùtrale est d’emblĂ©e plus ambiguĂ«. Elle dĂ©marre avec la prĂ©sence des 11 acteurs et musiciens sur le plateau et de la cinquantaine de choristes de la maĂźtrise de l’OpĂ©ra Grand Avignon et d’amateurs, des matelas gris au sol, qui serviront de lieux de chute et d’amoncellement notamment contre un Ă©cran gĂ©ant d’abord en fond de scĂšne, puis qui avance menaçant et se dĂ©portant latĂ©ralement pour laisser place Ă  l’explosion des sons et de la colĂšre d’une batterie Vincent Kreydder et guitare Ă©lectrique Karoline Rose furieuses livrant certains intermĂšdes dignes d’un concert de mĂ©tal et investissant superbement l’immense espace scĂ©nique de la cour du lycĂ©e Saint-Joseph. L’un des principaux et Ă©poustouflants comĂ©diens, Emmanuel Schwartz, nous invective en guise de prologue ou de chapitre introductif inĂ©dit On avait dit non ! 
 On nous a posĂ© la question oui ou non ? 
 En fait, pour ou contre. 
 On a dit non et on a fait en sorte que ce soit oui ». En quelques minutes sur ce registre, le public comprend bien entendu qu’il s’agit du rĂ©fĂ©rendum de mai 2005 sur la constitution pour l’Europe dont le rĂ©sultat a Ă©tĂ© contournĂ© par le traitĂ© de Lisbonne de 2007, et il approuve l’arrogance et le mĂ©pris qu’aurait eu l’Europe dans cet escamotage de la voie des urnes », qui lui est théùtralement offerte sur un plateau
 Cette adresse trĂšs dĂ©magogique au peuple-spectateur en ces temps de remise en cause de l’Union europĂ©enne, transforme la noble passion en haine dont elle est toujours si voisine. Le propos de Laurent GaudĂ© Ă©vitait ce glissement fĂącheux, en Ă©tant plus fin et plus proche des rĂ©flexions menĂ©es dans les cercles et supports de rĂ©flexion politique et juridique qui ne mĂ©nagent pas l’analyse critique5, mais sans l’orienter de maniĂšre Ă  flatter les populismes. Durant l’heure et demie suivante, le texte est en revanche suivi presque Ă  la lettre, de la constitution des Nations Ă  partir de la rĂ©volte de Palerme de 1848 au plus jamais çà » en passant par la colonisation et le passeport Nansen, Ă©tapes ponctuĂ©es par la voix magique du contre-tĂ©nor Rodrigo Ferreira et d’un chƓur au sens musical et au sens du théùtre antique, qui ajoutent au lyrisme de l’écrit, dont certains extraits sont projetĂ©s sur un Ă©cran mobile quand ils sont prononcĂ©s par les comĂ©diens coryphĂ©es » dans d’autres langues que le français. Il y a Ă©galement quelques ajouts, en particulier les interrogatoires rĂ©currents relatifs Ă  la procĂ©dure d’asile. Le spectacle bascule quand montent du premier rang des spectateurs, les grands tĂ©moins » du soir, car Roland AuzĂ© a envisagĂ© en intermĂšde la participation de personnalitĂ©s politiques ou hauts fonctionnaires de la construction europĂ©enne, comme François Hollande le 6 juillet, soir de la crĂ©ation de la piĂšce, ou Pascal Lamy et GeneviĂšve Pons le 9 juillet, qui sont interrogĂ©s par les comĂ©diens eux-mĂȘmes sur leur vision de l’Europe qui est, par exemple pour l’ancien commissaire europĂ©en et directeur de l’OMC, l’endroit le plus civilisĂ© au monde », celui oĂč il y a de la libertĂ© et de la solidaritĂ© », et la meilleure protection des donnĂ©es » et oĂč il fait bon vivre »  L’on peut lĂ©gitimement s’interroger sur le sens de telles interventions qui dĂ©stabilisent nĂ©cessairement les spectateurs, aussi bien ceux qui se sentaient flattĂ©s par le point de dĂ©part du spectacle que les europĂ©anistes les plus convaincus, les uns et les autres Ă©tonnĂ©s de cette percĂ©e du politiquement correct, de la mise en valeur de ce qui Ă©tait artistiquement dĂ©noncĂ©, Ă  tort ou Ă  raison, l’heure prĂ©cĂ©dente et qui sur le plan dramaturgique casse complĂštement le dĂ©roulĂ© et l’esthĂ©tique du spectacle. Un spectateur exaspĂ©rĂ© s’est en outre permis d’interpeller Pascal Lamy sur son inaction en matiĂšre de politique sociale, aprĂšs que ce dernier a rĂ©pondu que son seul regret personnel Ă©tait de ne pas avoir portĂ© assez d’attention au volet culturel
 À la suite de cette intervention spontanĂ©e copieusement applaudie, le spectacle a repris tant bien que mal, mais la magie a disparu. L’hymne de la neuviĂšme symphonie de Beethoven est remplacĂ© par le chant rĂ©sistant Bella Ciao et, quelques scĂšnes plus tard, le plateau en liesse invite les spectateurs Ă  rejoindre les comĂ©diens sur scĂšne pour danser et chanter sur Hey Jude des Beatles et ainsi concrĂ©tiser l’idĂ©e du ĂȘtre-ensemble »  C’est donc cela le banquet des peuples ? Nous l’Europe. Banquet des peuples de Laurent GaudĂ©, mis en scĂšne par Roland Auzet DR
Nous l’Europe, Banquet des peuples,c’est en somme un spectacle politique, musi- cal, visuel, Ă©pique, donnĂ© en outre dans un lieu qui joue du gigantesque, la cour du lycĂ©e Saint Joseph Avignon. Cela n’est pas sans rappeler le spectacle que devait ĂȘtre la tragĂ©die antique. Ajoutons la prĂ©sence du chƓur, d’un coryphĂ©e et de musi- ciens.
Nous, L'europe, Banquet Des Peuples, un spectacle Ă  voir Ă  Saint-Denis Théùtre GĂ©rard Philipe de Saint-Denis, du 13 janvier 2022 au 15 janvier 2022. Toutes les informations pratiques tarifs, billetterie, plan de salle pour ce spectacle sont Ă  retrouver sur cette page. RĂ©servez dĂšs maintenant vos places pour assister Ă  ce spectacle Ă  Saint-Denis ! DE Laurent GaudĂ© CONCEPTION, MUSIQUE ET MISE EN SCÈNE Roland Auzet L’Europe, plus que jamais malmenĂ©e, soumise aux critiques, rongĂ©e par les nationalismes, semble ne plus faire rĂȘver. L’écrivain Laurent GaudĂ© Ă©met l’hypothĂšse que le dĂ©sir s’est Ă©teint parce que le rĂ©cit europĂ©en n’a pas Ă©tĂ© encore Ă©crit et que, sans histoire, point de communautĂ©. Il s’attelle, avec le compositeur et metteur en scĂšne Roland Auzet, Ă  la fabrication d’un long poĂšme, parlĂ© et chantĂ©, qui retrace cette histoire europĂ©enne, faite de blessures et d’espoirs. Le projet est ambitieux il rassemble un groupe d’acteurs, chanteurs ou danseurs de diffĂ©rentes origines, tous riches d’un parcours singulier dans leur pays, et une chorale, sorte de chƓur antique, constituĂ©e d’amateurs formĂ©s in situ au cours d’ateliers prĂ©cĂ©dant la sĂ©rie de reprĂ©sentations, associĂ©e Ă  un chƓur d’enfants le samedi et le dimanche. Articulant voix chantĂ©e, voix parlĂ©e, voix théùtrale et voix lyrique, l’épopĂ©e se dĂ©ploie, s’appuyant sur la force du chƓur et sur la personnalitĂ© des acteurs. En mettant en mots les marques de l’Histoire – l’industrialisation, les deux guerres mondiales, le communisme et la dĂ©chirure du rideau de fer, Mai 68 Ă  Paris et le printemps de Prague, la lutte contre le terrorisme –, Nous, l’Europe, banquet des peuples interroge le concept de fraternitĂ©, la responsabilitĂ© de l’individu au sein du groupe, l’utopie qu’est la construction collective d’une sociĂ©tĂ© plus Ă©quitable. Ce banquet, oĂč art et politique se mĂȘlent en une mosaĂŻque sonore et visuelle saisissante, est un chant donnĂ© en partage, une polyphonie de voix et une pluralitĂ© de regards, la chronique d’un continent qui s’écrit chaque soir sur scĂšne.

Letitre du spectacle, A ceux qui nous ont offensĂ©s, qui reprend la priĂšre volontairement tronquĂ©e de la Bible, semble indiquer qu’aucun pardon n’est plus possible. La priĂšre chrĂ©tienne parle de rĂ©ciprocitĂ© marquĂ©e par un « comme » important. « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi Ă  ceux qui nous ont offensĂ©s

Nous, l’Europe banquets des peuples est de la mĂȘme veine que de Sang et de lumiĂšre. Indignation, colĂšre, passion ,la violence du verbe, le tout au service d’une poĂ©sie Ă©pique. Il m’est difficile d’ĂȘtre objectif avec la poĂ©sie ou la prose de Laurent GaudĂ©tellement je la trouve juste Ă©prise d’un souffle incandescent, J’ai offert ce livre Ă  l’une de mes filles en lui Ă©crivant un petit texte sur la page de garde. Ce sera ma chronique / critique de Nous, l’Europe banquets des peuples Par dessus les Flandres Et jusqu’au cours du RhĂŽne Le banquet de l’Europe est une nĂ©cessitĂ© Depuis 4 gĂ©nĂ©rations l’Europe Ă  survĂ©cu Ă  la fin de l’ùre industrielle, A une soif coloniale qui a dĂ©coupĂ© des territoires comme un damier A La cruautĂ© de deux guerres mondiales qui ont laminĂ© les hommes, A l’idĂ©e qu’il pouvait y avoir des hommes infĂ©rieurs A La construction d’un mur A des dictatures sur les terres portugaises, espagnoles, grecques. L’Europe est revenu de tout malgrĂ© sa Technocratie, MalgrĂ© sa difficultĂ© Ă  entendre les peuples Elle continue Ă  mal entendre A mal entendre le ressac de la MĂ©diterranĂ©e A mal entendre le souffle des EuropĂ©ens. Les nationalistes parlent Ă  ses frontiĂšres Et pourtant l’Europe n’a jamais Ă©tĂ© aussi nĂ©cessaire pour Ă©clairer le monde Alors n’ayons pas peur des utopies, du partage, de l’invention, des colĂšres salvatrices. C’est Ă  cette gĂ©nĂ©ration , la vĂŽtre mais aussi encore un peu la nĂŽtre, D’emporter notre Europe dans un fracas d’idĂ©es et de rĂȘver plus grand. Festoyez au Grand banquet des peuples. Navigation de l’article
autourde Nous, l’Europe, Banquet des peuples, le 13 juillet Ă  10h30, gratuit sur inscription : ateliers@ AUZET Roland Auzet compose et met en scĂšne des ouvrages de théùtre, de musique et d’opĂ©ra. Il transforme l’espace scĂ©nique en un lieu de perceptions oĂč le son et la parole parcourent une Ă©motion commune.
L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de... Lire la suite 7,40 € Neuf Poche ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours 5,50 € ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours LivrĂ© chez vous entre le 1 septembre et le 6 septembre L'Europe, l'ancienne, celle d'un vieux monde bouleversĂ© par la rĂ©volution industrielle, et l'Union europĂ©enne, belle utopie nĂ©e sur les cendres de deux grandes guerres, sont l'alpha et l'omĂ©ga de ce texte en vers libres relatant un siĂšcle et demi de constructions, d'affrontements, d'enthousiasmes, de dĂ©faites et d'espoirs. A l'heure oĂč certains doutent, oĂč d'autres n'y croient plus, ce rĂ©cit europĂ©en humaniste rappelle qu'une mĂ©moire commune, mĂȘme douloureuse, est un ferment d'avenir. C'est donc d'une plume ardente que Laurent GaudĂ© compose une Ă©popĂ©e invitant Ă  la rĂ©alisation d'une Europe des diffĂ©rences, de Ia solidaritĂ© et de la libertĂ©. Date de parution 01/09/2021 Editeur Collection ISBN 978-2-330-15374-8 EAN 9782330153748 Format Poche PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 192 pages Poids Kg Dimensions 11,1 cm × 17,8 cm × 1,3 cm Biographie de Laurent GaudĂ© Romancier, nouvelliste et dramaturge nĂ© en 1972, Laurent CaudĂ© a reçu en 2004 le prix Goncourt pour son roman le Soleil des Scorta. Son oeuvre, traduite dans le monde entier, est publiĂ©e par Actes Sud.
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Nous l’Europe, banquet des peuple L’Europe, plus que jamais malmenĂ©e, soumise aux critiques, rongĂ©e par les nationalismes, semble ne plus faire rĂȘver. L’écrivain Laurent GaudĂ© Ă©met l’hypothĂšse que le dĂ©sir s’est Ă©teint parce que le rĂ©cit europĂ©en n’a pas Ă©tĂ© encore Ă©crit et que, sans histoire, point de communautĂ©.

23 24 janvierNous, l’EuropeBanquet des PeuplesUn spectacle coproduit par la Cie du Passage qui, aprĂšs des reprĂ©sentations au prestigieux Festival d’Avignon, partira en tournĂ©e dans plusieurs pays et sera jouĂ© sur de grandes scĂšnes nationales de l’Europe, ses convulsions, ses blessures, ses trouĂ©es de lumiĂšre et ses utopies. Ce rĂ©cit choral, portĂ© par une foule de cinquante choristes et onze artistes venant d’Allemagne, de Belgique, de France, de GrĂšce, d’Irlande, de Pologne et de Suisse, interroge les liens entre les nations europĂ©ennes. Critique mais aussi rassembleur, ce spectacle invite Ă  ne pas oublier l’importance de la fraternitĂ© dans notre sociĂ©tĂ©. Le Temps – Alexandre DemidoffMon utopie que l’Europe soit enfin populaire»texteLaurent GaudĂ©conception, musique, mise en scĂšneRoland AuzetavecRobert BouvierRodrigo FerreiraOlwen FouĂ©rĂ©Vincent KreyderDagmara Mrowiec-MatuszakYasine OuichaRose-Nyndia MartineKaroline RoseEmmanuel SchwartzArtemis StavridiThibault Vinçonet le chƓurLyricascĂ©nographieRoland AuzetlumiĂšreBernard RevelchorĂ©graphieJoĂ«lle BouviervidĂ©oPierre Lanielcollaboration artistiqueCarmen JolinsonDaniele Segre AmarcostumesMireille Dessingyassistant Ă  la mise en scĂšneVictor PavelrĂ©gie GĂ©nĂ©raleJean-Marc BeauProduction dĂ©lĂ©guĂ©eL’Archipel – scĂšne nationale de PerpignanCoproductionActOpus – Compagnie Roland AuzetScĂšne Nationale de Saint-NazaireCompagnie du Passage, NeuchĂątel SuisseThéùtre Prospero / Groupe de la VeillĂ©e MontrĂ©alThéùtre-SĂ©nart, scĂšne nationale Festival d’AvignonThéùtre de Choisy-le-Roi – ScĂšne conventionnĂ©e d’intĂ©rĂȘt national – Art et CrĂ©ation pour la diversitĂ©linguistiqueOpĂ©ra Grand AvignonMA ScĂšne Nationale de MontbĂ©liardTeatr Polski Bydgoszcz PologneChĂąteauvallon scĂšne nationaleMC2 Grenoble scĂšne nationalePartenaires EuropĂ©ens en coursFestival Temporada Alta, GĂ©rone Espagne, Dublin Theatre Festival Irlande, Teatr Polski Bydgoszcz Pologne.avec la participation artistique du Jeune théùtre national. + logo cf. documentationLa Compagnie Act Opus est soutenue au titre des Compagnies et Ensembles Ă  Rayonnement National et International par le MinistĂšre de la Culture, DRAC Auvergne-RhĂŽne Alpes. Elle est en convention avec le Conseil RĂ©gional d’Auvergne-RhĂŽne au Festival d’Avignon

Nousl’Europe, banquet des peuples de Laurent GaudĂ©, mise en scĂšne Roland Auzet du mercredi 25 mars 2020 au jeudi 2 avril 2020 CDN Théùtre GĂ©rard Philipe 59 Boulevard Jules Guesde, 93200 Saint-Denis. du mardi au samedi Ă  20h, dimanche Ă  15h30. RelĂąche le lundi. durĂ©e : 2h30 – salle Roger Blin. RĂ©servations 0148137000. Spectacle vu lors du Festival d'Avignon

D’aprĂšs le centre dramatique national de Saint-Denis Le centre dramatique national de Saint-Denis vous propose d’assister Ă  la reprĂ©sentation de “Nous l’Europe, banquet des peuples”. Une piĂšce au regard critique et doux sur le rĂ©cit europĂ©en. Titre Nous, L’Europe, banquet des peuples auteur Laurent GaudĂ© metteur en scĂšne Roland Auzet Dates et horaires du 12 au 16 janvier 2022 du mercredi au vendredi Ă  20h, samedi Ă  18h, dimanche Ă  15h30 durĂ©e 2h30 – salle Roger Blin Texte L’Europe, plus que jamais malmenĂ©e, soumise aux critiques, rongĂ©e par les nationalismes, semble ne plus faire rĂȘver. L’écrivain Laurent GaudĂ© Ă©met l’hypothĂšse que le dĂ©sir s’est Ă©teint parce que le rĂ©cit europĂ©en n’a pas Ă©tĂ© encore Ă©crit et que, sans histoire, point de communautĂ©. Il s’attelle, avec le compositeur et metteur en scĂšne Roland Auzet, Ă  la fabrication d’un long poĂšme, parlĂ© et chantĂ©, qui retrace cette histoire europĂ©enne, faite de blessures et d’espoirs. Ce banquet, oĂč art et politique se mĂȘlent en une mosaĂŻque sonore et visuelle saisissante, est un chant donnĂ© en partage, une polyphonie de voix et une pluralitĂ© de regards, la chronique d’un continent qui s’écrit chaque soir sur scĂšne. Tarif prĂ©fĂ©rentiel tarif prĂ©fĂ©rentiel Ă  12 € au lieu de 23 € avec le code MAISON DE L’EUROPE À la billetterie du TGP de 14h Ă  19h au tĂ©lĂ©phone au 01 48 13 70 00 ou par email Ă  reservationtheatregerardphilipe RĂ©servations Lien internet Lien Ă©vĂ©nement Facebook Teaser crĂ©dits visuel Christophe Raynaud de Lage 10/01/2022

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